Le jour de la sortie était finalement là ! Je m’étais levé très tôt le matin même pour être certain de ne pas manquer le départ. Je fus l’un des premiers à me présenter à l’entrée de l’école et j’attendis avec impatience qu’on se mette en route. Nous commençâmes par monter sur le ferry, le bateau qui allait nous mener à une autre île. Toujours enroulée autour de mes épaules, Ayuna observait tout ce qui se trouvait autour d’elle. J’avais eu une bonne discussion avec elle juste avant que l’on sorte de la chambre et j’espérais qu’elle allait m’écouter au doigt et à l’œil cette fois-ci. Je n’avais pas envie qu’elle fasse de connerie ou bien que je la perde de vue pendant ce voyage, car je n’avais vraiment pas l’intention de passer ma journée à la chercher.

Le voyage en bateau fut plutôt court. Cependant, le voyage pour se rendre à l’île Résin-sur-Mer était loin d’être terminé. Une fois descendu du ferry, je du remonter dans un avion, là où se retrouvait le vice-directeur, Riven Rivardi, qui nous accompagnait pour le reste du voyage. Je ne savais pas trop combien d’élève se trouvait avec nous, mais cela m’importait peu. Tout ce que je voulais, c’était de revenir de cette sortie avec un nouveau partenaire. Toutefois, le temps m’inquiétait un peu. Il pleuvait quand même assez et je me demandais si cela allait avoir une influence sur les pokémons que j’allais rencontré. De plus, je n’étais pas certain si cela allait affecter le vol de l’avion... allaient-ont atterrir en toute sécurité sur cette île ? De toute façon, les professeurs ne nous auraient pas laisser quitter l’école s’ils avaient juger cela trop dangereux.

- Voilà, je crois qu’on sera bien ici, Ayuna.

Désormais dans l’avion, je du prendre un siège sur le bord de l’allée qui était toujours libre. L’engin s’était rempli bien plus rapidement que je ne le pensais... et j’aurai bien aimé avoir un siège près d’un hublot, mais c’était tout bonnement impossible. Je fus donc obligé de passer le restant du voyage près d’un autre jeune garçon qui avait le mal de l’air... Au début, ignorant ce détail, je me contentai d’écouter ma musique, Ayuna dormant tranquillement sur mes genoux. C’est lorsque j’entendis le bruit distinctif d’un vomissement que je me redressai vivement, ne comprenant rien à ce qui se passait.

- Aaaahhh ! Mais qu’est-ce qui se passe !?

Ce fut lorsque je vis la substance épaisse, chaude et d’une couleur étrange sortir de la bouche de mon voisin de voyage que je compris ce qui se passait. Retenant un haut-le-cœur, je me détournai dans la direction inverse en essayant de penser à autre chose. En plus d’avoir eu une place de merde dans l’avion, j’étais assis à côté du pire voyageur. Le voyage vers l’île Résin-sur-Mer fut donc interminable pour ma part, puisque je du me retenir plusieurs fois pour ne pas être malade à mon tour. Mon pokémon ne se rendit compte de rien, heureusement... Cependant, quand l’avion toucha finalement le sol, je fus l’un des premiers passagers à être debout, ainsi qu’à être sortit de l’appareil volant.

Le temps à l’extérieur n’avait pas changé, il pleuvait toujours autant. Où pouvais-je donc aller pour rencontrer le plus de pokémon possible ? Le vice-directeur nous laissa rapidement le champ libre, mais nous devions êtres revenus au même endroit d’ici 16h. Avec mon sens de l’orientation légendaire, j’espérais que je n’allais pas me perdre sur le chemin du retour. Ayuna ouvrit la marche assez rapidement, s’avança dans la forêt dense qui bordait l’aéroport. Ne sachant pas trop où allait, je me contentai de la suivre en haussant les épaules. Après tout, quoi de mieux qu’on pokémon pour trouver un pokémon...

Le seul truc désagréable qui me faisait regretter cette sortie, autre que le jeune étudiant qui avait été malade pendant tout le voyage juste à côté, c’était la température maussade. Malgré mes nombreux vêtements imperméables, que j’avais pris la peine de mettre en cette journée pluvieuse, je commençais à avoir pas mal froid. Dommage qu’il n’y est pas d’abri dans les alentours pour que je puisse me protéger quelques instants. J’avais bon espoir que les arbres puissent m’abriter le temps qu’Ayuna cherchait un éventuel adversaire, mais les feuilles ne des arbres ne faisaient pas un bon bouclier. Je ne recevais plus de pluie pendant un moment, mais lorsque celles-ci devenaient trop chargées, elles laissaient tomber tout leur liquide sur moi, ce qui me donnait davantage froid.

Tout en tentant de me réchauffer, je me contentai de suivre mon starter sans rien dire. Celle-ci examinait le sol, les arbres, la végétation en général, comme si elle découvrait une forêt qu’elle n’avait encore jamais observée. Pour ma part, elle ressemblait énormément à celle qui se trouvait près de l’école, mais bon... Étant un pokémon de type plante, elle devait avoir de meilleures affinités que moi avec la nature. Bien vite, la Vipélierre grimpa sur le tronc d’un arbre pour mieux observer les alentours. Patient, j’attendis son retour, tout en levant fréquemment la tête vers le haut pour voir comme cela se passait.

- Est-ce que tu vois quelque chose ? Aucun pokémon sauvage à l’horizon ?

Le serpent vert fit non de la tête, un peu déçue à l’idée de ne pas pouvoir combattre un pokémon de la région. Il nous restait encore six heures de recherche, mais avec le froid causé par le froid et avec mon sens de l’orientation pourri, je n’avais pas l’intention de rester dans cette forêt pendant tout ce temps. C’est à cet instant qu’un bruissement se fit entendre derrière moi. Me retournant vivement, je fis face à un étrange pokémon, une espèce de grosse crevette bleue avec des yeux jaunes qui ne m’inspirait pas vraiment confiance. Je fus rapidement rejoint par ma Vipélierre, qui se dressa entre le nouveau venu et moi-même. Levant la tête comme à son habitude, elle utilisa son arrogance pour provoquer son adversaire. Ce simple geste fonctionne à la perfection.

- Vas-y Ayuna, je sais que tu es capable de gagner !

Un combat s’en suivit rapidement. J’ignorais de quel type était le pokémon adverse, mais avec sa couleur et avec les attaques qu’il lançait, j’étais persuadé qu’il s’agissait d’un type eau. Ayuna en viendrait donc facilement à bout et cela me réconfortait. Utilisant ses attaques de type plante, la victoire fut à nous sans trop de problème. Fière de sa performance, mon starter revint dans ma direction, la tête toujours haute, satisfaite. Je me contentai de la féliciter, ainsi que de lui demander si elle ne pouvait pas trouver un endroit où nous pourrions nous abriter quelques instants. J’étais content d’avoir rencontré un pokémon sauvage, mais j’avais trop froid maintenant pour continuer à marcher.

Le pokémon plante se mit rapidement au travail, se déplaçant dans la végétation à la recherche d’un abri. Elle sauta par-dessus maintes racines, rochers et autres obstacles qui se dressaient sur son chemin. Elle trouva finalement une grotte à la base d’une falaise, situé près d’une rivière, tout en étant en plein cœur de la forêt. Contente à nouveau d’elle-même, Ayuna me prévient le plus rapidement possible de sa trouvaille et je n’hésitai pas une seule seconde à y entrer. L’air était toujours aussi froid à l’intérieur, mais au moins j’étais protégé de la pluie. Mes vêtements n’auraient pas le temps de sécher malgré l’humidité, mais cela m’importait peu.

Un peu énervé par le déroulement de cette après-midi, je jetai un rapide coup d’œil à ma montre. Je constatai avec découragement qu’il restait encore plusieurs heures à passer sur cette île avant que l’avion ne s’envole à nouveau pour nous ramener à l’école. Puisque nous partions si loin de chez nous, pourquoi est-ce les professeurs, voir même le directeur, avaient donner leur autorisation à faire une sortie capture malgré cette température ? Ils voulaient tous qu’ont soient malades, non ? Rageant intérieurement, je soupirais tout en m’assaillant sur un gros rocher. Avec cette pluie, aucun pokémon sauvage n’était prêt à sortir de sa cachette, sauf peut-être les types eau, comme celui que nous avions croisé tout à l’heure.

Fermant les yeux, je décidai d’attendre à cet endroit-là quelques minutes. J’étais protégé de la plus ici, et c’était tout ce qui m’importait. C’était dans ces moments-là que je regrettais de n’avoir aucun type feu, mais mon destin en avait voulu autrement. Ayuna s’était rapprochée de moi, elle non plus ne savait pas trop quoi faire pour faire passer le temps. Elle décida donc de s’allonger sur mes genoux, se reposant un peu après le combat qu’elle avait fait contre l’espèce de grosse crevette bleue. Avec un faible sourire, je la caressai doucement, la remerciant en même temps pour tout ce qu’elle avait fait pour moi jusqu’à présent. Malgré son caractère chiant quelques fois, elle pouvait se montrer tellement gentille J’avais même l’impression qu’il s’agissait de deux pokémons différentes, puisqu’elle changeait radicalement de comportement lorsque cela lui plaisait.

- Bon... Tu es prête à ce qu’on reprenne la route ? J’ai pas tellement envie de m’attarder ici, j’ai déjà assez froid comme ça et je risque de tomber malade d’une minute à l’autre. On aura de meilleure chance de capture la prochaine fois.

Le serpent d’herbe acquiesça d’un signe de tête. Alors que nous étions sur le point de nous lever, un bruit étrange et effrayant se mit entendre derrière nous, comme s’il y avait un murmure. Puis, un autre son se fit entendre... comme si quelque chose était en lévitation derrière nous. L’atmosphère dans la grotte changea brusquement et Ayuna fut la première à se retourner. Qu’elle ne fut pas sa surprise en voyant qu’une grosse épée flottait derrière nous, menaçant de nous attaquer à tout moment. Sans perdre de temps, la Vipélierre lâcha un cri et se jeta sur lui, prête à combattre à nouveau. Effrayé, je me retournai dans sa direction et vit le pokémon sauvage en question.

- Arrête ça ! Ayuna viens, sortons d’ici !

Évidemment, je parlais pour rien, mon starter n’ayant aucunement l’envie de me suivre. Le pokémon sauvage me parassait étrange et surtout très fort, voilà pourquoi je ne souhaitais pas voir mon pokémon être mise au tapis. L’adversaire semblait insensible aux attaques d’Ayuna et cela commençait à me faire vraiment peur. Mon pokémon donnait tout ce qu’elle possédait pour vaincre l’épée, mais il n’y avait rien à faire. Ce dernier lança bien vite son coup final et Ayuna s’écroula sur le sol, hors de combat. Désormais seul avec le pokémon de Kalos, je fis la seule et unique chose que je cru être acceptable et qui pourrait me protéger de ce redoutable adversaire ; sans trop réfléchir, je lui lançai une pokéball.

L’étrange pokémon rentra à l’intérieur de la ball sans rien dire à l’aide du rayon rouge habituel. Je n’étais pas certain qu’Ayuna l’avait suffisamment épuisé pour qu’il puisse se laisser capturer sans problème, mais je devais tout de même essayer. Le pire qui pouvait se produire était qu’il en resorte et dans ce cas-là, j’allais être obliger de fuir.

Alors que la pokéball bougeait toujours sur le sol dur et froid de la grotte, je me demandais si j’avais bien agis en tentant de le capturer. Je ne pouvais pas dire qu’il s’agissait de mon instinct, puisque les humains en sont dépourvus, mais c’était plutôt un simple réflexe de survie. Ce pokémon ne m’attirait pas plus que cela, mais si je parvenais à le capturer, le danger serait écarté. Et... si jamais il réussissait à s’en sortir ? Si jamais il réapparaissait devant moi ? J’allais devoir m’enfuir de la grotte le plus rapidement possible pour pouvoir rejoindre l’école en un seul morceau. Nerveux, j’attendis avec impatience de voir si la pokéball allait arrêter de bouger ou non. Puis, finalement, il y eu ce fameux déclic.

Surpris, je rouvris les yeux et contemplai la pokéball un moment, toujours sur le sol glacé. J’avais... capturé un pokémon de Kalos ? Un pokémon en forme d’épée, qui plus est. Soulagé, je m’approchai de l’orbe bicolore pour la prendre dans ma main. Je possédais désormais deux compagnons, mais j’ignorais carrément de ce que j’allais faire avec le deuxième. Il ne m’intéressait pas du tout, je n’avais pas envie de le garder, même s’il pouvait se montrer très fort au combat. Soupirant, j’accrochai cette deuxième pokéball à ma ceinture, tout en me souvenant soudainement qu’il existait une pièce conçue pour les échanges, à l’intérieur de l’école. Satisfait, je me redressai vivement, impatient de pouvoir m’y rendre. Avec un peu de chance, j’allais pouvoir l’échanger contre un pokémon qui me plairait davantage.

- Ouais, nous avons réussis Ayuna ! Sans toi, je n’au...

En me retournant, je me tus vivement, puisque mon starter était toujours étendu sur le sol, complètement épuisée. Inquiet, je m’agenouillai près d’elle pour la prendre dans mes bras. Je sortis ensuite de la grotte, ne voulant pas m’y attarder plus que cela. En chemin, je remis la Vipélierre dans sa pokéball, ne voulant pas l’affaiblir plus avec le voyage de retour qui nous attendait. De retour près de l’avion à l’heure convenue, tous les étudiants remontèrent à bord, mais cette fois-ci, je fis attention de ne pas m’asseoir à côté du même étudiant ayant le mal de l’air. Je ne savais pas qui était le malchanceux qui allait devoir l’endurer pour le voyage de retour, mais cela ne serait certainement pas mon problème.

Soulagé à l’idée de quitter cette île, je fermai les yeux, repensant à tout ce que j’avais vécu pendant ce voyage avec Ayuna. Mon corps était encore parcouru de quelques frissons à cause de mes vêtements mouillés et j’avais bien hâte de me changer. La prochaine sortie capture serait mieux pour moi, j’en étais persuadé !