L'art... Et les explosions.Résumé des épisodes précédents : Aileen est arrivée à Illumis, Kalos, le 1er Août, en tant que stagiaire de la police internationale. Attaquée à peine arrivée par un homme qui veut lui voler ses Pokémon chromatiques, elle s’enfuit vers l’agence Beladonis où elle est récupérée par la police. Elle y rencontre Théo (le chef), Maël (l’informaticien), Lucie (une inspectrice) et Cléo (Joy, la sœur de Cael, inspectrice envoyée de Volucité). Après une fouille infructueuse des labos Lysandre, on l’envoie infiltrer le bâtiment d’une multinationale versée dans l’art pour poser des caméras-espions. Quelques nuits plus tard, Cléo Joy et elle sont attaquées, et leurs Pokémon sont volés. La police fait alors une descente sur le bâtiment de la multinationale, et Cléo et Aileen décident de s’y rendre sans l’accord de leur supérieur. Une fois sur place, elles réussissent à sauver Sphax, puis le reste de leurs équipes respectives, avant d’empêcher un camion chargé de Pokémon de s’enfuir par le sous-sol. Aileen devait être renvoyée à son école juste après, son stage étant terminé, mais Cléo réussit à faire pression pour qu’elle reste un peu plus longtemps et assiste à la traque des derniers criminels restants.______________________________________Le silence était total dans le laboratoire du professeur Platane. Les agents de la police internationale y étaient encore rassemblés, après le raid qu’ils avaient lancé contre la multinationale abritant un groupe criminel qui faisait des expériences sur les Pokémon pour les transformer en chromatiques, au mépris de leur propre vie. Sur le tableau blanc, Théo avait accroché un plan d’Illumis, où toutes les portes avaient été barrées de rouge. Certains endroits stratégiques, comme l’agence Beladonis, l’arène et, bien entendu, le laboratoire, étaient cerclés de bleu. La carte de la capitale se transformait en océan coloré. Mais Aileen était trop fatiguée pour faire la moindre remarque sur ça. Assise dans son coin, son Pandespiègle endormi sur ses genoux, son Absol d’un côté et sa Persian de l’autre, elle se contentait d’écouter sans broncher la conversation des adultes.
« La police de la ville est déjà en position autour des portes de la cité, pour empêcher qui que ce soit de sortir. Ils vont patrouiller toute la nuit pour débusquer un maximum de ceux qui ont pu s’enfuir. »« On estime leur nombre à combien ? »« Une bonne quinzaine. Plus un dénommé Vertigo, qui a l’air d’être leur chef. » Quelques officiers hochèrent la tête.
« Bien. Les équipes ont été réparties. Maël va rester ici avec son escouade pour protéger les Pokémon. Lucie, tu t’occupes du côté septentrional avec la tienne, tandis que le prendrai le côté méridional. Cléo… »L’attention d’Aileen décrocha. Mécaniquement, elle glissa ses doigts dans la douce fourrure de son Pandespiègle rouge. Et dire que c’était à cause de cette couleur rouge qu’ils avaient voulu lui faire du mal… La tête d’Hilda se posa doucement sur sa jambe. Sphax, lui, resta très droit, continuant d’observer tout autour de lui. Il ne semblait pas avoir souffert de son enlèvement. Extérieurement, du moins. Intérieurement, il était tellement collé à elle qu’ils auraient pu fusionner sans le moindre souci. Alors qu’elle commençait à s’endormir un peu sur sa chaise, une main se posa sur son épaule, la forçant à relever la tête pour regarder l’autre dans les yeux. Théo. Le laboratoire était presque vide, sans compter Maël et les quelques hommes restés sur place pour protéger le laboratoire.
« Je pars patrouiller avec vous ? »« Non. Rentre chez toi et repose-toi. On vous attend demain à l’agence. »« Chez moi… Seule ? Après ce qu’il vient de se passer ? »« Je n’ai jamais dit que tu y serais seule. »Il esquissa un léger sourire, et Aileen hocha la tête. Rentrer chez elle. Okay. Elle avait presque toute la ville à traverser, mais ce n’était pas trop grave. Après avoir fait rentrer Lotso dans sa Poké Ball, elle quitta le laboratoire du professeur Platane et s’engagea dans les rues d’Illumis. Étrangement, elles étaient illuminées. Et il y avait beaucoup de policiers dehors. Le temps qu’elle traverse l’Avenue Floréal, pour atteindre la Tour Prismatique et la contourner, pour atteindre la Place Rouge par la petite ruelle, elle avait décompté plus de vingt patrouilles de police, sans compter les hommes à pied qui fouillaient les ruelles à la recherche des criminels. Par mesure de sécurité, elle avait fait rentrer Sphax. Il avait beaucoup râlé, mais elle préférait ne pas mettre un chromatique sous le nez de scientifiques fous en liberté dans les rues. Hilda, par contre, restait dans son ombre, et Ellie s’était assise sur son épaule droite pour regarder les passants avec une méfiance qu’elle ne lui connaissait pas. Finalement, la Pyroli posa la main sur la poignée de sa porte, et fut enfin chez elle. Elle allait faire un pas quand sa Tarsal apparut devant elle, son pouvoir psychique la maintenant immobile. Sookie leva la patte pour la poser sur sa bouche, pressant doucement les lèvres de sa dresseuse. Silence.
« Il y a quelqu’un dans la maison. »
« Quelqu’un que tu connais ? »
« Non. »Le doigt d’Aileen pressa doucement la Poké Ball de Sphax. L’Absol en sortit, secouant la tête de dégoût, avant de s’immobiliser, sentant l’intrus dans la maison. Il tourna la tête vers Aileen, qui la hocha sans rien dire. Attaque. L’Absol disparut, se cachant dans les ombres, et s’approcha du salon en silence, bondissant sur son adversaire, sa corne rouge brillant d’un éclat mauvais. Mais alors qu’il allait le toucher, l’autre Pokémon disparut à son tour pour frapper dans le dos. Tenter. Hilda avait bondi pour le plaquer au sol, et s’esquiver avant qu’un coup de griffe ne lui ouvre le ventre. Deux contre un. Pas très loyal. Comme si la préfète en avait quelque chose à faire. Les trois Pokémon recommencèrent leur lutte, mais il était évident que, même à deux, Sphax et Hilda ne parvenaient pas à avoir l’avantage. Et rajouter un troisième Pokémon serait dangereux. En plus de ça, elle était tombée sur quelqu’un comme elle. Quelqu’un qui apprenait à ses Pokémon comment combattre seul, sans attendre d’ordre extérieur du dresseur. Car, cachés dans l’ombre comme ils étaient, lancer un ordre aurait été immédiatement se trahir. Portant la main à une autre Poké Ball, Aileen fit sortir son Dedenne, qui fila en courant vers les trois adversaires. Sa queue pointue s’illumina brièvement tandis qu’il passait entre eux. Persian, Absol… Couafarel ! Aileen lança une Poké Ball, et Sokka, le Riolu, en surgit, sa Forte-Paume prête à frapper. Le Couafarel l’esquiva sans difficulté, et la Forte-Paume heurta brusquement le mur, y creusant un cratère. Outch, sa mère allait gueuler. Quelque chose de pointu lui picota la gorge.
« Plus un geste. »Sookie se redressa, menaçante, mais la pression du couteau sur la gorge de sa dresseuse la força à redescendre en grondant. Sphax s’immobilisa d’un coup, Hilda l’imita, et tandis qu’elle restait concentrée sur le Couafarel, il se tourna pour s’approcher prudemment de sa dresseuse immobilisée. Joyce fit alors la chose la plus intelligente à faire. Flash. La femme qui la tenait immobile grogna, aveuglée par la lumière, et Aileen, qui avait eu le réflexe de fermer les yeux grâce à Sookie, se cabra d’un coup pour faire passer l’adulte au-dessus d’elle et la plaquer au sol. Elle ne s’attendait pas du tout à ce que l’autre l’attrape pour l’entraîner avec elle. Le couteau, cependant, avait roulé au loin, entre les pattes de Sphax. Ce dernier posa la patte sur le manche, et le fit nonchalamment glisser vers le Couafarel, qui s’en saisit pour le ramener à la cuisine. Puis, l’Absol s’assit, regardant avec amusement sa dresseuse qui essayait de lutter pour se redresser, ayant bien compris qu’elle n’avait aucune chance, tout comme lui-même n’avait eu aucune chance face au Couafarel. Cheveux bruns. Sans oreilles de lapin. Regard améthyste profond. Comme si elle se regardait dans un miroir, avec vingt ans de plus.
« … Maman ? »______________________________________Les canapés avaient été redressés, les tables basses remises à leur place, les vases brisés, nettoyés. Tout était propre. Aileen s’était installée sur un canapé, et serrait entre ses doigts une tasse de thé chaud. Sa mère était assise en face d’elle. Fifi, le Couafarel, était allé se coucher à son endroit favori, juste sous l’escalier. Silica, sans-gêne, était allée se coucher à côté, ce qui n’avait pas semblé déranger le Couafarel, qui avait placidement accepté la petite Zorua près de lui. Le silence durait depuis maintenant plusieurs minutes. Aileen ne savait plus comment regarder sa mère. Coordinatrice ? Pas coordinatrice ? A quel point lui avait-elle menti ? Une coordinatrice n’aurait jamais pu se déplacer aussi vivement. Un Pokémon de concours n’aurait pas pu résister aussi aisément à deux Pokémon rodés aux techniques d’espionnage par le Général Jackie en personne. C’était… Incompréhensible. Sans rien dire, elle but une nouvelle gorgée. Thé de l’amour… Le thé que Loan avait fait pour la Saint-Valentin. Elle le faisait comme lui. Et il lui manquait beaucoup trop. Mais où avait-elle appris à le faire comme lui ? Elle jeta un bref coup d’œil à sa mère.
« Ses parents étaient mes amis. » Elle but une gorgée de thé.
« Fauve et William McNellis. C’est vraiment dommage que leur fils n’ait pas pu grandir à Floraville, avec sa cousine. Il faut toujours qu’Evene n’en fasse qu’à sa tête… »« Tu les connais. C’est pour ça que tu ne voulais pas que je m’approche de Loan. Pourquoi ? »« Parce que sa grand-mère est une vieille harpie persuadée que le meilleur pour son précieux héritier, c’est d’épouser une richissime noble. Or, tu n’es ni richissime, ni noble, et en partant de son point de vue, tu es une bâtarde. Tant que tu resteras avec lui, elle t’aura à la mauvaise. »« Tant pis pour elle. »Leiko esquissa un sourire, amusée de voir à quel point sa fille lui ressemblait. En silence, Aileen termina son thé. Bizarrement, elle n’arrivait pas à lui en vouloir. Sans doute parce qu’elle était encore secouée par le vol et la récupération de ses Pokémon, l’infiltration ultra dangereuse dans le bâtiment de l’entreprise multinationale, et tout ce qu’elle avait pu vivre jusqu’à présent. Sa mère appartenait à la police internationale. Quand elle leva les yeux vers elle, Leiko la fixa quelques secondes avant d’hocher la tête, lui donnant la réponse qu’elle voulait. Oui. Elle appartenait à la police internationale. La brune lâcha un grognement indistinct avant de reposer sa tasse. Évidemment. Quelle meilleure couverture que celle de coordinatrice ? Ca lui permettait de voyager dans le monde, pouvoir entrer partout grâce à sa popularité et sa célébrité, rencontrer des gens importants, participer à des réceptions pendant lesquelles elle pouvait s’éclipser ou, comme elle, profiter d’une visite pour faire un peu d’espionnage politique… C’était redoutablement intelligent. Et bien joué. Tellement bien qu’elle ne l’avait même pas vu venir, en fait. Enfin, si, elle s’en doutait un peu, au fur et à mesure que le temps passait. Quand elle avait découvert avec un peu trop de facilités qu’elle n’était pas coach ou médecin, mais bien espionne. Puis en lui conseillant finement de ne pas se cacher derrière le coaching, mais derrière la médecine, ce qui lui éviterait de se retrouver face à quelqu’un lui demandant de calmer son Tyranocif agressif. Et apprendre les premiers secours, c’est toujours bien non ?
« Qu’est-ce que tu fais là, au fait ? »« J’ai appris qu’il y avait du grabuge à Illumis et je me suis souvenue que tu étais là-bas. Alors j’ai fait du forcing auprès de mes supérieurs pour y être envoyée, en leur précisant que même sans leur permission, j’irai, donc qu’il valait mieux que je l’aie pour que ça fasse plus propre sur leurs dossiers. »« Et ton secret ? Parce que je suis au courant, maintenant, tu sais. »« Honnêtement, je m’en fous. Tu devais bien t’en douter, de toute manière, que ta mère était bien plus qu’une Coordinatrice stupide à la voix de fausset qui court après les rubans comme un Ponchien après des Wattouat. »Elles esquissèrent un même sourire amusé. Et tournèrent la tête vers la porte en l’entendant s’ouvrir. Cependant, ni Sphax ni Fifi ne bronchèrent, car le nouveau venu n’était autre que Cléo. Sans s’embarrasser, elle posa ses affaires dans un coin, et leva un peu le menton devant Leiko.
« Alors ça y est, tu lui as dit ? »« Hmm. »« Eh bah, il était temps. Ca devenait dur à garder, ton p’tit secret, Leiko, surtout pour ce couillon de Théo qui se mordait les lèvres pour pas cracher le morceau. »« Dommage, déjà qu’il a les lèvres si pincées qu’elles n’existent plus… »Les deux inspectrices éclatèrent de rire. Aileen, elle, avait dégainé son iPok et cherchait dedans de manière mécanique. Loan, Loan… Non. Elle n’avait plus son numéro. Elle l’avait supprimé de rage en apprenant qu’il était parti sans la prévenir. Déjà qu’elle le trouvait distant, voilà qu’il s’en allait sans un mot… Sans rien dire, Leiko attrapa un papier, un stylo, écrivit un numéro dessus, et le lui tendit avec un sourire.
« Et ne téléphone pas toute la nuit, surtout. »« Si j’veux, d’abord ! »Souplement, Aileen quitta le canapé pour se pencher, faire un bisou à sa mère, poser la main sur le papier, et partir avec pour grimper les escaliers et s’enfermer dans sa chambre, Sphax la suivant de près. Cléo prit la place d’Aileen sur le canapé, tandis que la Pyroli se vautrait sur son lit, tapant rapidement le numéro du bout des doigts. Quand un « Allô ? » endormi se fit entendre à l’autre bout du fil, elle prit une grande inspiration, et se jeta à l’eau.
« Salut Loan… C’est Aileen. »______________________________________Théo avait eu un énorme sens de l’humour. S’il avait soupiré en voyant Leiko Sôma débarquer, son Couafarel sur les talons, il avait décidé de l’envoyer avec Aileen et Cléo, jugeant que trois éléments pareils feraient mieux de rester pareil. Aileen avait failli se vexer, avant qu’il ne réponde d’un ton blasé qu’en tant que fille de Leiko et disciple de Cléo, il ne donnait pas cher de son caractère. La brune avait gonflé les joues, imitant son petit copain, et sa mère lui avait tapoté la tête en riant. Cette dernière, d’ailleurs, s’était métamorphosée. Adieu, la brune aux yeux violets. Ses cheveux, désormais blonds, encadraient deux yeux d’un bleu saphir époustouflants. Camouflage. Leiko Sôma étant assez connue, il valait mieux qu’elle ne soit pas vue en compagnie de deux étrangers, sinon la traque allait être plutôt dure. Elles avaient été envoyées dans les ruelles, aux alentours de la Place Verte, où, quelques semaines avant, les criminels revendaient leurs Pokémon chromatiques aux habitants, vantant leurs bienfaits.
« Lui. C’en est un. » Aileen tourna la tête vers un homme, qui traversait rapidement la place bondée. Comment pouvait-elle le savoir ?
« Il marche trop vite, sa tête est trop basse, il semble beaucoup trop pressé, et le manteau en plein hiver, c’est suspect. Attrape-le, Cléo. »L’inspectrice aux cheveux roses s’exécuta, et fut en quelques secondes devant le fuyard, lui bloquant le passage, la main posée bien en évidence sur son badge de la police internationale. Il recula pour s’enfuir, manquant de percuter Leiko et Fifi. Avant qu’il n’ait le temps de penser à s’enfuir, un Ectoplasma apparaissait, lui coupant le chemin, et le Couafarel se déplaçait pour l’encercler.
« Plus un geste. Vous êtes en état d’arresta - »Lumière rouge, signe qu’une Poké Ball avait été lâchée au sol. Puis d’un coup, un Roucarnage chromatique apparut, se saisit de l’homme, et s’envola. Leiko jura grossièrement, et Cléo porta la main à sa ceinture. Trop tard. Dans un geste adroit, Aileen avait lancé une Poké Ball dans les airs, et Sissi, sa Stalgamin, en sortit, l’air de se demander ce qu’elle faisait dans les airs. Mais en voyant le Roucarnage et son cavalier, elle eut un petit rire tout choupi, de très mauvais augure, qui s’accentua quand l’ordre de sa dresseuse claqua sèchement.
« Vent Glace ! »L’attaque frappa l’oiseau en plein vol, et il s’écroula en piaillant de douleur. L’homme roula au sol et porta la main à une nouvelle Poké Ball pour en faire sortir un Gardevoir, lui aussi chromatique.
« Il va se téléporter ! »« Crocs Feu ! »Un immense Démolosse bondit à l’ordre de Cléo, et attrapa le Gardevoir au bras. Ce dernier lâcha un hurlement de douleur, avant d’essayer de se dégager. Téléportation impossible. Aileen jeta une nouvelle Poké Ball dans les airs, et la rattrapa quand elle retomba. Faisant fi du soleil, un Nosferalto plongea en piqué vers le Gardevoir, l’approchant dans le dos.
« Crochet Venin ! »Les longs crocs du Nosferalto brillèrent de violet, juste avant de se planter dans le dos du Gardevoir, qui se cambra, restant immobile quelques secondes avant de s’écrouler. Combo Feu plus Poison, c’en était trop pour le Pokémon chromatique. Avant qu’il n’ait le temps d’en sortir un troisième, Cléo attrapa le bras de leur fuyard pour le tordre dans son dos et le plaquer violemment contre un mur. Aïe, il a au moins dû perdre trois ou quatre dents, là.
« Nous disions, plus un geste, vous êtes en état d’arrestation pour vols, manipulations génétiques, escroqueries et recels de Pokémon. »L’affaire était pliée. Pendant que Cléo amenait tranquillement le criminel en prison (sans toucher les cent jetons de la case départ, le pauvre bougre), Leiko posa une main sur l’épaule de sa fille pour la pousser plus loin. Elles en avaient d’autres à capturer. Leur nombre allait s’amenuiser rapidement, vu qu’ils avaient toute la police internationale, plus la police de la ville, sur le dos, mais tant qu’il en resterait, pas de repos pour les braves !
______________________________________« Comment ça, ils t’ont volé tes Pokémon ?! »« Non, pas tous mes Pokémon… Magnézone et Iguolta. Ils étaient trop nombreux sur moi, m’ont occupé avec leurs Pokémon Sol, il y en a un qui est passé derrière moi et m’a assommé. Quand je me suis réveillé, mes Pokémon avaient disparu. » Il porta la main à sa ceinture.
« Il me reste encore mon Emolga. Ils n’ont pas dû le voir à cause de mon blouson. »« Mais on va où, là, s’ils s’en prennent même aux champions d’arènes ?! »Lem, le champion d’arène de Kalos, se frotta la tête, un peu gêné de s’être fait avoir comme un bleu. Il les avait rejoint deux jours plus tôt, estimant qu’il était de son devoir de champion de protéger la ville. Après tout, c’était lui qui avait fait appel à la police internationale en voyant le drôle de trafic qui se déroulait sous ses yeux. Il n’était que justice qu’il les rejoigne maintenant que le temps était venu de se battre. Voire Lem dans les rues avait beaucoup plu aux habitants, mais nettement moins aux criminels. Le message était relativement clair. S’ils continuaient sur cette lancée, ils recommenceraient leurs petites expériences sur les Pokémon du champion. Sur que, à écouter la conversation, Aileen en déduisait qu’il était resté longtemps dans les vapes, le champion, au moins trois bonnes heures. Plus le temps qu’il lui avait fallu pour revenir jusqu’ici, quatre heures, au moins. Ils n’allaient pas tarder à recevoir des menaces, que Maël pourrait alors remonter pour savoir où se trouvaient les voleurs en herbe.
« Ca y est, je les ai ! » Quand on parle du loup… Maël se mit immédiatement au travail pour remonter la piste.
« Ils sont… A l’arène de la ville ! Mais qui serait assez stupide pour menacer un champion dans sa propre arène ? »« Ils ne sont pas à l’arène. Je l’ai fermée le temps des recherches, et je suis le seul à pouvoir l’ouvrir à nouveau. Ils ont dû dérouter le signal pour prendre celui de l’arène, et avec toute la tension électrique de la Tour Prismatique, c’est quasiment impossible de savoir où ils se trouvent. »Heureusement pour la police internationale, impossible ne faisait pas partie du vocabulaire de Leiko Sôma. Ayant reconnu qu’elle ne valait rien sur le terrain (raison pour laquelle elle était espionne, pas inspectrice), elle était retournée à son domaine de compétence, profitant de sa popularité et de son statut de mécène des arts pour s’infiltrer partout, sourire, financer quelques artistes prometteurs, mais surtout en apprendre plus. Comme, par exemple, l’identité de ce Vertigo après lequel ils couraient depuis un moment. Hommes d’affaires moyennement influent, il travaillait pour le musée d’Illumis, et avait été soupçonné de falsifications de tableaux à plusieurs reprises, même si ça n’avait jamais pu être prouvé. Et, une nouvelle fois, Leiko les empêcha de foncer dans le mur. Aileen sentit son iPok vibrer, et elle décrocha par réflexe.
« Dis à cet imbécile de Théo de mieux raccrocher son téléphone, et tant qu’à y être, passe-le moi que je lui dise moi-même. Je sais où ils sont. »Aileen gicla à moitié de son siège, iPok tendu vers le chef de l’agence. Sans se poser de questions, il l’attrapa pour le coller à l’oreille, et devint soucieux. Alors qu’il répondait par onomatopées, son regard vola de Lem à Aileen de manière mécanique, comme s’il évaluait leurs tailles respectives. Ils faisaient presque la même taille. Lem était sensiblement plus grand qu’elle, ce qui pourrait s’arranger avec des talons. Quand il raccrocha, Aileen savait ce qu’il allait dire. Déguisons la petite stagiaire en Lem et envoyons-la à sa place pour faire l’appât, pendant que nous, on entoure le groupe pour l’attaquer à revers ! Avant qu’il ne prenne la parole, Aileen lui coupa l’herbe sous le pied.
« D’accord, mais à une seule condition. » Elle se tourna vers Lem en souriant.
« Je peux avoir un badge Tension en plastique ? C’est pour ma collection. »______________________________________« Eh regardez, c’est Lem ! »
« C’est vrai qu’il aide la police en ce moment… »
« Youhou, Lem, t’es le plus fort ! »Aileen retint un grognement, et l’envie puissante de rentrer la tête dans les épaules. Elle crevait de chaud. La perruque blonde était un pur calvaire, ces habits collaient à la peau, et les lunettes glissaient sur son nez. Joyce, perché sur son épaule, se retint de lâcher un petit rire amusé. Sa pauvre dresseuse détestait vraiment beaucoup les déguisements. Elle qui préférait miser sur la finesse et la discrétion, c’était la deuxième fois qu’elle était déguisée par la police internationale, et à chaque fois, en petit garçon. Bon, cette fois-ci, elle n’était ni plus ni moins que Lem, le champion d’arène d’Illumis, mais tout de même, c’était un peu agaçant à vivre. Les gens tournaient la tête, reconnaissaient le champion, l’applaudissaient parce qu’il aidait la police… C’était assez ironique. Et la police, qui l’applaudit, hein ? Sérieusement, bonjour l’hypocrisie. Et la discrétion de son costume. C’était bien la première fois qu’elle mettait un déguisement pour être vue, et pas pour passer inaperçue. Le pire était qu’elle n’avait même pas pu garder son équipe. Lem, après tout, était un champion du type Électrique, il aurait été étrange qu’il se promène avec un Absol, une Persian ou un Galegon. Dommage. Elle n’avait donc gardé que Joyce, et l’autre écureuil chiante qu’elle avait capturé à Sinnoh, mais qui ne servirait que de décoration vu que la Pachirisu était bien décidée à l’électrocuter par pur amusement. Esquivant un peu la foule, elle entra dans la gare pour se diriger au bout du quai. Selon sa mère, les voleurs attendaient le train qui les emmènerait loin d’ici, sur un autre continent, avec les Pokémon de Lem en otages.
« Eh, vous ! Plus un geste ! »De tous ses Pokémon, elle n’avait gardé que sa Tarsal, la seule qui sache prendre le contrôle de son corps pour agir sur sa voix, la rendant masculine ou féminine selon le bon vouloir de sa dresseuse. Actuellement, elle avait la voix de Lem, ce qui correspondait plutôt bien, vu qu’elle était sensé être Lem. Les trois hommes sursautèrent et se retournèrent, la jaugeant avec une pointe d’agressivité. Le déguisement allait-il tenir ? Visiblement, il était convaincant, vu qu’ils se mirent à sourire d’un air méprisant.
« Tiens, revoilà mini-champion. »
« T’es venu reprendre ta branlée, gamin ? »« Non, je suis venu reprendre mes Pokémon. Vous m’avez eu en traître, ce n’est pas comme ça que les vrais dresseurs combattent ! » Venait-elle réellement de dire ça ? Soupir. C’est exactement comme ça qu’elle combattait pourtant.
« Venez ici, que je vous montre ce que c’est, être un champion d’arène ! »Les trois voleurs éclatèrent de rire, mais se turent d’un coup quand l’Éclair de Joyce frappa entre leurs pieds avec une précision chirurgicale. Ah ouais, vous rigolez de ma dresseuse ? Recommencez, et vous mangerez un Fatal-Foudre ! Piqué au vif, l’un d’eux porta la main à sa ceinture pour en sortir un Kraknoix. Aussitôt, Aileen fit sortir l’Emolga de Lem, ce dernier le lui ayant laissé pour que ça fasse plus vrai. Il avait aussi sorti son Luxray de la boîte PC, et les quelques membres de la brigade qui possédaient un Pokémon Électrique les lui avaient laissé pour renforcer l’illusion de champion type.
« Acrobatie ! »Aussitôt, l’Emolga, très obéissant, s’éleva pour se laisser tomber sur le Kraknoix, et lui foncer dessus d’un coup. Il le heurta violemment, réussit à l’attraper entre ses ailes, le soulever du sol et l’envoyer voler plus loin. Il lui fonça à nouveau dessus, le jetant hors de la gare d’un Aéropique bien placé. Avec un juron, son dresseur le suivit en courant. La première partie du plan fonctionnait. Le principe était de faire sortir les trois voleurs de la gare, pour ne pas mettre les gens en danger et pour permettre à la police de les encercler sans devoir marcher sur les rails en toute discrétion. Pas très pratique, et relativement risqué pour la santé, aussi. Quand elle sortit, les gens, qui se demandaient pourquoi un Emolga et un Kraknoix se battaient dans la rue, s’écartèrent d’un coup en croyant reconnaître leur champion d’arène. Aussitôt, les trois voleurs portèrent la main à leur ceinture pour faire sortir trois Pokémon Sol. Camérupt, Carmache et Escroco. Non mais c’est une blague là en fait. Ils avaient vraiment tout préparé pour mettre Lem à mal. Cependant… Quel était leur point commun ? Ah oui, le type Sol. Bien, il était donc temps d’utiliser le Lanturn qu’un membre de la police internationale lui avait laissé. D’un geste sûr, Aileen jeta la Poké Ball en l’air, laissant sortir le gros poisson.
« Danse Pluie ! »La pluie commença à tomber, faisant frémir la brune. Berk. Le Lanturn réussit à tomber dans une flaque d’eau, et y clapota les nageoires, attendant le nouvel ordre. C’était bien un Pokémon de flic ça. Qu’est-ce qu’il lui avait dit ? Ah, oui.
« Détrempage ! »La pluie se transforma en averse, qui tomba sur les trois Pokémon Sol. Ces derniers possédaient maintenant le type Eau. Ca tombe bien, vu qu’elle a plein de Pokémon Électriques ! D’un geste vif, elle sortit l’Emolga, son Dedenne et le Luxray. Quatre contre trois. Inégal. Rien à battre.
« Séisme ! »« Fatal-Foudre ! »Les deux attaques partirent presque au même instant. Les Fatal-Foudre, lancés sous la pluie, furent plus rapides. Les trois Pokémon s’écroulèrent alors que leur mini-Séisme frappait. Heureusement, les Pokémon avaient eu le temps de réintégrer leurs Poké Ball. Le sol se mit à trembler, provoquant la diversion parfaite qu’attendait la police. Alors qu’Aileen luttait pour garder son équilibre (ça bouge trooooop !) les trois voleurs étairnt encerclés par la police internationale. Quand, enfin, elle put se redresser prudemment, ils étaient immobilisés. Et sa perruque était tombée.
« Mais ! C’est pas Lem ! »« Nan, c’est pas Lem, et c’est même pas un mec, d’ailleurs ! » Aileen toussa, reprenant doucement le contrôle de sa voix.
« Et comment il peut porter des trucs pareils, ça tient monstrueusement chaud, sérieux ! »Lem esquissa un sourire amusé, et tendit la main pour qu’Aileen lui renvoie les Poké Ball d’Emolga et Luxray. Théo et Lucie sortirent de la gare avec le quatrième voleur sous bonne garde, les deux autres Poké Ball en main, qu’ils remirent au champion en passant. L’Iguolta et le Magnézone avaient l’air d’aller bien. Et… Quatre voleurs de moins. Parfait. Lem s’approcha d’elle en souriant, ses deux Pokémon le suivant, et tendit la main pour reprendre ses lunettes et les reposer sur son nez.
« Alors, ça fait quoi d’être un champion d’arène Électrique ? »« Pas mal. J’aurais préféré Ténèbres, mais pas mal quand même. »Dernière édition par Aileen Sôma le Lun 31 Aoû - 12:06, édité 2 fois