Je suis née il y a de cela quatorze ans, à quelques mois près. Je ne connais ni mon père, ni ma mère. Les seuls parents auxquels j’ai eu droit fût des nonnes dans un orphelinat. Personne n’a été capable, à ce jour, de me dire qui étaient mes véritables parents, ni même pourquoi j’ai été abandonné alors que je n’étais qu’un pauvre bébé sans défense. Apparemment, de la neige se trouvait dans le berceau, ce qui a amené mes éducatrices à penser que je suis née à Auffrac-Les-Congères ou bien à La Frescale. Mais rien n’est certain, et personne ne connaîtra jamais mes origines. A moins qu’un jour, mes parents me retrouvent et m’expliquent enfin pourquoi je fus laissée sur ces escaliers. Cependant, retrouver mes parents n’était pas une priorité… Les nonnes de l’orphelinat ont pu me donner quelques indications à suivre pour survivre dans ce monde rustre et dangereux. Apprendre à connaître et à devenir alliée des Pokémons. Dans cet orphelinat, dès le plus jeune âge, nous apprenons beaucoup de choses sur ces créatures peuplant notre monde. Mais sans jamais avoir le droit d’en posséder un.

Jusqu’à mes six ans, les éducatrices tentaient de tous nous instruire, sur le monde extérieur, les bonnes manières, à parler, à lire… Tout le baratin que les parents apprennent à leur bambin quand ils commencent à peine à marcher. C’est ce qui fait que nous devenons plus ou moins intelligents d’ailleurs. Une bonne éducation mène à une vie beaucoup moins médiocre. Du moins, c’est ce que je croyais… Apprendre par soi-même était le maitre mot de cet endroit. Il fallait savoir se débrouiller seul, dès le plus jeune âge. Vers mes huit ans, nous sommes allés en foret afin de découvrir les Pokémons. Enfin, nous pouvions approcher ces créatures toutes aussi étranges les unes que les autres. Mais interdiction de les capturer, seules les nonnes avaient le droit d’avoir leurs propres Pokémons. Soit disant que c’était beaucoup trop dangereux pour nous d’en posséder et surtout que la plupart d’entre nous étaient beaucoup trop immature encore. Peut-être qu’un jour, je deviendrai une grande dresseuse et aurai ma propre collection. A ce moment là, je reviendrai leur montrer de quoi je suis réellement capable.

Mais ce moment était encore loin puisque je n’avais qu’une dizaine d’années, et ce n’était pas suffisant pour se lancer dans une grande aventure en solitaire. Surtout que je ne savais pas vraiment survivre en milieu hostile. Et je préférais rester encore au chaud tant que je le pouvais encore, car plus les années passaient et moins il y avait d’orphelin. L’argent commençait à manquer, et même si les nonnes travaillaient d’arrache-pied pour nous nourrir et s’occuper des Ecrémeuh, qui nous fournissaient le meilleur lait de toute la région d’ailleurs, les moyens disparaissaient plus vite qu’ils ne rentraient…

Les orphelins qui étaient avec moi, ainsi que ceux qui étaient là depuis plus longtemps que moi se devaient de partir vivre leur propre vie. A douze ans, certains partaient à l’aventure et tentaient de vivre dans ce monde impitoyable. Quelques uns avaient trouvé des petits jobs sympathiques, d’autres se trouvaient des familles qui ne supportaient pas de voir des enfants en pleine rues… Et moi, j’étais toujours coincée ici. A suivre les cours donnés de bon cœur par toutes celles qui nous avaient élevés une dizaine d’années plus tôt.
J’apprenais encore beaucoup de chose, et l’envie de devenir dresseuse était de plus en plus présente. Mais pour l’instant, rien ne me prédestinait à le devenir. Je passais mes journées à observer les Cabriolaine qui trainaient dans le champ non loin de nous, et essayais de faire craquer les nonnes afin de m’occuper des Ecrémeuh. On s’ennuyait à mourir ici, et sachant que tant de Pokémon vivaient aux alentours, sans jamais pouvoir les approcher… Cela me rendait malade.

Jusqu’au jour de mes treize ans… Ronnie, un petit garçon qui vivait avec moi, ramena un Chenipan de la forêt. Il souhaitait me l’offrir pour mon anniversaire, mais les nonnes tombèrent dessus et le relâchèrent. Le règlement était strict, il devait être respecté. Malheureusement, Ronnie avait désobéit et n’avait plus le droit de vivre ici… Je ne savais pas qu’elles étaient capable de jeter un orphelin dehors juste parce qu’il avait tenté de faire plaisir à quelqu’un. Je m’étais juré de rapporter un Pokémon à Ronnie un jour, et de prouver aux nonnes que nous sommes capables de nous occuper d’eux sans problèmes. Quelques mois avant mon quatorzième anniversaire, je reçu une lettre anonyme. En dépliant la lettre, je vis une grande île au milieu de l’océan. L’ile Lansat. Il était dit qu’une académie formant les futurs dresseurs se trouvait là-bas, et que tout étudiant souhaitant s’y inscrire était le bienvenu. Etant assidue, sérieuse et très sociale, je tentais de convaincre les nonnes de partir. Certes, ce ne fût pas un calvaire puisque l’orphelinat devait fermer ses portes le plus rapidement possible. Et c’est ainsi que quelques temps après mes quatorze ans, je parti pour l’île Cobaba avant de pouvoir rejoindre l’école de l’île Lansat.

Premier juillet, beaucoup de monde se trouvait aux alentours de l’école. Et beaucoup d’étudiants se dirigeaient vers un seul et même endroit : le bureau du Collectionneur. Lorsque ce fût mon tour, il me fît signe de m’asseoir face à lui, et un interrogatoire aussi  complet qu’étrange commença. Des questions du style : ‘Connais-tu les Pokémon ?’, ‘Es-tu sociale ?’, ‘Comment te fais tu de nouveau compagnon ?’, ‘Es-ce simple pour toi ?’… Toute sorte de question qui ne semblait avoir aucun rapport avec les Pokémons et pourtant… Il se retourna et piocha parmi les multiples PokéBall au mur afin de n’en tirer qu’une seule. Un Pokémon rien que pour moi, enfin… Un compagnon..Tiplouf. Akty allait devenir mon meilleur ami, et surtout le meilleur allié que je n’ai jamais eu… Je l’espérais !