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ESTHER SERAPHE

"Il y a un monde bien plus vaste qu'on ne voit pas. Alors écoutons le."

Nom : Esther.
Prénom : Séraphe Lucally.
Âge : 19 ans. (20 ans le 2 Mars)
Région d'origine : Unys.
Métier actuel : Professeur de Solfège
évolution envisagée :
Grade 0 - Professeur de Solfège
Grade 1 - Professeur au Conservatoire
Grade 2 - Violoniste au Conservatoire
Compétence souhaitée : Heu... Heuu... J'imagine que c'est une dérivation de la Coordination.
« Tend l'oreille et concentre toi. Que vois-tu, dans ta tête ? Est-ce que les sons t'évoquent quelque chose ? Est-ce que tu peux comprendre ce qu'ils signifient ? Les sons ont un avantages ; ils te permettent non seulement de savoir quoi, mais également où. QU'en déduis-tu ? Qu'avec ton piano, tu peux choisir où emmener ceux qui t'écoutent. Choisis un endroit où aller, et efforce toi d'y emmener ceux que tu aimes. La musique est la voie royale de l'imagination. »

DESCRIPTION

Je n'avais jamais aimé mes cheveux. Le lourd blond cendré qui se repérait toujours dans la foule m'agaçait au plus haut point. Aussi, maintenant qu'ils avaient virés au blanc, je me surprenais à les apprécier davantage, tout en sachant qu'ils seraient toujours aussi repérables. Pour autant, leur longueur me dépitait. J'étais si loin de Volucité. Ma passion s'était éteinte avec les cicatrices meurtrières de mes parents ; qu'allais-je faire ? Poussant un long soupir, ce fut ma nouvelle amie qui répondit à cette question à ma place. D'un geste, elle attrapa ma longue tignasse brossée, avant de l'attacher sur un côté, cherchant quelque chose pour les mettre en valeur. Un simulacre de couronne qu'elle avait dans ses affaires sembla lui plaire, puisqu'elle le fixa à la place exacte où tenait la queue de cheval. Un peu étrange, mais cela me convenait. Mes grands yeux bleus la dévisagèrent longuement, avant qu'un sourire approbateur ne se peigne avec difficulté sur mes lèvres. Je me redressais, la dépassant d'une bonne tête. Difficile de prendre conscience d'un coup que j'étais une femme. Mais l'évidence me frappa. Ma silhouette était plus fine, plus élancée. Mes formes plus développées que l'adolescente, aussi. Rien d'extraordinaire finalement, mais juste de quoi me rappeler la vérité : je n'avais plus l'air d'une enfant. Qu'y pouvais-je ? Mais mon expression aurait sans doute refroidi plus d'une personne... Ma jeune élève semblait si vivante, parfois. Elle était mon opposée. Là où j'étais rationnelle et logique, elle n'avait de cesse de courir de partout. En même temps... Qui étais-je pour poser un jugement sur ma propre personne ?

Mes professeurs m'avaient souvent décrit comme assidue, calme et même silencieuse. Ce silence que je m'imposais la plupart du temps m'était venu naturellement, à mesure que j'appréciais la beauté du son. Était-ce un mal ? Stricte, rigide peut être. Il fallait bien une certaine discipline pour la musique. Pour autant, ce que j'aimais là-dedans, c'était d'y exprimer ma liberté. Alors n'était-ce pas contradictoire ? Je n'avais ni les qualités d'une jeune femme ayant fait de longues études, pleine d'un savoir poussé, ni les qualités d'une personne ayant eu de nombreuses expériences qui la forgent à la vie. Le cynisme m'aurait poussé à dire que j'avais l'air d'un nouveau-né. La rationalité se serait contentée de dire que j'étais juste ignorante. Prudence était mère de sureté, alors. Je n'aimais pas prendre de risques. J'en avais déjà pris un trop gros avec cette jeune fille. Ma faculté, c'était plutôt de prévoir et d'attendre le bon moment. M'aurait-elle contaminée ? D'une certaine... curiosité ? D'une certaine liberté ? Je n'étais pas honnête avec moi-même. En même temps, avoir porté des masques toute une vie n'aidait pas.

« Séraphe ? »

Je me retournais presque immédiatement vers ma camarade.

« Mmh ?
-A quoi tu penses ? »

La question me prenait de court. Devrais-je lui livrer mes pensées ?

« Je me posais des questions. Sur ce que j'étais. »

L'adolescente eut un sourire mesquin.

« La grande adulte ne sait pas qui elle est ? »

Irritée, je ne me contentais de tourner la tête, sans afficher aucune expression. Cela ne fit qu'élargir son sourire.

« Tu es quelqu'un de bien Séraphe, et c'est suffisant. Tu es la reine pour cacher tes expressions, tes sentiments, tu as toujours l'air de tout contrôler... mais ta musique parle pour toi ! C'est dans ces moments-là que je te préfère ; tu y libères tes angoisses et tes joies, tu déclares réellement qui tu es, sans aucun complexe. J'aimerais bien pouvoir faire ça, aussi. Bon, j'aime moins quand tu me corriges au violon, parce que tu es incroyablement têtue ! Mais c'est aussi une qualité, hein ! Te vexe pas !  Garde l'accessoire en souvenir. Tu es beaucoup trop pessimiste ! »

Pessimiste, hein ? C'était peut être vrai. C'était peut être également vrai que je ne vivais que par la musique. J'avais besoin de cette liberté. Peut être qu'elle avait raison. Que j'étais un esprit libre qui ne demandait qu'à sortir, sans aucune arrière pensée. N'était-ce pas le but de tout un chacun ? De trouver une place, quelque part. Ça n'allait pas plus loin.

HISTOIRE

Je suis née et j'ai grandi au sein de Volucité. La capitale économique d'Unys, mais également la ville où tout rêve peut s'accomplir. C'est ici que mon père établit son empire économique, en construisant la plus grande société et en l'élevant au dessus de toutes les autres. Naître dans la famille Esther signifiait aussi être promise à un grand avenir, à une dignité sans faille et à des masques toute une vie. Y grandir voulait dire ne jamais être une enfant, toujours avoir conscience de ses responsabilités et de ses actes. Je ne dis pas qu'il s'agissait d'un calvaire, loin de là. Après tout, j'imagine qu'il n'y aurait jamais eu meilleure éducation. Pour autant, cela voulait également dire être seule. Presque seule.

[…]
« Votre enfant est d'une santé très fragile, monsieur Esther. J'ai bien peur qu'elle ne puisse jamais reprendre votre entreprise avec autant de vigueur. »
L'homme d'affaire garda une expression neutre, se contentant de pester en son for. Une fille. Qu'allait-il donc bien pouvoir faire d'une fille ? Il lui fallait quelqu'un qui comprenne les problématiques économiques. Il lui fallait quelqu'un qui puisse gérer d'une main de fer tout un empire, quelqu'un qui se jouerait de ses adversaires avec un sourire provoquant. Une fille, on la convoiterait. Elle était bonne à marier, voilà tout. Céder l'œuvre de sa vie au premier venu. Hors de question. Il observa le bambin qui dormait paisiblement, se remettant de sa fièvre. La petite blonde serait cet héritier dont il avait rêvé. Elle deviendrait forte. Il lui ferait comprendre tout ces problèmes. Il ferait en sorte qu'elle devienne une femme si puissante que tous la craindrait et la respecterait. Jamais il n'autoriserait qui que ce soit à s'en servir. Peut être bien qu'au fond, il l'aimait.
[…]

[…]
« Mademoiselle, veuillez vous concentrer sur le problème. Nous n'avons pas le temps de folâtrer. Nous avons un emploi du temps à tenir. »
L'enfant aux longs cheveux blonds gonfla ses joues, récoltant ainsi une tape sur les doigts, signe que son éducatrice n'appréciait guère sa grossièreté. Aucun son ne fut émit en réponse à la douleur ressentie, la petite fille se contentant de baisser la tête pour se mettre à réfléchir au difficile problème qu'on lui soumettait. Elle se devait d'être parfaite. D'avoir la connaissance la plus pointue possible. D'être toujours capable de répondre à n'importe quelle question en gardant un sourire aimable sur le visage. C'était ce qu'on lui avait toujours enseigné, après tout. Mais il devenait de plus en plus difficile de capter son attention d'enfant, surtout lorsque les jours d'été approchaient. Le grand soleil du dehors et la chaleur apaisante n'aidait pas à contenir sa débordante imagination et son désir toujours plus fort d'aller jouer dans le parc, comme n'importe quelle gamine l'aurait fait. Mais elle n'était pas n'importe quelle gamine. L'héritière Esther n'avait pas le loisir d'apprécier les mêmes choses que les autres au même âge. Elle n'avait que six ans, pourtant les mathématiques étaient sa seule récréation. Il lui fallait étudier, encore et toujours plus. D'un autre côté, il lui aurait été difficile de refuser ; n'ayant jamais connu que cela, comment pouvait-elle réellement juger de son appréciabilité ? Ses leçons de solfège ne commenceraient que plus tard dans l'après midi. Elle devait être élégante, intelligente et créative. Voilà. Peut être était-ce là le souci, dans l'esprit de la petite fille. Ce qu'elle devait être. Son Père lui manquait, mais jamais il n'accorderait d'attention à la demoiselle, à moins qu'elle ne se soit particulièrement illustrée dans un domaine. Mais Séraphe n'était pas très douée dans ce qu'elle entreprenait. L'enfant avait de grandes difficultés à mémoriser des règles compliquées et son écriture, bien que soignée, était ponctuée de quelques fautes impardonnables et vide, dépourvue d'âme. Que lui restait-il, alors ? La petite fille saisit la poignée dorée de la porte dans sa menotte, prête à faire face à son nouveau professeur de musique. Une véritable dame lui faisait face, un sourire tranquille et caressant son piano avec une douceur insoupçonnée. Ses longs cheveux étaient retenus en un chignon stricte, pourtant son visage n'exprimait aucune forme de rigueur qu'elle retrouvait chez ses autres professeurs. Elle lui tendit la main, l'invitant à venir s'asseoir près elle, sur le banc du piano.
« Bonjour. »
Sa voix était presque aussi mélodieuse que les quelques notes que l'enfant avait pu entendre jusque là. Curieuse et timide à la fois, la fille Esther s'approcha à petit pas, observant les indications sur le papier. Qu'est-ce que c'était que ces trucs, ces dessins étranges qui virevoltaient silencieusement ? Relevant ses grandes iris bleutées, la petite demoiselle s'autorisa une question :
« C'est quoi ? »
Seul le sourire attendri de son professeur lui répondit.
[…]

[…]
« Séraphe ? »
L'enfant tourna les yeux vers son professeur de solfège, qui venait d'arriver. La dame toujours très calme s'était assisse aux côtés de son élève, qui jouait avec un enthousiasme non dissimulée le morceau qu'elle avait appris pendant de nombreuses semaines. Enfin elle commençait à sentir vibrer son piano sous ses doigts. Enfin elle sentait que les sons lui répondaient en écho à ce qu'elle ressentait. C'était une sensation agréable et mystérieuse. La lecture des notes lui posait encore quelques soucis, pour autant, elle ne se décourageait pas. Ce n'était jamais assez. Peut être que la dame qui lui enseignait avait sentie cette grande passion. Aussi, elle la pria d'arrêter son morceau, avant de lui présenter un petit objet rouge et blanc.
« Qu'est-ce que c'est ? C'est une pokéball, hein ? Elle contient quoi ? »
Ses grands yeux d'enfants observaient la balle ronde sous tous les angles, ses mains potelées tentant de le comprendre.
« Ouvre-là. »
L'ouvrir ? Comme si cela aurait dû être une évidence, elle repéra un petit bouton au centre de l'objet, qu'elle pressa avec délicatesse. Un grand flash lumineux la fit sursauter, alors qu'une forme ronde s'affinait. Rose. Une boule toute rose la regardait avec des yeux presque aussi intrigués qu'elle.
« Rondou ?
-Qu'est-ce que... C'est... C'est quoi cette boule rose ? C'est un vrai pokémon, ça ? On dirait un chewing-gum ! »
Son professeur ne put retenir un léger rire, en attrapant le pokémon avant de le fourrer dans les bras de la jeune fille. La petite créature n'exprima aucune crainte, gratifiant même l'enfant d'un sourire. Elle sentit son cœur s'agiter alors qu'elle se demandait ce qu'elle devait faire. C'est alors que la petite créature se mit à chanter. D'un ton si juste qu'elle en fut ébahie.
« Il sait chanter !
-C'est un vrai pokémon, Séraphe. Plus exactement, c'est un Rondoudou. C'est un pokémon naturellement très doué pour le chant, et je suis sûre qu'il t'aidera dans ton parcours musical. Mais c'est un secret entre toi et moi. Tu ne dois pas en parler à tes parents. »
L'enfant s'interrogea quelques secondes sur une raison valable pour ne pas montrer un ami si sympathique à ses parents. Mais si c'était son professeur qui lui demandait, c'est que ce devait sûrement être important.
[…]

Ce fut un été doux. Sans doute l'un des plus agréables de ma vie. Un été simple, où la simple mélodie de mon pokémon me suffisait. Le cacher n'a jamais été une grande difficulté ; quant on est un homme d'affaire qui parcourt le monde entier dans le mois, parfois même deux fois, il est rare qu'on prête attention aux affaires de sa fille. Quant à ma mère, il faut l'avouer, elle n'était que peu concernée par ce qui se déroule au manoir. Seul lui importait les nombreuses réceptions et les fêtes, l'excès dans sa plus grande splendeur, toujours avec une certaine classe, cela dit. Cette contradiction m'a toujours intriguée. Qu'importe, je n'eus pas l'occasion de m'en préoccuper davantage. Car plus que tout ce que mes parents avaient imaginés pour moi, il s'avéra que j'étais une virtuose.

[…]
« C'est un prodige !
-Vous avez vu la dextérité dont elle fait preuve ? Ce morceau est pourtant bien compliqué ! »
Les gens murmuraient autour d'elle. Du bruit superficiel. Du boucan. Elle, ne l'intéressait que le son du piano. Des notes claires, fortes, pleines d'intensité. Il fallait qu'elle partage ce qu'elle ressentait. Mais c'était trop facile. Elle aurait voulu plus de difficultés. Le son qui s'élevait lentement dans la salle subjuguait son auditoire. Elle n'était qu'une enfant. Une simple enfant, promise à devenir l'héritière d'une immense société. Son père venait d'en voir l'image brisée. Jamais il ne pourrait la pousser vers son empire. Elle lui échappait déjà. La facilité avec laquelle elle ordonnait au piano de jouer son morceau était si évidente. Son verre à la main, il savait déjà ce qui allait arriver. Elle allait devenir une femme brillante. S'il ne pouvait pas en faire l'héritière dont il avait rêvé, alors elle serait la meilleure dans son domaine. Personne ne la surpasserait. Sa capacité à influencer la salle était grande. Peut être bien qu'il pouvait se servir de cela à son avantage... Une idée lui traversa l'esprit. Son enfant d'une douzaine d'années avait un grand destin devant elle.
[…]

[…]
« Du violon ?
-Cela demande une grande dextérité. Trouver un bon son sur un violon demande non seulement de la patience, mais également une certaine connaissance. Chaque personne qui en joue a un son différent, car cela dépend de la façon dont on en joue. Je suis certaine que c'est un instrument qui t'iras à merveille. »
L'enfant eut une moue dubitative, mais se saisit tout de même de l'archet et de l'instrument en question avec une grande précaution. Cherchant la posture pour jouer, elle appuya doucement son outil sur les cordes, l'y faisant glisser lentement. Ah... Le son était différent de son piano. C'était beaucoup moins clair, et pourtant... Elle sentait une sorte d'énergie, d'intensité qu'elle ne possédait pas lorsqu'elle martelait ses touches. Alors les notes se succédèrent, la mélodie prenant forme. Et son Rondoudou se mit à chanter sur son air, dans un accord harmonieux. Satisfaite, son professeur commença alors son nouvel apprentissage, ravie de voir que son élève semblait apprécier l'idée.
[…]

[…]
Être au milieu des autres. Faire partie d'un tout, plus grand que ce dont elle avait pu rêver. Que son cœur vibre au même rythme que les autres. Plus que tout, qu'il vibre au rythme imposé par la musique, la mélodie. Elle était devenue la plus jeune violoniste de l'orchestre de Volucité. Néanmoins, elle était loin d'être la plus frêle ou la moins assurée. Ses partenaires semblaient toujours surpris dès que les premières notes s'échappaient de son violon. Cantik observait silencieusement la petite demoiselle se produire, à quatorze ans, devant son tout premier vrai public. Les petites soirées et les bals organisés par son paternel semblaient bien fades en comparaison de la gigantesque salle qui n'attendait qu'elle. La vérité n'était pas qu'il l'attendait elle, d'ailleurs. Parfaitement consciente que ce qui réunissait ces gens était le son de  l'instrument, les notes qui s'élevaient dans l'air, et non le fait de voir une petite fille à l'œuvre. Son professeur de musique serait fière d'elle. Intérieurement, loin du trac des derniers admis, la jeune fille jubilait. C'était l'un des plus beaux moments de sa vie. Être là.
[…]

Les choses auraient pu continuer ainsi. J'aurais pu devenir l'une des plus grandes solistes d'Unys. Sans doute. Pire même, en étant sûre de moi, j'aurais pu dire que cela m'aurait été aisé. Mais généralement, rien ne se passe jamais comme prévu. C'est bien triste. Et s'il est vrai que mon éducation m'a indiquée une certaine direction, alors il était sans doute prévisible que ce cliché se réalise.

[…]
« Je suis quoi ?
-Fiancée. »
Le mot résonna dans sa tête sans avoir un impact réel sur sa conscience. En fait, cela ne faisait aucun sens pour elle. La jeune blonde ne voulait pas y croire. Elle était si jeune ! Elle n'avait que seize ans ! Comment son père pouvait-il lui faire cela ? Mais la réponse lui vint d'elle-même. Ce n'était pas lui faire quelque chose. C'était protéger ce qu'il avait construit. Le protéger, par delà les désirs de son enfant. Une puissante colère s'empara de la demoiselle, qui serra les dents en s'apprêtant à protester.
« Il suffit. Le garçon que j'ai choisi t'as fait un cadeau ; tu trouveras un pokémon dans ta chambre. »
Parce qu'il pensait sérieusement pouvoir l'amadouer ainsi ? Parce qu'il pensait que cela suffirait à lui faire accepter ce genre de choix les yeux fermés ? La jeune femme tourna les talons et entreprit d'aller retrouver son Rondoudou, bien décider à se passer les nerfs sur son violon. La musique était encore le meilleur moyen d'extérioriser. La petite pokéball sur sa table y resta sagement, sans même qu'elle n'y jette un regard. Son archet caressait frénétiquement les cordes, sur un rythme rapide et agressif. Son petit pokémon rose commença alors une mélodie plus douce, incitant sa dresseuse à repasser sur quelque chose de plus mélodieux. Séraphe se laissa bercer par ses propres émotions ainsi exprimées, oubliant un court instant le monde extérieur. Un flash lumineux l'interrompit dans son morceau. La petite pokéball posée sur la table avait commencée à remuer dans le tempo, jusqu'à finalement sortir. Un pokémon blanc, bien qu'avec un air un peu craintif et timide, se posta silencieusement, ses yeux brillant d'un éclat de curiosité. Peut être était-ce parce qu'elle avait sentie son intérêt, ou peut être était-ce par simple compassion, mais la jeune fille se remit à jouer. Le Momartik s'assit tranquillement, son petit corps se balançant lentement, en accord avec la musique. C'était là le premier geste d'une complicité.
[…]

J'ai par la suite écrit beaucoup de lettres à ce garçon. Je ne le connaissais pas, ne l'avais jamais vu. Pourtant, j'ai décidé de parler avec lui. De comprendre pourquoi il m'avait donné ce pokémon, pourquoi il avait accepté la proposition de mon père. S'il s'agissait d'un avare ou d'une personne sincère. Je n'ai jamais vraiment eu la réponse. Je ne l'aurais d'ailleurs jamais. La promesse de mariage a été annulée par la suite, sur une volonté de ma mère. Si j'avais toujours été plus proche de mon père, malgré ses absences, c'était bien parce que ma mère ne s'était jamais montrée très concernée à mon sujet. Mais quelques mois plus tard, elle s'était farouchement opposée à sa décision, n'hésitant pas à aller jusqu'à mettre en danger l'œuvre de sa vie. Ainsi il céda. Les communications cessèrent, et je n'en entendis plus jamais parler, me contentant de continuer mon parcours musical. Cette crise de nerfs passée, en arriva une autre plus grave.

[…]
Épuisée. La jeune femme se sentait épuisée. Tout son corps demandait à se reposer. Depuis quand jouer du violon dans l'orchestre lui demandait tant d'efforts ? Cette performance avait été particulièrement difficile, particulièrement intense et acharnée, mais tout de même. Elle se sentait incapable de se lever de son siège. Son souffle lui paraissait si court. Le monde lui paraissait aussi bien plus sombre. Quel était ce bourdonnement à ses oreilles ? Elle se redressa, avant de retomber au sol aussitôt. Son précieux instrument valdingua, alors que les autres musiciens se retournaient vers elle, dans une légère panique. Dans les coulisses, Cantik s'affola, indiquant à Symph de le suivre rapidement. Leur dresseuse semblait bien mal en point.
[…]

[…]
« Elle s'est juste surmenée. Par contre, il semblerait que votre fille ait une canitie. Probablement héréditaire. Je pense que d'ici quelques temps, ses cheveux auront entièrement virés au blanc.
-Au blanc ?
-Ne vous inquiétez pas, cela n'entraînera aucune conséquence physique. »
Séraphe ne comprenait pas bien ce qui se disait. C'était encore un peu flou, autour d'elle. Elle sentait une petite patte se presser sur sa main – sans doute celle de son Rondoudou. Sa mère était là, aussi. Ah... Elle se mordait la lèvre inférieure, n'osant pas croiser le regard de son mari. Le docteur Laster qui s'occupait d'elle depuis sa naissance préféra s'éclipser discrètement, sentant la tension dans l'air.
« C'est de toi que ça vient, cette chose ?
-Et alors ? Ce n'est pas non plus un drame ! J'ai bien vécu avec ! »
Le ton monta, sans que la jeune femme ne comprenne réellement pourquoi. Que se passait-il ? Pourquoi ses parents se disputaient-ils si vivement ? Pour ses cheveux ? Ce n'était pas une grosse affaire, pas vrai ?
« Je pense que nous n'avons plus rien à nous dire. Peu m'importe ta réputation ou tes succès d'homme d'affaires. Je ne te supporte plus. Ni les apparences que tu m'imposes, ni ton caractère stricte et rigide. Termine donc ta vie seul. »
La demoiselle hoqueta. Sa propre mère tournait le dos à son père d'une manière violente et insoupçonnée. Son paternel en revanche n'affichait aucune expression. Il prit même un air davantage rigide, plantant ses iris bleu dans celles noires de sa compagne.
« Je te laisse faire tes adieux à ta fille. Après quoi, tu ne la reverras plus. »
Et il quitta la pièce, sans mot dire. Paralysée sur place, comme si elle venait de prendre une décharge électrique, la mère de la demoiselle réussi non sans mal à rejoindre le lit de sa fille. D'un geste infiniment doux, elle caressa sa joue, pour lui murmurer :
« Je sais que je n'ai pas été la plus exemplaire des mères. Je sais que je n'ai pas non plus été d'un grand secours, dans cette grande maison vide. Mais quoi qu'il arrive, je veillais sur toi. Et je veux continuer à le faire à l'avenir. Tiens. »
Elle déposa dans la main de son enfant une pokéball, en lui souriant faiblement.
« Rhym est l'une de mes plus fidèles compagnons. Sa grande expérience des voyages et du monde t'aiderons sûrement dans la vie. Elle veillera sur toi, j'en suis certaine. Prends soin de toi, ma fille. »
[…]

Ce fut la dernière fois que je vis ma mère. Après cela, j'ai passé une année à voyager à Kalos, à me ressourcer dans des endroits tous plus reculés les uns des autres. Parce que je me surmenais, je n'avais le droit de jouer du violon qu'avec des restrictions. Tout cela m'a laissé désemparé, et c'est avec l'une des mines les plus tristes du monde que j'ai débarqué à Fort-Vanitas. Mais là-bas, j'ai rencontré une jeune fille que j'ai prise comme élève. A mon tour, j'ai pu lui faire passer le désir de la musique, l'envie de partager une émotion. Je suis restée là bas six mois, avant de finalement rentrer à Unys. Et ce fut un changement difficile. Retrouver le conservatoire, reprendre la musique intensive... Certes, c'est ce que j'avais toujours fait. Mais la grande frénésie musicale semblait m'avoir quitté. Quelque chose me manquait. Moi qui avait désormais de longs cheveux blancs à la place de mon blond cendré... La grande vie de Volucité ne me convenait plus. Que ce soit cela d'ailleurs, ou mon père qui n'avait plus goût à rien. L'homme fier et fort semblait avoir perdu en panache, et ce n'était là que le début. Sans doute que l'âge l'avait rendu amer. Je n'aurais sans doute jamais ma réponse. J'avais désormais mes propres choix à faire, et quitte à laisser derrière moi la vie que j'avais toujours connu, je pouvais toujours choisir où j'irais ensuite.

[…]
« Séraphe ? Tu as tellement changée... »
Le professeur de musique qu'elle avait eu étant plus jeune lui souriait tranquillement. Elle aussi, elle avait vieilli. La demoiselle aux longs cheveux blancs prit la peine de rejoindre son hôte d'un pas léger, avant de prendre la parole.
« C'est bien moi. Je vous suis très reconnaissante pour ce que vous avez fait pour moi jusqu'à présent. J'ai encore une fois besoin de votre aide. »
La vieille femme contempla son élève d'un regard doux, cherchant à savoir ce qui la tracassait.
« La vérité, c'est que j'aimerais m'en aller loin de Volucité, loin d'Unys. Loin de toute cette agitation. J'aimerais aller ailleurs, tenter de toucher d'autres cœurs avec ma musique. »
Son professeur parut réfléchir quelques secondes, avant de griffonner une adresse sur un bout de papier.
« Alors je peux te conseiller l'Île de Lansat. C'est une petite île avec une école pour dresseur. Il y a beaucoup de jeunes gens là bas, des gens à qui tu pourras peut être enseigner des choses, et pas seulement en musique. Après toutes ces années, tu as tissés des liens très forts avec tes pokémons. Tu as appris à leur sujet, et ils ont appris à ton sujet. Vous êtes capables d'unir vos efforts pour créer une belle et harmonieuse mélodie, par exemple. Si tu dis au conservatoire que tu viens de ma part, ils accepteront sûrement de t'écouter, et peut être de t'accepter. Je crois en toi. »
La demoiselle Esther lui répondit par un sourire, remerciant sincèrement cette personne qui l'avait guidée et aidée tout au long de sa courte vie. Il était tant de commencer autre chose.
[…]

STARTER


Surnom : Symph.
Espèce : Momartik.
Nature : Timide.
Description : Extrêmement timide, cette Momartik est par contre une très bonne danseuse. Elle aime utiliser ses attaques pour embellir ses mouvements, tout en se donnant des airs merveilleux. C'est également un pokémon assez puissant, et ses attaques glace peuvent parfois être dévastatrices lorsqu'elle est en colère. Elle s'entend assez bien avec Cantik, mais reste toujours impressionnée par la taille de Rhym.

Surnom : Cantik
Espèce : Rondoudou
Nature : Extraverti
Description : Le premier pokémon qu'elle ait reçu. Cantik l'accompagne depuis plus de douze ans, et le tout jeune pokémon a appris à composer avec sa dresseuse. Ils partagent le même esprit musical, la même faculté de jouer sur les sons. Bien qu'ils soient très proches, ce petit farceur n'hésite jamais à réclamer de l'attention quand il estime que la jeune femme ne lui en donne pas assez.

Surnom : Rhym
Espèce : Lokhlass
Nature : Docile.
Description : Naturellement docile, Rhym est plus attachée à Séraphe pour des raisons plus personnelles. En effet, ayant d'abord appartenu à la mère de la jeune fille, la Lockhlass se sent le devoir de la protéger. Même sans mot dire, elle l'a vu grandir, après tout. Elle n'est certes plus toute jeune, mais elle a au moins l'avantage de l'expérience. Les deux autres pokémons de l'équipe lui trouvent une grande sagesse, et respecte toujours ce qu'elle dit. En général, elle mordille le vêtement de sa dresseuse pour lui signaler le moindre souci.
HORS RPG

Pseudo/Prénom :Séraphe
Age : 20
Comment avez-vous connu le forum ? Euh. Bonne question.
Quelque chose à ajouter ?  Oui, alors, en fait, je ne sais pas s'il y a un conservatoire à Lansat. Je me suis dit que si ce n'était pas précisé, il pouvait bien y en avoir un, mais je suppose que c'est à l'appréciation du staff. Donc, si jamais ça ne convient pas, je changerais tout ça ^^
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Dernière édition par Séraphe Esther le Sam 7 Fév - 20:38, édité 2 fois
Anonymous
pokemon
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Bienvenue !!
Dis moi juste comme ça, Ton avatar ne serait ce pas du Rwby Weiss ? mmh ._. ?
Anonymous
pokemon
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Oui, c'est bien Weiss Schnee. J'en profite pour dire que la fiche est plus ou moins terminée, hésitez pas à me reprendre si ça ne convient pas ^^
Ambre Lawford
https://pokemoncommunity.forumactif.org/t103-ambre-lawford-givrali
https://pokemoncommunity.forumactif.org/t121-ambre-lawford-givrali
Taille de l'équipe : 19
Région d'origine : Hoenn
Âge : 20 ans
Niveau : 54
Jetons : 1312
Points d'Expériences : 1697
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Ambre Lawford
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Fiche simplement parfaite. Je te valide avec le bonus d'un de tes Pokemon shiny ! o/


Bienvenue chez les Adultes ! N'hésites pas à poser tes questions si tu as le moindre soucis, et bonne intégration parmi tes confrères ! Tu peux dès lors poster ta T-CARD dans la partie correspondante, ainsi que gérer tes RPs grâce à aux RECHERCHES DE RPs ET RELATIONS. N'oublie pas de remplir les champs de ton profil dès que possible (T-card et Fiche de Présentation) pour faciliter la navigation aux autres joueurs, et de réserver ton AVATAR dans la partie adéquate ! Ton numéro ID est 0230. Bon jeu sur Pokémon Community !


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