.. Quelques jours avant Noël ..
Il y a des moments dans la vie où l’on se rend compte que nous avons loupé quelque chose. On prend conscience que nos choix nous ont amenés à emprunter un chemin qui n’est pas forcément le mieux pour nous. Est-ce pour autant qu’il faut regretter ? A quoi bon. Les regrets ne sont bon qu’à nous rappeler notre passé et nos faiblesses. Vivre dans notre vécu, ne nous fera en rien avancer. C’est ce que je me dis quand je me penche pour voir une dernière fois à quoi ressemble mon père. Il est là, couché sur un lit, souriant. Même dans la mort, il a l’air heureux. A cette vision je ne peux m’empêcher de sourire moi-même. Il a beau ne pas avoir été toujours là pour moi, cet homme est et restera pour l’éternité mon père. Je ne lui en veux pas, je suppose qu’il devait avoir ses raisons pour agir ainsi. Je m’en veux plus à moi de n’avoir pas essayé de le comprendre, de le raisonner. Je voulais tellement qu’il soit fier de moi en entrant dans cette école que je n’ai pas vu les petites choses qui n’allaient pas. Mais il est trop tard maintenant.
Nestor entre à l’instant dans la pièce. Mon corps se tourne vers lui comme par instinct. Mon visage offre un spectacle assez peu commun. Mes yeux pleurent, mais tout mon faciès exprime de la joie. Voudrais-je montrer ma force, même dans les plus terribles moments ? Je ne sais pas. Le majordome me sourit. Il semble lui si calme et son simple rictus m’apaise. Il m’enlace, comme pourrait le faire un père. Mes larmes se calment. C’est à peine si j’entends ce qu’il me dit. Surement que tout ira bien et contre toutes attentes je le crois. Sa main vient alors enserrer la mienne, me tirant alors en dehors de cette pièce plutôt morbide. Avant de passer le montant de la porte, je regarde une dernière fois le corps de mon paternel. Je lâche ces quelques mots, les premiers depuis des jours.
Natsu ▬ Adieu, père. Prenez soin de maman... Quelques mois plus tard ..
Nous sommes l’été. L’année scolaire est finie depuis quelques semaines déjà. Ca fait des mois que j’ai quitté l’île et pourtant je n’ai qu’une hâte, c’est d’y retourner. J’espère qu’ils ne m’envoudront pas de les avoir quittés ainsi. Mais même si j’avais l’occasion d’y retourner après ce décès j’ai préféré rester chez moi quelques mois pour me reconstruire et faire le point sur ma vie. Le courrier qu’ils m’ont envoyés m’a fait chaud au cœur en lisant, de voir ainsi leur soutiens par écrit m’a permis de prendre le temps qu’il fallait. Je leur en serai redevable.
La gestion de l’héritage a été longue et fastidieuse. Mes oncles sont surement les pires véreux que j’ai eu l’occasion de voir. C’est surement pour ça qu’ils ont été ravis que je leur laisse la part de mon père dans l’entreprise familiale pour une bouchée de pain. Je n’ai vraiment que faire de cette machine à production de cigares. Ma seule revendication a été l’arène. Ce bien a toujours été son bijoux et il n’est pas question que d’autres personne a par moi y touche. C’est d’ailleurs pourquoi j’ai décidé de retourner sur l’île. J’aurais pu très bien rester ici et continuer à faire mumuse avec les dresseurs passant dans le coin. Mais mes ambitions sont autres, je veux et j’aspire à ce que cette arène devienne une arène officielle. J’ai beau être dans l’orgueil perpétuel, je sais pertinemment que mon niveau actuel est simplement celui d’un novice. Il me faut des enseignements, de l’expérience, ma propre philosophie.
Me voilà sur le départ. Sac sur le dos, mon billet en poche et un certain smogo à mes côtés. Je pose un dernier regard sur la bâtisse en fond. Nestor est là, devant la porte à me faire au revoir de la main. Il est surement ce qu’on pourrait appeler un second père pour moi. Je l’ai chargé de garder cet endroit en état en attendant mon retour. Je sais que je peux lui faire confiance et c’est sans crainte que je pars. Un long et fastidieux voyage m’attend pour devenir à ce que j’aspire. Mais c’est dans les chemins les plus escarpés que l’on reconnait les grands hommes. Sourire aux lèvres, je m’éloigne de ma ville natale.
Natsu ▬ Je deviendrais un grand Champion, père. Vous verrez, même de là-haut, je serai votre fierté !