Kaeko– 19/07/2021 ; 20h03
| Bonjour maman, désolée je n’ai pas pu voir ton message. J’espère que ça va avec papa et que le frangin ne croule pas trop sous le boulot. Ça va sinon ? |
Mensonge
Kaeko– 19/07/2021; 20h14
| Vraiment la maison a tant changé que ça c’est super ! Contente pour Juju. Oui je mange bien et je vais bien ma coloc est super ! |
Mensonge
Kaeko– 19/07/2021; 20h19
| Non mais je vous assure tout va bien, on croule sous le travail mais au moins j’apprends des choses ! |
Mensonge.
Tout n’était que mensonge dans cette conversation avec sa mère. Elle le savait pertinemment que tout lui cacher un jour ou l’autre inquièterait ses parents mais pour le moment ils ne se doutaient de rien. Personne ne pouvait se douter de quelque chose. Ou du moins personne ne voulait se douter de quelque chose. L’être humain pense plus à son confort qu’au confort général on ne peut pas lui en blâmer/
Mais elle, si elle disait ce qu’il lui arrivait, cette chape de plomb qui s’enfonçait lentement dans son estomac lui coupant peu à peu le souffle, passant par ses poumons.
Elle était fatiguée. Fatiguée de cette vie de pantin pour son travail, de cette vie de comédie auprès de ses amis. Voulait-elle vraiment qu’on la découvre au fin fond de l’abîme recroquevillée, vulnérable et plus seule que jamais ?
Oui et non.
Elle savait que personne ne s’intéresserait à son cas. Ou a la rigueur dire des « aaannw sors ça ira mieux. » ou des âneries comme « tu dois t’en sortir seule c’est ton épreuve, j’ai un ami il s’en est sorti seul tu peux le faire ! » ou encore « mais tu vois pas qu’il y a pire ailleurs arrête de te lamenter. » Mais le summum de tout, ce qui l’énervait et la faisait souffrir au dela de tout : « non mais je le savais ça se voyait ! »
TU MENS CA SE VOIT PARCE QUE JE TE L’AI DIT.
Sinon tu serais venu m’aider ne crois tu pas ? Tu n’aurais pas été leurré par des ça va ou des non réponse sur son état. Ça l’agaçait, ces gens Hercule Canarticho du dimanche qui pense tout savoir de la psychologie humaine que dalle.
Et pourtant elle veut que les gens devinent, qu’ils la comprennent, qu’ils la rassurent, qu’ils l’accompagnent. Mais ça n’est jamais arrivé. Petit à petit elle sombrait dans cette dépression, seule. Seule sur ce toit à observait les dernière nouvelles de la mairie, accompagnée de la voix dans sa tête qui lui murmurait à quel point elle serait plus utile en disparaissant.
Tu ne vaux rien Kaeko, pourquoi t’échines tu autant ?
Le monde se porterait mieux sans toi.
Même les élèves de ton ancienne école ne te prenne pas au sérieux, te plaigne, te prenne en pitié ou vexé veulent t’écraser.
Tu n’en as pas marre de ta propre médiocrité ?
Discours inlassable qui se répéter en boucle depuis le combat contre Yuna. Bien avant elle se disait que dresseuse n’était pas sa voie, mais quelle était-elle donc ? Elle ne savait rien faire à partir partir explorer le monde en entrainement ses Pokémons.
Mais ça n’avait pas suivi.
Les taches resteront toujours des taches.
Observant à moitié la foule et le brouhahaha de la mairie, elle saisit vite qu’ils ne leur annonçaient pas une thalasso à Mulhouse mais bien une fusion de deux écoles non sans un bon ménage de printemps en été. Pire idée du monde, les personnes présentes semblaient hurler, rager du poing, se révolter.
Mais que faire contre l’inévitable.
Elle se leva doucement pour disparaitre de son toit, il n’y aurait rien de plus intéressant aujourd’hui, rien de plus qu’une bonne bouteille dans un bar, n’importe lequel. Elle avait une voix dans sa tête à faire absolument taire.