Je me suis réveillé ce matin avec un étrange goût métallique dans la bouche. Ne comprenant rien à ce qui se passait, je tâtai doucement l’environnement autour de moi, pour comprendre que je me trouvais toujours dans mon lit. En ouvrant les yeux, qu’elle ne fut pas ma surprise de constater qu’il faisait toujours nuit. Je n’avais pas l’habitude de me réveiller ainsi par moi-mpeme, sans que mes pokémons n’en soient pas la cause. Toujours aussi déboussolé, je me redressai avec difficulté pour m’asseoir sur le matelas, tentant de me réveiller du mieux possible. Tout en me levant péniblement, je me dirigeai lentement vers la salle de bain, sans avoir prêter attention à l’heure qu’affichait mon réveil matin : 6h66.

Alors que je n’étais qu’à quelques pas de franchir le cadre de porte, je me figeai soudainement et fitu n bond en arrière, tout en lâchant un cri de surprise. Une effroyable créature m’attendait là, tapis dans l’ombre. Son corps noir, long et mince, me donnait la chair de poule. Sa peau, blanche comme la neige, donnait un contraste étonnant avec l’environnement. Sa bouche, munie de nombreux crocs acérés, n’attendait que le bon moment pour me déchiqueter. Par contre, en observant ce monstre des ténèbres je me surpris à la reconnaître. Comment se faisait-il qu’elle soit devenue comme ça ? Qu’avais-je fait ?

- Ayuna ? C’est bien toi ?

J’ignorais comment j’avais fait, mais oui, je l’avais bien reconnu, ce monstre de la nuit était bien ma starter. Satisfaite de s’être fait découverte, la créature obscure ouvrit davantage la bouche comme si elle souriait. Un son étrange sortit de sa gorge et l’instant suivant, la créature, toute tendue, se dirigea vers moi, sa gueule bien ouverte désormais, prête à mordre. Ne pouvant rien faire pour esquiver l’attaque, je sentis mon corps se faire agripper par les dents pointues, avant de disparaître dans le corps ténébreux de ma Lianaja. Puis, toute l’obscurité qui régnait autour de moi disparue subitement.

- Île Pitaye à l’horizon !

Ce cri, lancé par un membre de l’équipage non loin de moi, me réveilla en sursaut. Mes pokémons, toujours près de moi, n’avaient pas remarqué que je m’étais endormis lors de la traverser. Alors là... j’étais vraiment content d’être revenu à la réalité, même si mon réveil avait été un peu brutal. Cette créature n’était qu’un sombre cauchemar et elle n’avait jamais existée. Soulagé, je soupirai tout en me redressant pour admirer l’île qui s’affichait à l’horizon. Toujours sur le ferry, je jetai un coup d’œil à ma montre pour constater qu’il était près de 10h. La traversée semblait s’être bien déroulée, même si je regrettais de m’être endormi durant le voyage, puisque j’aurai aimé pouvoir profiter du paysage de la mer encore une fois.

Je n’étais pas emballé à l’idée de descendre sur l’île, malgré mon excitation de découvrir de nouveaux lieux et de nouveaux pokémons, étant donné que de gros nuages noirs s’approchaient dangereusement de nous. La température était chaude et humide, mais la météo annonçait des averses avant notre départ. Je grimaçai à la simple idée d’être trempé de la tête au pied tout au long de la sortie, mais bon... je ne pouvais pas faire grand chose de plus. Une fois que j’eus mis pied à terre, j’écoutais attentivement les consignes du vice-directeur avant de partir en direction de la végétation.

Il y avait six zones en tout, ce qui me laissait suffisamment de possibilité d’exploration. Je devais avouer que le marais ne me tentait pas vraiment, ni même la surprise qui se cachait derrière l’île. J’avais bien l’intention de rester près du ferry cette fois-ci, pour observer un peu plus longtemps les pokémons sauvages sans me dépêcher de revenir au point de départ à l’heure convenue. Accompagné par Ayuna, Flaya et Orkan, je pénétrai dans l’immense champ fleuri, impatient à l’idée de faire de nouvelles rencontres.

Le champ de fleur dans lequel je me trouvais était vraiment énorme. La végétation multicolore s’étendait à perte de vu devant moi, aux abords de la mer. La forêt, un peu plus loin, donnait à cet endroit un peu d’intimité et je n’arrivai pas à croire ce que je voyais. Cet environnement était magnifique, j’étais soulagé de voir qu’aucune urbanisation ne s’était fait dans le coin. Les pokémons pouvaient vivre en paix dans leur petit havre de paix, mais cela ne m’empêchait pas d’être tout excité à l’idée de rencontrer des espèces que je n’avais encore jamais vu de ma vie, sauf peut-être dans les livres.

Toujours à mes côtés, mes pokémons me suivaient doucement, observant les alentours avec curiosité. Flaya, la tête penchée vers l’avant et le nez au sol, reniflait sans cesse toutes les odeurs qui défilaient devant elle, tentant de trouver la piste d’un quelconque pokémon sauvage pour faire plaisir à son maître. Intrigué, Orkan l’observait faire, ne comprenant pas vraiment le comportement du jeune pokémon feu. Tout comme elle, il mourrait d’impatience de faire de nouvelle rencontre. De quel type allait être le premier pokémon rencontré ? Dans quel zone croiseraient-ils son chemin ?

Je traversai donc le champ fleuri sans avoir aperçu le moindre pokémon sauvage, mais je ne baissais pas les bras pour autant, étant donné que je savais que la première rencontre pouvait prendre un certain temps. J’avais remarqué que plusieurs étudiants de Pokémon Community s’affrontait un peu partout dans la plaine, puisqu’ils avaient réussi à débusquer un quelconque pokémon. Croyant que les lieux étaient trop agités pour que je puisse faire la moindre rencontre, je me dirigeai vers la forêt qui se trouvait de l’autre côté. Cependant, je fus surpris de constater qu’un lac séparait le champ de la forêt. Peut-être y avait-il un pokémon aquatique dans les environs.

- Tu as sentis quelque chose, Flaya ?

Du coin de l’œil, j’avais remarqué que ma Goupix s’était légèrement tendue, comme si elle avait bien repéré quelque chose. Le lac semblait étrangement calme et aucun étudiant ne se trouvait dans les alentours. Mon pokémon feu n’eut même pas le temps de me répondre qu’une boule de poil orangée sortit d’un buisson qui se trouvait non loin de notre petit groupe, visiblement bien heureuse de rencontrer quelqu’un. Le pokémon en question était un Mustebouée, si je pouvais en croire mon ipok. L’aqua-belette, hyperactive, sautillait vivement autour des membres de mon équipe, sous le regard intrigué d’Ayuna, qui préférait garder ses distances avec celle-ci.

« La bouée autour du cou de Mustebouee est une poche qu'il peut remplir d'air, et qui ainsi lui permet de garder la tête hors de l'eau lorsqu'il nage. S'il souhaite plonger, il la vide. Il atteint une très bonne vitesse dans l'eau grâce à ses deux queues qui tournent comme les hélices d'un hors-bord et ses excroissances en forme de nageoires sur ses pattes avant. »

Lorsqu’elle entendit cette étrange voix électronique, la belette orangée se tourna dans ma direction, visiblement curieuse. Trop rapide encore une fois, je n’eus pas le temps de faire le moindre geste qu’elle avait déjà grimpée sur mon dos, puis sur mon épaule pour observer de plus près l’appareil que je tenais à la main. Cette Mustebouée semblait être plus que curieuse, elle me fascinait d’une certaine façon. Le pokémon sauvage se désintéressa rapidement de mon objet, fasciné par un autre truc qu’il n’avait encore jamais vu auparavant ; mes cheveux. La nouvelle venue ébouriffa ma crinière noire et s’intéressa ensuite à mes pokémons, passant de l’un à l’autre. Elle était assez spéciale celle-là.

Soudain, le bruit d’une éclaboussure se fit entendre sur le lac. La Mustebouée se retourna rapidement vers l’origine du bruit, sachant très bien ce que cela signifiait. Caché sous la surface de l’eau, sa mère, une Musteflott, lui avait fait signe de revenir à l’aide de sa queue, convaincue que les humains n’étaient pas dignes de confiance. Le pokémon aquatique s’éloigna donc de notre petit groupe sans nous saluer, avant de plonger sous l’eau et de disparaître dans les profondeurs du lac. Et bien... cette rencontre, en plus d’avoir été très agréable, avait été très courte. J’espérais que nous allions recroiser un autre pokémon avant notre retour vers le ferry.

La balade se poursuivit pour notre petit groupe au-delà du lac sur lequel nous nous étions arrêtés quelques instants pour faire la rencontre du Mustebouée. Comme je l’avais vu un peu plus tôt, une forêt assez dense se dressait derrière l’étendue d’eau et j’y pénétrai sans aucune hésitation, trop excité à l’idée de faire de nouvelles rencontres, mes pokémons sur les talons. Mes premiers pas dans ce nouvel environnement furent assez tranquilles au début, puisqu’il n’y avait aucun pokémon sauvage ni aucun autre étudiant dans les parages. Seul le chant des pokémons oiseaux aux alentours se laissait guider jusqu’à nous. Qu’elle nouvelle espèce allais-je pouvoir rencontrer ici ? J’avais vraiment hâte de le savoir.

Soudain, ma petite Goupix détecta quelque chose, une présence non loin de notre petit groupe. Au détour d’un sentier, j’aperçu finalement un pokémon originaire de la même région que moi ; un Cerfrousse. Le cerf se tenait là, au beau milieu de la végétation, sa tête tournée dans notre direction, étant donné qu’il avait certainement du nous entendre bien avant de nous voir. Le pokémon sauvage resta là à nous observer, n’ayant visiblement pas peur de nous. J’avais déjà vu cet espèce de pokémon dans le bois au chêne près de chez moi et cela me rappelait bien des souvenirs, quand j’habitais encore à Écorcia. Avec un peu de chance, peut-être que ce Cerfrousse accepterait de rejoindre mon équipe.

- Waah un Cerfrousse. Il est vraiment magnifique, murmurai-je pour moi-même, tout en m’approchant lentement de ce dernier pour ne pas l’effrayer.

Effectivement, ce pokémon était de loin le plus beau que j’avais pu observé. Son panache était bien gros et luisant, il semblait en prendre soin. Étant donné que j’avais déjà entré ses informations dans mon ipok, je ne me sentis pas obligé de sortir mon appareil de ma poche. Je me souvenais que les Cerfrousse avaient déjà été en voie de disparition, mais heureusement, aujourd’hui, ils étaient protégés. Je me trouvais quand même chanceux d’en croiser un ici, même si je savais que cette rencontre pouvait me causer des problèmes. Si jamais le pokémon sauvage de sentait attaqué, il n’hésiterait pas à m’envoyer un parfum hallucinogène et il me serait alors impossible de retourner au ferry à temps.

- Salut toi. Je m’appelle Yamato. Ne t’inquiète pas, je ne te veux aucun mal. C’est juste que... c’est la première fois que je vois un Cerfrousse d’aussi près.

Le pokémon ne bougea toujours pas, son regard plongé dans le mien, comme s’il cherchait quelque chose. Ne sachant pas quoi faire, je me contentai de m’immobiliser aussi pour le moment, craignant d’avoir été trop loin une fraction de seconde. Puis, un bruissement se fit entendre derrière le cerf et un tout petit Cerfrousse en sortit. Ce dernier vint se coller derrière les pattes postérieures de son géniteur, visiblement méfiant envers l’humain et les autres pokémons qui se trouvait devant lui. Mon regard s’adoucit à la vu de ce petit, heureux de constater que la reproduction se faisait bien parmi cette espèce autrefois menacé.

- Oh, je... je suis désolé de vous avoir dérangé.

À peine eu-je le temps de terminer ma phrase qu’un troupeau de Cerfrousse sortit de la végétation pour venir se placer derrière le premier d’entre eux que j’avais aperçu. Celui-ci, qui n’avait toujours pas quitté mon regard, me fit un signe de tête en guise de salut avant de lancer un cri à ses congénères pour annoncer leur départ. Les pokémons sauvages, qui devaient êtres un peu plus d’une dizaine, se mirent donc en route, accompagnés par leurs petits, vers un autre endroit de la forêt. J’ignorais où ils se rendaient ainsi, mais je n’avais aucunement l’intention de les suivre. Le grand mâle n’avait pas accepté de m’accompagner et je n’allais pas le forcer à agir de la sorte.

Mes pokémons, qui s’étaient mis un peu à l’écart pour observer le départ des grands voyageurs, revinrent tranquillement vers moi. Largement satisfait de ce que j’avais pu voir aujourd’hui, je décidai de rebrousser chemin vers le champ fleuri pour rejoindre le ferry. Il restait encore plusieurs heures devant moi avant le départ vers l’Académie, mais je n’avais aucunement terminé mon exploration sur cette île. Le lac regorgeait de pokémon sauvage, tous comme les autres zones où je n’avais pas encore mis les pieds. Il me tardait d’y être.