‘’J’emménage dans une autre cabine, je vais bien ne t’inquiètes pas.
Yuna’’

Je pose le stylo sous le regard lourd de sens de ma starter, elle n’est pas d’accord avec ce que je vais faire. Mais je n’y prête pas attention, ma décision est prise et je ne reviendrai pas dessus. Je ne resterai pas dans cette cabine alors qu’Alone vent s’y installer. J’ai accepté de faire cette croisière pour qu’on se retrouve en famille, hors il n’en fait plus parti. Nous avons certes le lien du sang qui nous uni, mais rien d’autre. A mes yeux, Alone n’est qu’un inconnu, un inconnu dont je ne veux rien entendre et rien savoir.
Mon rejet semble lui faire mal, je l’ai vu dans son regard quand il est venu déposer ses affaires à la cabine. Il s’en veut, il ne faut pas être devin pour s’en rendre compte, mais il est trop tard désormais, je ne peux pas lui pardonner. Maman me disait souvent : il est bien plus difficile de pardonné que d’en vouloir à quelqu’un. Et elle disait vrai…je devrais pourtant tourner la page, c’est censé être mon jumeau, on a traversé beaucoup d’épreuve ensemble…mais voilà, je n’ai pas la force de lui pardonner. Peut-être que j’ai déjà trop pardonné…Marie…Logan…Les trahisons ont été nombreuses, et je n’ai plus la force de passer l’éponge. La coupe est pleine désormais, et c’est Alone qui en fait les frais.

-Ne me regarde pas comme ça Hestia, c’est mieux pour tout le monde si je vais dormir dans une autre cabine. En plus Marie est toujours en famille, Alone est là désormais.

J’entends ma Pyrax soupirer, mais elle en proteste plus, elle sait que c’est inutile, je ne reviendrai pas sur la question. Je laisse bien mon mot en évidence avant de prendre ma valise, et de sortir de cette cabine qui fut la mienne pour le début de cette croisière. Je dois avouer que j’ai eu bien de la chance sur ce coup, je suis directement allé voir les responsables de la compagnie présente sur le navire, et j’ai demandé s’il y avait des places de libre dans d’autre cabine. J’ai justifié un problème de place évident dans la cabine familiale que Marie avait loué, et étrangement le responsable m’a annoncé que la place qui m’étais réservée par l’académie était toujours disponible…Mais que j’allais être en collocation avec une autre élève. Ça ne me pose pas de problème tant que ce n’est pas une personne que je n’apprécie pas…et encore je serai capable de faire abstraction je pense.

C’est pourquoi je suis désormais dans les couloirs du navire, à la recherche de mon numéro de cabine. 663…664…à voilà 665, un peu plus et j’avais le droit à une cabine digne de Lucifer. Je sais que ma colocataire a été mise au courant de ma venue, mais je me demande si elle est présente à l’intérieur. Bon autant vérifier, je toque trois fois à la porte, avant de l’ouvrir, signe que quelqu’un est dans la cabine…ou qu’elle a oublié de refermer derrière elle.

J’entre donc, suivit de ma fidèle Pyrax, et je dois dire que je ne m’attendais pas vraiment à tomber sur un visage qui me semble…familier. Il me faut une bonne minute, mais je reconnais la personne qui me fait face, il s’agit d’Erika D’Eleos, Spécialiste du type fée et colocataire de Salomé à l’académie. J’espère que la rousse ne loge pas ici, sinon l’ambiance risque d’être glaciale pour ces vacances d’été. Heureusement un rapide coup d’œil dans la cabine me permet de déterminer que la jeune fille est seule dans la chambre…enfin seule avec ses pokémons.

Je pose mes affaires alors qu’Erika se représente…j’avais oublié comment était la topdresseuse, toujours dans l’extravagance. Elle se présente comme une future star de cinéma…elle a changé de projet en cours de route ? J’ai eu des échos comme quoi elle voulait être prêtresse ou none, je ne me souviens plus trop. Enfin je pense qu’il vaut mieux que je ne cherche pas à comprendre, ça ne sert à rien. Ma colocataire de cet été me demande comment s’est passée mon arrivée sur le navire, et comment je trouve le room-service qu’elle semble trouver passable…Je crois que cette croisière ne va pas être de tout repos.

-Salut Erika, honnêtement ça a été jusqu’à cette escale. Je te remercie de m’accepter dans ta cabine…désolée d’arriver à l’improviste, mais je ne pouvais pas rester dans la cabine ou j’étais au départ. J’espère que ma présence ne te dérangera pas.

Rester courtoise pour ne pas mal démarrer la collocation, c’est la base. Je baisse les yeux sur le Cadoizo d’Erika qui vient me donner…des tickets restaurants ? Encore un cas à ce que je vois, je crois que je suis maudite, je n’arrête pas de croiser ces pères noël à plume. Enfin je ne fais aucun commentaire, et je pose mes affaires sur le lit que je suppose être le mien.

-Tu sais mon Cadoizo est un cas lui aussi.

Je sens une pokéball s’agiter dans mon sac, mais je n’ouvre pas ce dernier, hors de question d’avoir un second Cadoizo dans la cabine. Je me tourne vers ma colocataire, affichant un faux/vrai sourire.

-Et bien, je vais bien, et toi ? Tu arrives à te rapprocher de ton objectif ?

Je m’étale le moins possible sur mes expériences de ces derniers moi, et je ne pense pas qu’Erika va chercher à en savoir plus si je ne m’attarde pas sur le sujet.