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« Le truc, avec la perfection, c’est que ça n’existe pas. »
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« Je ne suis pas toi. Je ne suis pas fainéante au point de ne pas vouloir faire d’effort. Je ne suis pas de mauvaise foi au point de refuser changer. Et je ne pense pas qu’abandonner quelqu’un soit une solution à ses problèmes. »
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Prédéfinis

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On a beau lutter ...


23h30. La nuit était tombée depuis longtemps, et ce satané bois de brume tenait bien son nom ! Il y avait plusieurs élèves, souvent des groupes, et Percy Yade comme accompagnateur. Il allait surtout accompagner ses fesses, oui. J'étais énervé, car mon nom avait été tiré, et pas par n'importe qui : par Cleve. Le destin aimait rire de moi, je crois. Depuis notre interlude à l'infirmerie, où j'avais compris que ma compagnie, même si elle ne lui était pas exactement désagréable, lui valait des ennuis, je m'étais détaché d'elle. Plus d'entraînement à l'arc, de vagues saluts polis, froids. Peut-être, je l'espérais, les filles de son dortoir la laissaient tranquille. J'avais soufflé quelques mots sur elle, l'air de rien, mentant effrontément en disant qu'elle était bizarre. J'avais dis qu'elle ne méritait pas les horreurs qu'elles lui faisaient, et le groupe féminin avait minaudé. J'espérais, vraiment, que cela ait donné quelque chose. Mais, grands dieux, à quoi cela servait-il que je m'acharne à l'éloigner de moi si elle tirait mon nom, hein ? Je grognais, passais une main dans mes cheveux d'un air agacé. Des groupes de deux étaient déjà partis, et on avait même entendu un cri. Quelle stupidité ! Partir dans un bois comme celui-là, c'était pas un peu dangereux ? J'étais certain que le vice-directeur voulait en fait perdre quelques élèves et reporter la faute sur le directeur. Je soufflais encore, et resserrais mon manteau sur mes épaules.

J'allais donc devoir retrouver Cleve. Lui parler. Faire semblant. Semblant de quoi, au juste ? De bien l'aimer, ou au contraire de ne pas l'aimer ? Car, à vrai dire, la demoiselle m'avait touché. Je me souvenais avec lucidité de son simple geste, à l'infirmerie. Me tenir la manche, comme si elle ne voulait pas que je disparaisse ... Je chassais cette pensée. Je ne devais pas m'attendrir ; il était déjà assez inacceptable comme ça que je me fus réellement attaché à elle. Prenant sur moi, je portais ma main à ma mon écharpe pour la tenir en place contre le froid ambiant et la brume qui émanait de la forêt, et partis en quête de ma compagne. Je la trouvais, et m'avançais vers elle, calmement, l'air indifférent à la peur et à l'excitation générales.


    « Bonsoir, Cleve. Il semblerait que nous devions faire ce test ensemble. »


J'avais envie de lui dire qu'elle n'avait rien à craindre, que si il se passait quelque chose, je la protégerais. Mais ne serait-ce pas trop chevaleresque, et surtout trop contrastant avec mes émotions et mes gestes ? Cela ne serait-il pas totalement contradictoire avec mon éloignement avec elle ? Alors je me contentait de jeter un oeil à l'entrée de la forêt. J'aurais aimé prendre mon arc, car on ne savait jamais, mais apparemment, nous n'avions pas le droit - quelle bande de rabats-joie. Un son de clochette retentit. C'était à nous de jouer.


    « Allons-y » fis-je à voix basse, en osant enfin poser mon regard sur elle. Il flamboyait de défi, comme pour lui dire que je n'avais pas peur, et que je n'avais qu'une envie, la voir elle, tremblante de peur. Je la défiais, presque insolent, mais cela ne dura qu'une seconde ou deux, puis je détournais les yeux. Sa vue me mettait trop le coeur au bord des lèvres. Je ne voulais pas la voir, car la voir, c'était vouloir. C'était vouloir l'avoir à mes côtés.


Je m'approchais de l'entrée de la forêt. Si j'avais bien compris, on avait une chandelle - bougie que je portais à la main, à présent - et on devait la poser à un autel, et en récupérer une deuxième qu'on devait ramener. Je supposais qu'elles étaient différentes, ces bougies, sinon il aurait été trop facile de ne pas jouer le jeu.La faible flammèche de la bougie offrait une lumière toute relative.


    « Prends la bougie, pour y voir devant toi. » et je lui donnais la chandelle sans dire autre chose. Je ne voulais pas qu'elle tombe. Je pouvais toujours la protéger d'une certaine façon, en me donnant d'autres airs. Je voulais qu'elle voit, et tant pis si j'avais du mal, moi, à percer les ténèbres de mon regard. J'y étais habitué, aux ténèbres, je les aimais bien, même. Inspirant un grand coup, j'avançais aux côtés de Cleve dans le bois de brume.





Cleve Carter
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Cleve Carter
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[Test de Courage #1] Le destin est une satané Biatch !  BwAoH

La classe était dans la plus grande effervescence depuis que les professeurs avaient annoncé qu’un test de courage se tiendrait le soir-même dans le Bois de Brume, élu lieu le plus flippant de l’académie (juste devant les toilettes personnelles de Princesse et le bureau de Riven Rivardi, ce qui n’était pas une mince affaire). Même si cette –oh combien charmante- perspective émoustillait la majorité des filles de la promotion, Cleve était loin –bien loin, même- de lancer cotillons et confettis pour fêter la nouvelle. Non mais vous êtes vraiment sérieux, là ? Se balader : 1) en pleine nuit, 2) avec un inconnu, 3) dans un bois brumeux et glauque peuplé de gens sadiques dont le seul but de la soirée sera de vous faire tomber dans les pommes. Qui cela pouvait-il enchanter ? Encore une fois, les grands mystères de la vie laissaient la jeune Givrali totalement perplexe. Certes, elle se doutait bien que le fait de rester toute la soirée aux bras d’un garçon sans passer pour une folle-furieuse-stalkeuse-flippante ravissait les filles bourrées d’hormones de la classe. Mais si elle avait pu s’éclipser gentiment et ne pas avoir à subir ça, elle aurait signé directement. Au lieu de quoi elle attendait anxieusement son tour pour aller chercher le petit papier qui déterminerait la personne qui devrait la subir. D’un côté, elle avait envie de tomber avec un garçon qu’elle connaissait histoire de ne pas à avoir peur de lui également ; mais de l’autre, elle allait se montrer tellement pitoyable ce soir-là qu’elle préférait peut-être qu’il s’agisse d’un anonyme. Quoique. En fonction de la personne, peut-être pouvait-elle s’arranger pour qu’ils n’y aillent pas tous les deux ?

Son cœur tambourinait dans sa poitrine lorsqu’elle arriva devant la grande corbeille de petits papiers. Sa main plongea nerveusement dedans, et elle déplia doucement le morceau pour découvrir le nom de son partenaire. Amaoka Masamune.

La jeune fille savait qu’elle était observée par la totalité de la classe, et en particulier par les filles qui lui auraient volontiers échangé leurs papiers contre un mois de Baba au rhum. Aussi se contenta-t-elle de n’afficher aucune émotion, et de retourner jusqu’à sa place la tête baissée.

Elle ne savait pas trop quoi penser. Depuis la scène à l’infirmerie, la relation entre Cleve et Amaoka était devenue plutôt bizarre. Ou plutôt, le Voltali se montrait quelque peu froid à son égard, comme s’il ne la saluait que par courtoisie mais l’ignorait le reste du temps. La rousse n’aurait pas dû s’en apercevoir en temps normaux ; Cleve n’avait jamais été du genre à être douée pour les liens sociaux. Mais quelque chose clochait. Avait-elle fait quelque chose de mal ? Elle n’en savait rien, mais ce sentiment la rongeait de temps à autres. Quelques fois, elle se surprenait à se demander pourquoi Amaoka était si chaleureux avec les autres filles alors qu’il ne lui adressait même pas un regard. Et puis elle en venait à se dire que c’était stupide. Foutu cerveau.

Un simple contact oculaire avec le jeune dresseur, et Cleve détourna le regard. Comment allait-elle survivre le soir même ?

***

La nuit était d’un noir d’encre, et un petit vent frais soufflait, faisant grelotter les filles vêtues légèrement. Cleve avait prévu le coup et s’était emmitouflée dans un épais pull en laine blanche, ses mains stratégiquement à l’abri dans sa poche ventrale. Peppéroni était rentré dans sa Pokéball pour l’occasion, mais la Givrali avait tout de même Curl’ sur son épaule, au cas où quelque chose arriverait. Le Psystigri était en effet plutôt fiable, et beaucoup moins turbulent que ses prédécesseurs. Le chaton faisait d’ailleurs office de bouillote parfaite, et son ronronnement était plutôt apaisant. Ce qui permit à Cleve de ne pas sursauter lorsqu’Amaoka vint vers elle.

« Bonsoir ! Heu, oui, désolée. » répondit-elle machinalement au salut du Voltali.

Elle eut un petit geste nerveux, mais réajusta son écharpe pour faire comme s’il ne s’agissait de rien. Désolée, oui elle l’était. A cause d’elle, ils allaient probablement devoir abandonner dans les trois premières minutes. Et encore, elle était plutôt optimiste. Enfin…

Sans dire un mot de plus, Cleve suivit Amaoka dans la foule, en gardant ses distances assez religieusement. Ils se regardèrent un instant, puis le Voltali détourna les yeux, laissant la rouquine dans la plus grande perplexité. Quel était le problème avec eux ? Curl’ frotta doucement sa frimousse contre la joue de sa dresseuse, et la première année se ressaisit. Ils allaient entrer dans le Bois de Brume, là. Elle n’avait pas le temps de jouer sa mijaurée avec des problèmes qu’elle pourrait –éventuellement- résoudre plus tard.

Sans qu’elle n’ait pu avoir le temps de s’en rendre compte, le coup de clochette était parti, et voilà qu’elle s’enfonçait dans la brume épaisse de la forêt. Chaaaaarmant, vraiment ! Instinctivement, elle se rapprocha un peu d’Amaoka –comme ça s’il y a un meurtrier qui se jette sur eux, elle pourra le balancer devant #PAAAF#-, mais ne se risqua pas à passer son bras autour de celui du Roi. Elle garda cependant la bougie allumée qu’il lui tendait, en essayant de marcher le plus lentement possible pour ne pas que la flamme vacillante soit soufflée.

« Hm merci. Ceci dit je dois te prévenir que tu n’as pas vraiment eu de la chance de te retrouver avec moi, parce que je suis la plus grande froussarde de l’école. » avoua-t-elle d’une petite voix. Puis, se rappelant de Rick et son fameux vomi du premier jour, elle ajouta : « Enfin chez les filles, en tout cas. »

Un léger sourire éclaira son visage, mais ses membres étaient toujours contractés par la peur de ce qui pourrait arriver. Chaque instant était important, ici. Chaque instant pouvait être dangereux.

« Tu… tu crois qu’on doit aller par où ? »

Sir Trouille
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Sir Trouille
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Lors de votre progression, un silence pesant s'instaure et vous regardez tout autour de vous, inquiets. La brume est épaisse mais sur votre chemin, elle devient de plus en plus translucide ; ainsi, les arbres derrière sont légèrement visibles, et donnent l'impression d'être des personnes. Attendez... En y regardant de plus près, vous voyez qu'il s'agit réellement de gens, qui marchent les bras devant tels des... zombies. Des râles dignes d'un épisode de The Walking Dead vous parviennent de toute part. Vous commencez à courir, lorsque les cailloux se mettent à léviter, vous faisant trébucher. Vous tombez tous les deux, et la bougie s'éteint. Dans un dernier vacillement cependant, vous voyez que la roche devant vous est parsemée de tâches de sang. Une odeur métallique s'élève dans les airs.

Que se passe-t-il ?

Que souhaitez vous faire ?

(précisions : les bougies peuvent être en possession de n'importe lequel d'entre vous, et vous pouvez bien évidemment les rallumer si vous avez de quoi faire du feu.)
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On a beau lutter ...


Je la sentais tendue à mes côtés. Tant pis. Je m'étais promis de la protéger, pour qu'au moins il ne lui arrive rien. Je n'avais pas voulu que l'on soit en froid, même si je ne pouvais m'en vouloir qu'à moi-même. Je repensais à beaucoup de choses - l'infirmerie, les filles qui l'embêtaient ... Je soupirais et nous avançâmes ; j'eus un petit sourire quand elle m'avoua qu'elle était sûrement la plus froussarde de l'école. Je haussais les épaules, et posais un regard hétérochrome brillant de malice sur elle ; taquin, je répondis :


    « Pas grave, je suis le plus courageux ; on forme un juste milieu, comme ça. »


Je lui offris un petit sourire, et continuais d'avancer, deux pas devant elle, de façon à la voir dans mon champ de vision, à la périphérie. La brume était à couper aux couteaux, et je songeais qu'il me faudrait sûrement faire appel à ma ponyta pour nous éclairer, car la bougie n'était guère suffisante. Après tout, Cleve avait bien son Mystigri.


    « Je ne sais pas trop. Continuons sur notre lancée, on verra bien » fis-je d'un ton optimiste.


Alors que je songeais sérieusement à appeler Sleipnir, ma main sur la pokéball, je remarquais quelque chose : le brouillard était devenu comme transparent. Je m'arrêtais, et fis signe à Cleve de venir à côté de moi. Mes sens ne savaient comment réagir : c'était une épreuve faite par l'école, il ne pouvait pas y avoir de réel danger, et pourtant ... Dieu seul savait combien Rivardi et Cadigan seraient heureux de se débarrasser de quelques élèves comme ça, à la sauvette. Donc, comme on ne savait jamais ... Des silhouettes bougèrent soudain, et je sursautais. Il y en avait combien ? Trois, quatre ... Huit, neuf ... Il y en avait un paquet ! Je fronçais les sourcils, et soudain, le bruit se fit entendre.

Un vrai bruit de zombie. Un truc qui sortait de la gorge, qu'était pas humain, un râle d'agonie et de faim insatiable. Un frisson me parcourut, et j'eus envie de détaler. Mais je vis Cleve, près de moi, et mon courage me revint. Allons, les zombies, ça n'existait pas ! Mais mieux valait partir ! Sans demander son avis, je pris Cleve par la main et l'encourageais à courir. Mais nous ne tardâmes pas à tomber, car des cailloux ... lévitaient ...


    « Putain de ... Ca va ? » grognais-je en me redressant, les genoux et les mains écorchées, alors que les râles s'entendaient toujours près de nous, comme semblant nous encercler. Je remarquais que la luminosité était pourrie, et que la bougie était éteinte. Cependant, juste avant qu'elle ne s'éteigne ... Le rocher ... Plus tard !« Bon, aux grands maux les grands remèdes ! Sleip' !   »


J'envoyais mon pokémon près de nous, et la soudaine chaleur et luminosité de ma monture favorite me rassura. Son regard doux nous observa, curieux, et elle piaffa soudain en entendant les bruits bizarres qui nous entouraient. Je me relevais, aidais Cleve à en faire de même, et calmais ma ponyta en lui caressant l'encolure. Un goût de sang dans la bouche, amer, et cela ne s'arrangea pas quand je désignais le rocher près de nous. Des traces brunes y avaient comme giclé. Et puis, cette odeur métallique, dans l'air, c'était l'odeur de sang. Je crachais discrètement un peu du mien - j'avais dû me mordre la langue - et soupirais en continuant de caresser le poil chaud de ma monture.


    « Bon. Sleipnir, tout d'abord, rallume-moi cette bougie. » demandais-je, en essayant de garder le contrôle de cette situation qui partait totalement hors sentier. « On pourra monter sur Sleipnir quand on aura décidé où aller. Ce rocher ... Y'a du sang dessus. Et ces trucs qui râlent ont l'air d'être des zombies. Mais ça n'existe pas ... Les cailloux qui lévitent ... Et si un pokémon psy allait chercher dans nos têtes et déformait la réalité pour en faire un cauchemar ? Ca te semble plausible ? »


Je me tournais vers Cleve, curieux. Certes, j'étais un peu effrayé par tout ça, mais je comptais bien sur mes pokémons et sur mes propres compétences pour nous sortir de là. J'étais l'homme, après tout, Cleve était la fille, et je devais la protéger. Me rendant compte qu'elle était effrayée, je m'approchais d'elle et la serrais soudain contre moi.


    « Ca va aller, d'accord ? Tu n'as pas à avoir peur. Je suis là. Tout ça, c'est juste une épreuve ridicule. Rien n'est réel. Je suis là. »


Je me sentais maladroit, à tapoter doucement son dos. Ponyta souffla de l'air par ses naseaux, et je me reculais, à la fois gêné et content de moi. Je ne savais toujours pas ce qu'on pouvait faire, mais Sleipnir nous offrait lumière et chaleur, et je ne doutais pas qu'elle veuille réduire les zombies en cendres, si zombie il y avait.


Cleve Carter
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Cleve Carter
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Les retrouvailles avec Amaoka n’avaient pas été suivies de grandes effusions de joie des deux côtés, même si le Voltali était toujours aussi caressant dans sa façon de s’exprimer et d’agir. Un petit sourire s’étalait sur ses lèvres, mais Cleve ne savait pas vraiment comment l’interpréter ;  le Roi avait toujours cette expression, que ce soit pour elle, ou pour les autres. Il portait toujours cet espèce de masque qu’elle n’avait vu enlevé que lors de leur tête à tête dans l’infirmerie. Elle se força cependant à lui renvoyer son sourire, même si tous les muscles de son visage étaient contractés. Tension. Elle aurait voulu pouvoir agir plus naturellement, tout comme lui, mais elle n’y parvenait pas. Il y avait trop de choses gênantes qui s’étaient passées entre ces deux-là depuis qu’ils s’étaient rencontrés pour la première fois, tirant des flèches aux aurores. Amaoka ne sembla cependant pas être dérangé par l’évidente faiblesse de Cleve, et plaisant sur le sujet, ce qui aurait pu la faire rire si elle n’était pas déjà morte de trouille. Elle sentait que son cœur tambourinait dans sa poitrine, et le début du Test de Courage lui mettait les nerfs en pelotes. Paranoïaque de nature –surtout après avoir passé une bonne partie de sa vie à jouer à des jeux vidéo violents et sanguinaires-, la Givrali ne pouvait s’empêcher de faire courir ses yeux dans toutes les directions, imaginant des choses, pensant entrevoir des silhouettes humaines. La plupart du temps, il ne s’agissait que de branches d’arbres que la brume rendait troubles. Néanmoins, cela suffisait à la paniquer encore plus.

Par chance, la présence réconfortante de Curly auprès d’elle et l’assurance qu’affichait Amaoka en tête de file lui permettaient de tenir le coup. Le jeune garçon semblait d’ailleurs s’ennuyer, comme si se balader en pleine nuit dans une forêt brumeuse n’était pas plus effrayant que de faire des câlins à une horde de Poussifeu. Avec Amaoka, peut-être serait-elle en mesure de finir le parcours et de revenir sans s’évanouir en chemin ? Une petite lueur d’espoir s’alluma quelque part, et la rouquine s’avança plus vite pour rejoindre son coéquipier, la bougie toujours fermement soudée à ses doigts. Ce fut alors qu’elle remarqua que le Voltali s’était arrêté. Une vague de froid s’abattit sur elle lorsqu’elle aperçut un infime changement dans l’attitude du dresseur. Les traits pourtant toujours parfaits d’Amaoka venaient de se crisper, et il lui fit signe de le rejoindre. Par réflexe, Cleve regarda tout autour d’elle en se demandant ce que le Masamune avait vu et qu’elle avait loupé, puis constata que la brume venait de s’éclaircir.

Cette nouvelle aurait pu la réjouir s’ils n’étaient pas en plein Test de Courage. Il devait forcément y avoir une raison à ce changement de conditions climatiques ; si on suivait une certaine logique, les choses devaient se corser au fur et à mesure qu’on approchait de l’objectif, et non pas avantager les challengers.

« Qu’est ce… » commença Cleve, avant de s’interrompre brusquement, une main plaquée sur sa bouche.

Elle ne savait pas si son imagination lui jouait encore des tours, mais elle venait d’entendre un bruissement de feuille derrière elle. Comme si quelque chose se trainait sur le sol. La lumière de la bougie tremblota en même temps que les mains de Cleve, et ce fut à ce moment-là qu’elle repéra ce qu’Amaoka observait. Des silhouettes. Un nombre incalculable de choses à forme humaine qui déambulaient autour d’eux, mystifiées par la brume, les bras tendus devant eux. Il ne fallut pas longtemps à Cleve, grande amatrice de jeux vidéo, pour comprendre de quoi il s’agissait. Elle aurait pu citer une bonne vingtaine de titres de jeux qui lui venaient en tête, mais cela aurait été bien inutile dans les conditions actuelles. Des zombies… Il ne pouvait s’agir que de ça.

Même si elle était imbattable avec un pistolet dans les mains et qu’elle aurait pu dégommer ces cadavres d’une balle dans la tête, en situation réelle, c’était totalement différent. Elle ne savait pas comment réagir à ça, et son esprit refusait d’analyser les choses de façon rationnelle. Evidemment que cela ne pouvait pas être réel. Mais allez donc expliquer ça à une gamine de 14 ans morte de peur ?

Cleve sursauta brusquement lorsqu’elle sentit la main d’Amaoka se refermer sur la sienne. Elle le regarda de ses yeux emplis de détresse, mais la chaleur du Roi ne parvint pas à lui faire reprendre ses esprits. Malgré tout, elle courut automatiquement lorsque le Voltali l’y incita, la bougie menaçant de s’éteindre dans leur cavale effrénée. Au bout de quelques mètres à peine, elle sentit que ses pieds buttaient contre un obstacle et elle tomba en même temps que son coéquipier. Son Psystigri se délogea de son dos pour tomber un peu plus loin, et la rousse resta un moment allongée, tremblante. La bougie lui échappa des mains et la flamme fut soufflée, un instant trop tard, lui laissant tout juste le temps d’entrapercevoir les tâches foncées qui s’étalaient sur la roche devant elle. Son esprit recommença à élaborer tous les scénarios catastrophes possibles et imaginables, et elle sentit que les larmes lui montaient aux yeux. Elle aurait dû se faire porter pâle et rester sagement dans son dortoir ! Au lieu de quoi elle allait passer la pire soirée de sa vie !

A côté d’elle, Amaoka venait de se relever et il lui demanda si elle allait bien. Les larmes qu’elle essayait de ravaler et qui lui brûlaient la gorge l’empêchèrent de répondre, mais elle hocha courageusement la tête pour signifier au Voltali qu’elle n’était pas blessée. Enfin si, ses genoux étaient écorchés et la douleur lancinante de ses mains indiquait forcément qu’elle saignait, mais ce n’était rien comparé à la panique qui lui nouait l’estomac.

Sans se laisser démonter pour autant, Amaoka fit sortir son Ponyta de sa Pokéball, et une belle lumière orangée se diffusa tout autour d’eux ; bien plus rassurante que la lueur approximative d’une bougie, en tout cas. Les bruits de gorge des zombies ne s’étaient cependant toujours pas évanouis, et Cleve écouta à peine ce que le Roi disait à son Pokémon. Quelques secondes plus tard, la bougie se ralluma brusquement, et la Givrali regarda son camarade en pleines suppositions. Il n’était pas effrayé pour deux sous, et abordait le problème de façon raisonnée. Un Pokémon psy qui jouait avec leur esprit. La rousse se fit la réflexion qu’elle n’avait pas vraiment besoin qu’un Pokémon psy se charge de déformer ses pensées déjà bien tourmentées, mais elle tenta de se raccrocher à cette idée-là. Pourtant, elle ne parvint pas à se calmer et ses mains étaient toujours tremblantes. Elle ferma les yeux pour tenter de faire le vide, mais son cerveau était inondé d’images toutes plus horribles les unes que les autres.

Ce fut alors à ce moment qu’elle sentit les bras d’Amaoka l’entourer, et que ses tremblements se calmèrent progressivement. Certes, elle était toujours effrayée, mais cette sensation familière lui permettait de se reconcentrer. Concentre-toi. Tout ça n’est que le fruit de ton imagination. Après tout, il ne pouvait rien arriver de très grave dans l’enceinte de l’école, non ?

« Je… oui, c’est sûrement ça. » murmura-t-elle en réponse aux suppositions d’Amaoka.

Elle sentait que les zombies s’approchaient petit à petit d’eux, mais ils restaient toujours à distance respectable, comme s’ils ne voulaient pas entrer dans le cercle de lumière. La lumière.

« Ils ne s’approchent pas de la lumière… » commenta-t-elle à haute voix.

Il y avait forcément des limites. Un puzzle à élucider. Cleve sentait que les rouages de son cerveau se remettaient lentement à tourner, mais elle n’arrivait pas encore à résoudre le problème. Curl’ était cependant revenu vers elle, et elle se pencha pour le cueillir dans ses bras. Si jamais il s’agissait de Pokémon psy, ils ne seraient pas insensibles aux attaques de même type.

« Curl’, utilise Choc Psy ! » commanda-t-elle, en envoyant son Psystigri dans les airs.

Les oreilles toujours rabattues du chat gris se relevèrent brusquement, et il libéra son pouvoir psychique. Une onde se libéra avec pour épicentre le Psystigri, et balaya les arbres alentours, frappant le premier cercle de zombie. Cleve ne savait pas si l’attaque avait fonctionné, mais ils allaient très être rapidement fixés sur la nature de ces choses. Illusions ou non ?


Dernière édition par Cleve Carter le Sam 4 Jan - 10:36, édité 1 fois
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La panique qu'on peut lire chez vous est sublime. Cependant, ce n'est pas pour autant que les zombies vous épargneront. Dans un râle de gorge, ils continuent de se déployer autour de vous, mais restent à une distance respectable de votre assemblée. L'attaque du Psystigri repousse la première vague, mais d'autres s'approchent avec plus de vigueur encore. Vous recommencez à courir, et la lueur que dispense le Ponyta d'Amaoka vous permet de remarquer que les zombies sont en fait... vos camarades de classe qui déambulent vers vous, les yeux fermés, comme possédés dans leur sommeil. Vous reconnaissez pour la plupart, certains duos qui sont partis avant vous. L'un d'entre eux se faufile en silence en lévitant dans les airs, et il tombe comme une masse sur Amaoka, semant la panique parmi votre cohorte.

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On a beau lutter ...


Je n'avais pas pu m'empêcher. Elle avait eu l'air de vouloir fondre en larmes, et je n'avais pas pu rester comme ça, les bras ballants. Alors, certes, se faire un câlinou en plein milieu d'une horde de zombies, ça le fait pas trop. Mais je dois avouer que la soudaine proximité de ma camarade ne me laissa pas insensible ; je me sentais soudain regorgé de courage, et elle aussi, de toute évidence puisque, volontaire, elle demanda à son pokémon d'attaquer la première vague. Je fronçais les sourcils, soudain, alors que la crinière de ponyta nous permettait de voir qu'il s'agissait de nos camarades.


    « Cleve ! Ce sont les autres, qui sont partis avant nous et ... Mais qu'es- »


Dans un bruit de sifflement, un élève qui s'était mit à léviter m'atterrit en pleine tronche, et je tombais à la renverse. Je grognais, repoussais l'élève comme je pus, roulais sur moi-même. Mais une lueur dans mon regard s'était allumée. Je me tournais vers Cleve. Je venais de comprendre. Tout cela n'était qu'un jeu. Un sourire flotta sur mes lèvres, alors que je tournais mon regard vairon vers la demoiselle. Je posais mon pied sur le dos de l'élève, non pas pour lui faire mal mais pour l'empêcher de bouger. Quoi que, si j'avais raison, Il allait pouvoir le faire se déplacer quand même ....


    « Cleve, qui à l'école a un pokémon psy ? Qui endort les élèves, de qui les élèves ont-ils peur ? Le mec de la boutique. Et son Soporifik. Surtout le soporifik, en fait, je pense. Il a dû endormir les autres et les possèder, il leur fait faire ce qu'il veut. L'attaque de ton Psytigri les a touché, on peut donc supposer qu'il s'agit d'un pokémon psy - ou de tout autre type sensible à celui-là. Grrr le problème c'est qu'on ne peut pas blesser les autres élèves. »


En fait, je n'aurais pas vraiment eu de scrupules seul, mais avec Cleve ... C'était une autre paire de manches. Ponyta, près de moi, répondit à un geste, et s'approcha de nous.



    « Peut-être qu'en montant sur Sleipnir, ils resteront à distance, et qu'on peut les trouver, ces ... Celui qui fait ça ? » me repris-je, n'ayant pas spécialement envie d'être vulgaire devant Cleve. Je lui souris ; elle avait l'air bien moins effrayée. J'espérais, bizarrement, que ce soit grâce à mon étreinte. Je reniflais et continuais de regarder les " zombies " qui piétinaient à la limite de la lumière diffusée par Ponyta. « Pour l'élucidation de mystère, j'ai peut-être faux. Tu en penses quoi, toi ? »


J'avais essayé d'être logique ; mais je pouvais tout à fait avoir faux. Néanmoins, en recoupant ce que je savais et de ce qui se passais, ça me semblait être la plus haute probabilité. Environ 89,5% de chance que ce soit lui. Lui ou bien un autre pokémon sauvage, qui nous voulait bien plus de mal. Mais c'était un test de courage ; l'école avait donc sûrement envoyé des gens dans la forêt démontrer notre dit courage, non ? J'inspirais, calmement ; il fallait juste raisonner. Nous étions humains, nous devions faire face à la peur avec logique. Mais moi, je n'avais pas eu peur pour moi. J'avais eu peur pour Cleve. Si elle était blessée, par ma faute, parce que je n'avais pas su me comporter en homme, je n'en serais tellement voulu ! Je continuais de caresser ma Ponyta, puis pris une décision. D'un geste rendu gracile à cause de familiarité, je montais sur la jument de feu, et après avoir caressé son encolure en lui chuchotant quelques mots, j'invitais Cleve à faire de même, à monter derrière moi. Sleipnir avait bien voulu l'accepter et nous allions pouvoir trouver ce fils de Mouflair. Mon sourire se fit féroce, et d'un coup de talon, Ponyta se mit à avancer, dépassant l'élève au sol ; devant nous, les autres élèves semblaient s'écarter de la lumière.


    « Montre-toi, où te caches-tu ? » hurlais-je soudain, les genoux serrés contre les flancs de ma monture, concentré cependant sur la demoiselle derrière moi. Décidément, ce test de courage m'avait rendu plus proche d'elle physiquement que jamais. Heureusement qu'elle ne pouvait pas voir mon visage, car j'avais les joues toutes roses, à cause de l'excitation de tout ce jeu, et à cause de ce contact chaud et amical. Oui, en plein test de courage, alors qu'on risque de ... je sais pas trop ce qu'on risque, mais on risque quelque chose, moi je pensais à Cleve. Ca aurait dû me mettre la puce à l'oreille, quand même.



Riven Rivardi
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Riven Rivardi
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Cleve Carter
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Cleve Carter
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La terreur. Une peur panique qui la rendait malade et lui donnait envie de prendre ses jambes à son cou. Il y avait des choses qui effrayaient Cleve, et l’obscurité, les zombies, et les courses poursuites en faisaient partie.  Sans le support d’Amaoka, la rousse aurait sans doute fui depuis bien longtemps. Mais le Roi savait comment la rassurer, et à présent qu’ils étaient l’un contre l’autre, la scientifique y voyait beaucoup plus clair. Elle senti à peine ses joues chauffer, tant un mélange de sentiments s’abattaient sur elle comme le Tempêtesable d’un Libegon. Bercée par un regain de courage, Clevie lança Curl’ dans les airs et ordonna une première vague d’attaques. L’onde de choc déferla tout autour des deux compagnons, et les créatures qui étaient les plus proches d’eux furent balayées. Pourtant, les autres ne se démontaient pas pour autant et continuaient de s’avancer impitoyablement. Ce fut à ce moment qu’Amaoka remarqua quelque chose, tandis que Cleve était occupée à faire tenir son Psystigri sur son épaule. Elle leva ses yeux mordorés vers les « zombies », et eut un hoquet de surprise en reconnaissant certains de ses camarades. Bon certes, elle ne les reconnaissait pas tous parce qu’elle ne leur parlait pas vraiment, mais Amaoka lui permettait de combler ses lacunes. Soudainement, elle fut prise de vertige en se demandant si elle leur avait fait mal à cause de l’attaque lancée. Bon certes, ils tentaient de les attaquer –ou de faire elle ne savait trop quoi, elle n’était pas vraiment familière avec les rituels étudiants- en se faisant passer pour des zombies endormis, mais quand même…

Une silhouette s’abattit brusquement sur le topdresseur et Cleve sursauta. Elle lâcha un petit cri et hésita entre porter secours à son ami, ou s’enfuir loin de la « chose » qui était tombée sur lui. Cependant, Amaoka semblait savoir comment gérer –plus ou moins- la situation, et il fit rouler son agresseur, le piétinant un peu au passage –forcément une vengeance, pensa Cleve en acquiesçant silencieusement. Elle ne reconnaissait pas l’élève qui s’était jeté sur son camarade, mais il le méritait sûrement-. Le Roi venait d’ailleurs de comprendre quelque chose, et il expliqua à toute vitesse ses théories à la jeune Carter, qui se força à observer les zombies pour essayer de voir s’ils avaient bel et bien les yeux fermés. Elle faisait une confiance aveugle à Amaoka, mais elle ne savait pas vraiment que penser de la situation. Un Soporifik qui arrivait à contrôler une trentaine de personnes ? Il était surpuissant ou quoi ? Sur son épaule, elle sentit que Curl’ s’agrippait un peu plus à elle. Il avait eu une intuition ?

« Je… Je, sûrement. Mais pourquoi est-ce que… pourquoi utiliser nos camarades pour faire ça, ils sont vraiment cinglés ! Et moi qui les ai attaqués… Oh mon dieu, on ne peut même pas leur lancer des attaques, mais que se passera-t-il s’ils nous rattrapent ? »

Amaoka semblait avoir les mêmes inquiétudes qu’elle, mais il trouva la solution bien plus rapidement que Cleve. Faisant venir son Ponyta à lui, il commença à lui flatter l’encolure en lui murmurant des mots doux, dans le but de s’en servir comme monture. Entre temps, il demandait l’avis de Cleve sur ce qu’elle pensait de ses hypothèses, chose à quoi elle émit un petit bruit de souris apeurée. Son cerveau n’arrivait même pas à raisonner de façon sensée ! Comment pouvait-il lui faire confiance ?

« Je… je ne sais pas, sûrement… » bredouilla-t-elle, de nouveau paniquée.

Cependant, c’était plus parce qu’elle n’avait pas la bonne réponse que parce qu’elle était effrayée par les zombies, qu’elle avait la voix tremblante. Depuis qu’elle avait reconnu ses camarades, elle sentait que sa peur s’évaporait petit à petit. Cependant, comme lors d’une distillation, elle n’était pas vraiment prête de totalement se transformer en autre chose. Amaoka n’insista cependant pas et grimpa rapidement sur Spleinir. Puis, après quelques secondes, il invita Cleve à en faire de même.
La jeune fille n’était jamais montée sur un Ponyta, mais avec l’aide du Roi, elle parvint à s’en sortir sans se montrer trop ridicule. Ils partirent ensuite au galop, fendant la foule d’élèves manipulés, droit vers l’autel. Le manipulateur ne se montra cependant pas, et ils continuèrent de galoper pendant plusieurs minutes ainsi, les zombies rendus flous par la vitesse grisante. Les bras autour de la taille d’Amaoka, Cleve ferma les yeux un instant en soupirant de soulagement. Elle ne savait pas comment se passerait le retour, mais pour le moment, le danger immédiat était écarté.

Après une longue cavale sans aucune autre accroche, ils parvinrent tous les deux à l’autel, et Cleve y déposa la bougie qu’elle avait gardée avec elle, et qu’elle avait pu rallumer grâce aux flammes du Ponyta. Elle remercia silencieusement le ciel pour avoir donné à Amaoka un Pokémon de type feu, car ce n’était pas avec son équipe à elle qu’ils y seraient parvenus…

« Enfin fini… » soupira-t-elle en se laissant choir sur l’autel, et en prenant la main dans sa tête.

Il leur restait encore le chemin du retour, évidemment, mais à présent ils savaient par où passer, et quelle méthode employer pour ne rencontrer aucun problème, Cleve se sentait un peu plus rassurée. Elle leva la tête vers son camarade et lui adressa un sourire timide. Ils remontèrent ensuite sur Spleinir et repartirent en direction inverse, pour retrouver Percy Yade et les quelques élèves de leur classe qui étaient encore présents. S’éloignant de la foule, le duo resta un petit moment sans parler, avant que Cleve ne se décide enfin à briser le silence.

« Je… je suis désolée d’avoir été si nulle pour ce test de courage… ce n’est vraiment pas mon truc, et à cause de moi on a eu des difficultés… » bredouilla-t-elle en fixant ses pieds.

Puis, sentant qu’Amaoka ne répondait pas, elle redressa la tête et planta ses yeux dans les siens.

« Ceci dit, je te remercie vraiment pour tout. Tu as été fantastique. »

Un sourire et une petite folie passagère plus tard et Cleve se pencha sur la pointe des pieds pour déposer un rapide baiser sur la joue de son binôme. Se rendant ensuite compte de ce qu’elle venait de faire, elle vira directement au rouge et tourna les talons en vitesse sans demandant son reste. Bon sang. Qu’avait-elle osé faire ?! Une chose était sûre : cette nuit mémorable lui allait rester en tête bien longtemps...

[Terminé pour Cleve]
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