« Sophitia ! Sophitia ! Sophitia ! »
Allons bon ... voilà qu'une élève du dortoir des Givrali venait m'interpeller d'on ne savait où, pour me dire on ne savait quoi. Déjà d'une ... elle me connait d'où elle ? Je veux dire plutôt : même si on est du même dortoir, comment une random comme elle peut bien avoir eu vent de mon identité ? Le stand paint-ball laser-game lors de la journée portes ouvertes ? Un rapport de la part d'Ikiala par rapport à mon entrée non conventionnelle à coup de dérangement d'étudiants pour trouver le chemin du dortoir ? Je ne savais pas mais alors pas du tout ce qui aurait pu pousser une fille comme elle vers moi. Quoi que l'information qu'elle venait m'apporter avait peut-être un lien avec sa filière.
« Ah te voilà ! Je te cherchais partout, décidément, tu es une vraie énigme ...
- Qu'y a-t-il que tu te sois essoufflée pour venir me parler à la hâte ?
- Je viens en messagère de la part de Monsieur Heartnett, le professeur référent du dortoir des Voltali ...
- Non mais quel rapport avec moi ?
- ... attends j'y viens. Monsieur Heartnett est aussi le professeur tout désigné pour une sorte de voyage initatique au sein d'une pâtisserie bien connue sur un des continents voisins et ...
- Je ne vois toujours pas le rapport, excuse-moi.
- Rrhô ! T'es agaçante dis ! Bref, tu vas devoir l'accompagner lors de cette excursion dans ce palace du gâteau, et en la présence d'une autre élève, coordinatrice de filière, et éleveuse de spécialité. Monsieur Heartnett étant également une pointure dans le monde de la coordination, il est naturellement intéressé par les mets fins et raffinés, et encore pire lorsqu'il s'agit d'aliments sucrés.
- Et on peut savoir pourquoi moi, au juste ? Je suis une scientifique et j'ai autre ...
- Teuh teuh teuh ! Tu n'as pas ton mot à dire, c'est une dérogation spécialement initiée par Monsieur Hearnett lui-même, approuvée également par l'administration de la Pokémon Community. Départ prévu demain, à neuf heures trente précises, au port qui desservait la région de Kalos.
- Kalos ! Oh la vache, c'est loin ... Mais ... Et toi, tu n'étais pas intéressée ?
- Si si, étant moi aussi coordinatrice-éleveuse, je me suis proposée mais ... apparemment, il voulait que ce soit toi. Une question de style si je me remets ses mots en tête. Sacré capricieux celui-là, j'vous jure, une vraie diva ! En tous cas, profite bien de cette excursion, car visiter gratuitement la "maison PouchCupcanaille" ce n'est vraiment pas rien, même pour nous, simples coordinateurs ! »
Si je m'étais attendue à ça. Une obligation d'accompagnement d'un professeur et d'une élève appartenant à la même sphère de la coordination et ses spécialités, comme l'élevage. Alors oui, il était logique qu'une élève de ce parcours précis soit sollicitée, histoire d'élargir sa palette d'ingrédients, pour produire toujours plus de repas raffinés et goûtus pour les pokémons sous sa tutelle. Mais qu'est-ce qu'une scientifique pouvait bien avoir à y faire, dans cette mission ? Regarder les composants chimiques des ingrédients ? Révéler des connaissances biologiques de certaines saveurs ou épices ? Non, on parlait de dessert. Et si toutefois je ne devais venir que pour goûter en un comité restreint de privilégiés ? Après tout, Andreas Heartnett est connue pour être une star incontournable de notre génération, alors il était naturel de le voir accomplir quelques besognes du genre. Remarque, ce serait plus agréable de goûter que de faire les pâtisseries. Ok ! C'était un plan qui pourrait m'aller.
Sinon, vous connaissez les montagnes russes ? Cette attraction venue d'un continent très lointain, connue pour ses loopings et ses accélérations descendantes et ascensionnelles absolument indécentes ? Eh bien ce qui suivrait aurait exactement les mêmes effets, mais émotionnellement parlant. Je vous explique. Le lendemain matin, déjà, je me levai en retard. Pourquoi ? Très simple ! Eole, mon Prismillon, s'était posé dessus dans la nuit, et avait empêché la sonnerie retentir du réveil de par ses ailes qui recouvraient la source de bruit. Résultat : quinze minutes de retard ! Si jamais j'arrivais ne serait-ce que cinq minutes à la bourre, j'allais me faire étriper par ce Monsieur Heartnett. Ouuuh que oui, toujours se méfier d'un homme que l'on qualifie de véritable diva, toujours ! Bref, la course folle du matin fila à toute vitesse : petit déjeuner, brin de toilette express, habillage furtif et légèrement exotique pour dire de coller à mes envies. Et nous étions dehors. Neuf heure et le quart ? Quoi !!! Je vais être en retard !!! Je courus alors avec mes pokémons à mes côtés comme une folle à lier. Et lorsque j'arrivai au point de rendez-vous, en retard de quelques minutes en-dessous les cinq critiques, je pus apercevoir ce grand et bel homme aux cheveux bleus et portant des roses sur lui - un weirdo si vous voulez réellement mon avis, mais pour l'heure, jouer la lèche était le meilleur des plans - et derrière lui, ma partenaire de voyage.
« Le hasard fait bien les choses apparemment ! Ravie de faire de nouveau équipe avec toi ! »
Eh non, vous ne rêvez pas. Par le plus grand des hasards(ou pas), c'était Faith Quinn qui avait été mise sur le coup pour nous accompagner. Mon souvenir d'elle et de son aide précieuse durant les fouilles de la semaine dernière me faisait dire que j'avais eu de la chance de tomber sur elle. Au moins, même si Heartnett me paraissait pas net(la blague pas drôle /ferry/), elle, je pouvais lui faire un minimum confiance. En bref, outre le fait que le coordinateur superstar commençait à me complimenter sur ma tenue vestimentaire et le côté plutôt exotique de mes inspirations visuelles - on comprend la question de style de la veille annoncée par ma collègue Givrali - il avait absolument tenu à m'offrir une rose noir. Je la pris, mais la laissa vite tomber en montant sur le ferry, prétextant une vieille maladresse de ma part. Bah quoi ... une rose noire ! Noire ! Plutôt flippant non ? En tous les cas, deux heures de voyage nous attendaient. Une matinée qui commença donc dans le flip, puis dans la hâte, puis dans le soulagement de voir une partenaire de voyage intéressante, et enfin, un long, très long chemin sur la mer.
Un voyage sans encombre. Une arrivée pépère au sein de la Tour Prismatique d'Illumis. Un lieu réputée pour son commerce de luxe, et pour ses enseignes gastronomiques de grandes renommées. Surtout dans le domaine de la pâtisserie d'ailleurs, à en juger les allées de commerces rivalisant tous d'ingéniosité au niveau visuel et olfactif. Les odeurs de sucres, de pâtes à choux juste sorties du four, la bonne odeur des clafoutis et autres charlottes. Un régal pour un nez en mal de bonnes odeurs à cause d'un voyage en pleine mer de deux heures. Grrr ! De quoi en faire rugir plus d'une ! Et enfin, nous parvînmes à la maison PouchCupcanaille : une grande enseigne, un grand emplacement, tout était vu en grand ici. Puis nous entrâmes en son sein, pour tomber alors sur le chef de l'établissement. Un homme plutôt ... précieux ? Ouais, très porté sur les mimiques féminines quoi ... histoire de faire dans le politiquement correct. Ce dernier salua celui qui était son "très cher ami" en la présence Monsieur Heartnett, puis lui fit une bise. Après tout ... pourquoi pas ! Mais bon, ce n'était pas comme si par la suite, Faith et moi avions eu droit à un baise-main des plus gras qui était donné de recevoir ... nooon bah non voyons ... gras ? Absolument immonde de graisse plutôt ! J'en eus presque un haut-le-coeur, interprêté par Heartnett comme un signe évident du charme de son ami. M'ouais ... passons.
Après ces quelques courbettes et autres distinctions bourgeoises, le chef pâtissier nous intima toutes les deux que notre présence n'était pas fortuite, et que, plutôt que de nous réjouir de quelques petits plats, nous aurions à cuisnier nous-mêmes quelques pâtisseries. Pardon ?! Ah non hein ! Je n'ai pas signé pour ça moi ! Ah mais au fait j'ai rien signé ... han mais si, c'est ce fourbe d'Heartnett qui a tout signé sans notre accord ! La poisse ! Bon eh bien ... il allait falloir y aller. Faith non plus ne semblait pas ravie de cette nouvelle, mais avait pris les devants pour me mettre en confiance, et me conseilla en premiers lieux de m'habituer aux outils, aux plats et au four. Mais comme une sale nouvelle n'arrivait jamais seule dans ce genre de situation, le chef nous révéla que le four en question n'était plus opérationnel depuis plus de sept ans et demis, que les outils étaient rustiques et un peu vieillots dans leur résistance, car on ne cuisinait pas high-tech chez lui, mais avec passion et coeur. J'vais t'en mettre de la passion là où j'pense ! Non ! Calmons-nous ! Restons stoïques, et faisons du mieux que nous pouvons. Faith sortit alors trois pokéballs de son sac, et en fit apparaitre trois compagnons : une Tarsal, une Roussil et une Cupcanaille. La belle aubaine ! Elle était équipée au moins ! Moi ? J'appelais respectivement Athéna, Thémis et Eole. Ils n'avaient pas vraiment l'allure ni l'étoffe de grands cuistots, ou de pokémons spécialistes de la coordination, mais au moins, ils allaient pouvoir s'amuser dans l'arrière-salle ... en cuisinier quoi. Et comme pour dire de me rassurer, je glissai quelques mots à Faith.
« Dis-moi, j'espère que tu sauras me guider à travers cette mission, parce que je t'avouerais que les pâtisseries, je suis plus du genre à les déguster qu'à les confectionner ... si tu vois ce que je veux dire. »
Laissant ma figure afficher un air de détresse et de gêne à l'encontre de mon amie rose bonbon.
A peine eûmes-nous le temps de se poser que le début du chaos en cuisine se mit en place de façon tout à fait originale : le chef cuisinier nous mit en garde à l'égard de futures commandes qu'un Kadoizo, dans les secondes qui suivirent, fier et bout-en-train comme jamais, nous confia à toutes les deux pour les premiers clients qui étaient sur les différentes tables du café. Je compris très vite que nous devrions alors assurer n'importe quelle commande qui viendrait à nous, et ce, dans des délais honorables ... honorables as-tu dit ? Ouais ... euh ... pas trop ridicules, ça passerait mieux ? Mieux oui ... Mais je perdis très vite mon regard déterminé pour laisser place à une appréhension désagréable dans le creux de mon estomac encore légèrement groggy du petit déjeuner ingurgiter à la hâte, et soulever par autant de senteur pâtissière. La commande. L'invraisemblable commande. La commande de l'impossible ! Cinq macarons au citron, deux croissants et enfin deux tartelettes aux pruneaux. Sérieusement ? Le chef et Andreas Heartnett veulent notre peau avant même d'avoir mis la main à la pâte ou quoi ? Oh la la, la la, la la !
J'étais alors en panique totale. Le compte à rebours venait de s'enclencher au moment même où le Cadoizo nous avait proposé la commande initiale de notre longue matinée de pâtisserie, et déjà, une bouffée de chaleur m'envahissait la tête, puis le corps tout entier. Je craignais déjà pour ma survie. Comment allais-je bien pouvoir assurer la réalisation de ces victuailles sucrées ainsi que leur rendu final ? Comment allais-je pouvoir m'en sortir avec autant de recettes à la fois, alors que je n'avais quasiment jamais cuisiner de pâtisserie par moi-même. Bon ... à part quelques gâteaux d'anniversaire avec mon père et ma mère quand elle était encore avec nous. Mais rien de tel. J'étais foutue avec au moins trois u. La seule qui pouvait me tirer de cette affaire, c'était bien Faith qui, voyant ma décomposition faciale allez de mal en pis, me conseilla alors la chose qui suivait : m'occuper des croissants uniquement.
« D'accord ! Je m'en occupe dès maintenant ! Alors voyons voir la recette ... »
En lisant le gros bouquin remplie de recettes en tout genre, je tombai alors sur celle du croissant. Et au fur et à mesure de la lecture, je compris pourquoi la membre des Mentali me confiait une telle tâche : il s'agissait de la plus longue, et de son côté, elle, prendrait les autres créations sucrées à sa charge, pour délivrer presque en même temps que moi la première commande. Déjà plus rassurée, je m'attelais à la tâche. Je fis appel à Athéna, ma Kungfouine, qui m'aidait alors à confectionner la pâte à croissant : farine, sucre, sel, lait. Pendant qu'Athéna continuait de mélanger avec vigueur - un attribut particulier des pokémons combat - j'ajoutai la levure que j'avais pris soin de délayer dans un verre d'eau tiède. Puis venait le tour des quelques œufs à battre dans cette mixture blanche, presque écrue. Une fois la pâte créée, je l'envoyais reposer dans le Motisma réfrigérateur que le chef possédait dans sa cuisine.
« Excuse-moi Motisma, mais tu pourrais activer un peu plus ton système réfrigérant pour accélérer le refroidissement de ma préparation. Il faudrait qu'elle soit prête dans environ trente minutes ? »
Le pokémon métamorphosé en réfrigérateur me fit une sorte de clin d’œil, et fit sa part du boulot. Pendant ce temps, je demandais à Thémis, ma Méditikka de se préparer pour la confection des triangles pour la forme des croissants. Je repris alors le livre de recettes de l'endroit où Faith Quinn se trouvait, alors qu'elle enchainait sur ses derniers macarons. Je montrai à Thémis les étapes de la création des triangles, et alors que la fin des trente minutes arrivait, la Meditikka me fit signe que c'était bon. Parfait ! J'allai sortir la pâte qui reposait du Motisma réfrigérant, et je l'étalai sur le plan de travail, dans le but de la battre pour qu'elle atteigne alors une péaisseur plutôt fine. Kungfouine et moi-même nous occupions de ce job, et une fois que l'on avait terminé, on découpait quelques tranches de pâtes, que nous envoyions vers Thémis qui, à l'aide de sa capacité du Choc Mental pour manipuler au plus vite et à distance, la structure de la pâte, qui prenait alors la forme voulue, donnant alors de futurs croissants potables en l'état. Une coordination qui nous prit environ un bon quart d'heure, avant que l'on ne passe à la partie "chauffe" de la tâche.
« Faith, je peux t'emprunter ton Roussil pour faire cuire mes croissants ? »
Demandai-je timidement à la Mentali, car à part elle, je ne pouvais utiliser aucun outil de fournaise pour faire aboutir mes créations. De son côté, la rose bonbon avait déjà envoyé les macarons et les tartelettes, signe qu'elle avait beaucoup mieux gérer la commande que moi, m'arrachant alors un petit air de dépit sur mon visage. Mais voilà, le Cadoizo revenait à la charge, et avec une nouvelle commande. Faith prit l'initiative de la lire, et me donna le conseil de re-préparer des croissants, car il y en avait encore une fournée de trois pour la seconde commande. La galère ! Heureusement, il me restait encore un peu de pâte pour que Thémis refasse appel à sa capacité psy pour couvrir la demande. Au même moment, la première fournée de croissants était prête, et je demandai à Eole de refroidir au minimum la surface encore brûlante des viennoiseries, pour qu'Athéna, derrière, puisse les envoyer pour régler la première commande.
Une fois ceci fait, je faisais reposer ma seconde fournée de croissants, puis je re-sollicitai le Roussil de ma comparse pour repartir sur un cycle de cuisson plus chaud et plus limité en terme de temps. Comme cela, je prenais un peu d'avance. Je regardai alors comment s'en sortait Faith, et je la voyais elle aussi batailler pour s'approprier les ingrédients, et les coupler au mieux pour donner le rendu nécessaire. Quinze minutes plus tard, j'envoyais ma seconde blinde de croissants tout chaud, et en les faisant envoyer en service, je vis le Cadoizo se rapprocher dangereusement de la cuisine. Mauvais signe. Très mauvais signe ! La matinée ne s'arrêterait donc jamais pour nous ? Il fallait que je prenne une initiative. Alors je décidai d'intercepter la commande du pokémon volatile, et lut alors en avance la commande : une religieuse au chocolat, et deux éclairs dont un à la crème pâtissière, et l'autre au café. J'allai donc en informer ma collaboratrice.
« Faith ! Nous avons une religieuse et deux éclairs en plus sur les bras. Ce que je te peux te proposer, c'est de t'aider à envoyer le reste de la seconde commande, et ensuite, je te laisse sur la religieuse, histoire d'échanger la quantité de choses à faire. Je m'occuperais des éclairs, j'adore ça, et comme ça, tu obtiendras plus de temps de relaxation pour voir arriver la pause déjeuner ! Allez ma grande, on y est presque ! »
Eh oui, si cette matinée était une matinée de pur labeur, il n'en restait pas moins que l'heure méridienne arrivait à grand pas, t que forcément, nous aurions une pause d'offerte par la patron. Peut-être même que Monsieur Heartnett nous gratifierait de quelques minutes de pause pour boire, se rassasier, histoire de pouvoir survivre à cet enfer en cuisine. Alors, plus motivée que jamais, et après avoir regardé une dernière fois la pendule qui annonçait onze heures, je vins prêter mon aide à Faith, et envoya chaque petite création de son crû personnel vers son Roussil, Ahri de son petit nom, pour que ce dernier fasse chauffer le tout avec le plus de précision et de rapidité possible.
Bien ! Très bien ! Faith allait pouvoir envoyer sa fournée pour clore la seconde commande, et moi, je me ruais déjà sur les ingrédients pour les éclairs : farine, eau, et ... BADABOOM ! Il vient de se passer quoi là ? Sophitia ? SOPHITIA ! Tu vas bien ? ... oui oui je vais bien. En fait, ce qui devait arriver arriva : trop pleine de confiance, je n'avais pas fait attention à cette petite portion de beurre qui était tombée au sol lors de la confection de mes croissants. J'ai dérapé dessus, et bien entendu, la farine et l'eau avait volé de toute part dans la cuisine, faisant des dégâts qui ... étaient ... comment le dire ... DESASTROPHIQUE ! Mmh ... ouais ... on peut dire ça comme ça ! Désolée Faith.
Finalement, Faith avait eu la jugeote de ne pas se laisser aller au chaos et commençait déjà à chercher pour du matériel de nettoyage. Mais ce n'était pas sans compter l'incongruité des paroles du propriétaire de l'établissement que lui rugissait qu'elle n'avait pas le temps pour faire une session de nettoie-tout. Moi, je me relevais tout doucement de ma chute, enfarinée et humide du liquide aqueux qui avait lui aussi été à la renverse. Je ne comprenais pas trop ce cafouillis que je venais de créer, mais tout ce que je savais, c'est qu'il fallait vite me remettre en selle, et ma comparse Mentali avait eu l'idée de génie de ce début de journée : faire appel à nos pokémons dotés de techniques du type psy, pour qu'il puisse faire transiter tout matériel et tout ingrédient vers nous le plus vite possible. Un plan aussi ingénieux que pratique, car en deux coups de cuillère à pot, la confection de la religieuse avançait à grand pas, et les derniers mille-feuilles encore en stand by chez Faith s'apprêtaient à trouver preneur en le Cadoizo serveur qui virevoltait dans la salle de réception, satisfaisant les moindres caprices des clients.
Maintenant que mes esprits étaient recouvrés, il fallait que je m'atèle à la confection des mes deux éclairs au chocolat. Thémis, ma Meditikka, avait pris le pli psychique préconisé par Faith, et me faisait parvenir les ingrédients adéquats depuis le Motisma frigidaire : farine, eau, beurre, sel, sucre et œufs pour la pâte à chou, ainsi que du lait et du chocolat pour pouvoir confectionner ma crème pâtissière, mon pêché mignon. Rien qu'à l'idée de pouvoir réaliser mon dessert préféré me donnait l'eau à la bouche. J'avais hâte de pouvoir prendre la pause déjeuner avec ma copine du jour pour dire de se rassasier avant d'affronter le reste de la journée. Alors je commençai la préparation de la pâte à chou. Je suivais à la lettre le mode d'emploi du livre de recette, et très vite, j'arrivais à un début de pâte plutôt compacte, légèrement fluide, tout juste ce qu'il fallait pour que le contenant soit de bonne qualité. Puis vint la confection de ma crème pâtissière. Je mélangeai mon lait avec le chocolat qui fondait à vue d’œil, pour un rendu coloré et une odeur sucrée comme je les aimais. Quelques œufs pour éclaircir le mélange et rendre la mixture plus consistante, légèrement crémeuse. Et ensuite, venait la partie où ...
« Heu ... qu'est-ce que tu fais ici toi ? »
Il s'agissait du Vaututrice du propriétaire, qui venait à l'instant de mener Faith à la dure sur sa préparation liquide. Visiblement, cet oiseau pourtant qualifié comme étant un charognard, s'accordait une seconde vie de critique gastronomique spécialisé dans la pâtisserie. Sans prévenir, il plongea une serre dans mon mélange, et fit signe au chef que ça avait l'air potable. Encourageant. Puis l'oiseau de mauvaise augure s'accorda une séance de dégustation ... flip total ! S'il me recrachait la mixture à la tronche, cela voulait dire que ce n'était pas assez bon. Vu la tête que Faith avait tirée lors de cette malencontreuse découverte critique, je me préparais déjà à porter mes mimines au visage pour me protéger. Le volatile porta à son bec le mélange laiteux et chocolaté, et l'ingurgita d'une traite. Mais rien ... pas de crachat, pas de signe de réaction. Rien. Ah si ! Il commençait à se déplacer vers Athéna, ma Kungfouine qui était en train de surveiller la mise en repos de la pâte à choux. Et là ... le drame. Le Vaututrice venait de déposer une bonne grosse fiente, bien blanche et bien visqueuse, sur la base du crâne de ma pauvre petite compagnonne de type combat.
« Non mais ça va pas !!! C'est quoi ce bordel ! Vous n'apprenez pas la politesse à vos pokémons ?! D'où on chie sur ses congénères ? Non mais ...
- Désolé mon sucre de canne, mais si Jean-Didier cague ce que vous avez préparé, c'est que ça manque de finition. »
Non seulement le rapace charognard avait un nom ridicule, mais en plus, il avait eu une façon odieuse de manifester son opinion quant à ma crème pâtissière. J'étais tout simplement hors de moi. Alors je pris une poêle libre de tout contenu dans mes mains, et l'agita auprès du volatile pour le faire déguerpir de la cuisine, histoire de nous laisser tranquille, Faith et moi. Nous n'étions déjà pas des ouvrières de talents, même si ma comparse rose bonbon maîtrisait mieux que moi dans le domaine, mais si en plus on se coltinait un piaf qui crache et chie dès que ça ne lui va pas ... où irait-on ? Si ce n'est dans une porcherie remplie de crachats visqueux et de fientes malodorantes. Vexée. Je redoublais d'effort pour mélanger et rajouter un peu de liquide dans ma pâte pour qu'elle eut ressemblé à un début de base de crème. Kungfouine, qui venait tout juste de se nettoyer la tête, m'avertissait que la pâte à chou était reposée, et qu'elle était prête à l'emploi. Je donne les instructions quant à la confection des choux à mon amie de type combat, et celle-ci s'exécuta sans broncher, mais avec une peur lisible sur son visage, surtout que le Vaututrice du patron, un Jean-Didier au service d'un Lanuss. Hilarant, mais ô combien honteux pour les effets qu'ils nous auront produits en cuisine.
Le mélange était fait près, les choux finissaient de brunir et de se garnir en aspect croquant à l'extérieur et moelleux à l'intérieur, tout en prenant la forme d'un éclair, cette sorte de rectangle aux commissures arrondies. Je regardai alors dans le livre le mode emploi pour créer une poche à douille, afin d'incorporer ma crème pâtissière au chocolat, et remplir de l'intérieur mes éclairs. Thémis me passait tout le matériel nécessaire en un temps record sans se fatiguer à se déplacer inutilement. Et vint enfin l'incorporation de la texture à mi-chemin entre le gluant et le coulant, parfumée au chocolat. Mes éclairs étaient fin prêts, et je pouvais sommer mon Eole, le petit Prismillon qui s'était occupé jusqu'à présent de la partie refroidissement des plats provenant du four, d'aller à la recherche du Cadoizo pour venir chercher la commande finale, car Faith et ses comparses avaient eux aussi fini de leur côtés, avec pas mal d'avance tout de même. La commande partie, le chef nous conseilla de nous arrêter car la pause arrivait, mais qu'avant cela, il nous faudrait nettoyer. Flemmarde comme je l'étais, et visiblement, Faith avait eu le même genre d'idée que moi : nous chargions les pokémons dotés de techniques télékinésiques pour prendre possession des balais et des seaux d'eau de javel, afin de faire s'activer le tout et rendre la cuisine plus propre. Une sorte de remake de ce dessin animé là ... heu ... Merwan l'Enchanteur ! Oui, voilà !
Faith, de son côté, me confiait son inquiétude par rapport aux méthodes de ce chef pâtissier qui reposaient sur soit disant l'amour et la passion. Mais aux vues de ce qu'ils nous avait réservé en terme de travail, et son Vaututrice qui nous avait littéralement dégoûtées sur le moment .. on ne pouvait qu'être inquiètes. D'ailleurs, la mine de la Mentali était quelque peu rigolote : un mix entre la fatigue et la peur de découvrir ce que le propriétaire avait encore à nous proposer. Une face en demi-teinte, en double emploi, un rendu vraiment drôle, qui m'arracha un petit rire, tout en répondant aux congratulations de ma camarade.
« J'avoue que nous nous en sommes bien sorties pour deux amatrices. Mais ce qui me ferait le plus peur, c'est surtout de savoir ce qui nous attend cet après-midi. J'ai comme un mauvais pressentiment. »
Et nous n'allions pas être déçues. Même si la pause avait été reposante, et que nos estomacs s'étaient contentés de plats à emporter gentiment offerts par Andréas qui, non seulement n'avait pas pris part à la mascarade en cuisine, s'était permis une petite sortie shopping pour refaire sa garde-robe tout à fait ... spéciale. En tous cas, son look était à la hauteur de son originalité psychique, c'était indéniable. Ce qui nous avait fait bien rire avec Faith, qui s'amusait à imiter sa démarche chaloupée comme lors d'un défilé ! Absolument énorme ! Mais voilà ... comme annoncé plus tôt, nous n'étions pas encore au bout de nos peines, car treize heures sonnaient, et le chef venait nous chercher toutes les deux, un sourire non dissimulé sur son visage rondelet et .. maquillé ? Wut !
« Mes p'tits choux à la crème. Tout d'abord la maison vous remercie de vous être prêtées à notre petit exercice de pâtisserie. Bon, je ne vous cache pas que vos produits n'étaient pas fameux, mais vous avez eu le mérite de faire du travail correct... »
Allons bon ... ça ne me disait rien qui vaille.
« ... cet après-midi, je vais vous plonger au cœur de la cuisine principale, là où mes ouvriers et moi-même confectionnons les véritables commandes des clients. Les vôtres servaient aux compagnons de ces derniers, dont les palais étaient bien évidemment moins capricieux. Mouahaha ! Je suis divinement drôle ... »
Parle pour toi ouais. Non seulement ce n'était pas drôle, mais en plus, il nous avait refourgué la cuisine de secours. On comprenait mieux pourquoi il nous manquait autant de matériel, et pourquoi nous étions aussi peu promptes à délivrer du travail de qualité.
« ... vous allez donc me suivre, et vous pourrez prendre des notes sur tout ce que vous verrez. Histoire que cela vous serve pour plus tard. Si vous vous destinez à devenir coordinatrices cuisinières, vous aurez donc tout intérêt à boire ce que je vous dire. Ou goûter. BWOUAHAH ! SO SWEET ! »
Mais qui nous avait collé un balourd pareil qui s'auto-congratulait pour des blagues douteuses et datant de l'an 4 avant Jean-Christian ! Sérieusement ! Bon, juste pour Faith, j'allais faire bonne figure, car je savais que si je ne me destinais pas à la coordination, la rose bonbon, elle, se destinait à cette filière, et peut-être même qu'elle ferait bon usage de cette excursion gastronomique pour confectionner plus tard de la nourriture adaptée pour ses petits protégés. Sauf que le début des ennuis commençait tout juste. A peine le chef nous ouvrit la porte, que nous étions confrontées à une vue ... tout simplement ... hmm ... non, je vous laisse découvrir ça via ma collègue, j'en ai des haut-le-cœur rien que d'y penser.
Jusque là, tout ce que nous pensions avoir vu dans la vraie vie ne pouvait pas être pire que ce que l'on s'apprêtait à voir en temps réel, alors que nous passions une journée normale, dans un établissement de restauration et de pâtisserie tout ce qu'il y avait de plus normal, avec des gens normaux ... ou presque, l'exception étant ce fameux M.Lanuss - et son Vaututrice, mais je vous épargne les détails de la dernière retransmission psychique. Nous pensions réellement que ce que nous nous apprêtions à voir serait d'un tout autre niveau d'ébahissement, dans le sens négatif du terme. A peine entrées dans la fameuse cuisine principale des artisans du métier de bouche, que nous vîmes des modes opératoires pour la confection de sucreries, de viennoiseries, et même de desserts glacés ou chaud, tout à fait ... déroutants. Un Limonde en lieu et place d'un rouleau ; un Kapoera en guise de batteur de pâtes ; un Séviper offrant sa partie caudale comme moule à gâteau ; même si Faith ne regardait pas dans la même direction que moi, un peu désœuvrée je le concevais que trop bien, je pus également apercevoir un Pichu faisant office de catalyseur électrique pour faire fonctionner les diverses appareils présents dans la cuisine ; tout comme je pus constater avec aigreur et dégoût un Miasmax, dans le coin d'une rangée de pianos, servant de déchetterie personnelle. Tout simplement ébouriffant, et là, de mauvais goût.
Mais le summum du ridicule et de la frayeur visuelle. Si l'on pouvait avoir décerné ce jour-là la palme du plus mauvais pâtissier du siècle, c'était sans nul doute pour ce cher Jean-Hugues Lanuss - faudrait vraiment qu'il pense à changer de nom celui-là ... vraiment, si je n'étais pas dégoutée de lui, je serais probablement peinée pour lui -, et pourquoi me direz-vous ? Tout simplement pour ce magnifique geste accompagné de cette chanson qui nous apparaissait comme un requiem sinistre pour éprouver un spectacle morbide et crade. Je voyais Faith batailler contre elle-même pour prendre des notes sur cette journée qui servait de formation continue dans sa branche de coordinatrice, mais personnellement, j'affichais une mine déconfite, qui se décomposait à la baisse de secondes en secondes. Il cuisinait avec son postérieur ! SON POS-TÉ-RI-EUR ! Non mais imaginez-vous un instant, en train de déguster l'un de ces magnifiques croissants, bien beurré, tout juste craquant à l'extérieur, et fondant à l'intérieur, se décomposant de façon délicate et gouteuse dans votre bouche ... qui a en réalité été façonné grâce aux fesses du patron de la harde d'ouvriers en cuisine ? BWOUEU- Excusez-moi. J'en avais carrément des haut-le-cœur. Le pire, c'est que sa chanson pouvait paraitre entrainante, si bien qu'un ouvrier imagina une suite au couplet chantonné par le chef ... en un simili rap ... et je vous épargne l'image qu'on en a eu.
« Le cu-cul, s'est tout vu-vu ! J'cu-cuisine avec le cul pour que le résultat soit goûtu-tu ! Yo, j'cuisine avec mon derch' ? Pas d'panique, ma crème est toujours fraiche ! Alors re-fré, tu sais toujours pas comment battre le beurre avec coeur ? Alors utilise ton postérieur, et le résultat n'en seras que meilleur ! La cuisine avec le cu-cul, ça tu-tue ! TUM TUM TU DUUUU ! ♫ »
Et encore, tout aurait pu très vite s'arranger si nous avions pu passer à autre chose immédiatement. Malheureusement, le chef Lanuss tenait absolument à ce que nous goutions ses productions instantanées. Alors oui, le visuel était incroyable compte tenu de la fabrication en elle-même. Oui, l'odeur enivrant nos narines avec une intensité incomparable et franchement, presque inattendue. Mais surtout, oui, je crus vomir au moment où le plateau dégustation arriva vers Faith et moi. Si la pêche des Mentali avait réussi à faire l'effort de prendre une viennoiserie pour seulement en tester la texture, personnellement, la barrière physiologique que mon corps pouvait endurer était bien trop atteinte pour réellement risquer un dégobillage dans les règles. Mais le chef insista pour que l'on goûte son travail fait avec amour et passion, et aussi grâce à sa patte secrète ... patte ? A-t-il bien dit le mot patte ? Allô ! Même une patte aurait été moins dégoûtante à utiliser qu'une paire de grosses miches poilues et grassouillettes ! Au secours !!!
Faith fut la plus courageuse de nous deux, et ingurgita un des petits choux à la crème du plateau. Sa réaction fut immédiate, et ... étrange. Comme si son visage affichait carrément deux expressions différentes en une seule mimique. Genre, on aurait pu dire que son visage luttait bipolairement face à cette dégustation. Un côté, détendu, qui appréciait le rendu final de l'ingrédient produit, et l'autre partie du faciès qui affichait une mine dégoutée, crispée, certainement en réponse au modus operandi. Quant à moi ... je ne pus échapper à cette épreuve totalement hors du commun. Pourquoi ? Jean-Didier, le Vaututrice de malheur, s'amusait à me béqueter l'arrière du crâne, et ce, tant que je ne m'étais pas emparer d'un chou pour le manger. Je m'exécutai alors, une larmichette glissant de mon œil gauche, comme si je m'apprêtais à rejoindre mon lieu d'exécution public. Le chou était mon bourreau. Les miches de M.Lanuss étaient mon crime. Mais une fois en bouche, je fus surpris d'un goût aussi surprenant que bon. Finalement, ce n'était pas aussi dégueulasse que ça en avait eu l'air ... mais croyez-moi, vous y auriez vous aussi réfléchi à plusieurs fois avant de vous tenter là-dessus. Surtout après un tel spectacle.
Cependant, l'heure de la pause était terminée, et il fallait repasser dans la cuisiner de fortune. Point positif : nous allions enfin pouvoir quitter cet enfer de pâtisserie, pour se re-concentrer sur des modes d'emploi sûrs et viables. Point négatif : Jean-Didier. Quoi ? Vous voulez vraiment que je vous dise pourquoi l'oiseau de mauvaise augure était une potentielle menace pour nous ? Même nos pokémons craignaient pour leur survie en cuisine en revoyant le volatile faire irruption dans la cuisine. Et au final, celui qui nous fit le plus flipper, ce fut le Cadoizo serveur. Sortant de nulle part, il nous cribla de post-it avec à chaque fois une commande simple dessus. Lanuss nous rappela subrepticement que grâce à sa méthode unique, nous pourrions enfin faire quelques préparations dignes de ce nom. Mmh oui ... cause toujours tu m'intéresses.
Je m'emparai des deux premières fichettes sur les cinq envoyés par l'oiseau-surprise. Un crumble au citron meringué, et une charlotte royale aux fraises. Rien que ça ! Deux préparations difficiles et longues ! Pourvu que Faith eut à faire des choses plus simples histoire de vite envoyer sa fournée et venir m'aider. Bon, je pris en main le livre de recettes, et observas attentivement les deux mets sucrés. Et là, horreur ! Dans les deux cas, il fallait manipuler une pâte de sorte à la façonner dans une forme bien précise. Je crus vomir une seconde fois rien qu'en ayant le flash de l'épisode de la cuisine des professionnels. Le pire c'est que le Vaututrice de M.Lanuss semblait avoir senti la chose, car ce dernier vint à ma rencontre, et se posa sur le plan de travail, m'épiant de son œil droit vitreux et vicieux. Un inspecteur aux allures de faucheuse. Ou dans ces eaux-là. Je ne pouvais décidément pas me défiler. Alors je me mis à réfléchir à une solution pour qu'aucune paire de miches, que ce fut la mienne ou celles de mes compagnons de route, n'eut à se trémousser pour confectionner la pâte. Et après quelques tortures mentales à base de réminiscences du moment de la pause, je trouvai. Je demandai à ma Meditikka, Thémis, de s'élever psychiquement au-dessus de la pâte, et de faire s'appliquer une force psy de la forme de son petit postérieur, comme si elle était assise sur un objet de pétrissage et que seul son fessier pouvait l'actionner. Le regard étonné et légèrement effrayée, cette dernière s'exécuta, et se prit très vite au jeu.
Sans même toucher la pâte, elle parvenait à la manipuler à distance, en remuant son petit popotin de pokémon mi-combat mi-psy. Le pire, c'est qu'Athéna et Éole commençait à devenir jaloux car eux aussi voulaient s'amuser. Et alors que mes petits amis se relayait dans la tâche, avec des façons bien à eux de le faire - Eôle utilisait et agitait la partie qui servait de postérieur pour saupoudrer la farine, le sucre et les autres condiments granuleux sur les pâtes : et Athéna, elle, se servait d'un emporte-pièce en silicone pour rebondir dessus et permettre de confectionner les formes rondes des futurs crumbles. Ce fut à ce moment-là que je compris la réelle intention du pâtissier au gros derrière : la pâtisserie, faite avec passion et bonne humeur, ne pouvait que donner de bonnes surprises, tant sur le produit que le producteur. De mon côté, je fis preuve de plus d'auto-dérision en utilisant la capacité de Jean-Didier à effectuer des coups de becs puissants pour mixer une partie de mes ingrédients pour la charlotte royale aux fraises. Le volatile semblait avoir oublier que Faith aussi avait besoin d'être suivi à l’œil, mais heureusement, je parvenais à l'impliquer de façon franche et comique dans notre tâche commune. Mes trois compagnons ainsi que le fameux bras droit à plumes de M.Lanuss, nous enchainions toutes les étapes de confection des produits de la commande, tantôt en s'axant sur le crumble, tantôt sur la charlotte. Et en un point d'une heure et demie, nous pouvions enfin envoyer notre commande, les dernières pièces qui nous libéreraient Faith et moi.
Je me retournai vers mes trois petits potes, pour un highfive bien mérité. Je fis de même avec l'une des serres de Jean-Didier, le Vaututrice qui semblait s'être pris d'affection pour ma fine équipe, et félicita à son tour mes compagnons, d'une caresse d'aile sur leur frimousse, qui ne manqua pas de les faire éternuer tous en même temps. Mais au moins, cela avait eu l'effet de nous faire rire pendant bien quelques minutes, à s'en décrocher la mâchoire. Même si le Cadoizo serveur n'était pas encore revenu pour nous faire le retour sur nos productions pâtissières, nous continuâmes à nous amuser en nous concoctant quelques petites viennoiseries avec le peu d'ingrédient qu'il nous restait encore. Pour rien au monde je ne regrettais d'avoir accepter cette mission, car sans ça, même si j'avais dû vivre des épisodes plutôt éprouvants mentalement, j'avais aussi eu l'occasion de resserrer les liens de ma petite team, et de faire une nouvelle rencontre haute en couleur avec Faith Quinn. D'ailleurs, en parlant de la coordinatrice du dortoir des Mentali, j'allai l'aborder pour lui glisser quelques mots avant que M.Lanuss et Andréas Heartnett n'eurent sonné la sonnerie de faim d'apprentissage.
« Fiou ! Je ne sais pas pour toi, mais j'ai finalement adoré ce nouveau passage en cuisine ! Bon, je ne dis pas que la façon de cuisiner de La- ... non vraiment son nom est ridicule. Je ne dis pas que sa cuisine est très réglementaire, mais je dois bien admettre que d'agir à l'instinct et avec le sourire aux lèvres, ça m'a grandement aidé à produire quelque chose de meilleur, visuellement ou gustativement. Et sans ta présence ici, je sens que cette journée aurait été bien en-deçà de mes espérances. Merci d'avoir bien voulu partager cette journée folle avec moi ! Je m'en souviendrai à vie de ce postérieur ... enfin non, peut-être pas en fait ... il m'a embrouillé cet anu- ahem ... ce M.Lanuss ! AH AH AH AH ... ! »
Mission terminée pour moi. Encore désolé du retard, en espérant que cette amorce de fin puisse t'aller pour la conclusion réelle. Encore merci pour ce RP franchement comique ! J'm'en souviendrais de ce plotwist fessier ! Ah ah ah ! Tu peux mettre ça en éval', et encore une fois, merci pour le RP ... back to the fouille now ! Hi hi hi !
Appréciation Globalement le RP est sympa à lire. De temps en temps, on a le sourire aux lèvres en imaginant les choses mais parfois, c'est un peu trop tiré par les cheveux. Les délires, c'est bien mais il ne faut pas non plus exagérer ! (Faire la cuisine avec les fesses huuuuum....) Les filles ont un peu du mal et il leur arrive quelques trucs mais ce n'est pas très original. Sinon, pour donner un avis spécifique : Faith a plus tendance à apporter de l'intrigue et à faire avancer les choses. Donc n'hésites pas à prendre des initiatives Sophitia ! ■■■□□ - Trois étoiles : c'est bien ! Rien à redire si ce n'est que vous pouvez quand même faire mieux, montrez vous plus originaux, étoffez vos rps ! Explorez la mission jusque dans ses moindres recoins ! Vous recevez 50 jetons et 10 expérience supplémentaire. |
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