16.11.2014. J'en ai marre de ne traîner qu'un seul compagnon derrière moi. Il est temps que je m'en trouve un autre, en espérant que son caractère s'accordera avec le mien. Certes, l'académie offre la possibilité en dehors des sorties captures d'obtenir de nouveaux compagnons, sous forme d'achats d'œufs selon une grille de divers tarifs, mais je n'ai pas vraiment envie de dépenser mon argent la dedans. Je souffle doucement dans mes doigts, caressant la sphère de Tyran d'un air distrait et cherchant le moyen de m'occuper. La pokéball finit par voler dans les airs, tandis que je le rattrape avec agilité à chaque fois qu'elle retombe vers moi, pauvre objet obéissant aux lois de la gravité.
« Viens ici, Tyran. »L'ennui a fini par me gagner trop profondément pour que je me décide à m'occuper de ma créature. Sous mes yeux fatigués, il s'acharne à me faire plaisir et à me redonner ce qu'on appelle couramment « le moral ». Il se transforme ainsi tour à tour en zombie ensanglanté et couvert de plaies purulentes, en une sorte de pokémon si putréfié que je ne parviens même plus à en reconnaître l'espèce de base.. Et puis il voit La photo. Elle est posée sur le cadre de mon table de chevet, à côté de ma bourse à jetons, depuis mon arrivée à l'académie mais il semble que ce soit la première fois que Tyran pose les yeux dessus. Je frémis nerveusement tandis que son métabolisme mou et rosâtre se met à onduler et qu'il prends peu à peu la forme de mon Hanaë. Il faut dire pour sa défense qu'il l'imite à la perfection, mais je ne le supporte pas vraiment. Mes lèvres frémisse, mes bras se couvrent des petites boules de chair-de-poule sous le coup du malaise. Tremblant, je me lève de sur mon lit et lui ordonne d'arrêter cette comédie immédiatement. Je ne ris plus. Et il semble le comprendre.
« On se casse. J'en ai marre de tourner comme un Hélionceau en cage, allons prendre l'air. »Il a repris sa forme originelle tandis que je parlais et je lui souris d'une manière rassurée avant de tapoter mes épaules pour qu'il me saute dessus. Pour une fois, je ne lui demande pas de prendre la forme d'une autre créature et je me contente du fait qu'il s'étire et s'enroule en écharpe autour de mon cou. Je traîne un moment à travers les corridors du dortoir Noctali, remplis de posters de notre référent avant de me diriger vers le parc de l'académie. Métamorph me quitte à ce moment là, pour vaquer à ses propres occupations et je vais traîner de mon côté sans plus m'en soucier. La zone du lac, magnifique endroit précédant la grotte granite et le lac corail, se dresse devant moi et je profite du paysage, prenant un maximum de photographies à l'aide de mon ipok dans le but de les transférer à mon Hanaë par la suite.
Les heures passent et je finis par regagner mon dortoir sans avoir des nouvelles du Métamorph. Je m'occupe un instant à lire un livre sur le topdressage et sur les stratégies les plus intéressantes à utiliser en combat. Le temps file ainsi sans que je ne m'en rende vraiment compte, accaparé par mon livre documentaire. Je ne retrouve mon compagnon qu'à la nuit tombée, alors que j'erre une dernière fois dans les couloirs avant d'aller me coucher. Il se tient près de la porte d'entrée, en dessous de laquelle il pourrait facilement se glisser en s'étirant et en se tortillant. Je vais lui ouvrir d'un geste distrait, étonné malgré tout par son inactivité du moment. C'est à ce moment là que je constate qu'il traîne quelque chose derrière lui. Une sorte d'ovale lisse et délicat au toucher, un œuf que je prend entre mes doigts vivement en regardant malgré tout Tyran avec méfiance.
« Hm. C'est à toi, ce truc ? Je veux dire... J'espère que c'est pas toi qui l'a pondu, je sais bien que tu n'as pas de sexe mais quand même... »Cela me ferait bizarre de comprendre que mon pokémon, auquel j'ai donné un prénom masculin malgré le fait qu'il soit hermaphrodite ou asexué, s'amuse à pondre des œufs obtenus par reproduction à l'aide des autres pokémons, femelles ou mâles. Heureusement pour moi, il me détrompe en agitant la tête d'une manière désapprobatrice avant de me faire comprendre, par divers signes et mimiques, qu'il l'a trouvé dans le p arc en se baladant. Je regarde l’œuf avec méfiance... Recueillir un pokémon dont je ne connais pas l'espèce, pourquoi pas après tout. Quitte ou double, cela m'excite. Je referme la porte derrière nous trois en plaquant la protection de l'embryon sous mon bras. Au moins, Métamorph à réussi à me faire plaisir, comme s'il avait deviné ce que je souhaitait ce matin même ; avoir un nouveau compagnon dans mon équipe.
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