« Maaaaaiiiiis.. Reviens ! »


« Allez, soit un peu raisonnable pour une fois.. Je ne savais pas que tu n'aimais pas les baies Ceriz.. Je te trouverais des Pe.. Des Pe.. C'est quoi que tu aimes déjà ? Remontre moi sur l'Ipok.. »Cria t-il à travers les lieux publics, totalement essoufflé.
« « SO !! » hurla le Motisma, se transformant aussitôt en forme plasmatique pour fuser vers l'outil technologique qu'avait en main son indigne dresseur.

S'attendant à voir une image ou texte de la baie en question, le Motisma qui s'était introduit dans l'appareil lui fit plutôt montrer des images pornographiques de divers sites pour se venger, en prononçant bien le volume comme il le fallait, de sorte à ce que les personnes alentours puissent ouïr des diverses publicités qui arboraient la page et qui avaient tendances à être un peu bruyantes.. Gêné au plus haut point, Gaki appuyait sur tout les boutons de l'Ipok, tentant tant bien que mal de fermer ces affreuses nudités ou au moins baisser le volume de sorte à ne pas se faire remarquer d'avantage. L'enfant reprenait son souffle tant bien que mal, dévisageant d'un regard outré l'historique affriolant et conséquent de toutes ces horreurs.. Pour qui on allait le prendre si quelqu'un tombait sur ça sans le vouloir ? Motisma ne daignait pas vouloir sortir de son nouveau logement, un véritable fléau ambulant couplé à une tête de mule sans pareil.

Notre héros regarda autour de lui, puis vit un banc non occupé. Super. Pas une ni deux il s'y dirigea d'un pas nonchalant et épuisé pour s'y reposer. Au même instant que son fessier toucha le bois, un grand souffle s'extirpa de son gosier, provenant du cœur (normalement des poumons, mais c'est une expression..). C'est que le sport et lui ça faisait deux.. Son endurance était égale à celle d'un Chrysacier tentant de faire une technique Charge.

« Humpf.. Tu sembles pas vouloir te déloger de mon Ipok..» C'est sur ces mots qu'une image de femme plutôt bien garnie fit son apparition à l'écran. Les fines, douces et délicates jambes pointées vers le ciel, vous obligeant à diriger le regard vers qu'un seul et unique endroit : son jardin secret. Elle vous dévisageait de son regard langoureux, séducteur et désireux, des iris qui, si ils pouvaient communiquer une phrase, serait :  « Je n'ai pas arrosé mon jardin depuis des lustres.. Tu tombes à point nommé.. ». Du sang. Une flopée de sang jaillit des narines de Gaki aussitôt qu'il vit l'image, à en arroser tout le public et inonder le décor.  « Nom... Nom de dieu.. Uuuuuuuuh... »

Ayant eu ce que désirait le pokémon, il s'extirpa de l'appareil aussitôt son dresseur mis à plat : qui a dit que la vengeance est un plat qui se mange froid ? Plus vite on le dégustait chaud, et plus le plat était savoureux ! Il frétilla partout dans les airs en arborant un large et fier sourire de sa bêtise. L'anémie n'était pas passé loin pour notre héros, qui rampant au sol, se dirigea vers le premier dortoir à proximité pour reprendre des forces, peu importe où il allait tomber, juste un peu d'eau pour se remettre les idées en place..

Un bruit sourd et strident retentit derrière la première porte qui vint à lui.. Il n'y faisait pas attention. La tête ailleurs, l'esprit détruit, le cœur gelé, sa naïveté d'enfant venait d'être exterminée. Les images défilaient encore devant ses pupilles écarquillées, se secouant la tête tant bien que mal pour les en faire sortir. Il se releva par les dernières forces qui lui restait et tourna la poignée.

« Qu.. Que.. Noooon.. NOOOOOON ! »

Une salle de sport.. Un gymnase pour être exact même. Le pire endroit du monde, l'enfer en personne. Pourquoi le destin s'écharnait-il contre lui ? C'est alors qu'il vit une silhouette étrangement familière.. Son frère ? Mais oui bien sûr ! Il n'y avait que là que ce dernier pouvait être, la chance avait enfin tourné ! Du moins presque..

« Hyaaaa ! Yamete kudasai ! … Se.. Sensei..  !! » Hurla son Ipok, lorsqu'il le percuta malencontreusement contre la poignée. « Euh.. ? » Il semblerait que son historique non effacé fut remis au goût du jour par erreur.. « ...C'est pas ce que tu crois Kaishiro.. » Ne sachant plus où se mettre, il appuya délicatement sur le bouton pour stopper l'atrocité et rangea une bonne fois pour toute son matos dans la poche arrière de son sac, soufflant un grand coup une seconde fois. Quelle journée.. Quelles retrouvailles.. Digne des plus grandes.. « Soolaìs ! » … « Tu veux pas rentrer dans ta pokéball pour me donner un peu de répit toi ? ».. « SooooOOOOOOOOO ! ».. « AAAAAAAAAAAAH !! » Et la décharge électrique fut lancée pour la énième fois. « B.. Bordel.. »

Foudroyé, grondé, humilié, rabaissé, les adjectifs n'étaient plus moindres pour désigner l'état dans lequel il se trouvait désormais. Allongé au sol, le regard inerte, son frère croyait qu'il était venu là pour jouer, s’entraîner, se perfectionner. Lui ? S'entraîner ? Physiquement ? Même son Motisma n'avait pas la carrure d'un sportif et encore moins le tempérament. Puis il fut décollé du sol, telle une vieille larve, pour finalement se faire gifler de parts et d'autres. Il fait nuit. Qui dit « nuit », dit qu'il y avait eu une journée auparavant qui vient de s'écouler. Il avait fait la connaissance d'Aaron au matin, où il s'est fait foudroyé, tétanisé, noyé, battu au regard avec un Abra, et appris que son sauveur était une fille mutante, puis en fait non ; ensuite, il s'est perdu au midi en pleine forêt, chuté d'un arbre, égaré son pantalon, tombé nez à nez à moitié nu avec une demoiselle myope qui chuta avec lui dans un trou sombre et humide, sans possibilité d'en ressortir. Tout ceci pour finalement retrouvé son frère dans la soirée, le prenant pour un pervers et lui collant des baffes. Quelle vie de chien.

« AH ! » Cria-t-il en se remuant dans tous les sens avant de tomber de là où il s'était assis. Le réveil fut rude. Le pauvre avait tellement accumulé de fatigue et de décharge qu'il s'endormait à tout va. Se frottant les yeux d'un coup d'avant-bras, il s'accrocha à la première chose qui lui vint sous la main pour remonter sur ses deux jambes : la jupe d'une jeune demoiselle. Infortunée femelle qui faisait son tour de salle, elle demeurait tellement fatiguée qu'elle ne pu se défendre ou même avoir le temps de retenir son petit bout de tissu. Avec la force exercée par l'appui, le vêtement n'eut nul autre destination que d'atterrir au pied de celle-ci, aussitôt dévêtu de son bien. L'air frais qui nous passe entre les jambes. Gaki connaissait bien cette sensation que ressentait actuellement la jeune femme, qui dans son élan de course et les pieds liés, tomba net contre le parquet. Il en fallait plus, bien plus pour l’assommer de cette petite chute. Chose que notre héros souhaitait au plus haut point. Hors de question que ce possible titan se relève pour assouvir sa triste vengeance.

Par réflexe, par peur, par cette fameuse sueur froide dans le dos, le rouquin s'envola du sol pour venir atterrir sur la demoiselle de tout son poids. « NE TE RELEVE PAS S'IL TE PLAIT ». Allongé sur celle-ci, il n'avait qu'un objectif, qu'elle reste au sol. Si il lâche, il meurt. La survie était au rendez-vous !

Le scénario était burlesque : un adolescent de 15ans qui hôte la jupe d'une adolescente avant de se jeter perversement dessus pour la maintenir au sol. Une pulsion de satisfaire ses envies après que son Motisma l'ait mis à l'amende avec ses petits sites salaces ? Un viol ? Qu'était-ce cette scène dont tous les sportifs présents étaient témoins ? Heureusement qu'il lui restait encore ses sous-vêtements.. D'ailleurs, la culotte de cette dernière était en train de s'extirper petit à petit à cause du frottement des corps l'un contre l'autre. Elle tentait tellement de se débattre en hurlant qu'elle le tuerait, qu'elle ne faisait même plus attention que son bas se détachait. Puis ce qu'il devait arriver, arriva, deux hommes vinrent le soulever par le tee-shirt pour se procurer quelques explications sur la situation. A en juger leurs tailles, s'étaient des adultes et non des étudiants.. Des concierges ?

- Qu'est-ce que tu crois faire là, morveux ?

Des soucis en vue.. Mais toujours la même question qui rôde dans la tête : « Pourquoi moi ?». Des soucis, qui n'étaient pas prêt de finir.. Il devint blanc et du sang s'expulsa de son nez aussitôt que l'adolescente se releva, ébouriffée et énervée. Pourquoi du sang alors qu'elle ne l'avait pas encore frappé ? Ben, la culotte. Elle remonte pas par magie, hein.