Tabalibungaba par-ci, Tabalibungaba par-là… Paul n’arrêtait pas d’entendre parler de cet étrange ermite vivant au sommet d’une montagne avec ses Wattouat. Au début, il ne comprenait pas qu’il attire autant l’attention sur lui, alors qu’il vivait reclus de toute civilisation et ne faisait de mal à personne. Quel était donc le secret de sa célébrité ? Était-il un dresseur d’exception ou un ancien chanteur d’opéra ? Savait-il nouer ses lacets comme personne ou avait-il la capacité de moduler la fumée de sa pipe à sa guise ? Difficile de le définir lorsque les seules informations qui portaient jusqu’aux oreilles du Noctali expliquaient que rares étaient les élus à pouvoir atteindre le sommet de la montagne.

- Pourtant, en un battement d’ailes on peut s’y rendre ?

Que nenni. Merveilleuse innocence que celle d’un enfant. Car quiconque osait s’envoler et s’approcher de la pointe du Mont Skiddo sans en avoir été autorisé par le Doyen s’en voyait foudroyé par une multitude de Wattouat. Autant dire que plus d’un Poussifeu grillé étaient tombés du ciel depuis l’arrivée de la Pokemon Community à Adala.

- Comment faire pour avoir son approbation dans ce cas ?

C’est tout simple, il suffit de passer son épreuve ! *bruitage de fantômes en fond* Tabalibungaba, ou Tabalinounet pour les intimes, apprécie plus que tout les défis et afin de découvrir les secrets cachés en haut de cette montagne, il faut être capables de la gravir à pied, accompagné de trois Pokémon uniquement. Durant la montée, des obstacles se dresseront d’eux-même sur le chemin du dresseur qui devra repousser ses limites pour les dépasser.

- Trois Pokémon seulement ? Mmh… Le choix va être rude, mais je vais prendre Ali, Satan et Tyson.

Un chat, un inuit, une tortue et un aligator. Tout ceci démarrait comme une mauvaise blague.

- Roh, ça va… Je suis sûr qu’on va le mettre en pls ton pote l’ermite.

En effet, en voyant cette team, il y avait fort à parier que le Doyen reverrait sa position par pitié pour eux. Paul était bel et bien décidé d’utiliser ces camarades et les prépara à la dure journée qui les attendait. Il aurait pu partir une autre fois, mais l’appel de l’aventure n’attendait pas ! Il y répondait avec ardeur, s’y abandonnant en totalité.

Au dehors, une fine couche de neige stagnait depuis plusieurs jours. Le flan du Mont Skiddo était lui aussi d’un blanc immaculé, tandis que son sommet se perdait au travers des nuages. Le brouillard n’était pas loin de tomber avec la nuit. Paul avait été prévenu que le Doyen appréciait regarder les jeunes dresseurs galérer en soupant, donc le départ se faisait toujours avec le même intervalle avant l’arrivée de la nuit. En hiver, celle-ci tombant plus vite, Tabalibungaba pourrait goûter pendant que Paul se débattrait avec la nature de la montagne.

- Les fleurs naissent puis se fanent. Les étoiles brillent puis un jour s'éteignent… même la terre, le soleil, notre galaxie… et l'univers tout entier. Un jour viendra où ils disparaîtront… la vie d'un homme comparée a cela, ne représente qu'un battement de cils. Pendant cet infime laps de temps, l'homme naît, aime quelqu'un en hait un autre, rit, pleure… se bat, se blesse, est heureux et malheureux… Et enfin tombe dans un éternel repos appelé la mort… Tabalinounet se mit à rire à pleine gorge. De toi à moi, quand mon âge tu auras, moins en forme tu seras. Mais là n’est pas la question, car être ou ne pas être l’est. Il le pointa du doigt. Seras-tu capable de passer mon épreuve ?

Sur le cul... Paul était sur le cul, incapable de comprendre le message que le Doyen de l’île avait voulu lui transmettre. En regardant le Draïeul qui l’accompagnait, le Noctali ne parvint pas à définir si celui-ci était aussi perdu que lui ou s’il était juste blasé par l’habitude sous son gros sourcil. D’un autre côté, Paul soupçonnait ce grand dragon très calme d’être le véritable instigateur de cette épreuve. Sur une autre île, le brun avait eu l’occasion de rencontrer l’un de ses congénères, d’un âge similaire qui cherchait un disciple pour reprendre sa place de gardien de l’île. Peut-être que derrière cette épreuve saugrenue se cachait en réalité un véritable test de la part du Draïeul se faisant vieux et souhaitant trouver la personne qui saurait prendre sa relève ? Dans tous les cas, cela ne changeait rien aux objectifs de Paul. Il allait passer haut la main cette épreuve et prouver à Tabalinounet qu’il était digne de voler dans ces cieux !

- Je le suis !

Le rire tonitruant du vieillard se répercuta dans toute sa cabane. Satan se demanda si elle n’allait pas le transformer en une statue de glace pour le faire taire, mais le départ étant imminent, elle se retint exceptionnellement.

- Alors allez-y mes cocos ! Et que le sort puisse vous être favorable !

C’est ainsi que Paul et ses Pokémon quittèrent la demeurent de Tabalinounet et entamèrent leur montée. Quels obstacles viendraient leur barrer la route et quelles rencontres allaient-ils faire ? Le cœur plein d’excitation, Paul arborait un large sourire alors que tapie dans l’ombre, sa première épreuve l’attendait.

Surnom, Espèce Ali, Aligatueur
• Objet tenu : Charme Aligatueur ++ (+4 duel, +1 recherche)
• Points Duels : 10
• Points Prestances : 0
• Points Recherches : 2
• Points Athlétismes : 0

Surnom, Espèce Satan, Stalgamin
• Objet tenu : Satan 666 choupinou ++ (+3 prestance, +2 recherche)
• Points Duels : 3
• Points Prestances : 6
• Points Recherches : 6
• Points Athlétismes : 0

Surnom, Espèce Flam, Flambusard
• Objet tenu : Foulard Touga ++ (+3 athlétisme)
• Points Duels : 3
• Points Prestances : 0
• Points Recherches : 1
• Points Athlétismes : 6

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'ÉPREUVE DU DOYEN' :

Sur les routes, dorment parfois des Ronflex. C’est un élément acté et très commun dans la vie de chacun, si bien que les policiers ont l’habitude de venir réguler la circulation le temps que le Pokémon se réveille et s’en aille. Personne n’est dérangé par ce désagrément qui n’en est pas vraiment un, en dehors de quelques jeunes dresseurs qui se baladent occasionnellement à la recherche d’un badge. Toutefois, il arrive aussi parfois que les Ronflex puissent devenir un danger, notamment ceux d’Alola, et se mettent à rouler sur les piétons. Ma foi, ce sont des choses qui arrivent et mieux vaut prier dans ce cas pour qu’un musicien passe dans le coin.

Bien que Paul soit au fait de tout le lore qui entoure les Ronflex, en possédant un lui-même, il n’était tout de même pas prêt à découvrir que cette vérité s’appliquait aussi aux Monaflèmit en montagne. Le chemin emprunté par le garçon passait entre deux gros rochers, au milieu desquels ronflait une masse poilue au nez écrasé et aux mains épaisses comme des lolitas. Impossible de faire demi-tour sans perdre un temps considérable, que le Noctali n’avait pas s’il voulait arriver au sommet avant la tombée de la nuit. Autrement dit, il allait devoir trouver le moyen de passer par-delà ce Monaflèmit !

Ce n’était pas la première fois que Paul et sa bande croisait la route de l’un de ces Pokémon. En duel, Satan s’était déjà montrée très productive contre l’un d’eux et à Sinnoh, elle en avait aussi enragé un dans les montagnes enneigées, provoquant la fuite du groupe et une avalanche. Dooonc l’équipe était plutôt au fait de comment gérer ce Pokémon. C’est pourquoi, Paul attrapa sa Stalgamin et la jeta vers le Monaflèmit.

- C’est toi la spécialiste, c’est donc ton problème.

Agir et parler ainsi à un de ses Pokémon ne ressemblait pas du tout à Paul. Cependant, avec Satan il fallait avouer que les méthodes classiques n’avaient jamais fonctionné. Femme forte et indépendante, la Stalgamin était une maîtresse dans les farces et la fuite. C’était aussi une excellente danseuse et son sourire d’ange faisait craquer le cœur glacé d’absolument personne. Donc en cas de mort accidentelle, elle ne manquerait à personne, sauf aux lecteurs.

- Stal stal… Ronchonna Satan en s’avançant vers le gros singe endormi. Celui-ci à son approche, se retourna avec fracas, faisant sursauter le petit cône.

- T’en as vaincu des biens plus gros que ça, n’aie pas peur.

Effectivement, Satan avait plus d’un tour dans son sac et si Monaflèmit refusait de bouger, il y avait toujours moyen de s’en débarrasser autrement. Tout doucement, elle commença à geler le sol sur une dizaine de mètres avec Laser Glace, sous le regard attentif de ses trois autres compagnons. Ensuite, elle se mit à faire de même sous le Monaflèmit, qui mollement se mit à glisser sur la pente glacée. Tous crurent que l’idée astucieuse de Stalgamin allait fonctionner et leur octroyer un gain de temps phénoménal ! Malheureusement, Monaflèmit n’a pas le sommeil aussi profond que Ronflex et lorsqu’il se mit à bouger, ses yeux se mirent à s’ouvrir, d’abord difficilement puis beaucoup plus rapidement en comprenant que ce n’était pas normal si le ciel défilait sous ses yeux.

- Mona ? Dit-il bêtement. MONA ! Cria-t-il en enfonçant son poing dans la neige, passant à trois cheveux de la tête de Satan.

- Bon, il semblerait que la première méthode ait échoué. Quelqu’un pour la seconde ?

Par seconde méthode, Paul entendait « baston ». Aligatueur allait se proposer pour mettre une bonne raclée à ce pauvre Pokémon qui n’avait rien demandé à l’origine, quand Satan l’interrompit. Dans son regard se lisait la détermination de quatre ans de farces et attrapes dûment accomplies. C’était son combat ! Et elle ne laisserait personne d’autre intervenir dedans. Elle s’apprêtait à lui balancer son plus puissant Blizzard, lorsque Paul l’interrompit à son tour.

- Attends ! Regarde-le… Il est… Bizarre ?

Au lieu de s’en prendre à eux, Monaflèmit s’était simplement relevé pour retourner s’asseoir dans son coin. Avec un Simularbre, il dessinait des cercles dans la neige. Satan se calma et tour-à-tour, ils se regardèrent tous en se demandant ce qu’il se passait. Paul vint finalement donner son explication à tout cela après un temps de réflexion.

- Le talent de Monaflèmit est absentéisme. Il est possible qu’il se soit endormi malencontreusement alors qu’il… s’ennuyait ?

Même lui avait du mal à y croire. Qu’est-ce qui pouvait rendre si malheureux ce Pokémon, alors qu’autour de lui de vastes montagnes s’étendaient. Satan n’en avait pas la moindre idée, mais elle ne comptait pas rester les bras croisés. Son ennemi de toujours avait besoin d’aide, elle se faisait donc un devoir d’y répondre ! Dansant sur ses petits pieds, elle s’approcha du mastodonte et lui fit une grimace. Façon normale de dire bonjour.

- Staaaaal stalgamin gaga stalgamin ?

- Mona. Conclut sobrement Monaflèmit en libérant le Simularbre de son étreinte.

Mouais, ça n’aidait pas trop Stalgamin à comprendre ce qui n’allait pas. Loin d’en avoir terminé, elle reprit donc.

- Stalgamin gagamin staaal stalgagamin !

WOW ! Elle n’y allait pas de main morte ! Néanmoins, ses mots semblèrent toucher l’égo de Monaflèmit qui releva la tête, l’air renfrogné, puis se décomposa en gros nounours, les larmes lui montant aux yeux. Les instants suivants sont très compliqués à raconter, mais grossièrement, épris de chagrin, Monaflèmit raconta tout à Satan. Qu’en fait, il avait une petite amie Rafflesia, qu’elle était ultra gentille et mignonne mais qu’elle n’avait pas assez confiance en elle parce que les gens disaient qu’elle pue. Ce qui est vrai. Mais pas non plus tout à fait vrai si on prend en compte que cette odeur est naturellement produite par le Pokémon et donc Monaflèmit a essayé de lui expliquer, que lui ça ne le dérangeait pas car il aimait sentir son parfum à chacun de ses réveils. Sauf que Rafflesia étant trop gênée, elle était partie alors qu’il s’était endormi à cause d’absentéisme et depuis il n’avait plus de nouvelles.

Horrible histoire.

- Ne t’en fais pas Monaflèmit, accompagne-nous et nous retrouverons Rafflesia ensemble !

Cette idée avait été soulevée précédemment par Satan, mais pour les besoins de la production, ce sera Paul qui la prononcera. L’important étant qu’en entendant ces paroles de réconfort, en toute amitié, Monaflèmit se sentit pousser des ailes. Revigoré, il se leva et se prépara à rejoindre la troupe en direction du sommet du Mont Skiddo.

Du moins, c’est ce qu’il aurait fait si soudainement au moment de leur départ, Flam n’avait pas entendu un petit bruit étrange et insistant dans son oreille. C’est alors, qu’il se rendit compte que Rafflesia n’était pas partie. Bien au contraire, elle était toujours restée aux côtés de son Monaflèmit chéri. Mais en se couchant, le Pokémon l’avait écrasé et Rafflesia était enterrée sous une couche de neige. Tous aidèrent pour la déterrer, mais seul Monaflèmit parvint à la tirer hors de terre. Sa petite femme retrouvée (pas en très bonne santé, certes), le sourire revint immédiatement sur le visage du géant. Dans un élan d’émotion, il s’apprêta à lui dire tout ce qu’il avait toujours rêvé de lui dire eeeeet… Il s’endormit.

Paul et ses compagnons reprirent donc leur route, maintenant que le passage était dégagé.




Dernière édition par Paul Nyllis le Lun 6 Jan - 12:30, édité 1 fois

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'ÉPREUVE DU DOYEN' :

Et en parlant de roots ! Parce que c’est quoi un roots ? En français, il s’agirait d’un enracinement. Ce mot est d’ailleurs très souvent utilisé dans le monde du jeu vidéo pour parler d’un ralentissement. Et à quoi font référence les ralentissements ?

- Oui, je sens que vous l’avez !

A tous les obstacles parsemés sur cette montagne ! BINGO ! Et comme un obstacle n’est pas coutume, Paul atteignit bientôt son second obstacle.

- Que fait cet Airmure au milieu du chemin ?

Encore un qui souhaitait leur barrer le passage ? Ça devenait redondant à force.

- Flaaaam flaaaaaaam. Piailla l’oiseau de feu en rejoignant son congénère.

Que Flambusard s’inquiète autant n’était pas normal, Paul le comprit tout de suite et en y regardant de plus près, il vit que le corps métallique de l’Airmure était parsemé de fissures.

- Qu’est-ce qui lui est arrivé ?

Aussitôt, le Captain Flam se chargea de traduire les paroles de son dresseur et conversa avec le Pokémon blessé. Bien que cela fut inutile puisque Paul fut incapable de comprendre ce que Flam lui retranscrivit.

- Très bien, nous allons l’allonger et je dois avoir quelques bandages dans mon sac pour maintenir ses ailes en un seul morceau.

Directement, Ali et Flam s’occupèrent de coucher l’Airmure sur le ventre, pendant que Paul fouillait dans son sac pour trouver son matériel médical. Néanmoins, Paul n’était pas un médecin et encore moins un spécialiste du soin de l’acier. Donc hormis bander le Pokémon, il ne voyait pas comment l’aider différemment pour soulager sa douleur. C’est de Flam que vint une idée ! Ce qui permet de consolider deux plaques d’acier entre elles, c’est habituellement le feu ! Flam est justement un Pokémon de ce type et en joignant les fissures pour les cautériser après, peut-être qu’il serait possible de refermer les plaies de l’Airmure.

Ayant vaguement décelé ce que souhaitait faire Flam, Paul et Ali appuyèrent sur le métal pour le réunir le temps que Flam referme définitivement la plaie. L’exercice était ardu et demandait patience et précision. Chaque millimètre chauffé et fondu était un millimètre qui ne ferait plus souffrir l’Airmure. En attendant, celui-ci subissait un mal de Ponchien, car son type entrait en contradiction avec celui de Flam et que Paul n’avait aucun médicament pour l’endormir pendant l’opération.

- J’espère que ça va fonctionner, sinon on aura juste torturer ce pauvre Airmure pendant quinze bonnes minutes.

Allongé sur le sol, Airmure se reposait à la suite de son opération. Des gouttes d’acier perlaient sur son visage, exténué. Le temps pressait, alors ils ne pouvaient rester aux côtés de l’Airmure pendant son rétablissement, c’est pourquoi ils laissèrent à ses pattes une gourde d’eau et un sandwich. Puis ils reprirent leur route vers le sommet, plus déterminés que jamais.

- Hey mais… Vous pensez qu’un Airmure ça sait boire à une gourde ?

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'ÉPREUVE DU DOYEN' :

Jusqu’à présent, Paul n’était pas déçu de leur avancée. Ils avaient pratiquement réalisé la moitié du parcours et le Soleil illuminait encore de sa clémente lumière l’île d’Adala. Pour une montagne, le Mont Skiddo pouvait se vanter d’arborer différents paysages de toute beauté. Ils étaient d’abord passés par un chemin caillouteux en longeant de petits pics rocheux, puis étaient entrés dans une grotte de l’angoisse, peuplée d’un demi-milliard de Nosferapti (au moins ça, étant donné le nombre de cadavres carbonisés qu’ils avaient laissés derrière eux). Et maintenant, ils se retrouvaient dans un petit bois à flan de montagne composé de pins.

- C’est charmant.

En regardant la disposition des lieux, Paul s’imaginait parfaitement y construire un chalet où il pourrait ramener famille et amis pour des soirées raclettes ou jeux de société. Un endroit convivial où il se sentirait loin de tous les ennuis du quotidien, en compagnie de ceux qu’il aime.

L’idée lui plaisait énormément et il aurait beaucoup aimé pouvoir tergiverser à son sujet durant toute l’heure suivante. Sauf qu’un être de lumière vint à sa rencontre, paniqué comme jamais. Il était quasi impossible de comprendre ce que ce Papillusion lui voulait, tant il virevoltait dans tous les sens en murmurant à sa manière des choses.

- Calme-toi, vas plus doucement.

Voyant que les mots ne servaient à rien, Papillusion prit la direction opposée en blablatant. Il fut de suite suivi par le reste de la bande, pour qui le second message était plus clair. Ils débarquèrent dans un endroit plus aéré du bois où un Chenipan tremblotait au milieu d’une armée de Roucoups. Papillusion alterna avec inquiétude entre son petit et le groupe. Normalement, la loi de la nature aurait voulu que le Chenipan finisse divisé en quatre entre les Roucoups, mais comment abandonné un tout petit à un si triste sort ? C’était tout bonnement impossible.

- Aligatueur, on y va.

- Rwaa !

Les deux comparses chargèrent dans le tas et se retrouvèrent rapidement entre les agresseurs et leur proie. Paul se mit bras tendue en barrage, tandis qu’Ali employait une attaque Groz’Yeux pour effrayer ses adversaires. Seulement, aucun d’entre eux ne prit au sérieux cette grosse masse rose bonbon et les piafs commencèrent à se moquer de lui, le sommant de les laisser passer. Ce n’était peut-être pas pour eux la meilleure chose à faire, car le premier d’entre eux qui lui passa sous la main se retrouva aplatit face contre terre d’un coup de Queue de Fer. Les autres déglutirent en voyant leur ami afficher un tas de symboles dans ses yeux qui n’étaient pas normaux.

- Laissez ce Chenipan tranquille. Nous ne sommes pas là pour nous battre, mais si vous nous y contraignez, nous n’hésiterons pas à faire usage de la force.

Les corbacs hésitèrent. Sûrement que dans leurs têtes ils devaient se demander si Ali avait eu leur ami par un coup de chance ou s’ils risquaient tous de finir comme lui s’ils ne rebroussaient pas chemin. Jugeant que ça ne valait peut-être pas le coup de vérifier cela, ils piaillèrent leur mécontentement et firent demi-tour.

- Ouf, c’était moins une.

Ali libéra de l’emprise de sa queue le dernier des Roucoups, qui rejoignit sa bande en clopinant sur une patte. La peur du Chenipan ne s’évanouit pas tout de suite face à ces étrangers, qui bien qu’ils l’avaient sauvé, étaient très impressionnants pour un bout de chou comme lui. Heureusement, la présence rassurante de Papillusion vint calmer son petit cœur et il retrouva sa sérénité en câlinant fort sa maman. Face à tant de tendresse, Paul eut le kokoro qui fondit et versa une larmichette, alors qu’Ali séchait en vain ses grosses larmes de Crocrodil.

- Ahlala, dans le fond t’es vraiment qu’un gros nounours en guimauve.

Ali renifla.

- Gwatueur.

Avec un sourire, Paul lui caressa la tête.

Après cela, Papillusion les remercia et s’en alla avec son petit dans le bois, sûrement pour rentrer chez eux. Il était temps pour nos héros de reprendre leur chemin, une fois de plus.

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'ÉPREUVE DU DOYEN' :

Le vent se leva lorsqu’ils arrivèrent dans les hauteurs du Mont Skiddo. Le sommet n’était plus très loin et l’oxygène se faisait plus rare, ce qui ressentait un peu durant l’effort. Paul se paralysa en voyant tout le chemin parcourut et la pente raide qui jalonnait leur sentier herbeux.

- Ali, j-j’ai… J-je crois qu-que j’ai l-le vert… Vertige.

Le Pokémon regarda son dresseur avec deux grands yeux ronds. Tout son regard n’exprimait qu’une chose : « tu défonces des champions, tu t’entraînes avec Cynthia la femme de ma vie et t’as peur du vide… Allo ?!!! » Ce à quoi Paul répondit par un autre regard, du style : « Ouais, bah c’est pas moi qu’est chialé comme une madeleine devant les retrouvailles d’un Papillusion et de son petit. » Bref, ils communiquèrent ainsi quelques temps, jusqu’à ce que Satan en ait marre et prenne la décision que les blocs de glace c’était chouette et beaucoup moins chiant à transporter.

Débarquant sur un petit plateau intermédiaire, Flambusard jugea qu’il était temps de libérer Paul et Ali de l’emprise de la glace.

- Brrrr… J’ai trop froid maintenant…

Le regard de Satan signifia « Vous n’aviez qu’à pas faire les… »

- AH NON ! Ça va pas recommencer ! C’est bon, on a tous compris. Paul croisa les bras pour se réchauffer. Bon, où a-t-on atterri ?

Le plateau semblait désert à ceci prêt d’une forme familière en son centre. Fronçant les sourcils et la bouche, le Noctali se demanda pourquoi il avait comme une impression de déjà vu.

- J’crois qu’y en a un qui nous prend pour plus con que c’qu’on est con…

Je vous jure que non. C’est pas de ma faute, c’est l’aléatoire qui a voulu ça.

- Mouais… Allons voir.

Sceptique, le garçon s’approcha de la masse et découvrit sans grande surprise le retour de leur ami l’Airmure. Les bandages étaient totalement partis de ses ailes et les cautérisations n’avaient pas tenu. En somme, il était dans un très sale état entre la vie et la mort sans doute.

- Tout ça aurait pu très bien finir si le tirage n’avait pas été si mauvais. Mmh… Je n’ai jamais soigné d’Airmure, je ne vois vraiment pas ce qu’on peut faire de plus…

Même un médecin comme Thésée n’aurait pas su quoi faire pour l’aider hormis de l’emmener au centre Pokémon…

- Mais ! Mais oui c’est clair ! Il faut l’emmener d’urgence à un centre Pokémon ! Et je sais où trouver le Pokémon qui pourra nous y aider.

Ni une ni deux, Paul vint chuchoter quelques mots à l’oreille de son Flambusard, qui prit son envol dans une volée de plumes et repartit vers le bas de la montagne. Plusieurs minutes de fouilles passèrent, mais le Noctali n’avait définitivement rien pour sauver ce Airmure. Lorsque Flam revint, ce ne fut pas par la voie des airs, mais par téléportation. Avec lui se trouvait Tabalinounet, toujours en grande forme.

- Le secret de la marmelade réside dans ses agrumes.

- Oui, donc comme vous l’a dit Flam, ce Airmure est dans un état critique. Je comprendrais votre souhait de ne pas nous aider, mais vous ne seriez pas assez cruel pour ne pas l’aider lui ? Regardez-le, il est dans l’incapacité de voler, ses griffes sont estropiées et son corps est meurtri de treize façon différentes et je vous jure que je les ai comptées.

Tabalibungaba étudia la question.

- Vrai, il est qu’aider toi je ne puis. Mais vrai, il est que mon devoir de protéger quiconque sur cette île est.

- J’ai rattaché ses ailes à son corps avec de nouveaux bandages qui j’espère tiendront le temps du voyage. Emmenez-le d’urgence à un centre Pokémon, je vous en prie.

Bungabatabali opina du chef et disparut avec son Kaorine et le Airmure. Ali regarda son dresseur avec interrogation.

- Au moins nous aurons sauvé une vie, c’est le plus important. Le visage du brun se tourna vers les derniers nuages au-dessus de leur tête. Nous sommes presque arrivés, plus qu’un dernier effort.

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'ÉPREUVE DU DOYEN' :

Quelle surprise ! Si Paul ou moi, nous étions attendus à cela une fois aux portes du sommet, nous ne l’aurions jamais cru. C’était à croire qu’ils étaient passés dans le monde distorsion depuis la moitié de leur trajet et parcouraient le chemin à l’envers, car après avoir recroisé l’Airmure, ils tombèrent nez-à-nez avec Monaflèmit et Rafflesia !

- Mes amis, que faites-vous ici ? Déclama Paul en écartant les bras pour les saluer. Après une étreinte chaleureuse, bien qu’un peu brute, Monaflèmit s’écarta et entreprit quelques explications.

- Mona momona mona flèèèèèèèm mona.

- C’est vraiment gentil de votre part de vous joindre à nous pour terminer ce voyage.

En effet, ayant entendu parler de leur projet de rallier le sommet avant la tombée de la nuit, Monaflèmit et Rafflesia avaient décidé de les rejoindre pour les aider à terminer leur parcours en remerciement de ce qui s’était passé tout à l’heure. Mais étrangement, Stalgamin flairait autre chose derrière cette proposition.

- Stalgamin ! Intervint-elle d’un ton agressif. Paul voulut la calmer, mais la réaction de leurs deux nouveaux amis lui fit se poser des questions à son tour.

- Qu’est-ce que vous ne nous dites pas ?

La vérité était difficile à entendre. Non loin d’ici se trouvait une cascade par laquelle un Leviator pourrait aisément les amener directement jusqu’au sommet. C’était comme ça d’ailleurs qu’ils les avaient rejoint si vite. Le hic, c’était que cette cascade était gardée normalement par le frère de Monaflèmit, à savoir Manoflèmit. Or, lorsque Monaflèmit et Rafflesia étaient arrivés par la cascade, ils n’avaient pas vu leur frère. Celui-ci manquait à l’appel et cela ne correspondait à aucune de ses habitudes, donc ils s’inquiétaient et auraient aimé que Paul les aide à le retrouver.

- Vous auriez dû le dire plus tôt ! Il n’y a aucun problème, il nous reste encore pas mal de temps donc on peut vous aider. Vous avez une idée d’où il a pu se rendre ?

- Moooona… Répondit-il avec dépit.

- Dans ce cas, vous savez peut-être s’il avait des connaissances dans le coin ?

- Mona !

- Bah oui, bien sûr, le Leviator de la cascade !

Ils se rendirent ensemble à la cascade où attendait un majestueux Leviator aux moustaches retroussées.

- Si Magicarpe avait vu ça, il serait jaloux. D’un signe de main, Paul le salua tout en attirant son attention. Salut Leviator ! Voilà, on recherche Manoflèmit et on se demandait si tu ne saurais pas où il est parti ?

Un instant, le Leviator resta pensif, la bouche grande ouverte. Il prit son inspiration et hurla à plein poumon, ce qui signifiait si les cours de Paul, pris avec Magicarpe, sont exacts, que Manoflèmit est parti en direction de l’est.

- Mais c’est affreux ! S’exclama Paul, provoquant une pseudo-panique générale. « Que se passe-t-il ? » avaient envie de lui demander les autres. D’un air grave, Paul les regarda l’un après l’autre. Si nous allons à l’est, le soleil se couchera plus tôt…

Et oui ! Car le soleil se levant à l’est, il se couche à l’ouest. Par conséquent, sa course provoque une diminution de l’ensoleillement plus élevée à l’est qu’à l’ouest. En comprenant cela, tous eurent la même réaction que Paul avait eu mais avec un temps de retard.

- Ne vous en faites pas, nous parviendrons à le retrouver avant la fin du temps imparti.

Soudainement, Paul crut entendre les sages paroles de Tabalinounet au creux de son oreille.

« Tout vient à point, à qui sait attendre. Mon épreuve réussir, tu pourras dans deux mois. »

- Hors de question que j’attende deux mois pour réussir à escalader une montagne et être libre de voler où je veux sur l’île !

Plus déterminé que jamais, il prit la direction de l’est en compagnie des autres membres de la communauté de la cascade. Ils débouchèrent sur une cavité suffisamment profonde pour que la lumière du jour n’en atteigne pas le fond.

- Mona mona !

- Des traces de pas… Ce sont celles de Manoflèmit ?

- Monaflèmit.

- On va supposer que tu as dit oui.

Ils s’engouffrèrent dans la grotte. Flam était resté à l’extérieur, mais grâce à un bout de t-shirt, une branche d’arbre et ses flammes, ils avaient pu se créer une torche pour entrer sans crainte dans l’obscur endroit.

- Manoflèmit ? Est-ce que tu es là ?

Le son de sa voix résonnait à l’intérieur de la cavité en se répercutant sur les parois. Impossible de dire pour le moment si quelqu’un se trouvait ici ou non. Plus ils s’enfonçaient, moins le point lumineux de l’extérieur devenait perceptible et la grotte descendant, Paul commençait à craindre que la prophétie de Tabalibungaba se réalise.

- Mano ?

C’est alors qu’il attaqua. Sorti des ombres, Manoflèmit agrippa la jambe de Paul, la souleva et envoya le Noctali valdinguer de l’autre côté de la caverne. Sa lampe torche s’écrasa sur le sol et Monaflèmit commença à se ruer dessus pour l’éteindre. Ali fut le premier à réagir en voyant Paul assommé sur le sol. Cela réveilla ses instincts primaires et ses yeux ambrés déferlèrent toute leur rage sur les deux géants et la jeune pousse les accompagnant.

L’attaque Surf balaya tout sur son passage, même Paul et la torche qui s’éteint à peine le raz-de-marée créé. Les Monaflèmit auraient dû avoir le temps de réagir et contre-attaquer, mais Satan profita de l’agitation et de toute l’eau apportée par Ali, pour lancer un Blizzard et bloquer sur place les géants, désormais devenus géants des glaces.

Avec Ali, ils fuirent avec le corps inerte de Paul dans la direction qui leur paraissait être celle de la sortie, alors qu’une odeur désagréable se répandait au sein de la grotte. Ali eut le réflexe de se boucher le nez et de dire à Satan d’en faire de même, mais elle n’avait pas de nez. Le corps lourd, Ali sentit ses forces le quitter petit-à-petit à cause du poison. Ils s’extirpèrent juste à temps de la grotte et furent rejoint aussitôt par Flam. Afin de s’assurer de ne pas revoir les deux Monaflèmit, Stalgamin bloqua le passage avec une bonne couche de glace et de paillettes et ils allongèrent Paul sur le sol. Après trois baffes d’Ali, une tentative de congélation de Satan et un gros câlin de Flam, Paul finit par se réveiller et se redresser.

- Qu’est-ce qui s’est passé ? Demanda-t-il confus.

Les autres étaient incapables de le lui expliquer. Visiblement, les Monaflèmit leur avaient tendu un piège pour en faire leur dîner, mais aucun des Pokémon ne savait dire pourquoi précisément.

- Merci, vous m’avez sauvé la vie. Je vous dois un fier Lugulabre.

Pour la suite de l’aventure, Ali porta Paul sur ses épaules le temps qu’il reprenne pleinement conscience et se sente en capacité de se déplacer tout seul. De toute manière, leur taxi vers le sommet les attendait à la cascade. Une fois de plus, la communauté avait été divisée, mais cette fois-ci les choses ne se terminerait bien que pour une partie d’entre elle.

A dos du puissant et magnifique Leviator gentleman, ils remontèrent la cascade et furent déposés aux abords d’une petite rivière qui redescendait de l’autre côté du Mont Skiddo. Enfin, ils y étaient ! Enfin, ils avaient atteint le toit de l’île !

La légende du bout du monde… Celle d’un garçon étant parvenu à atteindre la pointe de son île.

De ce perchoir, la légende racontait qu’il était possible de voir toute l’île et par beau temps, la vue offrait même une vision exceptionnelle de l’archipel. En l’occurrence, en s’approchant du bord, Paul eut d’abord la nausée. Normal, il a le vertige le pauvre. En prime, il ne put profiter que des nuages qui cachaient auparavant le sommet, et maintenant qu’il les avait traversés, c’était l’île qu’ils lui masquaient.

- Qu’à cela ne tienne, TABALIBUNGABA JE T’INVOQUE !

A ce moment-là, Paul aurait aimé pouvoir lancer une attaque Fatal-Foudre, tandis que le vénéré vieillard de l’île apparaissait avec son Kaorine. A défaut d’être effrayant, l’homme détenait un rire reconnaissable entre milles.

- Parfois, nous devons dépasser nos désirs pour faire les choses vraiment importantes.

Maintenant qu’il était ici, Paul ne pouvait plus retenir la question qui le taraudait depuis le départ à propos de Tabalinounet.

- Vous ne seriez pas un parent du Collectionneur à tout hasard ?

- Oh ! Oh ! Oh ! Et il se tut, laissant le mystère intact. Déçu, Paul reprit la parole avant qu’un malaise ne s’installe ou qu’il ne se mette à délirer sur autre chose.

- Excusez-moi, j’ai pas compris. L’épreuve… C’était une marche rapide ?

Le Doyen qui fermait les yeux depuis tout à l’heure en souleva un de son index pour examiner le Noctali. Quand il le referma, son visage marqua son mécontentement.

- La mort est simplement une autre étape de notre vie.

Oooook ???

- Ne vous vexez pas, je plaisantais. J’ai bien failli y laisser ma peau sur la fin, haha. Au fait, comment va l’Airmure ?

- La mort est simplement une autre étape de notre vie.

- Si mal que ça ? Ah merde…

Puis Tabalibungaba lui présenta d’une main tendue l’autel de la divinité protectrice d’Adala, sur lequel un petit objet trônait.

- C’est pour moi ?

Ne décelant aucune réaction chez le Doyen, Paul haussa les épaules.

- Je suppose que oui dans ce cas.

Malgré la couche nuageuse, l’objet noir étincelait. Ce n’était pas la première fois que Paul touchait à une sphère de cette taille et contenant le même symbole, bien que les couleurs étaient à chaque fois différentes.

- C’est… Une méga-gemme ?

- Dans les ténèbres les lier.

- Ah, mais je sais ! C’est la Tyranocivite !

Aurait-il obtenu son diplôme de Tabalibungaba LV3 en si peu de temps ? Ce qui était sûr, c’est que le Noctali rayonnait de joie contrairement à sa gemme.

- Yes ! Avec ça, je n’ai plus qu’à faire évoluer mon Ymphect et notre puissance sera destructrice !

Comme si ce n’était pas déjà le cas… Toutefois, Tabalinounet avait quelque chose à redire. Une ultime leçon à donner avant de quitter ce jeune étudiant.

- La puissance vient d’un besoin et non d’un désir. Tu dois créer ce besoin.

Sur ces mots sages, il disparut de la surface du sommet.

- Attendez ! Je dois redescendre à pieds ? Mince, c’est trop tard… Paul s’assit en tailleur, fixant la gemme en se grattant la tête. Créer ce besoin ? Comment est-ce que je pourrais le créer ? Peut-être que son message signifiait que maintenant que j’ai conquis cette île, je devrais chercher ailleurs… T’en penses quoi Ali ?

- Rwaligwatueur.

- HEY ! C’est mon sandwich que tu manges !

- Rwaaaaa aligwatueur ali rwaaaa !

- C’est pas une raison, rends-moi ça ! Si tu veux, on partage ! Satan ? Qu’est-ce que tu… NON ?!

C’est ainsi, qu’une nouvelle statue de glace vint orner le toit d’Adala.