La dresseuse en pyjama et le drôle d’oiseau
Toujours face à la table, je continuais à grignoter ma petite douceur. Mais cela ne dura pas bien longtemps. Une voix résonna dans la salle me faisant sursauter et manger le reste d’un coup. Le corps raidit, je me retournais avec lenteur en tirant légèrement sur ma capuche pour dissimuler au mieux ma tête, à moins que ce ne soit pour cacher les preuves de ma culpabilité qui aurait pu rester autour de ma bouche. Seule quelques-unes de mes mèches de cheveux longs dépassaient. J’aperçus alors celle qui m’avait interpellée. Il s’agissait d’une fille, presque aussi grande que moi ce qui me surpris. Mais son teint légèrement bronzé et ces cheveux d’un vert sombre mystérieux la rendaient plutôt jolie.
Elle paraissait gentille et je ne devais probablement pas avoir à m’inquiéter. Seulement voilà, ma timidité prit grandement le dessus. Je me serais bien caché derrière Nyaruko mais voilà, deux problèmes s’offriraient alors à moi. Un, la taille, elle était trop petite pour me cacher. Deux elle était à peu près aussi intimidée que moi. Nous étions la parfaite preuve de l’expression « tel dresseur tel pokémon » Je voyais aussi que Nyaruko s’était mise en garde, surement était-ce dû à la présence de ce drôle de pokémon qui accompagnait la nouvelle. Je n’avais jamais vu ce pokémon… on dirait une danseuse pokémon, il était très élégant. Je savais que nombre des chacripans avec qui j’avais vécu petite l’aurait attaqué directement. Mais visiblement, la timidité de Nyaruko l’en empêchait. À moins qu’elle ne soit tout simplement moins touchée par cette rivalité qui opposait les pokémon oiseaux des pokémon chats. Tout en la prenant dans mes bras pour la caresser, ma capuche se releva légèrement dévoilant un peu plus de mon visage, de mon petit nez à mes yeux verts jusqu'à ma barrette lunaire.
«
Du calme Nyaruko » lui chuchotais-je d’une voix douce.
Que faire me disais-je… elle me proposait de m’aider. J’en aurais bien besoin.
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Bon… bonjours… Commençais-je timidement.
Nyaruko me regardait avec curiosité, elle comprenait que j’essayais de discuter avec cette nouvelle humaine. C’est surement pour cela qu’elle me câlina légèrement pour m’aider à me détendre. Cela fonctionna plutôt bien.
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Oui, je suis nouvelle… Je ne sais pas où sont les chambres… Heu… Oui, je veux bien un peu d’aide…Certes, ma voix n’était toujours pas très assurée, mais je faisais de mon mieux je le jure. Je devais me montrer un peu plus forte.
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Makoto. Je m’appelle Makoto.
En voyant que son Pokémon se cachait derrière elle, j’eus deux pensées. La première je l’enviais de pouvoir se cacher ainsi, la deuxième chose s’était surtout qu’il avait peur de Nyaruko. Je glissais un petit mot à l’oreille de mon pokémon. Makoto sauta alors de mes bras jusqu'à la table, récupéra une autre douceur avant de revenir dans mes bras. Je m’avançais à pas lent vers la dresseuse en portant mon petit chaton. Lorsque je n’étais plus qu’à deux mètres d’elle, je posais Nyaruko au sol.
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N’est pas peur petite danseuse, Nyaruko ne te fera pas de mal.Pour souligner mes dires Nyaruko s’approcha légèrement du pokémon, et tendit timidement la douceur.
«
Miaou »
Je n’avais pas l’habitude que quelqu’un d’autre que moi ai peur, et encore moins de moi ou des gens qui m’entouraient. Mais d’une certaine manière je la comprenais. Je levais alors mon regard sur sa dresseuse. De près je constatai qu’elle était en pyjama. Chose que la peur m’avait fait oublier de remarquer. Elle devait être bien ainsi. Je la saluais respectueusement en me penchant légèrement en avant.
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Nyaruko, c’est ma chacripan, mon seul pokémon.Je tournais ensuite un instant la tête vers la table avant de revenir sur la dresseuse.
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Désolés pour les gâteaux… ils avaient l’air trop bon…Je baissais légèrement la tête, mais je me repris vite pour une fois, je sortis la lettre d’une de mes poches et la lui tendit.
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Je dois trouver cette chambre. Mais je n’en ai vu aucune. Nya.J’avais fini par prendre une légère pause de Miaous tout en terminant cette dernière phrase sans vraiment savoir pourquoi. Peut-être pour me détendre après ce surplus de courage. Peut-être pour tenter de me montrer amicale. Mais j’avais déjà fait un bon pas et j’en étais fière. «
Tout ça grâce à toi Nyaruko » pensai-je en observant le petit chat violet.