Sortie Capture. Rien que le nom fait bizarre. Il est l’initiateur d’une vive excitation entre les murs de l’académie. Chacun et soucieux de s’y rendre ou non, avide de voir l’a fortune lui sourire ou d’explorer un paysage nouveau. Il faut dire que l’île Lansat – aussi charmante soit elle – on en fait rapidement le tour et les élèves malmenés par la tragique absence de cocon familial deviennent des fauves affamés à la moindre évocation de « bateau ». Adèle on ne le dupe pas avec ce genre de mascarade. Il lui a fallu mener son enquête personnelle, examiner cette histoire de pokéballs et de pokémons sauvages et nocifs rentrant docilement dedans. L’exemple de Zola qui - en dépit des caprices répétaient de sa dresseuse - avait toujours refusé de disparaître « comme par magie » dans la célèbre sphère bicolore, suffisait à rendre la brunette méfiante. Elle avait pesé avec soin le pour et le contre de cette aventure qui ne tenait qu’à une malheureuse signature sur la liste des inscrits. D’un côté la simple perspective de s’éloigner de l’établissement la faisait trépigner, peut-être aurait-elle la chance d’éliminer le capitaine et de changer de cap direction Hoenn. Un navire ne semblait pas très complexe à diriger, la Faust se souvenait de nombreux films où l’homme à la barre se contentait de faire tourner une grande roue avec un regard assuré. Certes, le bateau faisait souvent naufrage mais ça c’était pour mettre un peu d’action. La vie de l’équipage et des Goelises n’intéressaient personnes sans quelques morts.
De l’autre côté de sa balance imaginaire la Givrali avait placé le danger que représentait l’objectif officiel de cette escapade. Evidemment les enseignants n’allaient pas les suivre à la trace pour vérifier qu’ils fassent le devoir de gentils petits élèves en ramenant un nouveau monstre sur l’île mère, mais Adèle mettait un point d’honneur à ne pas sous-estimer le sadisme de ces derniers. Depuis son délit nocturne, la miss se les présentait comme un ramassis de dangereux prédateurs qui la traquaient secrètement dans les couloirs. Etait-elle vraiment à l’abri de leurs effrayantes conspirations ? N’y avait-t-il pas coque sous noix ? Ces questions avaient torturé l’esprit d’habitude si paisible de la gamine, réduisant son état à celui d’un Parecool végéteux. Son charmant Emolga qui rêvait d’un peu de piment avait été exemplaire, allant jusqu’à faire douter sa maîtresse de son identité.
Finalement elle y était. Sur cet élégant chemin de pavé grisâtre qui devait la conduire à l’île des Zozos. Ou un truc du genre, de toute façon le nom importait peu puisqu’elle gardait le mince espoir de faire dévier l’embarcation. Adèle était vêtue d’une confection personnelle, un style très « sport » avec un sweat à capuche bleu ardoise sur lequel elle s’était amusée à broder les mots « Et ma vie pour tes yeux lentement s’empoisonne ». Encore des bouquins de son frère, il faut dire que la bibliothèque bien garnie de Pokemon Community lui offrait tout le loisir de renouer avec la littérature de Victor. Sans lire la totalité des manuscrits qui lui disaient quelque chose, la cadette s’entêtait à mémoriser des phrases prises au hasard. Son éternel leggin et sa moue absente et rieuse à la fois, la brunette avait grimpé le petit pont conduisait au ferry. Tout autour bien des airs agités, notamment quelques Givrali dont les lèvres murmuraient si vite qu’on avait du mal à croire qu’elles pouvaient se comprendre. La Faust sortait un peu du lot dans sa volonté à déverrouiller la porte qui protéger le capitaine et les commandes. Riven finit par remarque son manège et son regard eut raison de la volonté d’Adèle qui préféra observer la mer en attendant de voir le rivage.
Le temps était sale. Un brouillard épais camouflé le monde et la demoiselle se fit la réflexion que l’atmosphère oppressante des lieux n’était pas un bon augure. Pas plus que Zola, le rongeur foutait le bordel comme à son habitude. Les cris douloureux des malheureux qui croisait la route de la bête permettait de le situer et encore. Adèle priait silencieusement pour qu’il soit recueilli par un étudiant plus con que les autres. Mais où donc allaient-ils ? Plus le navire progressait, plus l’air devenait compacte et l’ambiance pesante. Super. Elle avait officiellement embraqué pour la croisière de l’horreur. Avec cette purée de pois impossible de savoir s’il s’apprêtait à faire naufrage sur un récif ou si l’île était proche. Oui, car contrairement à l’idée de « continent » que la Faust c’était fait de cette aventure. Les enseignants avaient choisi de les envoyer sur un bout de terre au milieu de la Grosse Flaque. Ce fut le cri joyeux de ses camarades qui tira la brunette de sa rêverie discrète. Dans un mouvement d’humeur elle envoya valser une bouée sauvetage dans la flotte et regarde son cadavre corail et nacre s’égarer dans la buée blanche. La Givrali siffla Zola, sans succès. Tant pis, il en fallait plus pour la décourager. C’était quand même un peu de changement, une heure d’absolue liberté. De plus l’inspiration se trouvait dans la nature. Adèle déchanta rapidement en voyant que la « nature ». C’est un maître de sable blanc et un désert de marécage et de cailloux, ajouté à cela l’air lugubre et le fait qu’on y voyait pas à deux mètres et vous avec le cocktail de l’horreur. L’Emolga l’avait finalement rejointe, pas plus curieux de se lancer en solitaire dans cette jungle de mousse poisseuse et de pics rocheux effilés. La gorge de la Faust se noua, une prière muette fut adressée à Arceus et un rire nerveux la saisit en bas du bateau. Une idée géniale, oui vraiment.
L’île de la boue. Vaste, laide et effrayante, impossible de la voir autrement. Elle était recouverte d’une terre gluante dans laquelle les baskets d’Adèle s’enfonçaient à chaque pas. Tout suscité grimace dans ce paysage de désolation. Les misérables pousses d’herbe que l’air toxique avec rendu jaunasse, les ricanements des pokémons spectres qui résonnaient contre les parois de la grotte. Tout, tout, ou plutôt rien n’avait été laissé au hasard pour dégouter l’impressionnable Adèle. Pas qu’elle soit prout-prout ou pétocharde, seulement l’inconnu n’était pas franchement sa tasse de thé. Surtout quand son seul partenaire était un Emolga au sadisme éprouvé jouait à lui faire peur en jaillissante des brouillards à l’improviste. L’écureuil après un temps de recul avait fini par prendre ses marques et semblaient aussi à l’aise que dans les charpentes de l’académie. Pas la Faust, elle avait des sueurs froides et le fait d’être obligé de faire attention la rendait dingue. Chaque bond improviste de Zola ou frémissement de buisson à l’aspect lugubre lui faisait frôlait l’hystérie et son cœur battait la chamade. Si seulement Victor avait été là. Il l’aurait protégé… Ou de moins rassuré de sa voix cassante mais sereine qu’elle lui enviait tant.
La brune aurait peut-être dû rester à proximité du bateau. Elle maudit avec conviction le regard de Rivardi qui une fois de plus l’avait poussée à ne pas s’appesantir sur le point de départ. Les autres étaient partis dans tout un tas de direction, mais de façon très prévisible – et parce que tous les chemins mènent à Volucité - la cadette Faust finit par en retrouver tout un petit groupe aux abords de la grotte. L’air poisseux n’était que moyennement respirable et au-dessus sa tête le ciel menaçait de pleuvoir de façon inquiétante. Tant pis elle avait sa capuche. N’empêche que la Givrali se demander bien ce qu’elle allait pouvoir faire dans cet habitat si dérisoire. Devait-elle partir en quête d’un nouveau bide sur patte ? Non, certainement pas. Elle lança un regard de reproche au « bébé » qui l’ignora superbement. Alors qu’est-ce qu’elle foutait là ? Un long soupir se détacha de ses lèvres menues et elle prit la sage décision de ne plus y songer.
Adèle se délesta de ses réflexions et de ses doutes avec une facilité que lui aurait probablement enviée la professeure de yoga de l’académie. Un vide embarrassant vint s’engouffrer sous son crâne et Adèle commença à observer. L’observation du monde passé évidemment par le toucher. Elle passa le seuil de la grotte en palpant la roche brillante et humide de l’île. Ici le sol était plus sec, bien que ses chaussures n’aient plus rien de ce qu’elles étaient. L’atmosphère était un peu moins lourde qu’à l’extérieur. Il y avait d’étranges squelettes de pierres dans la grotte, des déformations de la nature que l’esprit curieux d’Adèle s’attachait à retenir. Tout lui rappelait ses contes farfelus dont ce frère lui pourrissait la tête avant d’aller dormir. Cette hypothèse n’était pas si plaisante car dans l’histoire il y avait presque toujours un Dracaufeu caché dans les lieux. Nous ne sommes pas dans un conte.. Veine tentative d’auto réconfort, presque aussitôt le rire d’un spectre fit vibrer les murs sombres de la caverne. La Givrali renonça, elle leva les yeux au ciel et mit les mains dans les poches de son sweat en sifflotant.
Ce sont guilleret qui se répercutait à l’infini l’allégeait un peu. Dans sa tête, une charmante comptine prenait forme et finalement c’était la seule chose qui comptait. Des cris familiers et totalement paniqué lui parvinrent alors. C’était cet abruti d’Emolga. La brune pensa aussitôt à une tentative grossière pour lui faire peur et gronda de sa voix la plus menaçante :
« Zola arrête où je préviens que je te prive de bouffe pendant une semaine ! Oui je sais tu comprends rien, mais fais gaffe à toi quand même ! »
Le message devait effectivement mal passé, puisque le Pokémon lui bondit dessus les yeux exorbités. La créature tout à son angoisse offrait un spectacle encore plus terrifiant à sa dresseuse qui songea un instant qu’il avait la rage ou une maladie similaire. Et s’il se mettait à baver de la mousse blanche et tenter de la mordre ?! Elle devait le tuer à mains nues ?! Les petites griffes plaines de terres sales de rongeur se plantèrent dans ses épaules et la demoiselle faillit basculer en arrière. Elle se retint in extrémiste sur une pierre. Les étranges pulsations par celle-ci contribuaient à la rassurer après la crise cardiaque provoquée par Zola. Pulsations ? Un abominable frisson d’horreur la parcourut tout entière. Le caillou lévitait. Le caillou n’était pas un caillou. Le caillou était une créature. Doucement, très doucement, elle fit tourner ses yeux sarcelle sur la chose. Un immonde œil écarlate phosphorescent dans l’obscurité était planté sur elle, en partie masqué par sa petite main. Tétanisée par l’effroi, Adèle détailla la coque bleue métallique sur laquelle elle avait eu le malheur de s’appuyer. Ce truc ne lui était pas inconnu. Non, il était gravé dans sa mémoire comme un abject souvenir. CE TRUC ETAIT UN REJETON DU MONSTRE DU CONCIERGE. Le misérable « The ? » robotique du Pokémon acheva de faire perdre ses moyens à la brune qui péta les plombs.
« Hiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii ! »
Et elle courut. Elle courut à en perdre haleine. Evitant miraculeusement toutes les petites pierres vicieuses qui aurait pu mettre brutalement fin à sa fuite. L’Emolga solidement accroché à son dos, elle courrait comme si la mort était à sa trousse. Elle n’avait pas oublié l’angoisse de sa nuit de mission, ni le monstre aux piétinements sonores qui continuait de hanter ses sombres songes. Qu’elle horreur ! Son cœur battait si fort, que le petite Faust craint un instant qu’il éclate. Elle avait le sentiment de voler, tant son corps filait dans l’antre de l’île. Elle s’enfonçait, minutes après minutes, secondes après secondes, incapable de maîtriser cet excès primaire de peur.
Les peurs paniques d’Adèle étaient toujours impulsives. Toujours violentes et blessantes pour ce qui environnait. Sans doute parce que la jeune fille n’était pas du genre à baisser le regard face à un prof ou à se ronger les ongles sur sa future note. Non, elle ce qui l’effrayait c’était l’île des Zozos avec sa faible luminosité et toutes les bêtes hideuses qui y vivaient. Il était aisé, de comprendre « pourquoi » les monstres de poches se terraient dans une grotte. Leur laideur aurait fait scandale sur les terres ensoleillées. La grande interrogation de la très jeune Faust résidait plus dans le fait que c’est eux des étudiants d’une quinzaine d’années au mieux qu’on avait envoyé moissonné ces terres. Le sujet avait beau être préoccupant, il l’était heureusement moins que cette petite vasque d’eau claire que la brune venait de repérer. Sa course avait été freinée in extrémiste par un immense mur qu’elle n’aurait pas remarqué si Zola n’avait pas eu la « délicate » attention de l’électrocuter. Suite à cela Adèle était tombée raide, le souffle court et incapable de déterminé si elle était morte, si elle était en train de mourir ou si tout allait bien. Au bout de quelques minutes et d’un deuxième stimulus de la part de son écureuil l’enfant capricieuse avait fini par se redresser.
D’abord sonnée, elle dut si reprendre à deux fois pour s’asseoir et choisit de traîner sa carcasse à la force de ses bras tant la position debout lui semblait insurmontable. Cette expérience lui rappela les conduits d’aération de l’académie, souvenir qui loin de la ravir fit naître une grimace sur son minois. La grotte était vraiment sombre, on avait encore perdu en luminosité dans cette partie du boyau de roche. La Givrali s’efforça après bien lavé son visage et retrouvé toute sa lucidité de remédier à cet épineux problème. Sa rencontre avec le bébé Métalosse l’avait mise mal. Elle n’était pas seule dans la caverne. Vu les oreilles constamment agités de Zola et la moue alerte et anxieuse que le rongeur affichait, ce n’était pas lui qui les sauverait en cas d’agression. La demoiselle fronça les sourcils et pinça les lèvres. Ce Pokémon ne servait vraiment à rien. Il lui avait encore lacéré son nouveau sweat dans sa détresse, chose que la cadette Faust prenait très personnellement.
L’élève fit coulisser la fermeture éclair de son sac. Trouvant un peu de réconfort à savoir que ce dernier ne l’avait pas quittée. A l’intérieur son armement se résumait à cinq pokéballs aux couleurs de la bouée de sauvetage dont elle avait délesté le bateau avant de poser le pied sur l’île. Une Pokéball ne fait pas lampe torche malheureusement. Adèle s’apprêtait à un désarroi compréhensible en tapant du pied et en versant quelques larmes salées quand une vibration contre sa cuisse gauche la fit tressauter. Elle eut d’abord très peur qu’il s’agisse d’une nouvelle horreur mais réalisa rapidement que c’était son Ipok qui l’informait qu’il n’avait plus qu’une heure de batterie. Ce fut un mélange de joie et d’accablement étrange que cette nouvelle suscita. La console avait une fonction lampe torche et Adèle avait une chance de retrouver la sortie de la caverne avant qu’un éboulis ou qu’une créature ait raison d’elle. L’ennui c’est qu’en utilisant cette fonction, il lui restait une demi-heure au mieux pour regagner le ferry.
Elle soupira, s’inspirant de cette espèce de respiration mi méprisante mi lasse qu’avait souvent son frère. Plus une seconde à perdre alors. La Givrali fit signe au petit Emolga de se ranger près d’elle et commença à retracer la route en sens inverse. Le sentiment que des millions d’yeux étaient rivés sur elles l’oppressait et la brune avait du mal à croire qu’elle marchait dans la bonne direction. L’idée d’utilisé Zola comme éclaireur était tentante mais aussi inutile soit l’écureuil tricolore. Sa présence était un repère dont la Faust ne pouvait actuellement se passer. Observer les murs éclairés par la lumière blafarde de l’écran digitale était assez… Flippant. Il n’était pas rare qu’un rire lugubre provoque l’arrêt de la petite troupe et qu’Adèle soit contrainte d’inspirer en papillonnant des yeux plusieurs fois pour se remettre en route.
Le pire était à venir. Il y eut un froissement d’ailes. Un bruit franchement habituel dans la grotte mais que l’intuition de la brune reconnu immédiatement comme proche. Ses muscles se bandèrent, l’académicienne s’accroupit au sol et Zola vint se planquer près d’elle. Une bête approchait. Incapable de contenir le flot d’angoisse qui courrait dans ses veines et que le silence pesant de la grotte faisait croître, la gamine finit par hurler avec toute la force que peut vous donner la peur.
« Je te préviens si tu t’approches je te tue ! »
Et l’héritière Faust était très sérieuse. Dans sa main gauche elle avait enfermé une pierre de taille moyenne et sans n’avoir jamais visé personne avant, ne faisait confiance à son instinct de survie pour la rendre meilleure dans cette discipline. Le froissement d’ailes revint, une flopée de mugissement et l’indésirable débarqua. Une créature en chair et en poil, moche et ridicule. Elle avait une fourrure bleuâtre vive qui la rendait visible à des miles dans sa caverne et abjecte groin de porc sur le visage. Elle se maintenait plusieurs mètres au-dessus du sol grâce à des battements d’ailes secs et répétés. Nullement belliqueuse la créature semblait au contraire toute contente de voir un bipède dans repaire. Le pauvre, songea Adèle, il doit croire que quelqu’un a enfin eu pitié de sa misérable existence. La pointe de compassion de la dresseuse disparut à l’instant où elle la bête s’approcher un peu plus près. Elle hurla de façon guerrière, balança sa pierre, rata sa cible. Accroupie au sol, elle se saisit d’un second projectile, retenta, la bête de nouveau esquiva. La Givrali qui commençait à sérieusement douter de la réussite de son plan initial fit tout de même un nouvel essai avec une pierre planquée dans son sac.
L’arc que décrivit cette dernière fut splendide. Au moins autant que l’incompréhension totale et absolue que cela suscita chez la brune. Le caillou était vermillon et blanc, ce n’était pas un caillou. Il vint cueillir le moche au milieu de son vol, l’enrobant tout entier.
La malchance c’était une plainte lâchée dans le vide. Un cri pour attiser la pitié d’autrui et du destin. C’était l’excuse des maladroits, la parade des farceurs, le sujet de conversation de ceux qui n’en n’ont plus. L’infortune était un tout, un phénomène qui prenait la forme que son conteur voulait lui donner. Adèle voyait cela avec ses yeux de gamine farouche, elle n’imaginait pas vraiment qu’on puisse rager contre autre chose que des dés jetés avec fébrilité ou une roulette de casino. C’était donc une expérience très neuve et pas franchement appréciée de se dire que SA pokéball, un truc qu’elle avait emmené avec de nombreux doutes concernant son utilité, venait d’atterrir SUR son ennemi. Le malfrat qui venait gaiement vers elle le groin en cœur. Celui que la menace d’une pierre épaisse en pleine face n’avait pas fait reculer était maintenant bien loti au creux de l’objet de capture.
Ce dernier était sur le sol poussiéreux, s’agitant pas intermittence. Ses couleurs vives qui contrastaient avec l’épaisseur de l’obscurité la rendaient semblable à un jouet d’enfant égaré. La Faust aurait aimé qu’il s’agisse de cela, un simple joujou qu’elle aurait ramassé et démonté pour exploiter son design ou juste assouvir une pulsion puérile. Mais ce n’était pas le cas. Au lieu de ça, un mécanisme dont elle ignorait tout venait de s’enclencher. Un processus qui était ce que les autres décrivaient avec enthousiasme comme une « capture ». La brune restait accroupie, priant pour que son matériel soit défectueux et que l’immondice regagne la nature sans bruit. Une idée germa. Si elle se mettait à courir en direction de ce qu’elle supposait être la sortie, il y avait peu de chance pour que ce nouveau « compagnon » les retrouve. C’était un bon plan. Une entreprise géniale à laquelle Zola se sentit obliger de mettre fin. Loin d’être aussi réticent que sa dresseuse, il s’approchait avec curiosité de la Pokéball. Sans doute se savait-il hors de danger depuis que la démoniaque chauve-souris y avait été enfermée.
L’humaine aurait souhaité qu’il recul. Alors il avançait. Elle lui envoyé activement des ondes mentales pour qu’il se désintéresse de cet objet dont les agitations perdaient petit à petit en vigueur. Le rongeur tâtait avec un sourire joyeux l’objet rond duquel il avait lui aussi été prisonnier un jour. Au moment même où il apposait ses deux petites pattes sur l’outil un claquement sonore retentit. Comme si s’était le signe qu’elle attendait depuis son arrivée sur l’île, Adèle bondit tel un fauve sur sa proie en direction de Zola. La brune glissa l’animal sous son bras et s’empara de la Pokéball. Une intuition venue de beaucoup plus haut lui criait qu’il n’y avait plus une seconde à perdre si elle voulait avoir une chance de quitter l’île des cauchemars. Elle en oubliait que ce cet objet rouge et blanc qu’elle tenait dans sa main n’avait pas fini de lui jouer des tours. Ses baskets martelaient le sol et la chance lui sourit, quelques foulées plus tard une entrée béante et lumineuse ouvrait sur le ciel terne et espéré. La Givrali sortit triomphante, elle avait sur ses lèvres inconscient. Elle avait totalement oublié qu’il n’y aurait pas un, mais deux monstres qui la suivraient lors de son retour à l’académie.