Quand le destin est contre vous, qu'il ne cesse de vous détruire la vie, qu'il n'arrête de vous mettre dans des situations plus ou moins extravagantes ou tout simplement complètement stupides et qui n'ont pour but que de vous humilier, de vous réduire à l'état de honte humaine, que faites-vous ? Quelle solution prenez-vous pour vous en sortir ? Préférez-vous vous enfouir dans un coin en attendant que ça passe ? Choisissez-vous de vous battre jusqu'à trouver une porte de sortie ? Abandonnez-vous tout principe pour vous plier à la situation et la laisser tranquillement passer ? Pour ta part, tu avais toujours choisi de ne pas te démonter devant tous ces événements qui rendaient chaque fois ta vie plus vivante qu'elle ne l'était jusqu'alors. C'est pourquoi quand tu avais subi un vol de la totalité de ta garde-robe, ensuite remplacé par des dizaines de tenues, des panoplies complètes pour filles. Certains se seraient mis à râler de colère, à courir après tout le monde pour avoir le fin de l'histoire et s'en sortir avec un minimum de dignité. Toi, tu avais décidé d'attendre que cela se résolve automatiquement. Tu n'étais pas du genre à te casser la tête pour ce genre de choses, et tu n'aimais pas te retrouver en mauvais termes avec d'autres gens, même si le destin t'obligeait à en arriver à ce point. Et ce destin, il allait continuer à te détruire progressivement avec ses événements.

Ainsi, voilà qu'un début de soirée, alors que tu préparais à te rendre à la cantine où tu allais évidemment essuyer quelques moqueries, on te connaissait suffisamment pour savoir que ton état n'était pas banale, qui ne te faisaient aucun effet depuis qu'elles avaient commencés, assuré du fait qu'ils allaient finir par se lasser et s'habituer ne serait-ce qu'un minimum à tes nouvelles tenues quotidiennes. Mais à l'instant où tu avais quitté ton lit pour te mettre en route de ce réfectoire, ton Ipok fit un bruit de notification et te fit stopper ton action. Tu l'attrapas alors de ta poche et découvrit le message qui t'avait été envoyé. Il s'agissait d'un mot de Ryan, demandant de le rejoindre près du dortoir Phyllali, ajoutant que tu devais venir équipé d'un manteau à capuche. A cet instant, tu avais soupiré, te demandant dans quel coup fourré il s'était encore mis, puis obéit à sa demande et t'équipe de ton unique manteau rouge à capuche, étrangement le seul vêtement que l'on t'ait laissé après le vol, probablement par respect envers toi, que tu avais depuis ton arrivée à l'académie. Puis tu avais rapidement quitté le dortoir Noctali pour rejoindre ton camarade au point de rendez-vous.

Cependant, il ne s'y trouvait pas, du moins, pas tout de suite. Capuche sur la tête, tu attendais sous un arbre qu'il arrive. Et quel ne fut pas ta surprise en voyant subitement une des fenêtres du dortoi Phyllali s'ouvrir violemment avant de voir paraître une ombre en manteau rouge qui sauta dans le vide, un sac sur le dos. Un mouvement fut fait, et la seconde suivante, un Libegon parut en dessous de l'ombre qui s'y déposa avec violence, mais sans blessure apparente. Le type dragon rejoignit le sol, et l'ombre en descendit avant de le rappeler puis de te fixer, toi, visiblement surpris. Car tu avais les yeux écarquillés. Car tu étais choqué d'une telle apparition. Car cette apparition, c'était ton cher ami Ryan.

▬ Eh Lucas ! Faut pas qu'on traîne ici, on va se faire lyncher. il vint vers toi et enleva ta capuche. Il ne pleut pas à ce que je sache. Enlève donc ceci et suis-moi. dit-il avant de partir sans attendre de réponse.

Une nouvelle ombre parut au bord de la fenêtre, et sembla dire quelque chose que tu n'attendis pas. Tu partis alors, et suivit comme convenu ce cher Ryan qui te ramena au dortoir Noctali. Parvenu là-bas, il se délesta de son fardeau et t'indiqua qu'il t'avait appelé pour que vous mangiez tous les deux ensemble à la cantine. Un instant tu hésitas à refuser, préférant savoir ce que contenait ce sac, mais tu finis par soupirer, et accepta la demande, te disant que le fameux sac ne risquait pas de bouger.

Mais tu avais visiblement tort, car une fois revenu de votre petit dîner, quel ne fut pas ta surprise en ne trouvant pas le sac à sa place, ni nul part ailleurs. Tu demandas à Ryan ce qu'il en avait fait, et il répondit qu'il avait probablement été piqué par un des élèves du dortoir qui n'arrêtait pas le faire chier. Sachant cette information vrai, tu décidas de ne pas chercher plus loin et abandonna l'idée de savoir ce que contenait ce sac. Sans doute n'était-il pas important du coup. Peut-être te posais-tu trop de questions. « Je me fais trop de films. » t'étais-tu mis à penser. Et faisant du mieux possible pour oublier ce sac, tu partis te coucher, sans se douter de ce qui se tramer alors.

▬ Lucas ! s'écria ton meilleur ami. Tu lui répondis par un râlement. Putain, mais qu'est-ce que t'as fais ? s'écria-t-il.

Tu ouvris les yeux, étonné de ce qu'il venait de dire. « QUOI ?! » lui lanças-tu. Il se tenait à l'entrée de votre chambre. « Mais regarde ton sac ! » indiqua-t-il, visiblement apeuré par quelque chose. Comprenant que c'était d'une importance capitale, tu accédas à sa demande indirecte et fixa ton sac d'école. Celui-ci était ouvert, et à l'intérieur étaient entassés des dizaines d'aliments plus différents les uns que les autres. Tu avais la bouche grande ouverte. « Mais qu'est-ce que ça fout là, ça ?! » lâchas-tu, sûrement plus étonné que n'importe qui. Mais Ryan ne te laissa pas le temps d'y réfléchir un instant. S'avançant vers toi, tu t'aperçus qu'il était accompagné de deux autres garçons du dortoir qui t'attrapèrent les bras et qui se mirent à transporter comme un blessé dans tout le dortoir. Sur le chemin, tu t'aperçus que les regards te fixaient tous. Tu étais jugé. Certains avaient un visuel air de dégoût, d'autres semblaient tout simplement étonnés de savoir que c'était toit qu'on emmenait. D'autres encore semblaient très contents, heureux de savoir que quelqu'un allait se faire humilier. De vraies salauds en somme. Ils n'étaient pas bien nombreux, mais ce fut les seuls qui suivirent le trio qui te promenait. Tu fus sorti du dortoir et emmené dans le parc. D'autres regards de nombreux élèves, filles comme garçons, te fut lancé, tout aussi mauvais que ceux de tes « camarades ». Et tout le long, tu eus l'impression d'avoir été transformé en bête de foire qu'on exhibait à la population de l'académie. On allait visiblement te punir de quelque chose, mais de quoi ? Tu n'allais pas tarder à le savoir, car voilà que tu parvenais au centre du parc, que nombre d'élèves, la plupart masculins, avaient encerclés comme pour créer une arène dans laquelle tu te trouvais désormais. Tu semblas perdu un instant, mais très vite, Ryan te rejoint dans ce cercle, et te fixait maintenant d'un air étrangement haineux. Ce qui était encore étonnant du fait qu'il souriait.

▬ Alalala, Lucas. dit-il, la main droite sur le front, l'autre faisant semblant de tenir un objet sur sa paume. Je t'ai toujours estimé plus qu'il n'en faut. Je suis ton meilleur ami, je te connais bien. Très bien même. Tu es pour moi de ceux qui font le mérite de l'académie. Tu es un exemple pour moi, alors même que je pourrais presque être ton égal. Alors pourquoi avoir fait cela ? Hein, pourquoi ? dit-il.
▬ Qu'ai-je donc fait qui puisse susciter une telle situation? répondis-tu.

Ryan jubila.

▬ Hahahahahaha ! Arrêtes donc ton char, des témoins t'ont vu lorsque tu t'es enfui après avoir sauté de la fenêtre. Ta coiffure est trop particulière pour qu'elle puisse appartenir à quelqu'un d'autre que toi. Il est évident que tu es le coupable ! Tu ne peux pas le nier ! On a des preuves ! s'écria-t-il.

Tu compris alors ce qui se passait. Jamais tu n'aurais dû accepter de rejoindre Ryan la vieille, jamais tu n'aurais dû enlever ta capuche, jamais tu n'aurais dû accepter de le suivre à la cantine avant de vérifier ce qu'il y avait dans le sac. Tu avais été piégé. Piégé par ton meilleur ami. Ce menteur, ce voleur, ce tricheur. Tout comme lui t'avait estimé, tu l'avais également considéré comme quelqu'un de bon, d'intelligent et de raisonnable. En ce jour, il te fallait désormais revoir toutes tes idées à son sujet. Il n'était plus celui que tu avais toujours vu en lui, il n'était plus celui qu'il devrait être. Il était celui qui ne méritait que de prendre un coup de poing bien placé dans sa face. Et tu l'aurais fait volontiers si tu ne te trouvais pas alors dans une situation où le moindre mouvement de trop te conduirait à pire qu'actuellement. On t'avait piégé. IL t'avait piégé. Et maintenant, tu n'avais plus qu'une solution pour te sortir de cette mascarade : un combat. Tout avait été préparé pour, et les deux Pokémon que tenait alors Ryan dans ses mains montrait qu'un combat avait été prévu. Et d'ailleurs, le brun ne tarda pas à en dévoiler l'existence aux « spectateurs ».

▬ Aujourd'hui, nous sommes réunis pour juger ce garçon ici présent portant le nom de Lucas Emerillon. des insultes furent violemment prononcés en ta direction. Pour lui faire comprendre qu'il est mal de commettre un vol, il va devoir subir l'épreuve du combat désavantagé. C'est pourquoi il aura en sa possession son pauvre petit Vibraninf chétif qui affrontera mon Libegon chargé à bloc ! des cris d'encouragements furent faits à son attention. Il te lança la Ball de Bahamut comme s'il te lançait de la merde.
▬ Je n'aime pas dire ça, mais tu vas prendre cher, mon gars ! répliquas-tu, pris par la colère du ton sur lequel ton « ami » parlait de ton compagnon. Moi qui te croyait gentil et un minimum censé malgré les conneries que tu fais, je ne te pensais pas capable d'une telle chose ! crias-tu pour que tous t'entendent.

Mais pour seul réponse, on te hua jusqu'à ne plus s'entendre. Le brun rit un bon coup avant de faire sortir son combattant. Tu fis rapidement sortir le tien, ne trouvant rien d'autre à faire pour faire avancer la situation. « C'est part ! » annonça le Noctali. Et le combat fut lancé.

Le Libegon se jeta le premier dans la bataille, usant comme son maître le lui ordonna d'une attaque Dracogriffe bien placé. Et il aurait bien infligé de biens lourds dégâts à Bahamut si celui-ci ne réagit pas à temps pour esquiver l'assaut avant un Jet de Sable qui prit son adversaire par surprise et le fit rater sa cible de peu. Les deux opposants se replacèrent rapidement face à face, voyant à perdre le moins de temps possible, puis repartirent à l'assaut. Libegon prit de nouveau de vitesse le Vibraninf et lança cette fois une Feinte sur la droite de l'abdomen du petit type Dragon. Ce dernier n'avait pas énormément de solution et fit usage, sur ta demande express, bien évidemment, d'une attaque Grincement qui embêta sérieusement son ennemi, mais n'empêcha pas ce dernier de frapper de plein fouet, si ce n'est qu'elle fut ramolli par la défense au Grincement de Bahamut, qui s'en sortir avec quelques égratignures peu sérieuses. Le combat était maintenant bien lancé, et les deux adversaires enchaînaient les affrontements, bien que ceux-ci soient toujours menés par le Libegon qui avait l'avantage certain de la vitesse. Vibraninf se contentait dès lors d'esquiver comme il pouvait, permutant entre des assauts au Jet de Sable pour réduire la précision ennemie, et de Grincement puis très vite de Sonicboom pour gêner les assauts à la Feinte ou à la Dracogriffe de la part du gros dragon.

La foule était devenu hystérique. Elle voulait un vainqueur, et vite. Elle n'aimait pas voir ainsi s'éterniser un tel affrontement, elle voulait voir ta défaite certaine se produire. Certains étaient mêmes prêts à intervenir pour aider Ryan, mais dès que l'un d'eux osait esquisser le moindre mouvement pour pénétrer dans « l'arène », le brun lui portait un regard colérique faisant rebrousser chemin à cette personne et ce, quel que fut cette personne. Il voulait être le seul à te détruire, et il se savait vainqueur d'avance, il savait donc qu'il n'avait pas l'intérêt d'abattre tout de suite ton combattant. Il voulait te faire comprendre que tu ne valais plus rien, qu'il était supérieur à toi et surtout, il voulait s'amuser avec toi. Toi, le bouc-émissaire qu'il s'était désigné. Alors il faisait souffrir ton Pokémon, le blessant à petit feu, le faisant souffrir de plus en plus. Il était désormais évident que ce combat n'avait rien d'équitable, et surtout qu'il n'y avait rien de normal dans ses affrontements répétés. Bahamut avait fini par le comprendre : on t'en voulait. Et on l'avait désigné pour servir de punching-ball pour te faire souffrir. Il ne pouvait pas faire cela, pas le moins du monde. Personne n'avait le droit de faire souffrir son maître, il avait déjà pris bien trop pour continuer à prendre. Il fallait gagner ce combat, il en valait de la survie psychologique de Lucas. Alors Bahamut eut une idée. Ou plutôt, une intuition protectrice. Il savait quoi faire pour réussir à contrer son adversaire comme il faut. Il ne fit alors pas attendre pour mettre à exécution cette idée et lança alors Patience, prenant sans broncher un violent assaut à la Dracogriffe de Libegon. Il atterrit au sol dans un vacarme étrangement bas, mais se releva plutôt bien, une nette trace rouge sur le visage. Cependant, aucun mouvement ne fut accompli de sa part. Il semblait attendre quelque chose. Quelque chose qui allait très vite arriver. Mais Libegon n'attendit pas ce moment pour revenir à la charge avec une attaque Surpuissance qui renvoya Bahamut au sol, à la limite de finir écrasé par l'assaut. Il lui fit difficile de se relever, mais il parvint, et se contenta alors de continuer à observer Libegon, qui fut soudain pris de colère et lança son attaque du même nom pour en finir.

Mais cette fois, ce fut le type dragon le plus rapide, et il fit usage de son attaque devenu dévastatrice. D'un coup de tête, il toucha Libegon au ventre et lui renvoya tout ce qu'il avait pris des deux précédents assauts, en deux fois plus puissant. Le grand dragon ne put retenir un râle de douleur, et recula violemment, mais bien tristement trop peu. Une énorme trace rouge s'était formé sur le ventre du Pokémon de Ryan, mais il ne semblait pas très affecté par l'assaut, et le prouva même en répliquant par un aisé assaut à la Feinte. Vibraninf, encore faiblard après son attaque Patience, n'eut pas le temps de comprendre ce qui lui arrivait et fut projeté au sol comme un véritable Miamiasme. Les cris effrénés des « spectateurs » montèrent en puissance, et bientôt, ils ne devinrent plus qu'un énorme brouhaha sourd. On allait clamer la victoire de Ryan. Tu avais été jugé. Tu avais perdu, tu allais recevoir ta punition. Enfin, c'est ce que tu crus un instant, voyant tristement ton petit compagnon nettoyant le sol, blessé de toute part. Tu l'avais cru K.O, mais il finit par se relever. Il était tremblotant, à moitié conscient, mais déterminé à continuer à te protéger, il allait tout faire pour cela, tout faire … Si seulement il avait eu plus de puissance, tellement plus de puissance … Ce qu'il aurait voulu, ce qu'il aurait eu, ce qui aurait permis d'accomplir ce rôle auquel il tient tant. Tu es son maître après tout. Et il t'est plus que redevable de l'avoir accueilli dans ton équipe. Il ne peut pas te décevoir, pas maintenant, pas aussi facilement. Il veut se battre, il va se battre, peut importe son état. Car il le veut, il est ton protecteur.

▬ Bahamut ... lances-tu, usant d'une voix triste et basse.

Ce fut le déclic. Ce ton négatif, si triste et bas, il n'espérait jamais te l'entendre faire en l'appelant. Il se sentait perdu, mauvais, manquant de puissance. Il ne pouvait plus remplir son rôle. Il était mauvais. Il ne servait à rien. Si seulement il avait plus de puissance … Le simple fait d'y penser le fit enrager brutalement, et il se mit à crier le plus fort qu'il put, déversant sa colère sur tous ces salauds qui osaient t'humilier. Plus de puissance, tellement plus de puissance …

▬ Eh, qu'est-ce qui se passe ? s'exclama subitement une fille.

Bahamut s'était subitement mis à briller d'un éclat si puissant qu'il aurait pu en rendre aveugle plus d'un. Un silence pris place, seulement animé par ce qui arrivait au Vibraninf. Il évoluait. Il devenait ce qu'il avait durement espéré devant son impuissance face à son adversaire. De la puissance, de la résistance. Une nouvel espoir de victoire. Une possibilité de vaincre. Il l'avait maintenant, avec la classe en prime. Il n'était un frêle Vibraninf manquant de force, il était désormais un puissant Libegon déterminé à abattre son adversaire. C'est en tout cas ainsi qu'il te parut lorsque la lumière l'entourant finit par disparaître. Il était autant blessé qu'en tant que Vibraninf, mais il n'était plus le même. Sa volonté avait pris en taille. Il allait pouvoir se battre, enfin. Te protéger comme il le voulait. Te sauver de ces méchants. Et il n'attendit pas que tout le monde soit de nouveau en mesure de suivre le cours des événements pour se lancer à l'assaut de son adversaire. Il chargea rapidement un Ultralaser qu'il dirigea sur le Libegon ennemi, qui n'eut pas le temps de comprendre ce qui arrivait et le reçut de plein fouet, reculant bien plus violemment que lors de l'assaut au Patience précédemment subi. Mais il tint bon. Difficilement, mais il y parvint. Et désormais, sa colère était devenu tel qu'il serait prêt à tout pour abattre Bahamut.

… Et sans doute y serait-il parvenu si Roseverte n'était pas subitement intervenu dans le duel, infligeant une subite attaque Hydrocanon au Libegon de Ryan qui fut propulsé si brutalement contre un arbre à l'orée de la forêt entourant le parc qu'il tomba instantanément K.O, achevant ce duel en une seconde. L'apparition de Roseverte surprit tout le monde et tous le laissèrent passer, honteux. Le préfet Phyllali poussa un soupir de dégoût et parvint jusqu'à Ryan.

▬ Vouloir faire porter le chapeau à quelqu'un d'autre pour son propre méfait et l'humilier est d'une gravité incalculable, gamin ! lâcha-t-il.
▬ Quoi ?! … Mais … J'ai rien fait moi ! C'est lui qui a volé ! se plaignit le brun.
▬ Tu n'as donc aucune honte, gamin ! On ne veut pas tourner autour du pot bien longtemps comme ça ! Des témoins t'ont vu hier soir ! Il te fallait un Pokémon volant pour pouvoir atterrir aussi facilement après un saut d'une des fenêtres d'un dortoir, et de ce que je vois, ton camarade que tu cherches à humilier n'en a pas avec lui ! gueula Roseverte.
▬ Mais ! Mais ! tenta de répondre le brun.
▬ Tu fermes ta gueule, et tu vas me suivre. Je crois comprendre qu'une certaine dame à te parler. Tu vas regretter ton acte, gamin ! annonça-t-il avant d'attraper le bras de Ryan.

Et semblant esquisser un sourire sadique, il traîna le Noctali vers sa dernière destination en tant qu'élève de l'académie. « Et toi, gamin. Penses à arrêter de traîner avec la merde, ça ne fera que t'attirer des ennuis. » te lança-t-il au passage avant de disparaître dans les bâtiments traînant Ryan avec lui. Le silence retomba un instant, et tu restas ainsi planté sans rien dire, faire ni penser. Les élèves furent les premiers à réagir et certains vinrent t'aider à te lever. Puis la plupart se plièrent devant toi, se confondant continuellement en excuses, semblant pour presque tous vraiment regretter le comportement qu'ils avaient adoptés à ton égard. Quand finalement tu repris tes esprits, tu soupiras, puis les avisa tous avant de sourire du coin de la bouche.

▬ Je pourrais vous en vouloir, mais Ryan n'est pas du genre à être asocial. Il est très amical envers tout le monde et a un très grand charisme. Il est normal que vous ayez cru à ses propos. Je ne vous en veux pas pour cela. tu soufflas un coup pour lâcher la pression indolore qui t'avait pris durant le combat. Je ne vous demande pas d'être mes amis. Ça , c'est à vous de voir. Je vous demande simplement de ne pas paraître si désagréable envers moi pour si peu. demandas-tu.

La plupart répondirent immédiatement par la positive, puis le reste suivit lentement mais sûrement. Tous n'allaient pas devenir proche avec toi, mais au moins ne se montreraient-ils plus jamais aussi mauvais à ton égard. Tu étais Homme comme eux. Leur égal. Chacun doit se sentir égal aux autres. Tu ne demandais rien d'autre de leur part. Et tu priais pour que cela reste ainsi. Tout en y pensant, tu caressas tranquillement Bahamut, généreusement soigné par les élèves « spectateurs » désormais repartis. Et tu te décidas à suivre leur mouvement pour revenir à ton dortoir, d'autant que tu te trouvais encore en pyjama, le seul habit complet qui ait réussi à conserver de ce vol qui t'avait été fait.

Un bip sonore se fit entendre. Tu sortis ton Ipok, toujours laissé dans la poche de ton vêtement, quel qu'il soit, et cliqua sur la notification apparu. La nouvelle venait de circuler : Rodrigues Milles n'avait pas été volé par Lucas Emerillon, mais par Ryan Tryn, du même dortoir que ce premier. Celui-ci avait cherché à faire accuser son camarade à sa place, et s'était mis à vouloir le juger par la violence, mais des témoins avaient pu identifié sa présence aux côtés de Lucas Emerillon le soir du vol. La rédaction portait ce message à ce dernier pour lui adresser toutes les excuses du monde pour le tort qu'on lui a causé. Ainsi s'était terminé l'annonce, annonçant officiellement ton innocence. Tu rangeas ton Ipok et reprit ton chemin vers ton dortoir. La vie reprenait maintenant son cours normal … Sans Ryan.