Aie! Je portai mon index à mes lèvres, abandonnant rageusement mon aiguille sur mon plan de travail improvisé et parsemé de tissu. Si une seule goutte de mon sang devait tâcher cette robe en devenir, j'allais devoir retourner sans dessus dessous l'île en entier pour trouver une nouvelle étoffe et c'était hors de question. J'avais trimballé mon père avec moi dans cinq boutiques différentes avant de trouver pile ce que je cherchais, mais c'était réussi. J'avais eu le temps de commencer mon ouvrage avant mon départ pour Cobaba, mais il me restait facilement quelques heures de travail, chaque détail étant d'une grande importance. À la fin, tous penseraient que cette robe était bien trop jolie pour avoir été faite à la main. D'entrée de jeu, au moment de faire mon choix de couleur, j'avais éliminé le rose car ça me semblait trop... Comment dire. Ça ne convenait tout simplement pas à l'effet que je recherchais. Puis, j'avais pensé, de façon complètement fortuite, au jaune et au noir, mais une fois encore ce n'était pas ce que je recherchais. Ce n'était pas non plus un enterrement alors je ne pouvais pas me permettre le noir et le jaune ne m'allait pas très bien à dire vrai. Je m'étais donc rabattue sur le bleu, mais pas n'importe lequel. Comment dire ça sans avoir l'air complètement folle. Non, en fait il n'y a probablement aucune bonne façon de le dire, mais ce qui avait orienté mon choix n'était nul autre que mon souvenir des yeux d'un certain Noctali. Parce que bon, juste comme ça, mine de rien, au cas où, ce serait plus facile de nous assortir disons pour un événement comme le bal si nous avions déjà une couleur en commun. Malheureusement, je ne me voyais pas le courage de lui demander ça. Remarque s'il m'avait invité pour l'été, ce serait idiot qu'il soit contre l'idée de passer une soirée avec moi, non? Mais ça ne changeait pas le fait que j'étais une véritable poule mouillée maladroite et que j'allais surement finir par me couvrir de ridicule en lui demandant ça.
Je relevai les yeux de mon ouvrage et pris une gorgée de chocolat chaud pour me garder éveillée. Dehors, le soleil pointait déjà le bout de son nez, m'apprenant ainsi que je venais littéralement de passer la nuit la-dessus et je n'avais pas été la seule. Du coin de l'oeil, j'observai Ouji-sama qui s'était endormi sur mon lit, en plein ouvrage. Le petit prince avait décidé de se confectionner un noeud papillon du même tissu que ma robe, afin de pouvoir m'accompagner au bal en tant que mon cavalier. Oui bon, ce n'est une surprise pour personne qu'il n'approuve pas mes idées folles à ce sujet, surtout qu'il n'était pas près de manquer une occasion de s'afficher en public. Mais bon, au moins comme ça j'étais certaine de ne pas me retrouver toute seule. Certes, Ruby y serait aussi, mais mon petit doigt me disait qu'elle-même aurait un cavalier. Reposant le breuvage maintenant froid, je m'étirai tout en baillant. Valait mieux aller me reposer un peu si je voulais être en forme pour le lendemain soir. Quittant ma chaise, j'allai rejoindre le lit en faisant bien attention de ne pas réveiller le petit Vipelierre. Aucun mouvement brusque, retenant ma respiration, portant bien attention à ne pas faire craquer le lit. Je cru avoir réussi la manoeuvre jusqu'à ce que, pile à cet instant, mon iPok se mette à sonner, réduisant tous mes efforts à néant. Pas de chance. M'excusant auprès de mon starter, je me relevai donc pour voir qui pouvait bien m'écrire.
Mon bateau arrive à 11h30 au port de Cobaba. Je t'ai ramené quelques souvenirs. À toute!
Je restai figée à contempler le petit écran, relisant le message quelques fois, comme si je n'arrivais pas à en assimiler le contenu. Ce numéro m'était inconnu et, pour preuve, il ne figurait même pas dans mon répertoire. Un individu qui avait mon numéro, sans que j'aie le sien. Ça ne courait pas les rues. Ce message ne pouvait venir que d'une personne, Allen. Ça me laissait tout juste le temps de terminer ma robe, faire le ménage de la maisonnette pour m'assurer que tout soit parfait, sauter à la douche et gagner le port à la course. Il semblerait que je ne me reposerais pas tout de suite, mais c'était devenu bien secondaire soudainement. Je n'avais plus une seule minute à perdre! Mais, au fait... Je repassai rapidement un coup d'oeil au message texte, comme pour m'assurer que j'avais bien lu, ce qui était le cas. Quelques souvenirs? Quelques souvenirs?! Qu'il ait pensé à moi au cours de ses voyages au point de me ramener un souvenir dépassait déjà tout ce que j'aurais pu imaginer, mais là je ne m'y attendais fichtrement pas! J'avais mis tellement de temps et d'efforts dans la préparation de ma robe et je ne m'attendais pas à recevoir quoi que ce soit, du coup je n'avais rien préparé. Et qu'est-ce que je pourrais lui offrir pour commencer? Vite, je devais trouver! Des lunettes de soleil il en avait déjà. Un cadeau pour ses Pokémon ne me semblait pas approprié. Un truc au logo de Batman peut-être? Ils partageaient après tout le noir et le jaune comme couleurs emblématiques. Sinon j'avais bien une robe assortie à ses yeux sous la main, mais mystérieusement ça ne me paraissait pas une très bonne idée. Je me tournai vers ma petite plante verte, un peu paniquée, à la recherche d'une illumination divine. Le Snivy me regardait avec un air mi-amusé, mi-découragé, ses petites lianes porteuses du Saint-Graal en personne. J'avais complètement oublié, quelle cruche quand même. J'avais acheté des bracelets tressés à la main à un vendeur ambulant lors de mon passage à Vaguelone. Un vert et bleu que je portais, un rouge et violet pour Ruby et finalement un noir et jaune. Sauvée! Bondissant de joie, j'enlaçai Ouji-sama et le fit tournoyer avec moi. Cette journée commençait décidément très bien.***
J'avais réussi à m'occuper de tous les points de mon imposante liste pour le temps dont je disposais, ce dont je n'étais pas peu fière. Puis, j'avais enfilé une petite robe d'été toute en simplicité et noué ma chevelure châtain en une basse tresse tombant sur mon épaule droite, bien que j'avais laissé quelques mèches encadrer mon visage. Je décidai de laisser mes compagnons dans la maisonnette en compagnie de mon oeuf qui ne tarderait plus à éclore et me tournai vers le prochain problème. Effectivement, ma robe n'avait aucune poche et je me retrouvais donc dans l'impossibilité de dissimuler efficacement le bracelet que je destinais au jeune homme. Je me résignai donc à employer la voie de la facilité et attachai le présent aux côtés de celui que je portais déjà. Problème résolu. 11h25, merde! J'allais être en retard à ce rythme. Enfilant mes sandales, c'est à la course que je quittai les lieux en fermant bien derrière moi, un sourire rayonnant illuminant déjà mes traits. Je dévalai une pente, saluai des élèves que je croisai, traversai un petit pont et gagnai finalement la route menant au port alors que la mer s'étendait à perte de vue devant mes yeux contemplatifs. Cette vue valait amplement le déplacement. D'ailleurs, j'aperçu un bateau qui s'approchait du quai, prêt à larguer les amarres. J'étais pile à l'heure on dirait bien. Haussant le pas, je gagnai ma destination, m'arrêtant au passage pour souffler après cette course folle, accueillie par une fraîche brise marine qui souleva mes cheveux et fit onduler ma robe. Depuis le début des vacances, j'aurais juré que c'était la plus belle des journées que j'avais vues, mais mon avis n'était sans doute pas impartial.
Durant mon attente, j'eu une pensée fugace pour ces pauvres épouses dans les vieux films de guerre. Elles guettaient le retour de leur aimé, les yeux emplis d'espoirs, le regard perdu dans l'horizon et attendaient avec impatience l'apparition d'une silhouette familière pour la rejoindre à la course devant un coucher de soleil. Bien vite, je m'en imaginai une version caricaturale où une mini Estelle vêtue de vêtements de l'époque attendait l'aube au bout du quai contre vents et tempêtes, une musique dramatique en toile de fond. Définitivement, j'avais trop d'imagination, me dis-je en réprimant un fou rire. Heureusement, je n'eu pas l'occasion de divaguer plus longtemps, un jeune homme ne m'étant pas inconnu venait tout juste de faire son apparition. J'allai donc le rejoindre, arborant maintenant un simple sourire à la fois serein et plein d'entrain. Depuis le temps que je n'avais pas eu de ses nouvelles, j'étais vraiment contente qu'il arrive enfin sur l'île Cobaba. Je voulais lui raconter mes voyages, lui présenter Hime, l'écouter me narrer ses propres aventures et plus encore. Mais rien ne pressait après tout et chaque chose viendrait en son temps. Pour l'instant, je devais commencer par l'accueillir, il était peut-être fatigué de son voyage après tout.
- Bienvenue sur l'île Cobaba, Allen. Je suis contente de te revoir. Ton voyage s'est bien passé?
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Une petite minute... Ce bateau, il ressemblait à tout sauf à celui qui m'avait emportée sur Cobaba. À dire vrai, il ne ressemblait à aucun autre des bateaux que j'avais déjà vu dans ce port. C'était pas un simple navire, c'était un bateau de croisière, aucun doute là-dessus! Je me sentis soudainement toute petite devant ce monstre, le Queen Wailord III à en croire l'imposant lettrage, impossible de le manquer en tout cas. Mais quel genre d'élève arrive en bateau de croisière!? Et puis, mine de rien, je n'avais pas l'impression que ce truc géant transporte d'autres élèves. Alors, serait-il possible que tout ceci soit destiné à un seul et unique individu? Je comprenais un peu mieux les "quelques" souvenirs. Pour une personne dont la famille semblait avoir de tels moyens, prendre une ou deux babioles en chemin ne devait pas être très demandant. À côté, ce simple et vulgaire petit bracelet tressé main avait l'air soudainement plutôt désuet. Que dis-je, j'en étais presque gênée. Au final, cette réplique que je lui avais sortie lors de notre mission n'était peut-être pas si loin de la vérité. Allen était effectivement une princesse! Mon air demeura inchangé, surpris de son mode de transport, mais mon esprit pleurait à grandes eaux tel un personnage de dessin animé un peu enfantin. J'avais eu droit à un interminable voyage en voiture avec mon père pendant que d'autres avaient la chance de vivre pareilles aventures. Quel monde injuste! Et il ne fallait pas oublier le plus important, qui dit croisière dit filles en bikini, et les filles à bord ne devaient pas être n'importe lesquelles pour se payer un voyage sur ce monstre. Je pouvais déjà les imaginer sur le bord de la piscine avec un cocktail alors qu'une jeune et riche héritière de je ne sais quelle compagnie demanderait innocemment au blond de lui appliquer de la crème solaire. La définition même d'une vision d'horreur!
J'étais tiraillée entre mon envie d'apercevoir dans la foule ses éventuelles prétendantes afin de jauger la compétition et mon envie de partir à la course avant qu'il ne me voit pour conserver mon innocence à ce sujet, bien que je ne me faisais pas trop d'illusions. Au final, je préférai rester tout de même, il était avant tout un ami sympathique et je serais restée pour n'importe lequel de mes amis de toute manière. Aller, pas besoin de me faire dix mille scénarios et de craindre le pire, je devais laisser le destin faire les choses. Et puis j'avais déjà Ouji-sama pour me servir de cavalier dans le pire des scénarios! Tout se passerait bien, l'été serait super, le bal serait super, les vacances seraient superbes. Enfin, de mon point de vue au moins, mais du sien, après pareille croisière, ça restait à voir. J'allais devoir redoubler d'imagination. Un peu nerveuse, je commençai à jouer avec les bracelets que je portais, mais du bientôt reporter mon attention ailleurs alors que le Noctali fit son apparition, émergeant de la petite foule, un collier de fleurs encore au cou. Mais que pouvais-je faire de mieux que ça?! Oh, mais quelque chose planait vers moi. Je tendis les mains afin de réceptionner Ancy, mon visage se parant presque immédiatement d'un sourire enjoué. Maintenant que le petit rongeur était à mes côtés, mes préoccupations s'envolèrent avec la brise. J'avais l'occasion de m'occuper d'un Pokémon, tout le reste était donc repoussé au second plan. Avec tendresse, je le caressai doucement avant de déposer un baiser sur le sommet de sa tête, riant un peu de l'empressement avec lequel l'Emolga était venu me retrouver.
- Je ne pensais pas t'avoir manqué autant, je suis ravie de te revoir toi aussi.
Le Pokémon électrique fut rejoint peu après par son dresseur, que j'accueilli avec ce même sourire enjoué. La surprise se lit sur ses traits, ce qui m'étonna un peu pour être honnête. Après tout, s'il m'avait averti de l'heure de son arrivée, c'était pour que je vienne l'accueillir, non? En tout cas, ça m'avait semblé couler de source que de le faire. Peut-être était-ce ma façon de penser trop simpliste qui était inhabituelle dans ce monde de croisières? Alors soit, la simplicité n'était pas une mauvaise chose en soit après tout et j'étais heureuse d'être là. L'enthousiasme d'Ancy à lui seul avait valu le déplacement, alors maintenant que j'avais le Noctali blond en bonus, il ne me fallait rien de plus pour faire mon bonheur. C'est donc pour cela que je lui répondis :
- Bien sûr que je le sais, mais j'en avais envie et puis, c'est la moindre des choses je pense. Il faut bien que j'aide la princesse Wills à porter ses effets. N'empêche, c'est un imposant carrosse que tu as là.
Dis-je en tentant de réprimer mon hilarité. Bon, je ne savais pas trop s'il aimerait cette appellation pour sa personne, mais le connaissant il ne tarderait pas à me rendre la pareille d'une autre réplique bien trouvée. Le jeune homme semblait vif d'esprit après tout, donc il fallait s'y attendre. Remarque, ce n'était pas pour me déplaire, c'était plus amusant comme ça après tout. Nous prîmes ensuite le chemin menant aux petits commerces de l'île Cobaba, le nouvel arrivant étant visiblement affamé. Il proposa de prendre des hot-dog et j'acquiesçai. Un repas simple, mais tout de même incontournable sur le grill lors de chaudes journées d'été. Nous prîmes donc place et, pour ma part, je n'en demandai qu'un seul accompagné d'une frite. Maintenant que nous étions installés, nous avions le loisir de parler comme nous le voulions. Je disposais quelques frites sur une serviette en papier, sur le comptoir à mes côtés et indiquai à Ancy qu'il pouvait se servir s'il en avait envie. Allen me questionna ensuite sur l'île en elle-même et je pris donc la parole du même ton enjoué qu'à l'habitude.
- Les maisonnettes sont confortables, la vue sur la mer est incroyable et il n'y a pas eu de pluie une seule fois depuis mon arrivée. C'est comme un petit coin de paradis je dirais, mais je n'ai pas encore beaucoup pu visiter. L'administration a organisé un bal, il devrait avoir lieu demain soir, alors j'en ai profité pour terminer ma robe avant ton arrivée. Mais maintenant que c'est fait, je compte bien en profiter pour faire quelque chose de plus palpitant que de me piquer les doigts.
En parlant de ça, mon regard noisette tomba sur le bracelet jaune et noir qui reposait à mon poignet. Était-ce le bon moment pour le lui offrir? Et pour commencer qu'allait-il bien pouvoir en penser? Sans oublier que je n'avais aucune idée de la façon qui convenait d'aborder le sujet et à force de m'interroger là dessus et d'hésiter, la gêne commençait à me gagner et je sentis mes joues se rougir légèrement. Aller, je pouvais bien le faire. Dans le pire des cas il me dirait merci, le porterait peut-être une semaine et le rangerait quelque part pour ne plus jamais y toucher. Au fond je n'avais pas grand chose à perdre, n'est-ce pas? Oui bon, j'étais moi-même peu convaincue, mais ce n'était pas le principal! Remarque, il serait peut-être mieux d'attendre que nous ayons terminé de manger. Mais en même temps il avait du remarquer mon regard songeur pour ce bracelet et, vu ses couleurs, il devinerait probablement assez vite ce que je comptais en faire, si ce n'était pas déjà fait. Rohlala, pourquoi est-ce que j'arrivais à compliquer chaque situation si facilement?
- Au fait, ce n'est pas grand chose, mais quand je l'ai vu à Vaguelone, je me suis dit pourquoi pas. J'espère qu'il te plaira. Je me tournai ensuite vers Ancy. Malheureusement je n'en ai pas pour toi, mais je crois bien avoir glissé mon kit de massage quelque part dans mes bagages si tu veux.
Conclus-je avec un sourire tout en détachant le bracelet avec délicatesse pour éviter de l'abimer avant de l'offrir au Noctali, un peu gênée tout de même, mais essayant de n'en rien laisser paraître. Pourvu que ça lui plaise, pourvu que ça lui plaise. Inquiète, gênée et un peu timide, je détournai le regard, incapable de supporter le poids du suspense plus longtemps.
- Si tu veux je peux t'aider à l'attacher.
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Le soleil brillait, les frites étaient excellentes et je lui racontai mon arrivée sur l'île avec le sourire. En bref, de petites retrouvailles qui commençaient pour le mieux et qui avaient le mérite de chasser toute préoccupation de mon esprit. Je veux dire, qui irait volontairement gâcher un moment si agréable? Faudrait vraiment être maso, mais bon, je dis ça je dis rien. J'abordai même le sujet du bal et de ma robe faite maison, j'étais beaucoup trop fière pour passer ma petite réussite sous silence après tout. Je remarquai qu'il se contenta d'un fin sourire et me demandai si cela cachait quelque chose. Ce n'était pas son sourire habituel, ce n'était pas ce sourire qui faisait briller ses yeux céruléens et qui me donnait envie de sourire avec lui. Était-ce moi qui me faisait des films -ce serait pas la première fois après tout- ou quelque chose le tracassait-il vraiment? Pourtant je n'avais rien dit de mal, si? Vint alors un commentaire comme je l'attendais alors qu'il proposa que nous parcourions l'île, ajoutant qu'il faudrait faire attention à ne pas me piquer les pieds. J'avais du rêver, après tout nous n'avions pas encore passé tant de temps ensemble, il était peu probable que je sois déjà capable de remarquer efficacement ces choses là. Chassant ces préoccupations, je pris un air un peu boudeur et enfantin à la fois alors que mes joues se gonflèrent et que mes joues prirent une teinte rosée.
- Je ne suis pas maladroite à ce point, j'ai trébuché que deux fois depuis mon arrivée sur l'île!
Valait mieux occulter le fait que deux fois en si peu de temps, ce n'était pas une très bonne moyenne, mais oh. J'avais emporté plus de bagages que prévus et la première fois j'avais simplement eu du mal à tout emporter tout en regardant où je marchais. Quant à la seconde fois, je m'étais emmêlée je ne sais comment dans le tissu qui devait servir à faire ma robe et bon, personne ne se soucie de ces histoires de toute façon. Je passais à la suite après maintes inquiétudes intérieures et, finalement, lui offrit le bracelet. Sa réaction... Oui je vais être honnête, c'était plus angoissant qu'un jeu vidéo d'horreur seule le soir à la maison avec le bruit des écouteurs à fond. Comparaison douteuse, j'en conviens, mais avec ce petit bug qui semblait l'avoir frappé tous les scénarios étaient devenus possibles. J'avais l'impression qu'il cherchait une façon polie de me remercier même s'il doutait de mon idée. Peut-être étais-je allée trop loin? Mais je tenais vraiment à le remercier pour la mission avec les araignées et pour moi il était un bon ami, alors c'était normal... Non? Ou peut-être était-il simplement gêné? J'étais quand même une fille d'environ son âge qui venait de lui offrir un cadeau dans un lieu public. Oui bon, si ça avait été l'inverse j'aurais surement été bien plus gênée que ça et écarlate en bonus.
Il me remercia finalement avant de me tendre le bras, pour que je puisse le lui attacher. Je retins presque ma respiration, mon coeur manquant un battement quand je réalisai que nos mains allaient très probablement se frôler. Oh aller! Qu'est-ce que je faisais là? Il n'y avait pas de raison d'être si... Je trouve même pas le mot. Aller, un peu de courage. Je l'attachai avec délicatesse, m'assurant que le noeud soit assez solide et que le bracelet ne soit ni trop grand, ni trop serré. Une fois cela fait, je relevai les yeux vers lui avec appréhension, attendant le verdict. Voilà, c'était de cet air là que je parlais. Cet air que j'aimais lui voir et qui suffisait à m'apaiser pour une raison étrange. Mais ne venez pas vous faire d'idées, ça ne voulait rien dire tout ça! Et puis une fille peut dire objectivement qu'un garçon est beau sans arrière pensées et bien sur c'était exactement ce de quoi il s'agissait en cet instant! Moi, apprécier Allen plus qu'en ami, et puis quoi encore, ha, haha.... Bref, nous disions donc! Il me remercia une seconde fois et j'eu l'impression que c'était plus sincère, qu'il était vraiment ravi. Cette sensation suffit à me faire esquisser l'un de mes sourires enjoués alors que je lui répondis.
- Ça m'a fait plaisir. Je suis surtout contente que tu aimes, c'est un peu loin pour aller l'échanger.
Quand à la question qui suivit, elle me prit de court et pas qu'un peu. Il me demandait ça par simple curiosité ou avait-il une idée derrière la tête? Remarque ça ne me dérangerait pas le moins du monde qu'il m'invite, j'en serais même sans doute trop heureuse, mais si ce n'était pas ça et que je m'imaginais des trucs, la situation tournerait rapidement au malaise. Je devais répondre à ça comment? Et son visage avait l'air sérieux, comme si c'était une question importante, pas juste une interrogation amicale. Oh bon sang, aller, je devais formuler la réponse parfaite. Aller, déjà je devais lui laisser savoir que d'autres -soit Ouji-sama- étaient intéressés à y aller avec moi. Comme ça je n'aurais pas l'air entièrement d'une pauvre fille qui ne se fait jamais inviter et en même temps il saurait qu'il passait avant mes autres prétendants éventuels, voilà! Oui bon, plutôt pathétique à bien y penser, mais sur l'impulsion du moment, mon début de plan me paraissait infaillible. Oh, Ouji-sama voulait y aller avec moi, mais je ne sais pas trop, non, trop désintéressé. Je préfèrerais y aller avec un ami, trop vague et le terme ami n'aiderait pas ma cause si jamais... Bon vous avez compris! Mais je sais pas trop et toi? Non, c'était merdique. Un truc plus fonceur alors? J'y vais avec toi, si tu veux bien sûr? Ça ne me ressemblait pas du tout et c'était beaucoup trop fonceur! Mais entre temps il me regardait toujours et devait attendre une réponse. Aller, je devais laisser mes paroles sortir et espérer que ça paraisse bien, un peu de confiance en moi!
- Ouji-sama aimerait probablement y aller avec moi, ce qui n'est pas si surprenant venant de lui, mais je préfèrerais y aller avec toi.
Un instant... Arrêt sur l'image de mon sourire encore trop enjoué. Marche arrière, et replay! mais je préfèrerais y aller avec toi. Merde... Merde. Merde!! Un état de grande panique et de gêne incommensurable s'emparèrent de moi. Mon visage en entier devint plus rouge que le ketchup accompagnant les frites et je commençai à essayer de m'expliquer en gesticulant et en balbutiant. Espérons que ça ait l'air plus mignon qu'autre chose sinon j'étais bonne pour la plus grande honte de ma vie.
- Non! C'est pas... Je voulais pas dire... Oh mon Dieu j'ai dit ça n'importe comment!...Désolée...Je suis...hum....mais je veux pas...enfin oui mais non....mais.....Je suis désolée Allen....
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