Le bruit assourdissant des vagues éclatées par la coque du bateau et les cris suraigus des goélises formaient une étrange berceuse qui, couplée au mouvement cyclique du ferry, attirait la rose dans une somnolence molle. Accoudée à la proue, elle admirait les sillons creusées sur la belle étendue bleue, action devenue coutume. C'était comme un rituel à chaque fois qu'elle quittait Lansat et subséquemment prenait le bateau, elle ne pouvait s'empêcher d'admirer quelques instants la mer et toutes ses promesses. Elle adorait l'Océan, véritablement et se demandait souvent quels trésors se cachaient sous le rouleau presque mécanique des vagues.... Des trésors centenaires assurément. Voire plus ! Car il avait peu de doutes possibles, il y avaient sous cette étendue bleue des millards et des millards d'années d'histoire.

Malheureusement pour elle, ce n'était pas aujourd'hui qu'elle allait faire de l'archéologie et si elle se rendait à Sinnoh, c'était pour une toute autre raison. Elle s'était portée volontaire pour une mission. Quel type de mission ? Quelle importance ? L'important était ailleurs, elle avait de plus en plus de mal à rester en place, de plus en plus de difficultés à traverser les mêmes couloirs encore et encore. Elle n'en pouvait plus de la routine... Cette routine infâme et déprimante qui la ramenait sans cesse à ses démons. Ghost lui avait conseillé de se changer les idées, de prendre un peu l'air... Et bien la voilà qui se lançaient vers l'inconnu ! Si ça ce n'était pas changer d'air ! Inconnu total. Et elle ne savait véritablement pas dans quoi elle s'embarquait. Elle avait cru vaguement entendre qu'il lui fallait des capacités scientifiques... Ca ne devrait pas être si compliqué, si ? Elle savait aussi qu'elle allait travailler en duo avec un certain Alyx. Mais ne savait absolument pas à quoi il pouvait resembler... Elle finira bien par le retrouver de toute façons.

Complètement détendue et sans préoccupation aucune, la petite rose admira encore quelques-instants la mer. Puis elle alla s'allonger sur un des nombreux transats du ferry et humant quelque-peu l'air iodé, se laissa tomber dans une sieste sans aucun songe. Elle ne se réveilla que bien plus tard, alors qu'un phare aux couleurs de la fameuse fusée de ce reporter de bande dessinée toujours accompagné de son fidéle couafarel crevait l'horizon. La petite rose s'étira, attrapa son gros sac de voyage et réveilla Lolita, assoupie à ses cotés. Puis le duo s'engouffra dans la masse de touristes, cherchant du regard une direction, n'importe quoi. Quelque-peu ballottée par le foule ce fut un réel soulagement pour la rose et le tapir de pouvoir s'en éloigner en se dirigeant vers une vielle dame qui brandissait avec mollesse une pancarte "Pokemon Community". Toute heureuse, Bellamy trotinna vers elle et la salua d'un chaleureux :
 
-Bonjour ! Bellamy Wallace ! Je suis l'un des étudiants chargés de vous aider !

Mais son enthousiasme fut vite coupé par le regard pleins de reproches de la vielle qui ne lui répondit que d'un ton sec, qu'ils étaient censés être deux et que c'était inacceptable. Bellamy ne comprit pas la suite de son monologue qui semblait bien plus marmonné qu'énoncé. Quelque-peu refroidi par l'accueil, elle jeta un regard géné vers Lolita qui le lui rendit.

Le deuxième étudiant arriva finalement. Et surprise : il semblait en fait que ce soit une étudiante, déjà décontenancée par l'altitude de la vielle, Bellamy se contenta de la détailler avec un regard surpris. Elle était à peine plus grande qu'elle mais semblait néanmoins plus âgée, plus mature, plus froide aussi. La rose ne put s'empêcher de déglutir, à l'idée qu'elle ne la jugeait que sur son apparence quant à Lolita, une lueur admirative inhabituelle brillait dans son regard. Mais le duo fut interrompu dans son observation, quand la petite vielle, resemblant autant à un hoothoot qu'a une humaine reprit la parole avec sa voix trainante :

-Pas trop tôt. Je me présente je suis Mlle.Crépain, secrétaire de mairie depuis 45 ans. On pourrait penser que ça me donne un poids sur les décisions mais apparemment non. Elle remit ses lunettes rondes en place, en produisant une petite toux forcée. Vous, vous êtes ici pour nous aider, apparemment. Je comprend pas comment, mais bon, je ne suis que la secrétaire. Suivez moi et en silence s'il-vous-plait.

Mlle. Crépain haussa les épaules et se mit en marche, elle avait cette manière très particulière de se déplacer : à la fois très rebondie et très rigide. Bellamy lui emboita le pas et se mit quelque-peu à observer les alentours : Rivamar semblait avoir construit directement sur le flanc des falaises, tout semblait avoir était creusé depuis des décennies, ce qui formait du coup, des dizaines et des dizaines de passages surélevés s'entrecroisant et réunissant des plateaux semblables à des ilots perdus au milieu d'un océan de roches. Et alors que l'étrange groupe commença à gravir des escaliers, la rose reporta son attention sur la belle blonde qui marchait à ses cotés :

"Tu dois être Alyx, moi c'est Bellamy. Ca fait bizarre de mettre un visage sur le nom, je dois t'avouer que je t'ai imaginé garçon..." lui chuchota t'elle.

Alyx aurait sans doute eu le temps de répondre et Bellamy aurait sans doute écouté, si l'attention de la mentalie n'avait pas était captée par un énorme rocher qui apparaissait devant eux alors que les escaliers prenaient fin. A une dizaine de mètres d'eux, un peu plus loin dans l'océan sortaient comme de nulle part ce rocher en forme de Ronflex. Etait-ce taillé à la main ? Ou une coincidence incroyable ? Mais Bellamy ne devait certainement pas être la dernière à y voir un ronflex dans toute sa sagesse. Quelque peu émerveillée par ce que la nature pouvait produire, la petite rose se jeta sur les barrières de sécurité, se penchant dangereusement par dessus et imita les quelques touristes déjà accoudés en affichant des yeux ronds comme des obalies.

Une simple toux de Mlle. Crépain suffit à faire revenir l'étudiante, alors qu'un mouvement de tête fit repartir le petit groupe qui avança encore quelques minutes vers l'un de ces fameux passages surélevés. Sous la directive de la secrétaire de Mairie, le groupe s'arrêta, les yeux fixés sur le sol.

-Rivamar, et depuis toujours, vit en harmonie avec la nature et ce grâce à un formidable système de panneau solaire, entama la petite vielle

Bellamy jeta un oeil au sol et remarqua finalement sa particularité, en effet, le pont semblait composé d'une multitude de minis panneaux noirs projetant un léger reflet argenté sur les chaussures de passants.

-Hélas ! Cet été s'est révélé particulièrement sombre et la mairie particulièrement sourde à mes conseils n'a pas pensé une seule seconde à restreindre l'accés à l'électricité. Pensez vous que penserez les touristes si le marché couvert n'état pas illuminé la nuit ! Ah si ça ne tenez qu'a moi... Bref, l'automne touche bientôt à sa fin et nous voilà fort dépourvus. Alors moi j'ai proposez de virer tous les touristes, mais bon, non. Monsieur le maire a préféré faire appel à des gamins. Et du coup, vous devez vous en occuper. Voilà. Vous avez la journée et un accés à tous les zones de la ville. Elle tendit un papier à Alyx, sans doute un laisser passez. Vous partez ce soir avec votre échec, acheva t'elle finalement en lansant un regard plein de condescendance aux deux étudiants.

Mlle. Crépain s'en allant finalement avec cette démarche si étrange, laissant Bellamy bras ballants fixant Alyx quelques secondes avant de demander :

"Une idée ?"

- Pfeuh. Bon, oublions ça. Oui, c’est moi Alyx, et je ne suis pas une fille. dit alyx après avoir goulument tiré la langue à la secrétaire de mairie.

A cette révélation la rose ne put s'empêcher de pousser un petit oh aigu de surprise et de marmonner vaguement des excuses tout en jetant un coup d'oeil à sa starter. C'était le tapir la spécialiste dans ce cas là, Bellamy ne savait jamais vraiment comment se comporter.... Il y a quelques-mois à peine elle ne réalisait même pas qu'il était possible de se rapprocher ainsi d'un genre qui n'était pas le sien. Lolita lui avait montré un monde qu'elle ne soupçonnait pas et la rose se savait quelque-peu intolérante... Mais en fait devait-elle dire il ou elle ? Alyx avait bien précisé ne pas être une fille, mais cela signifiait qu'il voulait qu'on l'appelle "il" ? Etait t'il une fille qui voulait etre un garçon ou... D'un autre sexe encore ?

Encore toute chamboulée par son questionnement un peu idiot, notre héroïne n'écouta qu'une d'une oreille distraire alyx qui lui faisait pourtant face. Hmm.. Comment ? Du soleil ? La petite rose fait une petite moue signifiant qu'elle n'était pas non plus doté de pokémons capables de telles prouesses.

- On a qu'a trouver où est ce que l'énergie est... Elle sembla chercher ses mots quelques-instants, convertie. Il doit bien avoir une centrale ou quoi, non ? Je veux dire de toute évidence sauf si on trouve un pokémon résident qui veut bien lancer zénith tout l'hiver le système de panneaux solaires et un peu HS. Autant directement travailler à l'endroit où l'électricité est crée, non ?

La mentalie croisa les bras à son tour et souffla comme un tauros.

-Je suis pas mécanicienne, non plus... Moi mon truc c'est la caillasse... Bon, autant se débrouiller avec ce qu'on a...

C'est ce moment que choisit Lolita pour avancer vers Bellamy et enrouler sa trompe autour de son poignet en poussant des petits gémissements plaintifs. Bellamy lui caressa le crane quelques-secondes avant de se remettre une mèche en place de de déclarer :

-Lolita a raison, ses pouvoirs psys ne vont pas servir à grand chose pour le coup....

Soucieuse, la rose caressa la pokéball de sa denticrisse accrochée à sa taille. Dans l'hypothése où le poisson voulait bien aider, il y avait peu de chances que sa machoire acérée ne soit d'une grande aide....

- Tu n'aurais pas de pokémons électriques par hasard ? Ce serait un bon début.

Sans vraiment attendre de réponse de son camarade, la petite rose entreprit de se mettre à courir de passants en passants afin  de demander si ils ne savaientt pas où se situait la centrale... Ou du moins où était stocké l'énergie de la ville, où est-ce qu'on distribuait l'électricité transformée en tant que telle... Elle n'avait pas de système de courant alternatif mais elle était certaine que c'était en ce lieu qu'il fallait en créer un.