C'était l'heure de la promenade matinale de Nathaniel, la veille beaucoup de choses se sont produites et à un rythme simplement fou. Il est environ huit heures et il se réveille pour la première fois depuis longtemps loin des élèves studieux de son dortoir. La première colocataire qu'il a rencontré semble encore dormir, ou bien est-elle déjà parti ? Peu importe car à cet instant précis où il ouvrit la porte, l'air marin et presque tropical du lieu lui fit oublier tout le reste, y compris les problèmes avec la Team Rouage. Mouche n'était pas à ses côtés lorsqu'il s'est réveillé et Odette, fatiguée des événements précédents dort dans sa poche. Le vent se glisse tout doucement autour de lui alors qu'il débute sa promenade, un large sourire aux lèvres et vêtu de manière très estivale.
Ses petits pieds le guidèrent vers la forêt où il peut apercevoir plusieurs lieux déjà parcourus l'an dernier, n'ayant presque pas changé. Les souvenirs lui reviennent, la nostalgie le rend heureux à cet instant parce qu'elle est aussi la promesse de nouveaux moments pour ces vacances. Il y a un an sur Cobaba il avait capturé Odette, depuis, à part un œuf tout noir n'ayant pas bougé depuis des mois, il n'avait pas souhaité de nouveaux Pokémon. Mais le besoin se faisait de plus en plus sentir, peut-être le destin répondra à ces attentes.
En attendant, il laissait défiler les paysages ; les grands arbres empêchant la lumière d'atteindre le sol, les grottes mystérieuses d'où certains échos semblent jaillir par moment, les petites rivières s'engouffrant entre les racines. La zone de l'Île était protégée et les captures étaient formellement interdites, il ne pouvait que saliver devant des Pokémon magnifiques, n'ayant aucune crainte vis-à-vis de leur liberté et donc se promenant aussi librement que les humains.
Il se mit à entendre distinctement des battements d'ailes, curieux de savoir si Mouche l'avait finalement rejoint, il lève les yeux au ciel pour découvrir un troupeau de Pokémon papillons aux motifs différents. Les fins faisceaux traversant les feuillages venait faire se refléter au sol les couleurs magnifiques qui ornaient les ailes des insectes. Odette sortit sa tête et se réveilla pour l'occasion, admirant aussi ce spectacle. D'après quelques discussions avec des experts, Nathaniel savait qu'un jour Odette évoluerait en un Pokémon volant. Il ne souhaitait pas du tout cela et espérait que la petite araignée choisisse de s'épanouir dans cette forme primaire.
Se laissant emporter par ce grand moment contemplatif, Nathaniel chercha un lieu serein où s'installer. Celui-ci se présenta rapidement après quelques centaines de mètres de marche. Une grande cascade venait interrompre de son fracas le silence extatique de la forêt, mais ce bruit apportait une autre forme de sérénité, sa constance était magnifique. Il posa tranquillement ses fesses sur un rocher, laissant la mousse et l'écume lui caresser le visage et admira Odette qui se faisait de nouveaux amis parmi les poissons appartenant à la faune de Cobaba.
Après quelques minutes passé seul, il entendit un bruit assez violent. Regardant tout autour de lui, il finit par remarquer une sorte de nuage de poussière provenir de certains arbres. Il s'agissait sûrement d'un grand Pokémon sauvage, le scénario du Léviator de l'année passée semblait se répéter. Il sortit son Capstick qui analysa la silhouette qui prenait forme au fur et à mesure que le Pokémon approchait.
Tu as devant toi un beau spécimen de Rhinoféros mon p'tit chou, mais ça va être difficile de faire quoique ce soit pour moi, mon cœur!
Comment ça?
Et bien, ce Pokémon n'est pas sauvage...
Nathaniel dressé sur son rocher pouvait de mieux en mieux voir le Pokémon qui faisait autant de bruit. Par réflexe, Odette se plaça devant son dresseur prête à affronter un ennemi potentiel.