Une colloc' à la mer ! Alyx, Gabriel et Stone Tu te demande si c'est une bénédiction ou un cadeau empoisonné. Bénédiction d'abord parce-qu'ainsi marchant à ses cotés, plus personne ne fait attention à toi et comme un prodige, tu saisis ces quelques-instants -infimes secondes- pour ôter ton masque et respirer. Enfin. Mais la présence de ce Ronflex qui te suit depuis ce matin est tout autant une malédiction, tant il t'apparait soudainement le manque de praticité et les responsabilités qui vont avec. Ce n'est pas comme si c'était géant -gênant, pardon- pourtant... Tu gardes le cap, gardes le masque : t'adaptes à la taille imposante et réussira à rendre le tout aussi digérable que cet air marin qui t'assaille les narines. En attendant, et soudainement voilà que tu n'en imposes plus du tout. Ridicule petit Stone ramené à la place que tu mérites : celle d'insecte, noyé sous l'ombre d'un géant. Tu n'a même pas besoin de jouer des coudes pour traverser la foule étudiante et retrouver celui qui devrait t'attendre avec un panneau à ton nom ou autre signe distinctif. La seule présence du gigantesque ours suffit à traverser - pourquoi ne pas le nommer Moise ? Mais trêve de digressions, voilà ton hôte qui te fait face : là, coincé entre deux petites mamies, un homme trés grand et imposant -presque autant que ton ronflex- mais abimé par le temps. Tu peux le lire par sa position : courbé et anguleux ; par son visage noyé sous une grosse barbe blanche et par une peau sillonné par les traces d'une vie bien remplie -et d'une bouteille bien vide. Doucement, sans te précipiter -jamais- tu t'avances vers lui et sans grande surprise, tu es le premier. Toujours ponctuel. Toujours parfait. D'ailleurs, cela ne fait qu'une journée que tu a débarqué, mais déjà tu a saisi toutes les subtilités de cette autre culture et c'est avec élégance et décontraction que tu salues celui qui est désormais ton hôte à la manière Alolienne. Mais lui ne semble pas comprendre, le voilà qui te saisit le poignet et le balance avec force du bas vers le haut. Toi ? Tu te contiens, cale des muscles et ne perd pas le masque, garde la face. -Hola p'tiot ! Vl'à un solid' moussaillon ! Par m'barbe, nommes moi donc c'aptain Makan, et quel est ton sobriquet le j'not ? Te voilà -chose inhabituelle- quelque-peu déstabilisé et pendant un instant, tu crois devenir fou - ou du moins à moitié sourd. Mais ton bel esprit d'analyse finit par te convaincre de mieux écouter et te voilà qui comprend. Un marin. Voilà qui explique son grand ciré jaune, ses mains taillées par l'effort et la présence d'un Goelise quelque-peu rabougri sur son épaule. Sans trop d'hésitation, tu lui donne ton nom -il reste inchangé après tout. Puis, il ne te faut pas longtemps pour t'enquérir de la personne qui te fait face. Si bien que quand les autres garçons débarquent, il te semble déjà connaitre Makan mieux que quiconque : Ses années dans la marine de Johto, son amour pour l'ancien temps, son gout pour la boisson, sa plus vielle histoire d'amour abandonnée pour une autre -avec l'océan, sa retraite ennuyeuse et son récent déménagement, içi, à Alola. Rien -ne semble t'il- ne t'a était épargné. Et tu te dis à toi-même que Makan a bien de la chance de n'avoir aucun filtre, aucun masque. De son coté, lui semble t'apprécier d'ors et déjà. Ce coté volontaire, sportif et honnête qu'il ne retrouve plus chez les jeunes d'aujourd'hui te va à ravir et comme toujours, tu sais séduire et t'attirer la sympathie. Mais l'entre deux s'est donc terminé ici, quelque-peu curieux de savoir avec qui tu logeras chez ce bon vieux Makan, te voilà saluant tes camarades -à la manière alolienne, toujours- les détaillant quelque-peu au passage. Hmm. Te voilà déjà tout analysant chez eux, gens beaucoup plus complexes que Makan, il sembleraient... Deux profils trés différents, l'un intellectuel, élégant, sans doute fils de bonne famille t'inspire immédiatement confiance, néanmoins il a quelque-chose de quelque-peu hautain... Rester sur ses gardes donc. L'autre est beaucoup plus antipathique et il ne faut pas longtemps pour percevoir son agressivité et son arrogance, famille beaucoup plus populaire, à ne pas douter. Te voilà juge de couverture de livres, gardant un sourire de circonstances, tu te présentes à tes nouveaux camarades alors que voilà déjà le groupe qui suit le vieux Makan : - En fait, moi c'est Stone Mercury, je viens de Kanto et ce ronflex là, tu montres l'énorme masse qui vous suit en faisant trembler le sol comme si personne ne l'avait remarqué, c'est mon starter, j'attends de le connaitre un peu mieux pour le nommer et voir ce qu'il veut aussi. Mais les présentations ont à peine le temps de s'éterniser que voilà déjà Makan qui stoppe la marche devant une propriété un peu excentrée, coincée dans une falaise. Un Hélédelle, un otaria ainsi qu'un drôle de pokémon dont ton ipok te signale que c'est un Araqua sont déjà là et vous accueille avec joie. Tu t'approche doucement de l'Otaria et lui caresse sa corne quelques-instants qui semble pour lui un moment d'extase. Soudain Makan prend la parole : "Stone, p'tit gars, il y une crique d'rére ma d'meure, ton Ronflex p'rra s'y mettre, l'maison ets un p'tiote pour lui. D'ailleurs l'jeunots, l'int'rieur est un pio viaux et v'dormirais dans l'meme piéce, ç'ira, hein ?" Tu fixes ton attention sur Makan, et pense avoir tout compris. Te voilà jetant un -faux- regard compatissant à ton starter qui semble déjà bouder d'être ainsi mis à l'écart... Pourquoi pas Gamin ? Son altitude enfantine le justifierait. Puis, toujours autant comédien, tu lâche un grand sourire à des tes camarades. Beaucoup trop sur de toi et autocentré, tu es persuadé qu'il te considéront dans quelque-jours comme leur meilleur ami. Et aprés tout, pourquoi ce ne serait pas le cas ? Ton masque sait se faire aimer, se faire apprécier. C'est et ce sera toujours le cas. |