Quelle journée ! Ceibo avait d’abord débarqué sur l’ile et fait le rencontre d’une agent de police qu’il l’avait escorté jusqu’à l’académie, puis il avait finalisé son inscription en signant divers papiers, on lui avait ensuite remis un Ipok  et enfin il avait déposé ses affaires dans son dortoir sans même faire connaissance avec son colocataire. Présentement il faisait la queue dans un long tunnel sombre et humide attendant qu’un certain collectionneur lui remette un starter. Un peu mal à l’aise en milieu de tous ses élèves surexcités, l’héritier tapotait avec frénésie sur son nouvel appareil surfant sur des pages internet promettant à l’utilisateur qu’il pourrait -après lecture attentive- « supporter sa vie » ou « rester soi-même ».

Le voltali souffla puis rangea le bijou de technologie dans sa poche. Il croisa les bras et tapota du pied, mimant un agacement certain. Du coin de l’oeil, il vit un groupe de jeunes filles qui l’observaient en riant se disant sans doute que malgré ses habits sales ce garçon était plutôt mignon. Ceibo leva les yeux au ciel et repensa à une question qui l’avait intrigué plus tôt dans la journée quand à son attirance pour les autres; Et la conclusion était assez négative : il n’était en fait jamais vraiment tombé amoureux Ce n’était pas grave, Ceibo ne recherchait pas l’amour mais le frisson de la liberté. Puis une pensée s’imposa à lui : son père voulait qu’il trouve une jeuné héritière et qu’il la séduise. Le brun grimaça à cette pensée et força son flot de pensée à se stopper pour ne pas retomber sur les questions qui le hantaient tout à l’heure. Il avait juste envie de jouer d’un instrument, là.. N’importe lequel.

Plusieurs minutes passèrent avant que ce ne soit à son tour. Il enfourna ses mains dans ses poches et avança vers la porte, pressé que cette formalité se finisse et de pouvoir aller explorer le parc de l’école. En entrant il croisa une jeune fille qui semblait ravie d’avoir eu un caninos et qui s’assit pour jouer avec. L’héritier leva les yeux au ciel, quel intérêt d’avoir un pokémon si c’était pour rester enfermé dans une école ?

En entrant dans la pièce, le voltali ne put retenir un hoquet de surprise. La pièce en elle même ne détonnait pas avec le reste des souterrains : sombre, humide et étroit. Ce n’était pas non plus le bureau noyé sous des feuilles remplies d’annotations illisibles qui étonna notre héros mais les étagères qui contenaient des millions de pokéballs. Ceibo grimaça : lui qui pensait être prisonnier… Combien de créatures vivaient ainsi prostrées dans leur sphére attendant qu’un dresseur viennent les secourir ? Depuis combien de temps les plus vielles étaient là ? 6 Mois ? 1 ans ? 3 ans ?

« -Impressionnant n’est-ce pas, Ceibo d’Amar ? »

L’héritier posa les yeux sur l’homme qui avait parlé et le détesta immédiatement. Sans se poser la question de comment il connaissait son nom, Ceibo enchaina :

« Je trouve ça horrible, on se croirait à Alcatraz.. »

Le collectionneur s’esclaffa un instant puis invita notre héros à s’asseoir. Ceibo refusa prétextant qu’il préférait rester debout et lui ordonna de faire vite.

« Pas d’inquiétude, je n’ai qu’une seule question pour toi… Tu es une personne assez simple à saisir… »

L’héritier arqua un sourcil, ne sachant pas comment réagir à ce que disait l’homme. Un temps passa sans qu’aucun des deux ne disent rien. Le collectionneur se frotta le front avec son index tandis que Ceibo croisa les bras. Au bout de deux trois minutes, Ceibo se décida à parler :

« Eh bien allez- y ! »

Le collectionneur releva les yeux vers le voltali comme si il découvrait sa présence. Puis il cria avec un soudaine enthousiame dément :

« Quelle réponse ! Je ne m’attendais pas à cela ! »

L’étrange homme partit en courant puis disparut dans le dédale formé par les étagères, il revint quelques minutes plus tard une pokéball en main et toujours empli par cet étrange ferveur. Et le tendit à Ceibo qui ne sut pas vraiment quoi faire.

« Et.. Euh.. Votre question ? »

Le collectionneur se remit à rire puis cria à s’en casser les cordes vocales :

«  C’était la question !! Honnêtement j’ai cru que tu allais t’enfuir, tu es peut-être un peu plus imprévisible que je le pensais finalement !! »

Ceibo fronça les sourcils et saisit la pokéball, il la lança sans réfléchir et regarda la lumière blanche formait le corps poilu d’un caninos qui s’empressa de venir se frotter à sa cheville. L’héritier la regarda un peu estomaqué puis releva les yeux vers le collectionneur.

« Quelle arnaque ! Vous avez donné le même à la fille d'avant ! »

Le voltali tourna les talons et s’empressa de sortir de la pièce se jurant de ne jamais revenir. Il poussa la porte avec violence. La porte frappa la fille au caninos qui s'était rapproché sans doute intrigué par les hurlements, loin de s'excuser Ceibo la poussa encore et passa sans lui donner la moindre attention.

« Idiote ! Quelle idée de se mettre derrière la porte ! »

Puis il continua son chemin, visiblement très énervé. Sa caninos vient le talonner non sans avoir jeté un regard d’incompréhension et d’excuse à la dresseuse  et à son congénère. Mais la pauvre bête s’approcha un peu trop de la jambe de son dresseur qui lui donna un coup de pied sous les exclamations choqués des derniers dresseurs qui attendaient leur pokémon.
Ceibo marcha très vite jusqu’à la sortie, sans faire attention à ce qui l’entourait. Il s’arrêta un moment, regarda autour de lui.. Perdu.  Le tout jeune dresseur grogna et frappa contre le mur, il se laissa ensuite glisser contra la paroi et s’assit contre le mur gelé. Se concentrant sur sa respiration pour se calmer. Il n’avait pas envie d’être là, c'était certain. Toute cette journée était tellement pourrie et dire qu'il allait passer peut-etre passer plusieurs années dans cette académie. La caninos qui l’avait suivie se plaça face à son dresseur et s’assit regardant avec peine son dresseur. Elle s’avança ensuite dans le couloir puis se mit à aboyer dans l’espoir que quelqu’un intrigué par ses jappements vienne montrer le bon chemin à son dresseur.

La caninos aboyait dans l’espoir que quelqu’un vienne aider son dresseur mais quelle ne fut pas sa surprise quand elle vit la fille de tout à l’heure débarquait avec l’autre caninos. La chienne de feu n’eut pas le temps d’avertir son dresseur que déjà la jeune fille la tâtait avec douceur comme pour vérifier qu’il n’y avait pas de blessure. Elle lui fit ensuite sentir son odeur. La starter de Ceibo se laissa faire et joua le jeu des formalités, s’il il n’avait que ça pour faire plaisir à la fille. Un certain empressement pouvait néanmoins se lire dans son comportement, la seule chose qu’elle voulait c’est qu’on aide son nouveau dresseur qui visiblement avait envie de sortir du souterrain au plus vite.

La blonde lui tendit un poffin. La caninos partagée entre l’envie de faire plaisir à la dresseuse et le besoin d’aider son dresseur accepta de le manger. Elle n’avait pas particulièrement faim mais engloutit la pâtisserie au plus vite. Elle allait se retourner pour aider son dresseur mais la fille insista pour la caresser et lui parler.. La caninos huma l’odeur de la fille - elle était sincère et ressentait une grande tristesse, quelque-chose de son passé semblait avoir une influence sur le moment présent.  La fille désigna son dresseur comme un criminel.. Non, ce n’était pas ça..

Elle jeta un regard à Ceibo qui se levait péniblement et avançait maintenant vers la fille, les sourcils froncés. La chienne de feu se plaça entre les deux dresseurs, jetant successivement des regards aux deux humains. Ceibo s’arrêta quelques mètres avant la fille, un instant tout fut silencieux et la caninos crut que le temps avait suspendu son envol pour lui laisser le temps de trouver une solution. Mais ce n’était malheureusement pas le cas et Ceibo prit la parole :

« Ecoute, t’es une bonne dresseuse, non ? Tu peux la garder, j’en veux pas. »

Puis le dresseur tourna les talons et commença à partir.

Il n’avait pas besoin d’un chien fourni par l’école. Qu’est-ce que le pokémon aurait fait de toute façon ? Elle l’aurait surveillée et tentait de le changer comme tout ce qui était lié à cette fichue académie, non ?

La caninos commença à paniquer. Elle ne devait pas se séparer de son dresseur, elle devait l’aider à être heureux, c’était sa mission, son devoir. Elle avait bien senti le mal être de son dresseur et cette envie d’être autre part.. La chienne de feu aboya pour l’autre caninos, le suppliant de retenir se dresseuse,et lui expliquant qu’elle ne comprenait pas l’enjeu. Puis sans attendre une réponse ou une réaction de la part de l’autre chien de feu , elle rattrapa son dresseur et recommença à le talonner.

Ceibo la vit, puis s’arrêta :

« Je veux pas de toi, tu comprends pas ? T’es pas mon pokémon, ok ? Dégage, va être heureuse avec l'autre et fiche moi la paix ! »

Mais la caninos ne bougea pas, elle plongea son regard dans les yeux verts de son dresseur. Ce dernier un poil déstabilisé soutient son regard, puis sans rien dire tourna les talons et se mit à courir dans l’espoir de semer la pokémon feu. Cette dernière le suivit : elle déploya ses petites pattes et se mit à courir à la suite de son dresseur. Il s'avérait particulièrement athlétique mais la passion de la chienne de feu fut plus puissante que la peur du dresseur. La pokémon réussit rapidement à dépasser son dresseur, puis à le faire trébucher en se faufilant entre ses jambes. Elle se rassit ensuite calmement face à Ceibo qui se releva brusquement. Le dresseur et la chienne se fixèrent un long moment, finalement Ceibo sans doute se rappelant les ordres de son père céda :

"Ok, ok ! Suis moi, tu veux !"

Le dresseur avait levé les bras en signe de capitulation et fit demi tour. La caninos le suivit. Tout deux revinrent au niveau de la blonde. Ceibo passa à coté de la dresseuse et grogna un petit " Stupide idéaliste à la belle vie ". La caninos de son coté toujours en talonnat Ceibo jeta un regard désolé à la dresseuse.