L’île Chilan.

Aucune idée de ce à quoi elle ressemble. D’après le capitaine de chaloupe, elle a été récemment cartographiée, d’où son inexistence sur les cartes du monde. Et ce voyage prend soudainement des airs d’aventure. Je sens la fraicheur des vents marins me caresser le visage et celui de mon partenaire Kaiminus, nous signalant que nous allons vivre une belle journée. Evidemment, que ce sera une bonne journée, nous allons tenter de ramener un nouveau compagnon à l’académie. Notre équipe s’est considérablement agrandie dans les derniers mois, mais elle n’est pas complète, il nous reste tant de Pokémon à rencontrés et à capturés ! Tant de péripéties à vivre et à surmonter ! Notre voyage n’en est qu’à ses prémices et je suis fier de notre avancée depuis nos débuts. Il n’y a pas si longtemps encore, je rêvais de tout cela, en croyant que je devrais rester toute ma vie à Rosalia pour m’occuper de ma mère. Aujourd’hui, je vis mon rêve et je découvre un nouveau monde. Un monde qui s’étend au fil de nos expéditions, de nos missions,… Je ne remercierais jamais assez mon frère de m’avoir permis d’accéder à cet univers de dresseur Pokémon. Une patte se tend devant moi et me montre quelque chose. La suivant dans le lointain, je vois l’île Chila apparaitre et grossir à mesure que le navire avance sur le houlement des vagues. Nous y sommes !

Nous sommes tous déposés sur le littoral, et je vois déjà des élèves se précipiter vers la montagne. D’autres s’envolent à dos de Roucarnage et de Rapasdepic. Tiens, moi aussi j’ai un Pokémon Vol, peut-être que ? Sortant Braisillon de sa pokéball, je vois le petit oiseau haut d’un peu moins d’un mètre. Peut-être pas une bonne idée, reviens Braisillon. Bon bah… Plus qu’à faire le chemin à pied. Après tout, l’île regorge de Pokémons intéressants, cela ne sert à rien de s’y précipiter. J’avoue, c’est une excuse bidon pour ceux n’ayant pas de Pokémon pouvant les transporter. J’aurais bien Grelacon, mais avec sa vitesse frôlant le zéro, je serais plus vite là-bas à pied que sur son dos. Réajustant les lanières de mon sac à dos, je me mets en route, l’air déterminé, Kaiminus sur mon épaule. Une fois les terres du littoral traversé sous un Soleil plus que bienvenu, nous atteignons une forêt aux reflets d’émeraude. Dense, elle semble faire le tour de la montagne et il ne parait pas il y avoir de moyen d’y échapper. Soit, allons-y !

Cette forêt regorge de Pokémon, c’est certain, on en entend les bruits et les échos se baladant au milieu des arbres. Pourtant, aucun ne se montre à notre approche. Terrés dans leurs cachettes, il est difficile de les repérer à l’œil nu et c’est avec plus de prudence, que nous continuons notre progression. Par moment, j’ai l’impression que l’on nous observe. Cette sensation s’évanouit dès l’instant où je me retourne. Assez étrangement, nous sommes entourés par des Pokémon, qui se jouent de nous, explorateurs amateurs. Des fois, je crois tomber sur un Pokémon, mais à la seconde où je peux distinguer l’individu, je me rends compte que ce n’est qu’un banal élève parmi tant d’autres. La forêt, n’est cependant pas infinie et au-delà des arbres, je vois la montagne devenir de plus en plus prédominante sur le paysage. Pensant être arrivé au bout de ce lieu, je finis par m’arrêter prêt d’un mur… Au beau milieu de la forêt ?! C’est quoi ces conneries… Visiblement en piteux état, on distingue comme une porte, mais elle est bloquée par un rocher. Tentant dans un premier temps de l’escalader, je comprends assez vite qu’il me sera impossible d’en atteindre le sommet.

-Nous n’allons pas pouvoir déplacer ce rocher, Kaiminus… Faisons demi-tour. Dis-je, une pointe de déception dans la voix.

Alors que je m’apprêtais à repartir, l’une de mes pokéballs s’activa d’elle-même et Feurisson apparut. Sans dire mot, il s’approcha du rocher et le souleva de ses deux pattes, avant de le poser quelques mètres plus loin… Attendez, je refais. Feurisson s’approcha du rocher d’au moins 80 kilos, le souleva de ses 19 kilos et le reposa 3 mètres plus loin… Nan, mais WTF !!! *facepalm* Bon bah, puisque la voie est dégagée, autant y aller…




Dernière édition par Paul Nyllis le Mar 9 Fév - 12:33, édité 1 fois

Derrière le passage libéré par Feurisson, une vaste clairière fit son apparition. Au milieu de cette dense forêt, je ne me serais jamais attendu à trouver un tel endroit… Peut-être des ruines à la rigueur, mais non un paysage clair et d’une beauté incroyable. Accompagné de mes deux camarades, je m’avançais sur l’herbe fraiche jusqu’à un pommier. L’un des rares arbres peuplant cette zone. Par plusieurs petits cris d’interpellation, je compris que mon starter souhaitait cueillir l’une de ces pommes. Rouges, presque lisses, c’est vrai qu’elles donnaient envie. Les cueillir demandait néanmoins d’escalader le tronc du pommier, pour grimper sur l’une de ses branches. Feurisson, qui ne demandait que rarement la permission d’effectuer l’une ou l’autre chose, se hissa à une vitesse déconcertant jusqu’à une branche. Pour en retomber dans mes bras, la seconde suivante en hurlant.

-Bah alors, tu n’arrives pas à garder ton équilibre là-haut.

-Feu…

Indigné, il tourna sa tête à mon opposé, laissant exposer une belle marque de griffure sur sa joue. Pourtant, je ne me souvenais pas qu’il est été blessé auparavant. Ce qui signifierait, que quelque chose ou quelqu’un, les lui ait faites récemment. Examinant le feuillage de l’arbre, mes soupçons se confirmèrent quand je vis un Pokémon me sauter dessus, pattes en avant. De justesse, je l’esquivais vers l’arrière, suivi de Kaiminus. Feurisson s’agita alors dans tous les sens, en pointant le Pokémon sauvage. Sortant mon iPok pour en déterminer l’espèce, la voix caractéristiques de Dexter s’en échappa, effrayant le Chacripan maintenant identifié, et le mettant sur ses gardes. Mon type Feu en profita pour se dégager de mes bras, se positionnant face au chat en râlant.

-Tu veux l’affronter ?

-Feurisson ! S’exclama-t-il.

-Tu sais, il veut sûrement, juste protéger son pommier. Il vit peut-être là.

Les flammes dorsales du hérisson, qui s’était activée se calmèrent. Je me souvenais que Nolan m’avait dit que Feurisson avait été lui-même capturé dans son habitat naturel au cours d’une tempête de neige je crois. Bref, qu’en gros, il avait vécu la même situation que le Chacripan devant nous. Actuellement, il devait être dans une lutte intérieure entre son amour propre de prendre sa revanche et sa compassion en raison de son passé envers son adversaire. Le conflit ne dura pas longtemps et les flammes reprirent de plus belles, devenant un brasier qui entoura le Pokémon, avant qu’il ne fonce sur le Chacripan.

-Feurisson, non ! Criais-je en tendant une main, vainement.

Agilement, le Chacripan esquiva l’attaque, puis donna un coup de patte en plein visage de mon Pokémon qui se stoppa net, plus surpris qu’autre chose. Yeux dans les yeux, les joues du Feurisson se mirent à rougir. Il n’allait pas cracher du feu. Non, je reconnaissais bien ces couleurs… Il était en train de se faire séduire !!!

-Kaiminus, opération sauvetage ! Fonce !

D’un commun accord, le petit caïman courut vers la position du hérisson et l’extraya en l’emportant sur ses épaules loin du Chacripan. En s’éloignant, mon Feurisson garda son regard rivé sur la belle Chacripan, qui lui faisait signe de la patte. Quelle était cette fourberie ?! Que lui voulait-elle ? Son cœur ? Ces Pokémon étaient réputés pour être des voleurs. D’après leur définition, je m’étais dit qu’ils avaient une forme de cleptomanie… Pas qu’ils volaient le cœur de leurs opposants ! Je laissais au soin de Kaiminus de s’occuper de Feurisson, qui était toute chose. Puis, arrachait l’une de mes pokéballs de ma ceinture, l’envoyant sur le terrain.

-Je compte sur toi, Stalgamin. Mets une raclée à cette demoiselle.

Sur ces mots, Feurisson fit un bond, me regardant avec incompréhension. J’allais blesser celle qu’il aimait… Mais aussi, celle qui l’avait elle-même blessée ! Tu me remercieras plus tard mon pote. La type Glace se jeta sur la chatte avec férocité et amusement… Oui, les deux à la fois ! La mordant de ses crocs gelés. L’adversaire hurla de douleur, se reprenant ensuite et contre-attaquant d’un Combo-Griffe. Les deux poursuivirent leur combat en fond, tandis que Feurisson était sur le côté, complètement perdu. Je m’accroupissais devant lui et lui expliquait gentiment, que si nous capturions Chacripan, elle serait désormais pour toujours avec lui. La nouvelle fit l’effet d’une bombe et mon compagnon se remit d’aplomb en une fraction de secondes, venant même à encourager Stalgamin… Bon, et la menaçant de mort si elle faisait trop de mal à sa bien-aimée. Ce qui en soit, est tout à fait compréhensible. Sauf que connaissant Stalgamin, mieux valait ne rien dire.

Lorsque le moment me parut opportun, je dégainais l’une de mes pokéballs et la jetais sur la Chacripan en situation de faiblesse.

L’air déçu, ma Stalgamin regarda la pokéball engloutir le Pokémon Ténèbres, avant de chuter dans l’herbe. Les regards de tous se portèrent alors sur les mouvements de celle-ci. Un coup à gauche, un espoir naissant. Un coup à droite, un espoir grandissant. Un second coup à gauche, une pointe de stress apparaissant.  La pokéball, qui se stoppe et arrête d’émettre le son de capture. Un silence pèse l’espace d’une poignée de seconde, puis tous sautent de joie. Hormis ma Stalgamin, qui ronchonne de son côté. Le premier à se précipiter sur la pokéball est bien évidemment Feurisson, qui vient bisouter la ball avec amour… Etrange comportement venant de quelqu’un d’aussi solitaire que lui. Un échange de regard intrigué avec Kaiminus, et nous le rejoignons avant qu’il ne commence à faire des choses trop étranges en plein milieu de cette clairière. Je ramasse la ball, la montre à mon équipe, puis l’accroche à ma ceinture.

-Mesdames et Messieurs, je vous présente votre nouvelle camarade. J’ai nommé : Chacripan.

A l’unisson, ils scandent leur joie d’avoir un nouveau compagnon de jeu. Même Stalgamin, qui jusque-là boudait dans son coin, ne résiste pas à la bonne humeur ambiante et nous rejoins dans notre cri de la victoire.

-Pour fêter cela, que diriez-vous de cueillir quelques pommes ? Et me tournant spécifiquement vers Feurisson. Tu pourrais aussi en prendre pour la nouvelle venue. Dis-je avec un clin d’œil bien prononcé.

-Feu Feurisson !!!

Rougissant de joie, Feurisson se jette sur l’arbre et l’escalade avec aisance. Soudainement, une pluie de pommes s’abat sur nous. Entre les esquives de celles me tombant dessus, je sors mon sac et l’ouvre afin d’en chopper un maximum. Kaiminus et Stalgamin s’occupent quant à eux de ramasser celles qui sont par terre, à leur niveau.

Une fois que nous avons bien rempli notre pense et mon sac, nous nous asseyons autour du tronc, prendre nos aises et se reposer un instant sous le Soleil éclatant. A l’ombre, il fait nettement moins chaud, mais l’hiver étant moins froid qu’à l’accoutumée, nous nous croirions presque au printemps. Dans le lointain, j’entends les répercussions des dresseurs parcourant l’île, affrontant des Pokémon sauvages, discutant entre amis,… Une bonne demi-heure passe, sans que rien de ce paysage de carte postale ne bouge, puis des dresseurs commencent à faire leur apparition dans la clairière. Le passage étant maintenant ouvert, il est plus facile d’accès pour tous de venir dans ce havre de paix. Seulement le bruit de toutes ces personnes devient de moins en moins reposant et avec ma team, nous commençons tout doucement à nous préparer au voyage retour. De toute façon, il faut bien rentrer à un moment où à un autre. Donc autant se mettre sur le chemin, tant qu’il y a de la motivation. J’ai moyennement envie de rester reclus sur cette île pendant les années à venir.

Et c’est ainsi, que nous rentrâmes à la Pokémon Community.