« Nous sommes trois, donc nous n'avons qu'à nous séparer et contacter les autres si on remarque quoi que ce soit. Pour la lumière... C'est peut être à cause du Soporifik. Il peut générer des ondes magnétiques qui perturberaient le système électrique. Dans l'optique où, bien sûr, il s'agirait du gérant... Il est possible qu'il se cache de son pokémon et que celui-ci le cherche. Je ne suis pas encore allé dans une quelconque salle... Je m'occuperais du débarras. »
Des hypothèses. Mais lorsqu'une seule hypothèse est révélée et approuvée par plus d'une personne, serait-ce la vérité ou une conclusion hâtive ? Hope aurait plutôt penché pour la deuxième option, néanmoins, qui sait s'il n'y avait pas un soupçon d'instinct ou s'ils auront une once de chance ?
L'idée des ondes magnétiques n'était pas bête du tout. Si la jeune blonde avait pu apercevoir ces clignotements dans seulement une seule salle, serait-il parce que le Soporifik en question s'attardait justement plus sur la salle de musique, où il entendait ce bruit étrange ? Les coïncidences mènent aux malentendus. Et peut-être était-ce le cas, ici.
Noctis. Comment ça il avait oublié ? Aussi étrangement soit-il, je remarquai qu'on ne s'était que très peu interpellée avec nos prénom, Yuka et moi. Sûrement était-ce pourquoi ça ne lui avait pas sauté à l'esprit. Mouais. Ou bien une des raisons.
Yuka, qui était en train de manger, avala une dernière bouchée avant d'annoncer qu'elle ira à l'extérieur pour sa part. Euh... Ouais ? Mais bon, cela signifiait que je pourrai glander dans la salle de musique. C'était pas plus mal. Et si elle souhaitait le faire, sûrement était-ce parce qu'elle avait quelque chose en tête. D'ailleurs, elle laissa son plateau repas sur une marche d'escalier. Volontairement ou par oubli ?
─ Un groupe de mayas se rassemblaient en réalité pour faire des offrandes à leur Dieu adoré. Ils avaient décidé de déplacer leur rituel à Pokémon Community car la nourriture de Mama Odie était délicieuse. ─ Je pouffai. Accompagnez ça de la photo du plateau repas de la rose. Ça serait un beau titre. Et qui le croirait ? Les Givralis. Comme toujours. Ou du moins, une partie.
Finalement, je partis à mon tour, me dirigeant vers la salle de musique où tout avait commencé.
Les stores n'avaient pas été réparés. En y repensant, peut-être était-ce pour ça que Gaston voulait rentrer dans cette salle ? Sûrement. Quoiqu'il en soit, dehors, les rayons perdaient peu à peu leur intensité. Le soleil se couchait, sûrement. Et la nuit ne tardera pas à s'installer.
Il n'y avait rien de particulièrement intéressant dans la salle dans laquelle je me trouvais. Je descendis de la table sur laquelle de m'étais assise. Je grimaçai en voyant la légère couche de poussière qui s'était collée à mon jeans. J'avais oublié ce détail.
Après m'être arrangée, je me dirigeai vers le piano classique. Après de minutieuses observations, je compris comment ouvrir le couvercle. De la force de mes deux bras, je réussis à le soulever et à placer un espèce de bâtonnet qui le tenait ouvert. C'est impressionnant, un piano, quand même. Les nombreux fils qui se trouvaient à l'intérieur. Je glissai légèrement mes doigts dessus. Ils étaient rigides et aucun son n'en sortis. J'en pinçai une. Un sol dièse de fit entendre. Celui qui jouerait un piano comme il joue de la guitare devrait galérer. Quoique ça ressemblerait plus à une harpe. Quand je passai ma main sur le siège posé devant le clavier, à ma grande surprise, il était propre. Je m'installai alors dessus, détendant mes jambes avant de les plier en tailleur.
Je sursautai. Des bruits étranges avaient commencés. Ils provenaient du conduit d'aération, comme on l'avait supposé. C'était flippant quand même. Je devinai que notre dormeur de l'hamac était apparu. Yuka débarqua soudainement, essoufflée. Des voix se firent entendre dans le couloir. Le conduit s'était tu. Je ne parvins pas à comprendre mot. La voix qui racontait était comme un soupire. Une voix fatiguée. Je n'eus aucun mal à l'associer à celle du gérant.
Noctis apparut finalement dans l'encadrement de la porte, accompagné du fautif, si on peut le nommer comme ça.
« Quand je suis allée dehors, j’ai vu les lumières de cette direction clignoter. La source des « sursauts » des ampoules électriques s’en vient directement vers nous ! »
Ah, elle était sortie pour ça. C'était pas con. De loin pas.
« Dites, m'sieur. Pourquoi dormir dans un débarra ? C'est pas hyper confortable, j'imagine, non ? Puis vous aurez pu demander une nouvelle chambre s-... »
... Si c'est votre chambre qui vous dérangeait. N'eus-je pas le temps de terminer. Il s'était endormi. Chouette. L'éclairage du couloir clignotait. Et comme dans un film d'horreur, par un jour d'orage, apparut une ombre dans l'encadrement de la porte une ombre semblable à celle d'un Soporifik.
Un somnambule. Notre dormeur venait de se lever pour se diriger vers son Pokémon. Pas très pratique, d'ailleurs. Ça m'avait intrigué, j'avais fait des recherches sur ce mangeur de rêve. La voix de la rose retentit, avant que je ne pense à autre chose.
« Notre mission n’était pas de capturer les coupables, juste savoir la cause de tout ceci. On peut donc dire qu’elle est finie, non? J’ai sommeil, je retourne à mon dortoir. Bonne nuit…? »
C'est sur ces doux mots qu'elle s'éloigna de la salle à son tour. Je baissai la tête. On ne savait rien du gérant. Au final, le gros mystère, c'était lui. Pourquoi qu'en cette période ? Pourquoi était-il si attaché à son Pokémon qui lui causait plus des misères qu'autre chose ?
Le syndrome de Stockholm? Pourquoi des somnifères, d'ailleurs ? Pourquoi est-ce qu'il voudrait s'y réfugier pour dormir alors que s'il restait avec son Pokémon, il n'aurait pas besoin de dépenser de l'argent pour ces médicaments ? Cette conclusion ne me plaisait pas. Mais comme l'avait dit sa camarade Pyroli, ils avaient ce qu'on leur avait demandé. Finalement, je me relevai et adressai au Phyllali :
« Bien joué, quand même. »
Je n'avais pu m'empêcher de rajouter ce « quand même ». Sur ce, je sortis de la salle. Yuka m'attendait. Alors on fit le chemin jusqu'à notre dortoir ensemble. Il faisait noir.
Ce soir, la lune avait la forme d'une amande. Comme un oeil ouvert qui observe et comprend à lui seul les mystères qui se déroulent à la surface de la terre. Mystères qu'il garde secrets afin de les transformer en étoile qu'il gardera auprès de lui, dans le ciel. Les points lumineux parsemés dans le ciel représente le nombre d'énigmes dont la solution est encore ombragée ou que personne n'a encore remarquées.