Un mètre soixante-cinq de placidité. Issun n’est pas bien grand. Il paraît qu’un mètre soixante-cinq, c’est petit pour un garçon. Il paraît qu’il devrait être un peu complexé d’être aussi petit. Il se contente de hausser les épaules et de continuer son chemin. Il se fiche bien d’être petit ou grand, et se plaît dans la norme. Il n’est pas trop petit pour faire une cible facile, il n’est pas trop grand pour faire une cible désignée, il se contente de passer entre les deux et de se fondre dans la masse pour qu’on lui fiche la paix. Parce que s’il est bien content de se fondre dans la masse, il n’en oublie pas de se défendre pour autant. Les habituelles chemises noires qu’il porte lui donnent l’allure d’un jeune garçon chétif et longiligne, mais en s’y intéressant bien, il n’est pas dur de deviner la fine musculature qui court sous sa peau, signe que le jeune rouquin a passé quelques temps dans une salle de musculation… Ou, en l’occurrence, dans une bibliothèque. C’est que ça muscle, de porter des cartons de livres d’une étagère à l’autre, tous les joues pendant un an.
Cinquantre-trois kilos de finesse. Il n’est pas très épais non plus, le petit bonhomme. Mais ça lui suffit. Quel intérêt, de ressembler à une asperge ou à un monsieur muscle ? Certains disent que pour rester aussi fin, il faut surveiller son alimentation, manger de la viande et des légumes, ou faire du sport. Quelle drôle d’idée. Ne vous en déplaise, Issun ne surveille pas beaucoup ce qu’il mange. Il aime beaucoup trop le sucre pour sa santé physique, et reste désespérément accro aux sodas. Mais bon, il vaut mieux boire du soda que de se pourrir les poumons à fumer, non ? Le secret de sa ligne, c’est sa famille. Travailler dans une bibliothèque stratégique, c’est devoir porter des cartons de livres d’un bout à l’autre du bâtiment pour les ranger, les trier, les classer, les étiqueter, bref, passer la journée entière à faire de la musculation. Qui a dit que la lecture n’était pas un sport ? Il doit aussi avouer, à son grand désespoir, qu’il a beaucoup de mal à échapper à sa belle-sœur, ancienne militaire à la retraite, qui le tire par le bras pour qu’il aille faire du sport avec elle à chaque fois qu’ils se croisent. Est-ce que ses frères l’aideraient ? Certes non. Broncher, c’est prendre la place du supplicié, et sur ce plan-là, c’est chacun pour sa peau.
Un regard de flamme sous une chevelure de feu. Même s’il n’est ni très grand, ni très musclé, et qu’il reste dans la norme, Issun reste considéré comme un garçon relativement mignon, bien qu’il ne se l’explique pas vraiment. Peut-être ses yeux d’un ambre clair, où pétillent tour à tour la placidité ou la taquinerie, couplé à sa chevelure d’un roux clair pas vraiment discrète. Comment passer inaperçu, dans ces cas-là ? Surtout qu’il se murmure que les rouquins sont sexy. Issun n’a aucun avis sur la question. Enfin, si, il en a un, mais cet avis ne vous regarde pas. Ses yeux, son allure, sa chevelure, sont les choses qui font que, quoi qu’il fasse, il ne passera jamais vraiment tout à fait inaperçu. Et ce n’est pas bien grave, après tout. Si on le trouve mignon, c’est très bon pour son ego de jeune garçon en pleine puberté, et ça fait toujours plaisir à entendre. Surtout que, paraît-il, son demi-sourire sympathique peut parfois se transformer en sourire enjôleur ou taquin quand la situation s’y prête. D’autant que, fille ou garçon, il ne voit pas vraiment de différence. Jouer des deux côtés du pré est bien plus amusant que de se contenter d’un seul.
La froideur de l'indifférence. Relativement placide, il s’accommode de tout, et se contentera le plus souvent de hausser les épaules avec l’air de celui qui s’en fout. Est-ce qu’il s’en fout pour de vrai ? Honnêtement, un peu. La manière dont vous gérez ou non votre vie ne l’intéresse pas vraiment, et il se fichera, la plupart du temps, de ce qu’on dit de lui. Les gens le trouvent placide, indifférent, blasé. Et c’est vrai. Après ce qu’il a vécu, il ne montre plus beaucoup ses émotions. Il se contente de sourire d’un air presque indifférent, et de passer à autre chose. Les insultes semblent glisser sur lui comme l’eau sur une toile cirée, comme s’il se moque de ce qu’on peut penser de lui. Ca aussi, c’est vrai. Que lui importent les avis d’étrangers, de gens extérieurs à son cercle amical ou familial ? Pas beaucoup. Au mieux, il haussera les épaules et retournera à sa lecture. Au pire, il esquissera un sourire à peine méprisant en jaugeant la personne qui le juge, comme s’il ne valait pas mieux qu’une sombre merde. Et au pire, s’il n’est pas content, il peut toujours aller se faire foutre.
La chaleur derrière la glace. Cependant, il ne sera pas bien difficile de comprendre que cette indifférence blasée et placide n’est qu’un mur solide contre lequel il s’appuie. Une fois que ce mur a été accepté comme étant partie intégrante de sa personnalité, car c’est le cas, il n’est pas bien dur de découvrir que ce n’en est qu’une facette, et non son intégralité. Car, finalement, Issun est un garçon plutôt souriant et gentil, chaleureux quand on se donne la peine de le connaître, et relativement doux pour ceux qui comptent à ses yeux. Autrefois timide et gauche avec les filles (et les garçons), il s’en sort plutôt bien maintenant, même s’il n’explique pas vraiment cette brutale métamorphose. Il garde cependant au fond de lui cette part de timidité violente qui le caractérisait, mais qui est maintenant, chez lui, perçue comme un signe de défi, même s’il ne s’en rend pas bien compte.
La faiblesse en arme, non en tare. Issun a beaucoup de mal avec la faiblesse. Non pas qu’il la méprise, mais il a lui-même été faible, et voir des gens faibles lui rappelle toujours ce qu’il était avant. Houspillé, moqué et chahuté dans sa jeunesse, il a finalement appris à cesser de courber l’échine pour se redresser et rester bien droit, parce que ses frères, frustrés de le voir s’écraser perpétuellement, ont fini par l’attraper pour lui coller une bonne trempe, autant physique que mentale. C’est donc par pure fierté qu’il se redresse toujours un peu plus quand on essaie de l’intimider, ou que cette vieille faiblesse menace de reprendre le dessus, ce qui le pousse le plus généralement dans les ennuis. Il se sent, par exemple, obligé de s’interposer pour protéger une personne faible houspillée par quelqu’un qui en profite. Non pas parce qu’il a bon cœur ou qu’il aime se comporter en chevalier servant, mais parce qu’il aurait bien aimé qu’on fasse ça pour lui. Cependant, s’il se montre protecteur, contre son gré, avec les plus faibles, il se montre nettement plus hostile avec les personnes qui se rabaissent et se dévaluent, en particulier parce qu’elle lui rappellent qu’il était exactement le même un an plus tôt, et qu’il a en horreur le fait qu’on lui mette sous les yeux des exemples parfaits de la pauvre merde qu’il était il y a encore peu de temps.
Un collier d'argent et des sourires énigmatiques. S’il y a bien une chose dont il ne parle pas, c’est de son passé à l’académie. Car, en effet, il était élève de l’académie l’an dernier, mais l’a quittée suite au vol organisé par la Team Rouage, où il a tout perdu, mais gagné énormément de choses en contrepartie. A ceux qui lui posent la question, il se contente de sourire sans répondre, avant de changer de sujet. Son regard, cependant, se voilera doucement, comme s’il se rappelait de choses désagréables. Pour ne jamais oublier, il porte toujours autour du cou un collier d’argent, tenant un pendentif représentant un petit Blizzi, lui aussi en argent, derrière lequel « Hima » est gravé en petites lettres. Il ne répondra jamais à ceux qui lui demandent ce que représente ce collier, et refusera toujours de l’enlever. Quand il déprime, il a tendance à y porter la main pour le tapoter doucement, tout en s’enfermant dans de longues phases d’un silence qui peut vite mettre mal à l’aise. Il évite cependant de rester trop longtemps comme ça, pour ne pas replonger dans la longue déprime qu’a été son année loin de l’école.
Informations en petits caractères. Il déteste l’odeur de la cigarette : son frère et sa belle-sœur fument quasiment en permanence, charriant dans leur sillage une vieille odeur désagréable de tabac froid qui lui fait pincer le nez en plissant les yeux d’un air dégoûté. // Il boite quand il pleut : durant l’attaque de Novembre dernier, alors qu’il tentait de protéger ses Pokémon, il a pris une attaque qui lui a explosé le genou. S’il marche bien, quoique de manière un peu raide, il boite et grogne quand le temps est à la pluie. // Il est un excellent stratège théorique : à force de traîner dans la bibliothèque de son frère, il a compris l’art de la stratégie (alléluia) et pourrait prévoir tous les coups d’un match opposant deux Pokémon, et dans lequel il remporterait la victoire. Cependant, la pratique ne se passe jamais comme la théorie, et réfléchir aux différentes manières et façons de contrer une attaque qui ne viendra peut-être pas le gonfle d’avance beaucoup trop pour qu’il essaie. C’est qu’il est un peu feignant, aussi.