Installé dans l’un des lits de l’infirmerie de l’académie de Paldea, Ian discute avec le Docteur Mézon. C’est une situation devenue familière avec le temps qu’il a passé dans l’hôpital de Leiar en compagnie du Doc’. C’est pas pour rien que c’est lui qui s’est présenté à son « parent » lors de la réunion parent-prof. Quelque part, et c’est peut-être un peu triste à dire, mais le Docteur Mézon est la personne dont il est le plus proche à l’académie.
Quelque part, c’est normal. Entre la proximité forcée de sa blessure et l’habitude de communiquer avec des adultes de manière professionnelle ancrée dans Ian depuis toujours, qu’il soit le plus à l’aise avec un professionnel adulte est simplement … cohérent. Une simple affaire de rester dans ce qu’il maitrise sans sortir des sentiers battus.
Quoique, ce n’est plus si vrai. Avec la réapparition de Ranya dans sa vie, aussi sauvage soit-elle, et sa rencontre avec Lyria et, ose-t-il dire, leur amitié, il commence peu à peu à sortir de la boule d’isolation dans laquelle il s’est renfermé depuis son arrivée. Avec l’approche du dépôt des béquilles, il se sent renaître. Il se sent presque … libre. Libéré d’un lourd poids sur ses épaules qu’il ne réalisait pas porter. Bien sûr, cette libération ne vient pas sans prix et l’anxiété de remonter sur la glace et de réaliser tout ce qu’il a perdu le paralyse souvent.
Il est devenu très familier avec le plafond de sa chambre.
Pourtant, il garde l’espoir et il a hâte. Hâte de renfiler ses patins et de glisser une nouvelle fois sur l’étendue glacée d’une patinoire. Il a entendu parlé de l’immense lac gelé de Leiar et pour tout le temps qu’il a passé dans les patinoires d’intérieur, rien n’est vraiment comparable avec le spectacle phénoménal d’un lac gelé qu’on peut dompter sous les lames de ses patins. Et il a hâte de partager cette passion si intégrale à son identité avec ses pokémons. Déjà, il sait que Yuzu est curieuse et Jav’ est déjà un champion.
Il veut retourner à la compétition oui, mais peut-être que cette pause, ce ralentissement forcé, lui rappellera ce qu’est l’essence de sa passion. L’essence de son amour de la glace.
L’infirmière, Mademoiselle Mimosa, rentre à toute vitesse dans la pièce, faisant sursauter patient et docteur. L’échange qui suit est rapide et le Docteur Mézon semble soupirer tous les trois mots.
- Non, Mimosa, tu ne peux pas expérimenter sur Ian, je t’ai déjà expliqué que ça pourrait retarder sa guérison. Trouve toi des gens en forme.
L’infirmière, une femme adulte et accomplie, regarde le docteur et boude.