AND THEN, I SMILE

L'académie était en effervescence depuis quelques jours. Normal me direz-vous ? La Sortie Capture approchait. Et c'était toujours un sacré numéro les sorties capture. Où irons-nous ? Sur une île paradisiaque ? Dans une déchetterie ? Aucune idée. Le secret n'était révélé qu'une fois sur le bateau. La dernière fois j'avais eu la chance d'éviter la déchetterie grâce à un rhume qui m'avait cloué au lit pendant quelques jours. J'en avais pas cru ma chance quand les gens étaient revenus. Pour une fois qu'être pris en otage par Needle était une bonne chose ! Je lance un grand sourire à mon équipe. Elle s'agrandit bien. Et elle va encore le faire, honnêtement, cette fois si j'aimerai bien tomber sur quelqu'un qui m'aidera à la maîtriser.

Murzim. Elle est dangereuse. Et elle est ma responsabilité. Je ne dois pas me louper sur ce coup. Je dois réussir à la dresser rapidement, qu'elle m'obéisse, qu'elle comprenne que non farfouiller les souvenirs des gens c'est pas un passe temps acceptable. Je soupire, devant mon armoire. Je ne sais pas si je la prends. D'un coté je serais soulagé de cette responsabilité pendant un temps mais je ne sais pas ce qu'elle pourrait faire si je la laissais là. Elle est trop intelligente, elle pourrait aller embêter des gens et ça serait de ma responsabilité. Bon. C'est décidé. Je l'embarque. Je fourre sa pokeball au fond de mon sac, j'ajoute un pique-nique et un pull. Ça me semble bien. On est partit.

Le voyage en bateau est tellement long que je m'endors comme une masse à l'intérieur des cabines, faisant fi du bruit et des jeunes filles qui gloussent près de mon oreille. Tant que c'est pas Hanaë j'ai envie de vous dire … En tout cas après ce petit somme bien agréable je suis d'attaque !

Ok, oubliez ce que je viens de dire. Je le sens pas du tout ce chemin … J'avance  à petit pas avant de tomber sur un splendide panorama. Waw. L'île est sublime. C'est incroyable. Avec joie, je m'enfonce dans l'île me séparant de mes camarades, d'un geste de la main je fais signe à Soleil et Adara qu'elles peuvent s'éloigner pour explorer. C'est partit pour la recherche d'un nouveau camarades !  

AND THEN, I SMILE

Ok. Pour le moment tout se passe relativement bien. Si j’omets le fait que je suis complètement perdu. Je vous jure. Je suis une fichue tanche. Une quiche. Fin, c'est l'idée quoi. Zéro pointé au test d'orientation. Echec critique. Vous vous perdez. D'où venez vous ? Aucune idée. Bwarf. Il doit bien y avoir un système pour retrouver les élèves perdus nan ? Nan ? Adieu monde cruel.

Je me sens observé. Hanaë pousserai pas le bouchon à me suivre en sortie capture pour me faire des coups bas hein ? Elle est pas assez tarée pour ça. Enfin, tarée elle l'est du genre beaucoup. Un frisson me parcourt à l'image du Cochignon. Jamais plus je suis en binôme avec elle pour quoique ce soit. Je suis à des années lumières de cette fille.

Elle est forte quand même, elle arrive à me faire penser à elle au beau milieu d'une sortie capture. Saleté.

N’empêche que maintenant que j'y pense, je ne connais aucune fille cute qui agit cute. Etna est terrible. Hanaë est un monstre. Alex me fait peur. Et Hazel est dangereuse. Terrible. Il n'y a qu'Obéline et Mikato pour remonter la barre de cuteness. Faut croire que c'est un critère pour rentrer à PC quand on est une fille : « Tu seras terrifiante pour la gente masculine ». Tss. Stupide moi même. Je suis là pour trouver un nouveau compagnon. Pas pour réfléchir au pourquoi du comment de mes relations avec ses dames.

Concentration Sirius, concentration. AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH ! Je sursaute furieusement. Pour tomber sur un truc jaune à la tête assez improbable. Oh Rayquaza. C'est quoi ce truc. Je dégaine mon Ipok. « Abra, le Pokémon Psy. Il a le pouvoir de disparaître en se téléportant dès qu'il sent qu'il va être attaqué. » Bon. Euh. Bonjour ? Il se téléporte sur une des branches environnantes. Nan ! A MOI ! Je m'élance à la poursuite du pokemon jaune. Il sera mon nouveau compagnon ! Je le course dans l'espèce de petite forêt. Sans remarquer que je me perds encore plus ainsi.

Au bout d'une dizaine minutes de course effrénée, il est hors de vue. Je tombe sur le sol, haletant, et rageur je tape le sol de mon poing. Bon. Tant pis pour lui. Il ne deviendra pas hyper famous. Plus qu'à attendre un nouveau pokemon. En attendant, j'ai super faim. Je sors mon pique-nique et je distribue les parts à mon équipe avant d'attaquer avec entrain mon sandwich.

Nomnom !

AND THEN, I SMILE

Je me laisse tomber en arrière, observant le ciel bleu depuis cette position idéale. Enfin, la vue est à moitié coupée par les arbres mais c'est pas bien grave. Un ciel uniforme n'est pas aussi beau qu'un ciel entrecoupé de branches. C'est comme une robe. Imaginez, une robe blanche belle mais simple. Maintenant, imaginez que d'agiles mains, les miennes, viennent nouer un ruban d'une couleur éclatante, imaginez celle que vous voulez, celle que vous préférez. La robe a une toute nouvelle saveur. Une toute nouvelle beauté. C'est comme ça que je vois ce ciel.

Wow. Je suis poétique aujourd'hui. J'éclate d'un rire un peu niais et finalement je me redresse pour voir ma petite équipe bien occupé à déguster le menu très sain que je leur ai préparé. Quel bon dresseur je fais. Je m’apprête à flatter l'encolure marron qui du pokemon le plus proche de moi avant de me rendre compte que … ben … J'ai pas de pokemon à encolure marron moi ? Il fait quoi là lui ? Je me prend un coup de tête. OK ELLE. Désolé mademoiselle. Finalement je me décide à flatter l'encolure de l'espèce de cerf. A croire que je suis destiné à en avoir un. Je repense un instant à Deneb. Ouais, c'était un sacré cas, mais Brodiva s'en charge maintenant et moi, je suis face à cette bête d'une incroyable splendeur.

Elle relève la tête et me regarde dans les yeux. Incroyable. Elle est géniale. Je pose ma main au centre de sa tête. Usons de diplomatie. Je me relève et je garde mes yeux dans les siens. Je veux cette jeune « je sais pas son espèce on verra ça plus tard », dans mon équipe. Pouvez vous imaginer à quel point j'aurais l'air incroyable en arrivant sur son dos, Soleil sur l'épaule et Adara dans les cheveux. Wow. Je veux que ça arrive. Bon. Plus qu'à convaincre la demoiselle.

- Salut toi. Je m'appelle Sirius et je suis un coordinateur. Je suppose que tu ne sais pas ce qu'est un coordinateur. Regarde Adara s'il te plait.

Un petit clin d'oeil à ma starter et elle s'élance, exécutant l'un des tout premiers numéros que nous avons mis en place. Il est tout simple mais je l'aime bien. Il marque nos débuts. Je me retourne vers celle que je veux. Elle a les yeux brillants. Je reprends d'une voix douce, il faut la convaincre.

- Tu pourras atteindre ce niveau aussi. Il faut juste que tu me suives, on peut devenir incroyable toi et moi. On peut atteindre les étoiles. Pour ça, il faut juste que tu rentres là dedans. Mes compagnes peuvent te le confirmer, c'est agréable, elles s'y sentent bien. Pas vrai les filles ?

Un acquiescement collectif de l'équipe répond à ma question. Je sors une pokeball de mon sac, je l'enclenche et la pose sur le front du pokemon sauvage.

- Tu veux bien ?

AND THEN, I SMILE

Comment se prendre un râteau en trois leçons par Sirius B. Powell. Bientôt dans toutes les librairies un peu cool. Je darde de grands yeux tristes sur la biche. C'est tellement méchant. Je me sens triste. Je baisse les yeux au sol, brillants de larmes. Méchante biche. Intriguée par mon manège, elle avance le museau vers moi et elle me donne un petit coup de tête. Je pose ma main sur son front et je la repousse. Mon numéro est parfait, elle n'y voit que du feu dans mes fausses larmes. Je glisse mon autre main sur ma joue faisant mine d'essuyer les gouttes.

En arrière plan, on peut voir Soleil et Adara en mode commérage et Véga qui remonte son monocle en hochant négativement la tête. Pffff, Elle aurait pas put rester un éternel bébé elle ? Elle est bien trop intelligente pour mon propre bien et honnêtement je ne tiens pas à me retrouver avec un autre cas Murzim. Non merci c'est bien assez.

Finalement, après avoir garder les yeux baissés quelques secondes je relève le regard et je fixe le pokemon sauvage dans les yeux. Les miens sont brillants juste comme il faut. J'esquisse un demi pas en avant, avant de me raviser et rester en arrière, laissant la main qui était posé sur son front retomber sur ma cuisse en un claquement sec. D'un air dépité je m'accroupis pour récupère la pokeball désormais inutilisable. Je la range dans ma besace avant de me retourner vers la sauvage.

- Je suppose que tu tiens vraiment trop à ta liberté … Va. Qui suis-je pour te retenir ? Si les paillettes des concours ne t'attirent pas je n'y peux rien. Je suis juste déçu. Nous aurions pu être un tel duo.

Oui, vas y. Culpabilise. Rapproche toi de moi avec tes grands yeux tristes. Frotte ton museau à ma main baissée. Parfait. Je suis un peu salaud pour le coup mais la diplomatie n'a pas fonctionné et je tiens à avoir une monture aussi classe que cette demoiselle. Elle sera à moi. Même si pour ça je laisse le contrôle à mes réflexes de charmeur connard que j'étais il y a un an. Je jubile intérieurement, je dois me retenir fortement pour ne pas laisser mon visage dessiner un immense sourire sur mon visage.

- Je nous imaginais déjà, galopant vers le soleil couchant pour aller secourir la fille qui fait battre mon cœur. Je vais avoir l'air de quoi moi ? Un prince sans son fier destrier. Je serais tout bonnement ridicule et personne de voudra jamais de moi. Je vais finir ma vie tout seul !

Je lâche un glapissement de désespoir. Ajoutons un peu d'histoire d'amour tragique pour faire répondre le cœur de jeune fille en fleur qui sommeille dans cette demoiselle. Elle sera parfaite en monture de choix pour mes entrées. Et comme je l'ai dit, que serait un prince sans monture. Encore une fois, je fais jouer mes yeux, je regarde le sol puis comme si j'étais pris d'un courage soudain je relève la tête et faussement bégayant je lui demande :

- Tu es vraiment sure ? Je peux réessayer ? S'il te plaît, nous serions tellement géniaux ensemble …

Elle pousse un léger cri. Je décide de le prendre pour un oui. Je me baisse pour récupérer une nouvelle pokeball et je lui tend. Acceptera-t-elle ? Je l'espère sincèrement.

AND THEN, I SMILE

C'est d'elle même qu'elle pose son museau sur la ball. Parfait. Un, deux, trois. Tu es à moi. Mon sourire est victorieux et je lance un clin d’œil à mes filles, un regard vers le ciel. Il me faut la nommer. Elle n'est pas une étoile, d'un geste élégant de la main je la rappelle. Bienvenue dans l'équipe. Tu es sublime, fabuleuse, flamboyante. Telle … Une comète évidement. Les noms des plus célèbres d'entre elles valsent dans mon esprit. Puis l'évidence, mes deux astrologues préfères, Tempell-Tuttle. Une comète périodique découverte il y a une petite centaine d'année, faisant partie des Léonides. C'est une comète que j'attends toujours avec impatience. Même si, depuis le départ de Regulus pour je ne sais où, j'ai moins de plaisir à l'observer. C'était notre petit rituel.

Et il est partit. Sans nous donner la moindre nouvelle. Sans me donner la moindre nouvelle. Et je sais que Steven sait des choses. Il ne veut juste pas me les dire. Et Groudon sait ce que ça m'agace, je veux savoir, je veux comprendre. Je ne suis plus le stupide gamin que j'étais autrefois. Je ne dirais rien aux parents. Il peut me faire confiance. Je pose mon front contre celui de Tetu. Je ne dois pas y penser. Pour le moment profite de ta nouvelle compagne. Et apprends son espèce aussi. Je dégaine mon Ipok noir et je scanne la donzelle. « Cerfrousse, ses bois tordus changent le flot de l’air et créent une distorsion spatiale dans la réalité. » Bon. Bien. On va faire gaffe aux bois. Je lui flatte le flanc et après le lui avoir demander je fais le premier essai. En selle Sirius !

Wow. Je suis terriblement instable. Les bras autour du coup de Tetu elle avance doucement, me laissant le temps de m'habituer. Elle connaît bien la forêt et nous retournons tranquillement vers le bateau. Plus je suis à l'aise plus elle augmente la cadence, et je suis du style doué en équitation. Si bien qu'on finit par arriver au niveau du bateau au grand galop. Dans un arrêt parfaitement maîtrisé, avec petite glissade et tout, je salue la foule de la main. Prenez ça la plèbe. Je suis fabulous.