Difficile de m'affirmer dans mon histoire: Pas de rencontre extraordinaire, de destin hors du commun...simplement une volonté qui m'est propre et à laquelle je suis particulièrement attaché : Celle de devenir un maître dans mon art.

Né à Kalos, dans la ville de Flusselles, il était en effet difficile de vivre autre chose qu'une vie assez plate, néanmoins confortable. Flusselles est une ville de passage, beaucoup de gens n'y restent que quelques jours avant de repartir vers la capitale et à part cette immense roche, la ville n'avait que peu d'intérêt.

Aussi, je m'étais rapidement attaché au désir de devenir un grand dresseur: Nombre de voyageur possédaient des pokémon, et j’étais fasciné de voir toutes ces personnes être en ébullition en combat, tous avaient leurs manières de faire. Humains comme pokémons vivaient les combats de la manière la plus unique qui soit.
«Et moi, dans tout ça, je suis qui ? »

J'ai eu rapidement la possibilité de comprendre les combats pokemon au gré de ces spectacles quotidiens...pourtant, il me fallait du temps avant d'avoir mon premier pokémon: Un ahuri qui m'avait offert pour 500 pokédollar un magicarpe (il aurait refusé de donner un pokémon plus puissant, soi disant pour mon âge. Enfin, j'avais déjà 6 ans!)...évidemment frustré par ses piètres performances au combat (qui devenait plutôt un cours de cuisine: 100 façons de cuisiner son poisson !) il me fallait trouver une solution pour vaincre un être qui m'est cher, à la fois rival et ami: Mon frère.
Fort de trois ans de vie de plus que moi, il avait rapidement acquis un reptincel, à huit ans. Quelle fut ma frustration de le voir toujours supérieur !
De cette colère, de ma propre incompétence et ignorance, j'avais acquis une volonté: Peu importe les badges (mon frère en avait déjà acquis deux, à l'âge de quinze ans!) et peu importe les titres, je serai celui qui le vaincra.

Aussi, voyager m'apparut comme une manière d'atteindre mon but: Moi qui étais d'abord très casanier, ne sortant que pour assister aux combats, je devais m'ouvrir pour découvrir le monde et, avec le temps et au fil de mes expériences, m'entourer d'amis pokémons.

Enfin, ça, c’était ce que je me disais juste avant de partir...la réalité a été comme une chute.

Car pour moi, l'une des plus grandes épreuves à affronter fut la solitude : Trop fière pour rentrer au bercail avec l'annonce de mon échec, j'ai dû affronter pendant plusieurs années l'absence complète d'attachement avec qui que ce soit. Il aura fallu du temps avant d'acquérir l'équipe qui m'accompagne aujourd'hui, et durant plusieurs mois j'ai dû affronter seul les problèmes de ce voyage, mon magicarpe étant tout bonnement incapable de combattre sur la terre ferme.

Mon voyage n'était plus qu'une fuite en avant, une fuite pour dissimuler cet ego qui m'avait mené à cette obsession. Une fuite, au sens littéral du terme, quand j'ai été contraint me cacher pendant plusieurs jours pour éviter de rencontrer cette Team Flare.

J'étais faible, vraiment mal en point, mais c'est à mi-chemin, sur la route 18, que j'ai enfin pu rencontrer un être capable de me défendre, un véritable rempart, car, plus que tout au monde, j'avais besoin d'être accompagné par quelqu'un en mesure de...me supporter.

Un superbe Galegon, tenant une gemme de la même couleur que son armure dans la bouche, se présenta à moi.

Avec son armure couverte d'entailles, il semblait évident qu'il appartenait à un ancien dresseur. Il se laissa capturer sans broncher, sans doute usé après une vie de combat.
A ce moment-la, mon frère avait déjà ses 6 pokemons, avec un tyranocif, un dracaufeu et un ectoplasma qui faisaient des merveilles, il avait déjà la moitié des badges de Kalos. Merci l'holokit, au moins, on pouvait toujours communiquer...

Plusieurs années sont écoulées, et j'ai déjà 21 ans. La galegon est parti...mais j'ai pu me construire malgré toutes ces difficultés. Il m'a fallu du temps avant d'avoir le courage d'affronter mon premier champion d'arène, à neuvartault, et encore plus pour le vaincre !

Nombre de pokémons sont partis, parfois de ma volonté, parfois de la leur. J'estime l'équipe qui a finit par se former autour de moi comme extrêmement fidèle, d'authentiques amis.

Mais le fait que je sois entouré ne m'as pas empêché de souffrir d'une autre forme de solitude: Je n'étais qu'un homme de passage,et si quelques relations amicales ont pu se former,je reste seul.
Voilà pourquoi il m'est difficile de raconter mon histoire: À mes yeux, je n'en ai pas, mon comportement m'amenant très souvent à m'isoler du fait de mon voyage, je n'ai pas pu en forger.

C'était pour moi le prix à payer pour acquérir une expérience de combat remarquable, j'ai fini par être, je pense, un dresseur doué avec ses pokémons, capable de réussir à sortir de situations de combat complexes.

Mes aptitudes au combat m'ont permis d'acquérir de quoi vivre avec un minimum de dignité, mais je sentais qu'il était temps pour moi de prendre un peu de repos, de cesser de marcher sans savoir ou aller, il me fallait un endroit pour me poser.

Et c'est là que, par message holokit, j'ai pu découvrir une région encore toute jeune: L'île Lansat. Encore dépourvu de champion d'arène, je voyais cette île comme un lieu à protéger, à aider, car plus que tout au monde, j'avais besoin d'être avec mes pairs et c'était ainsi que je voyais mon rôle dans cette société : Aider les gens, résoudre leurs problèmes, à ma manière. Mon expérience au combat me permettrait  de trouver un travail décent et...avec de la chance, cet endroit me permettra de m'améliorer davantage pour enfin défier mon frère, droit dans les yeux.