Ah l'hiver, l'hiver... Sa neige, son froid, ses fêtes, la longueur de ses journées, son froid, son humidité, son froid, ses mandarines, ses marrons chauds, son froid et ses chocolats. Oui, Rodrigue avait faim et froid. Beaucoup. Tout le temps en cette période de l'année en fait. C'était plus fort que lui : il avait juste envie de se poser sous trois couettes, avec assez de nourriture et de livres pour passer l'hiver et ne pas sortir de sa chambre. C'était bien sûr impossible, entre les cours, la sociabilisation, et c'était bien dommage. S'étant résolu à se plier à son destin, le Phyllali avait passé une journée dans l'état mental d'un Couverdure et avec l'envie de bouger d'un Ursaring hibernant. Autant dire qu'avec ses deux écharpes, son gros manteau et son bonnet qui lui tombait presque jusqu'aux yeux, soit il attirait le regard pour son incongruité, soit il passait totalement inaperçu parmi tout les frileux. Il avait néanmoins un avantage par rapport à tout ces détracteurs du froid : placé entre deux couches de vêtements, tel un sac à dos, Pyronille tentait tant bien que mal de respirer et de réchauffer son Dresseur. Si les accès suicidaires du ver luisant devenaient éreintantes à contenir et à prévenir, sa faculté à créer de la chaleur était bienvenue. Il avait eu de la chance de le capturer à cette époque de l'année : le Pokémon servait de radiateur mais aussi de plaque de cuisson pour chocolat chaud. Il tardait à Rodrigue d'être en été et de s'en servir comme base pour une fondue au chocolat (avec marshmallows et compagnie, miam !)
Et quand on parlait de fondue au chocolat, ou même chocolat tout court, il y avait deux personnes qui lui venaient en tête : Caël et Ginji. Ceux-là semblaient partager totalement sa philosophie quant à la nourriture : on en avait jamais trop ! Bon par contre, c'était surtout vrai pour tout ce qui était sucré en ce qui le concernait... Il n'aimait pas inconditionnellement le fromage ou certains légumes... ni la viande en fait. Et comme il avait reçu de la famille un colis rempli de chocolats qu'il ne pourrait jamais finir avant Noël, déjà qu'il avait eu du mal avec Thanksgiving, il allait partager avec ses amis. Pour le moment, il en avait laissé une partie devant le chalet de Caël, il savait que le Ranger était en plein entraînement avec son Lucario (puisque ledit Lucario n'était pas venu le torturer ce matin là et qu'il n'était pas non plus venu lui taxer du chocolat) La maisonnette du Phyllali aux cheveux roses était aussi celle du préfet, et il n'avait pas peur que la nourriture disparaisse, elle serait tout au plus un peu froide quand il reviendrait. Le blond avait aussi glissé un énième dessin du Lucario en pleine pose dynamique, cette fois en pleine attaque Forte-Paume.
Il se dirigeait maintenant vers le dortoir Voltali, qu'il n'avait jamais vraiment pris le temps d'explorer (enfin bon ce n'était pas non plus l'activité qui tombait le plus sous le sens, hein) De tout les dortoirs, à part le sien bien sûr, il connaissait un minimum celui des Givrali pour y avoir été lire quelques fois, celui des Noctali principalement à cause d'une sombre histoire de vol et celui des Mentali, il semblerait qu'il y soit allé vers Halloween mais il ne s'en souvenait pas... Bref, il commençait à connaître le campus, il était temps en quatre mois... Arrivé au dortoir Voltali, il se souvint qu'il aurait du mal à trouver son ami, alors autant demander son chemin, les résidents étant connus pour être amicaux et sympathiques, et ce n'était pas ceux qu"il connaissait qui allait infirmer cette réputation. Le Phyllali leva un sourcil en parcourant les salons de repos et les salles de jeu... C'était très différent de chez lui tout ça : pas d'écran d'informations partout ni de bibliothèques à perte de vue. D'un côté si il avait été Voltali, il aurait squatté le dortoir Phyllali, de l'autre il se promit d'inviter plus souvent des Voltali à venir jouer...
On le guida finalement vers la partie habitation, mais personne ne sut lui dire si le Spécialiste électrique était là, en même temps, vu la fourmilière qu'était cet endroit, ça ne l'étonnait pas trop. Quoique repérer Ginji n'était pas non plus si difficile avait-on plaisanté : il suffisait de suivre les explosions. Intrigué, Rodrigue se demanda ce que voulait dire le rire étouffé qui avait suivi. Finalement abandonné devant une pièce fermée, et perdu dans le labyrinthe des couloirs, le blond haussa les épaules et frappa quelques coups à la porte. Pourvu que le Rivamarois soit là, il ne voyait qu'une fenêtre comme moyen de sortie sûr afin de ne pas se perdre...