Plus je m’approchais de cette fille aux cheveux d’un bleu pétant, plus je sentais que je n’allais pas être déçu. En effet, après entamé la conversation, je ne fus pas déçu de la réponse. Premièrement, elle s’agenouilla à hauteur de Kaiminus, si je pensais que c’était pour reprendre la balle qu’il détenait dans sa gueule, la raison en était tout autre. Ce n’était pas la balle qu’elle regardait, mais les dents du petit caïman. Assez sage à son habitude, Kaiminus était amusé par la fille et il irradiait de joie. La fille finit par se tourner vers moi et toujours pointant le type Eau, elle m’explique qu’elle apprécierait récupérer l’une des dents du reptile. A ce moment-là, on pourrait penser qu’elle était une scientifique passionnée par les dents des différents Pokémons et qu’elle souhaiterait simplement agrandir sa collection en y ajoutant celle de ce petit être si mignon et adorable qu’est Kaiminus. Surtout que rappelons-le, mais Kaiminus est un être chromatique et donc plus rare, ce qui veut forcément dire obtenir une pièce plus précieuse que la banale dent d’un Kaiminus quelconque. Mais pas du tout. Elle me sort une raison totalement folle et biscornue dont je ne comprends pas la moitié des traitres mots si ce n’est qu’elle est effectivement chercheuse…En mécanique.
Ainsi, après avoir poliment refusé à sa demande, elle reprend de plus belle à croire qu’elle est infatigable et que sa langue est bien plus pendue qu’elle en a l’air. Plus que pendue, c’est la première élève de l’académie que je trouve limite frappa-dingue. D’un côté, c’est assez amusant de l’entendre déblatérer des choses totalement fantasques. D’un autre, je me pose quand même quelques questions sur sa santé mentale et l’intelligence de ses parents de l’avoir envoyé dans une académie où elle pourrait développer ses talents de mécanicienne apparemment et créer des engins plus dévastateurs les uns que les autres… Parce qu’une batte de baseball avec une puissance de tir dépassant l’entendement, ça passe… Mais une tronçonneuse je ne sais trop quoi à dents en acier… C’est un peu moins cool. Et ce n’est certainement pas pour aider le jardinier du coin qu’elle a l’intention de l’utiliser. Finalement, je crois peut-être trouver la solution à cette équation impossible. Il se pourrait simplement que ses parents ne sachant plus comment gérer leur fille se soient décidés à l’envoyer sur une île lointaine et perdue comme Lansat, espérant qu’avec de la chance, les professeurs réussissent à la canaliser et lui permettent de s’épanouir positivement dans son travail, revenant ainsi changée au domicile familiale après ses années d’étude.
…
J’y crois très peu, mais c’est une éventualité à ne pas exclure. En tout cas, je ne vois pas vraiment ce qu’elle trouve de mignon en ce Vigoroth. J’aurais plutôt dit que c’est un Pokémon mastoc et dynamique que kawai. M’enfin, en matière de Pokémons, j’ai vite appris que les goûts et les couleurs variaient complètement d’une personne à l’autre. Puis, je fus tiré de mes pensées, quand elle reprit de plus belle sur un autre chapitre de ses folles aventures. Cette fois-ci, elle ne tentait pas de me soudoyer une dent ou une écaille de mon Pokémon, voir une mèche de mes cheveux qu’elle dupliquerait et transformerait en fil de la mort qui tue avec explosion et Chuck Norris sur le devant du slogan. Nan. Cette fois, elle essayait de deviner de quel dortoir je venais. Rapidement, je compris que cette fille ne comptait que sur les stéréotypes des différents dortoirs pour tenter de me caser. Et bien sûr, je m’en pris plein dans la tronche avant qu’elle ne finisse par se présenter… Ah. C’était une introduction de présentation tout ça ? Le jour où elle voudra se trouver un job et qu’elle se présentera au potentiel employeur, mieux valait que celui-ci est l’esprit très ouvert et une humeur joyeuse. Néanmoins, maintenant que je savais qui elle était, je pouvais mettre un nom sur ce visage et faire de même à mon tour. J’allais enfin ouvrir la bouche après ce temps de silence à l’écouter, qu’elle me tendit la batte de base ball.
L’idée n’était pas inintéressante. Ce devait être drôle de frapper dans la balle et d’avoir l’impression d’être un champion en la voyant voler au loin. Mais l’endroit n’était peut-être pas le mieux placé pour faire de ce sport. La preuve en était que j’avais bien failli finir à l’infirmerie si cette balle ne m’avait pas loupé de peu. M’amuser, oui. Dans la sécurité, aussi. C’est pourquoi, je refusais de prendre la batte qu’elle me tendit, ce à quoi j’ajoutais quelques paroles.
-Ce serait avec plaisir de jouer au baseball avec toi. Un petit match en un contre un, voire même avec nos Pokémons pour compléter de vrais équipes. Mais pas ici. J’étais venu pour me reposer et je suppose que d’autres élèves veulent faire de même. Ta création a l’air très fun et très puissante, donc par conséquent dangereuse. Je te déconseille de l’utiliser en publique comme cela. Je suis sûr qu’il y a pleins d’endroits où tu pourrais tenter des swings de folie. Genre… Laisse-moi réfléchir… Le lac ! Oui, il y a un lac non loin de l’académie, je suis certain qu’avec ta batte, tu pourrais le faire traverser à tes balles. C’est une idée, mais je suis sûr qu’avec ton imagination débordante, tu pourrais en trouver des biens meilleurs ! Ah. Et au fait, je m’appelle Paul Nyllis… Noctali si tu veux tout savoir.
Je terminais ma présentation à rallonge façon Audrey sur un sourire avant de me déplacer vers le réfectoire, entrainant Kaiminus à ma suite. D’une main je lui fis signe, tandis qu’elle s’éloignait à mesure de mon champ de vision.
-Je suis sûr que tu sauras trouver mon numéro d’iPok. Contacte-moi à l’occasion, qu’on se fasse ce match. Je compte sur toi !