Soren. Voilà le mot que dit Elise le jour où son fils est né. Elle Ranger d’Oblivia donnait naissance à un robuste petit garçon. Que demander de plus ? Vraiment, elle était heureuse, ou presque. Owen, son père, était comblé. Il avait enfin un fier chevalier à élever, cet ancien dresseur de haut niveau, reconverti en chercheur, venait finalement d’avoir une famille complète, il était enfin posé, enfin tranquille, tout aller bien. Ou presque.

Soren était un bébé mignon, il ne pleurait pas beaucoup, il était très souriant, il a vite fait ses nuits. Il était facile à vivre, facile à comprendre. Douce et mignonne, son père était gaga, sa mère était en vadrouille, partie à droite à gauche pour protéger des pokemon ou un endroit, elle ne voyait pas beaucoup son fils, ni même son mari d’ailleurs, mais bon, elle sauvait le monde… Non ? C’était le plus important, combien même son fils ne connaissait pas le visage de sa mère…

Ainsi, alors qu’il n’avait qu’un an, qu’il était encore fragile, campé sur ses deux jambes, il disait au revoir à sa mère sans vraiment comprendre. Elise était partie… La famille n’était apparemment pas pour elle. Ranger, elle devait être libre à tout moment, avec un mari et un enfant ce n’était pas possible.
Qui aurait pu croire que cette femme partirait ainsi ? Du jour au lendemain… Sans donner la moindre nouvelle.
Pourtant, Owen restait souriant, sur chacune des photos que possède le jeune garçon, il sourit, il paraît aux anges, il ne l’a jamais vu pleurer, il ne l’a jamais vu hurler et pourtant, il en aurait le droit, il était abandonné par sa femme, laissé pour compte avec un petit garçon sur les bras et pourquoi ? Pour des Pokemon…

Le petit héros grandissait. Un an, deux ans, trois ans, il poussait à vue d’œil, rayon de soleil de son père, l’entrée à l’école fut douloureuse, autant pour Owen que pour Soren, il n’avait que son père après tout. Mais les enfants se font vite des amis et Soren sut trouver un certain équilibre. Papa, copains, le Pokemon de papa, l’école, tout allait pour le mieux, doux et sociable. Il avait même des nouvelles de sa mère, une lettre de temps à autre, pour lui raconter ses aventures.

Alors le ciel devint plus gris, Soren commençait à poser des questions, ses amis aussi ‘’pourquoi t’as pas de maman’’ que pouvait-il répondre à ça du haut de ses 4 ou 5 ans ? Alors, il disait simplement ‘’Elle est partie à l’aventure, c’est un héros !’’. Il y croyait le doux petit, il voulait y croire, profondément.
Mais au fond, il ne faisait que nourrir un sentiment d’abandon, sa mère était partie pour jouer au héros, pour sauver des Pokémons. Les Pokémons lui avaient piqué sa maman ? Constat flagrant, l’imagination des enfants peut être dévastatrice.

Soren n’est pas devenu plus sombre pour autant, non, il pleurait parfois, dans les bras de son papa, ou dans la fourrure de l’Arcanin familial, seul Pokémon qu’il laissait approcher, il montrait tout les symptômes normaux d’un petit garçon, sauf l’amour des Pokemon, non, il ne pouvait pas, ce n’était pas possible, ils lui avaient piqué sa mère ! 

Il grandit ainsi, l’école élémentaire vint et passa doucement, lentement, les cours parlant des Pokemons étaient en soit une torture mutine, quelque chose qu’il supportait, une chose qu’il tentait de comprendre, sans vraiment se laisser amadouer. Il s’était fait accepter ainsi, tout le monde n’aime pas les Pokemon, c’était ainsi. Et quand c’était trop dur, qu’il n’en pouvait plus, il séchait les cours.

Puis un jour, son père est revenu accompagné, d’une femme. D’abord hostile Soren se montrait farouche, ayant peur que l’on fasse une nouvelle fois du mal à son père. Mais, il changea vite d’avis, accordant un peu de crédit à cette femme sortie de nul par. Cette dernière n’avait pas l’air foncièrement méchante, elle faisait même attention à Soren. Comment dire ? C’était bizarre.

Tellement que Soren ne vit pas le mariage arriver, pas moins de deux ans après l’arrivée de cette personne dans leur petite famille. Il ne vit pas non plus l’arrivée d’une demi-sœur. Elle par contre, il eut plus de mal à l’accepter, allez savoir pourquoi, peut être était-elle un peu trop introvertie pour la pile électrique qu’était Soren.

Nouvelle maman, nouvelle sœur, nouvelle maison, cela lui faisait bizarre.
Son père lui, se demandait comment régler un autre problème, comment faire comprendre à son fils que ce n’était pas les Pokemon qui avaient volé la mère du petit, mais bel et bien sa mère qui avait décidé de partir du jour au lendemain…

Trouvant une solution commune avec Eileen, sa belle-mère, ils décidèrent d’un commun accord de l’envoyer dans un Pensionnat Pokemon en compagnie de sa demi-sœur pour un essai, pour voir si sa rancœur partirait avec le temps…
Il passa le 1er Juillet devant le Collectionneur, il lui posa plusieurs questions ‘’Est-ce qu’il aime les glaçons ?’’, ‘’Pourquoi il n’aime pas les Pokémon ?‘’, ‘’Comment s’appelle le pokemon qu’il a chez lui ?‘’, et d’autre bien plus farfelues encore. Il se vit offrir une Goupix, une vraie princesse…

Autant dire que le jeune homme n’est pas rassuré, qu’il n’est pas non plus  très heureux d’être ici, mais son père espère qu’il aimera les Pokemon, qu’il comprendra pourquoi, lui, les aime…