Ow.
Je vais bosser une intro x)
PS : une idée de musique pour le "bal" sinon ce sera Mozart l'opéra rock ou les Amants de la bastille ?
EDIT ça vous va ?
Journée portes ouvertes, journée de compétition, journée longue.
La pièce avait été richement décorée. L’espace aménagé avec extravagance. Les lieux inspiraient une étrange débauche de baroque et de paillettes, de boa et de dynastie N, de noblesse et de vulgarité. Des tableaux de chasse Kalosien tout droit sorti des sous-sols de l’académie faisaient faces à des lampes multicolores et tourbillonnantes. Le parquet grinçait sous les talons de la gente Mentalienne, des soupirs angoissés étaient interrompus par des rires nerveux, des éventails brassaient l’air qui embaumait quelques parfums coûteux et une cohue confuse régnait déjà. Il était tôt, sept heures au mieux, mais la charge du travail qui nous attendait, nous avait tirées du lit. Chacune d’entre nous avait fait du mieux pour effacer les poches violacés dessinaient sous ses rétines. Le dortoir se découpait tout de même en deux parties : les figurants et les acteurs. Si les premiers couraient en tous sens pour garnir le buffet, recomposer un bouquet de Roselia, ajuster un tableau, mettre plus de chaises ou chuchotaient précipitamment avec une voisine pour oublier le stress. Les seconds étaient déjà costumés, en sueur sur la scène, à répéter des répliques en jetant des regards anxieux au plafond où Melty s’occupait avec son habituelle insouciance de déplacer les lumières. Leur crainte était parfaitement compréhensible. J’avais très personnellement été touchée par la maladresse maladive de notre référente, découvrant le frisson glacé qui parcourt votre échine au moment ou un projecteur qui doit faire votre poids exécute une chute de cinq mètre pour venir trouer la scène
à côté de vous.
Je me cantonnais depuis à répéter en coulisse, préférant ne pas jouer avec ma vie de façon abusive. Pour le véritable spectacle, il faudrait bien que je me tienne au milieu (près des planches neuves où on avait dû refaire la scène) mais en attendant rien ne m’y forçait. Je lissais un pan de ma robe, j’avais les mains moites. Dire que je ne m’inquiétais pas aurait été un jolie mensonge, étant que je n’avais pas fermé l’œil et que j’avais la gorge éteinte d’avoir trop murmuré mon rôle en boucle. Je prenais l’événement à cœur sans avoir spécialement de bonnes raisons, enfin autre chose que le plaisir d’agencer la salle de façon stratégique pour avoir plus de public et gagner la compétition. Je me sentais touchée par le sort de mon dortoir plus que je ne l’eus voulue. J’avais été jusqu’à distribuer ma précieuse réserve de Doliprane pour soulager les migraines de certaines, alors que je souffrais aussi le martyr. Une robe d’un gris cendre était ajustée à ma taille, mes cheveux étaient tenus dans un chignon et j’étais démaquillée. En tant que Chœur de la pièce il avait été convenu que je devrais inspirer la « neutralité », une idée qui me convenait bien. Je ne me voyais pas danser la guigne en robe de conte, même pour la victoire du dortoir, ou bien avec l’assurance que c’était la seule solution.
***
Un souffle d’excitation remua le cortège, un grand duffle coat noir venait de se glisser dans la salle, il était suivi par une dame généreuse dont le sourire éclatant ressortait plus fièrement que les plumes brillantes accrochées aux meubles. Ils étaient là. Comme une marrée lente, ils avançaient, se glissaient entre les corps d’étudiantes gloussantes. Certains, comme si cela avait l’acte le plus naturel du monde malgré la cohue, s’asseyaient sur un tabouret ou une chaise avec l’attitude passive du spectateur habitué. Une mère hippie et son gamin d’une dizaine d’années s’étaient même installés au sol formant une flaque de sarouel vert et bleu sur le parquet grinçant. Blottie dans les coulisses, ma poitrine me lançait, doucement. Des dizaines d’engrenages se mettaient en place et c’était comme s’apprêter à tirer la conclusion d’une observation de plusieurs semaines. Un délice.
Les lumières s’éteignirent, écrasant la salle dans le noir, à pas de Chacripan je me déplaçais au centre de la scène. Le texte battait mes tempes, si fort que je me demandais si je n’étais pas déjà en train de le déclamer à haute voix. Placée, j’attendais qu’un projecteur me révèle au jour.
PROLOGUEUn projecteur s’allume sur le Chœur.LE CHŒURDeux teams, égales en vices,
Dans la belle Rosalia, où nous plaçons notre scène,
Sont entraînées par d’anciennes rancunes à des rixes nouvelles
Où le sang des Pokémons souille les mains des dresseurs.
Des entrailles prédestinées de ces deux ennemies
A pris naissance, sous des étoiles contraires, un couple d’amoureux
Dont la ruine néfaste et lamentable
Doit ensevelir dans leur tombe l’animosité de leurs parents.
Les terribles péripéties de leur fatal amour
Et les effets de la rage obstinée de ces familles,
Que peut seule apaiser la mort de leurs enfants,
Vont en deux heures être exposés sur notre scène.
Si vous daignez nous écouter patiemment,
Notre zèle s’efforcera de corriger notre insuffisance.
Le Chœur va alors se retirer quand un œuf de Noadkoko chute depuis le plafond avant de s’écraser sur son crâne. Son visage se déforme alors que de lourdes coulures baveuses déforment sa coiffure et son expression. La musique se lance (www). Des lumières bleues, roses, mauves et blanches commencent à virevolter sur scène et dans le public. Le Chœur tourbillonne jusqu’en coulisse. Dernière édition par Chypre Hamilton le Sam 27 Sep - 12:32, édité 1 fois