La tour de combat. Un bâtiment imposant, et surtout forcément apprécié des TopDresseurs en tout genres.

Bien entendu, Raudhr ne faisait pas exception à cette règle, et c'était un endroit qu'il gardait souvent en tête pour venir passer quelques visites dans le cadre de son entraînement régulier, pour lui et son équipe. Et en apprenant que le cours du jour y aurait lieu, naturellement, son intérêt pour ce dernier s'était doublement éveillé. Il fallait bien entendu faire abstraction, si c'était encore possible, des événements d'il y a quelques moins maintenant, mais c'était maintenant devenu une habitude. Ou presque, quoi qu'il en soit.

Par l'air matinal, le stratège suivait le reste de la classe jusqu'à la tour. Il commençait à réellement faire chaud, et il devait avouer qu'il supportait très mal la chaleur. Le fait qu'il porte du noir sans arrêt n'aidait pas tant son cas, et son dégoût pour le soleil, le sud, l'été et tout le tralala amplifiait cette faiblesse au type feu naturel. Qu'est-ce qu'il y avait de plaisant à transpirer comme Gruikui et devoir prendre 3 douches par jour pour un tant soit peu se rafraîchir le faciès ? Et qu'y avait-t-il de plaisant dans un soleil qui vous aveugle les yeux, brûle la peau, le pollen qui se multiplie comme une maladie, vous fait éternuer sans arrêt, vous fait pleurer toutes les larmes de votre corps ? Alors, quoi, tout ça pour un « BBQ », qu'ils disent, avec une « bière » et « des copains ? » La vie sociale « normale » lui semblait bien ennuyante à en mourir, et il ne comprenait décidément pas les gens de cette trempe.
Selon lui, rien de tel qu'un bon chocolat chaud, un froid glacial dehors, une couverture bien épaisse, un bon bouquin tout seul, sans s’accommoder des conversations sociales épuisantes de « potes » qui ne sont là que pour flatter leur ego en racontant des anecdotes grossies pour se donner un air intéressant lors de la « soirée », qui se transforme au fil des heures en concours de popularité ; voilà quelque chose de déjà plus agréable.

Quoi qu'il advienne, il était clair que la sociabilité de masse et le jeune homme, ce n'était plus une soustraction, mais toute une équation mathématique.


Une fois arrivés à l'ombre, Raudhr poussa un léger souffle de soulagement. La différence de température était tellement nette que ça ne faisait que renforcer cette incompréhension à apprécier le soleil et la chaleur.
Le début du cours fut donc une introduction très rapide au sujet de ce dernier, et il fit hausser un sourcil au stratège. Décorer une salle ? L’exercice était particulier, et était un thème qui semblait plus s'orienter vers un coordinateur ou de la mode, en quelque sorte, à première vue. En tout cas, une teinte artistique dans le sujet, mais le jeune homme arrivait à y voir une sorte d'utilité outre l'aspect créatif qui s'en dégageait. Après tout, chaque terrain pouvait être utilisé comme une arme stratégique, à sa façon. Ou bien, il était même possible de mettre le type en valeur grâce au combat, en interagissant avec le terrain..

Si Raudhr n'était pas naturellement du type artistique, il avait une petite créativité innée ; ou tout du moins, il aimait bien innover. Créer quelque chose avait un aspect qui lui plaisait, mais ce n'était pas son orientation principale.
Les idées lui venaient petit à petit, ou du moins les concepts principaux, mais il devait d'abord passer la première étape : rencontre avec un partenaire. Fort heureusement – ou du moins, tout est relatif – pour le Noctali, des groupes furent vite formés entre élèves, et puis, pour ceux solitaires, l'enseignante désignait un autre partenaire isolé pour former une paire d'un geste de la main.

Ainsi donc, voilà que Raudhr fut assigné à un jeune homme qui semblait avoir son âge, ou peut-être même un peu plus âgé. Une mine plutôt neutre, une posture excessivement propre sur lui ; mais le stratège n'eut pas le temps de réellement l'observer ou l'analyser qu'ils furent déjà expédiés à leur sujet du jour. Les voilà dans l’ascenseur, escortés d'un personnel pour l'occasion, et en moins d'une minute, ils se retrouvèrent seuls, dans une grande salle vierge, et dans le silence le plus total.


… Le silence régna encore un léger instant, avant que Raudhr ne finisse par reporter son attention sur son partenaire du jour, afin de prendre le temps de le détailler peut-être un peu plus, et d'au moins, se présenter.

– Raudhr, enchanté.

Il reposa son regard rosé sur son interlocuteur, puis finalement, inspecta la salle.

Cette dernière était plutôt classique, vierge de tout élément. Un grand terrain marron sur le sol, des murs blancs et gris, des lignes beiges pour démarquer le terrain, et.. c'est tout. Il n'y avait effectivement pas grand chose ici, mais au moins, cela laissait libre court à tout type de création pour ladite salle. Dans un coin, on avait disposé plein de matériel et divers accessoires pour modifier la salle. Il y avait même, d'ailleurs, un système d'installation pour aller jusqu'à modifier la météo de la pièce, et cela avait étonné le TopDresseur ; ils avaient les moyens, et n'y allaient pas de main morte.
En fouillant un peu les cartons, il s'imprégna rapidement de ce qu'il pouvait y trouver ; tout était sur le thème du type qu'on leur avait assigné, et cela l'avait d'ailleurs fait esquisser un sourire : le type Electrik. Quel heureux hasard, son starter était dudit type, ainsi que quelques-uns de son équipe.

Accroupi devant les cartons, il resta légèrement pensif pendant un instant, avant de sortir une Pokéball à l'insigne bien spécifique, et la lança en l'air. Elle s'ouvrit, dans un rayon de lumière se formant en une fumée noire et épaisse, parsemée d'éclairs jaunes, d'où l'imposante silhouette de Skölir, son Luxray, se matérialisait sur le sol. Sa taille était légèrement plus grande qu'un Luxray classique, et sa fourrure légèrement plus dense.
Le Pokémon s'ébroua, et salua son Dresseur d'un lent clignement d'yeux.
Ce dernier hocha la tête, avant de se tourner vers son binôme pour les présentations, deuxième volet.

– Voici Skölir, mon starter. Son ressentit peut sans doute s'avérer utile au fil de l'aménagement, puisqu'il s'agit de son type.

Le Pokémon souffla du nez, silencieux, tournant sa tête vers le partenaire du garçon. Quel était son nom, déjà ?