Cela faisait des semaines que tu entendais parler de Galar et de la remise en question de son isolement, le « Galopen » avait eu lieu. Les frontières étaient ouvertes, et donc la recherche sur les pokémons spéciaux de Galar pouvait enfin commencer. Quel rêve qui se réalise pour toi, chercheuse en éco-éthologie, que de pouvoir découvrir les formes tant convoitées des pokémons de Galar. Tu ne savais pas encore quelle découverte tu allais faire, mais c’en serait surprenant, c’était certain.

Tu en avais entendu parler. Le 03 février 2020, une expédition allait sur Calibur. Ce n’était pas « tout à fait » Galar, mais les lieux étaient petits et possédaient énormément de pokémons de la région. C’était un bon début, en somme. Tu ne pouvais pas manquer ça. Tu t’étais presque réveillée aux aurores, pour te préparer. Tu pris à peine le temps de dire bonjour à tes pokémons et d’en prendre soin, qu’ils étaient déjà tous dans leur pokéball. Armée d’un calepin, d’un stylo et du peu de matériel transportable que tu avais, le tout fourré dans un sac en bandoulière assez ridiculement petit, tu n’oublias pas cette fois de prendre un en-cas et de l’eau -merci Josh pour les deux repas que tu as payé à Aby, elle aura pris une bonne habitude-. Enfin, avant de sortir, tu ramassas à la hâte les deux pokéballs fraichement acheté. Une promesse est une promesse Kaia, tu aurais un nouveau compagnon ! Tu allais bien à Calibur pour étudier les nouvelles terres, mais tu ne pouvais repartir sans un pokémon, même si cela semblait contraire à l’éthique de ta discipline. Tu en voulais un. Point. Tu te rendis au port pour prendre le magnifique bateau qui vous emmènerait tous jusqu’à Calibur.

Lorsque l’accostage eu lieu, il devait être aux alentours de 9h. tu avais eu le temps de te renseigner et d’observer l’écran qui diffusait la présentation de Calibur. Longiligne, plaines sans forêt, herbes hautes, criques, fjords et autres petits détails. C’était assez remarquable. Bref, des reliefs et de la petite végétation. Oh et quelques arbres, évidemment, mais pas de réels bosquets ou bois. Mais ces arbres étaient immenses, probablement car, en l’absence d’activité humaine et de concurrence d’autres arbres, ils avaient pu pousser à leur rythme pendant des centaines, voir des milliers d’années. Magnifique. Il fallait que tu en trouves un et que tu l’étudies. Et sans parler de ce lac, si rond, si clair. Il te fallait un échantillon. Tu notais tout sur ton calepin, probablement que tout cela te servirait pour ta thèse. Bon, débarquement, exploration, découverte, capture. Tu étais prête. Le temps était clair, presque dégagé, quelques nuages, mais rien de bien impressionnant, un temps parfait pour un lieu parfait, en somme. Tu descendis du bateau comme tous les passagers, tu pris le temps d’observer un peu les lieux avant de décider de t’aventurer sur l’île, laissant les élèves de l’académie faire leurs affaires. Après tout, tu étais une adulte, si tu te perdais, c’était uniquement ta faute. Tu n’avais pas beaucoup de temps, comme signalé, les marées étaient assez violentes. Bref, pas de temps à perdre. Tu fis sortir ta Muplodocus. Tu aurais bien sorti un autre pokémon, avançant qu’il était plus rapide, mais ce n’était pas le cas, alors c’était Kaia, qui allait t’accompagner. Tu lui rappelas que vous aviez peu de temps et que si elle traînait, elle retournait directement dans sa pokéball. Message enregistré. Kaia te suivait à la trace. Tu partis donc en exploration. Et ton choix premier se porta sur la première chose que tu avais vu avant d’arriver : les arbres. Tu en cherchais un, du coup, un beau, un grand, pour y faire tes relevés… Et trouver un pokémon, bien sûr.

Ta recherche de fut pas bien longue. Tu étais passée devant quelques arbres, mais aucun de retenait ton attention. Mais celui que tu avais désormais devant toi, il était à la fois gigantesque, et magnifique. Hop, petite photo rapide, un petit croquis rapide, et tu t'attelas à la prise de mesure. Estimation en hauteur, circonférence, allure générale, taille des feuilles. Bref, tout y passa sans que tu n'abîmes le spécimen. Et Kaia t'aidait grandement avec sa taille de géante. Une fois ceci fait, tu te permis de prélever une feuille et un peu d'écorce, que tu glissas dans un sachet à zip, avant de tout ranger. Voilà qui était fait. Tu t'offris une courte pause, bien méritée.

Pendant ladite pause, tu entendis des bruits, provenant de l'arbre, des feuilles plus exactement. Il s'agissait certainement d'un pokémon, mais ni toi ni la Muplodocus n'avaient remarqué qu'il était là. Etrange. Tu t'éloignas du tronc par réflexe, de peur que le sauvage ne s'en serve pour te sauter à la figure. Mais rien ne se passa. Aucune descente, aucun bruit. Même plus le bruissement d'une feuille. Le silence le plus total, comme si le pokémon avait disparu. Mais tu n’étais pas idiote. Tu ne paniquais pas, tu fixais l’arbre, là où tu avais vu du mouvement. Il ne pouvait pas s’être enfui, pas sans être vu. Tu sortis la pokéball d’Oriana et tu libéras ton pokémon Vol.

- Va vérifier les branches, Oriana. Je pense que nous avons un invité surprise.

Ni une, ni deux, avec lenteur extrême, la Tylton s’envola pour rejoindre l’arbre. Elle disparut entre les feuilles, sans que tu puisses voir quoi que ce soit. Il y eut un cri, certainement de surprise, puis un autre, différent. Tiens, c’était ton pokémon ça. L’instant d’après, une onde de choc. Cela ne venait certainement pas de ta Tylton. Un pokémon psy ? Voilà qui était fort intéressant. Le silence revint, un court instant, puis il y eut des bruissements, tu crus percevoir encore quelques cris, comme si une bagarre avait lieu hors de ta vue puis, deux secondes plus tard, tu vis une masse rose et bleue tomber. Kaia se la prit sur la tête, ce qui n’était pas très étonnant, c’était même prévisible au vu de la chance que ton pokémon avait, et recula après avoir lâché un grognement. Le pokémon sauvage était délogé, et désormais à terre. La Muplodocus le regardait, lui, ridiculement petit face à elle, sans avoir quoi faire. Elle n’avait jamais rien vu de tel. Il ne ressemblait à « rien ». Enfin, on pourrait dire la même chose de la famille de Muplodocus, la première fois qu’on les voit. Il lui ressemblait un peu, avec ce rose sur la tête et ses deux pieds… Et ses couettes… Et… Non Kaia, il ne te ressemblait que dans la couleur rose qu’il arborait. Certainement pas pour autre chose. Tu te déplaças légèrement pour observer le pokémon, dont la vue t’était bloquée par l’immense limace rose sur pattes. C’était bien un pokémon de Galar, « inconnu au bataillon ». Tu ne savais pas encore ce que c’était, mais tu allais probablement le découvrir plus tard. Il te plaisait. Tu laissas Oriana redescendre de l’arbre. L’agitation de ces trois entités autour du pokémon sauvage excita ce dernier, et tout en se relevant, il s’agitait et criait come si on en voulait à sa vie. Il utilisa plusieurs fois Choc Mental dans le vide, avant d’essayer de fuir.

- Oriana, utilise Berceuse. Ça va le calmer. Kaia, recule !

La Muplodocus ne réfléchit pas devant cet ordre et se retourne avant de fuir littéralement derrière toi. Par précaution, tu posas tes mains sur tes oreilles, car tu savais à quel point Berceuse pouvait être puissante. Ce n’était pas pour rien qu’on l’utilisait sur les bébés qui n’arrivaient pas à dormir ! Oriana était encore jeune et un peu faiblarde, mais tu ne la sous-estimais en rien. Une fois cela fait, tu ne pensas pas plus longtemps, le délai était court, de même que la sortie. Tu sortis une pokéball vide et tu la lanças sur le pokémon. Espérons que la capture réussisse…

... Tu vis la Ball s'agiter. Une fois... Deux fois... Un court moment de silence, et enfin le "clic". Tu expiras longuement l'air que tu avais gardé dans tes poumons, redoutant le moment fatidique. Tu étais soulagée. Le pokémon était attrapé. Tu attendis quelques secondes, le temps de vérifier qu'Oriana allait bien, et que Kaia ne s'était pas blessée, puis tu ramassas la pokéball. Bon. Etape suivante. Tu cherchas dans ton sac un en-cas prévu pour plus tard, spécialement pour un de tes pokémons, puis tu libéras le Bibichut, toujours inconnu pour toi. Tu lui tendis la nourriture avant de sortir ton Ipok. Alors qu'il commençait à grignoter, tu le pris en photo, avant de l'envoyer à un de tes contacts chercheurs. Il ne fallut que quelques minutes d'attente avant d'avoir la réponse.

- Dis, tu as pensé à faire la mise à jour ? Avec le Galopen, tous les Ipoks ont eu des MAJ de pokédex.

Tu regardas ton Ipok un instant, avant de hausser un sourcil. Tu avais loupé ça ? Tu ouvris la fonction pokédex. Il y eu un petit temps de chargement, quelques informations, et enfin, il s'ouvrit. "Galar". Nouvelle catégorie. La mis à jour avait donc été faite dans que tu n'en sois informée. Aaaah le numérique, on croirait voir Pokéwindows 10. Ce truc qui fait des mises à jour sans rien dire et qui te lances un "Mise à jour en cours, veuillez ne pas éteindre l'ordinateur" alors que tu le redémarres. Mh. Bref. Tu présentas le Bibichut à l'objectif, et tu attendis que le pokédex charge. En deux secondes, il fut identifié : Bibichut. Pokémon calme. Type Psy. L’information qui retint ton attention fut le sexe : uniquement des femelles. Voilà qui était étrange et remarquable à la fois. Et il... Elle plutôt, était la première d'une famille de trois : Chapotus et Sorcilence étaient ses évolutions. Bien, tu avais tout ce qu'il te fallait. Tu en profitas pour répondre à ton collègue :


- Elle était faite, je n'avais pas remarqué, merci.

- Félicitation pour Bibichut. Et bon courage.

"Bon courage"... Cela ne te disait rien de bon. Mais qu'importe. Tu te relevas, tu récupéras la boîte d'en-ca du Bibichut, puis tu le fis revenir dans sa pokéball. Tu n'avais pas vraiment le temps de faire copain-copain avec elle maintenant. Il te fallait retourner au bateau.

Bien que tu aurais voulu faire plus de relevés des lieux, tu n'en avais pas le temps et la capture de Bibichut était un exploit pour toi, un grand pas, et une magnifique rencontre, espérons-le. Tu retournas sur le bateau, en compagnie de beaucoup d'autres, et tu attendis qu'il reparte. Pendant le trajet, tu te permis de consulter le pokédex sur Bibichut. Irina, ce serait son surnom. La description du pokédex n'était pas très glorieuse, tu comprenais mieux le message de ton collègue. Irina pouvait percevoir les émotions et n'aimait pas quand elles étaient "trop fortes". Tu verrais bien si le courant allait passer entre vous. Après être rentrée, tu libéras de nouveau le pokémon, en présence de Oriana, Kali et Kaia, pour qu'elle s'habitue à sa nouvelle famille. Tout en travaillant de temps à autres depuis chez toi, tu profitas de ce temps pour te familiariser avec Irina, et lui faire comprendre qu'elle était maintenant ici chez elle, avec toi. Avec vous.