ft. Salomé Cobal lieu: Parc |
Il y avait des vues.
Du moins pour une personne au moins, la fameuse Ana que Logan et Lucille avaient vaguement évoqué. D'ailleurs, la situation de cette dernière avait été assez floue pour Salomé, était-elle toujours en couple avec Logan ? Si tel était le cas, plus pour longtemps alors. La demoiselle était prête à faire éclater la vérité – et son mensonge – au grand jour. Elle attrapa son iPok, tapant instantanément une réponse satisfaisante avant d'envoyer le tout. Quelques salutations habituelles et son accord et la confirmation de sa présence quant au lieu et l'horaire convenus – remarquez que la narratrice opte pour la facilité tant elle n'y connaît rien en codage imitation iPok.
Son Picassaut sur son épaule, Algernon tentait tant bien que mal d'attraper les mèches égarées qui auraient bien mérité un coup de brosse rapide. Ou comment tenter de faire comprendre à sa dresseuse qu'elle avait tout d'une gitane. Oh pardon, mais c'est justement ce qu'elle est.
— C'est à notre tour d'être acteurs d'un jour, Algernon, fit-elle à l'intention de son oiseau, tu es libre de jouer le rôle que tu veux... Et puis, l'impro', c'est bien aussi, non ?
Sa Plumeline était dans un coin, roulée presque en boule sous le bureau. Un amas de plumes rougeâtres dont il était difficile de discerner la tête de la queue. La rousse lui fit quelques caresses, espérant un changement dans son attitude mais rien du tout. S'il y avait eu du mieux suite au concours de danse en compagnie d'Haru, le double-type faisait une rechute depuis son arrivée sur Lansat. Elle qui n'avait toujours connu que les paysages ensoleillés et délicats d'Alola se retrouvait piégée sur une archipel inconnue qui l'effrayait un peu plus chaque jour. Et elle qui croyait que son Pokemon retardé mental lui causerait le plus de soucis, elle se rendait maintenant compte qu'elle avait tort. Elle eut un soupir bruyant et triste avant de s'engager vers l'extérieur, un foulard ivoire pour protéger son cou des rafales soudaines qui menaçaient en cette matinée.
Elle se mit en chemin en direction du parc, ce n'était pas la première fois qu'elle foulait cette terre et certainement pas la dernière. L'heure tournait, sûrement Ana serait-elle déjà là. La rousse était dans les temps pourtant, ni en retard, ni en avance, juste comme il fallait. Différents étudiants se promenaient en ce lieu quelque peu abandonné en cette matinée, la petite ouvrait grand ses yeux pour repérer une chevelure vert foncée. Entre la sienne qui virait au rouge selon la luminosité et celle d'Ana, elles seraient bien accordées.
Enfin, elle la vit.
Elle se dirigea vers elle, les gravillons crissèrent sous ses chaussures comme pour signaler un peu plus sa venue à la demoiselle toujours dans l'expectative de réponses, des questions plein la bouche. La Givrali arbora un sourire figé, à mi-chemin entre la peine et le regret. Parce que ça y était, elle était dans son rôle, totalement.
— Ana ? C'est moi, Salomé.
De brèves présentations pour de plus longues explications. Elle se doutait que la future ex petite amie – Salomé fait dans la voyance aussi à partir de ce jour, rien de bien compliqué avec un cas comme celui-ci – avait hâte d'entendre sa version de l'histoire.
Son propre fait alternatif.
— Je suis désolée. Sincèrement.
Et c'était vrai.
Désolée que Logan soit un parfait crétin, désolée qu'elle se soit amourachée de ce type, désolée que Logan soit Logan. Et désolée d'avance pour ce qu'elle allait raconter. Oh cela allait faire mal. Très mal. Cela allait blesser et meurtrir, une blessure comme la petite n'en avait jamais connu. Mais s'il fallait quelques dommages collatéraux pour mieux détruire Logan, alors soit, la gitane était prête à passer par là. La blessure de l'étudiante ne durerait pas éternellement, elle finirait bien par oublier et laisser le temps la guérir.
— Pour les images, car je suppose que c'est surtout ça qui t'intéresse, rien n'a été modifié, je me suis juste contentée de filmer et de rapporter le court-métrage au professeur dans un but purement scientifique. Tu vois, j'étais en mission avec Logan et on devait étudier les attaques de Tritox et de Bazoucan... C'est pour ça que Euphorbe a mis ça sur son site, c'était avant tout pour ses recherches, rien de plus.
Elle inspira brièvement, cherchant ses mots. Algernon piaffa comme pour approuver sa version des faits. Tout était vrai pour le moment. Elle ne s'était pas encore aventurée en terre inconnue, en zone minée, mais cela ne saurait tarder. Il lui fallait d'abord qu'Ana éprouve un semblant de confiance envers elle, juste ce qu'il fallait pour qu'elle finisse par croire à tout ce que Salomé allait raconter.
— Lucille et Logan sont très... complices. Mais ça, je pense que tu le sais déjà, concéda-t-elle, il manque le son sur la vidéo, ils se sont murmurés des choses entre eux avant ou après ce que tu as pu voir de... fâcheux, je me souviens plus..
Complice ou l'euphémisme du siècle pour désigner deux êtres en train de s'embrasser. Salomé et son humour. Hilarant.
Dommage que la gitane n'ait pas eu de perche pour enregistrer aussi l'émotion tendre dans leurs paroles. Oh elle se doutait que l'imagination d'Ana ferait le reste. Comme il était bon de pouvoir compter sur une complice si précieuse !
— Et puis... Et puis il y a eu l'incident.
La bombe était lâchée.
Ou du moins amorcée.
Elle ne demandait plus qu'à exploser là, posée entre les mains d'Ana. La rousse avait eu le temps d'y réfléchir avant cette rencontrer, sur le trajet. Depuis la mission, elle y songeait énormément. Sa version des faits qui ne serait non plus seulement connue de ceux présents lors de la mission mais d'une tierce personne.
Bonjour Ana.
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Alors quoi ? C'était tout ? Exit Lucille et son baiser ? Il lui fallait de suite passer aux choses sérieuses ? Dommage, Salomé aurait bien aimé en rajouter une couche sur ces deux-là mais après tout, Ana avait dû se satisfaire de la vidéo. Promis, la demoiselle qui devait avoir son âge serait invitée si Salomé venait à être récompensée pour ce court métrage — elle n'abandonnait pas l'idée.
Mais avait-elle bien entendu ? Ana paraissait avoir murmuré, glissé dans la barbe qu'elle n'avait pas la demande auprès de Salomé. Enfin, sa voix s'éleva à nouveau, plus forte que jamais, tandis que le Sonistrelle l'épiait d'une bien étrange manière. Qu'est-ce que ce Pokemon pouvait bien lui vouloir ? Son type Vol se mit face à celui de Ana, l'observant en détails, son léger corps toujours parcouru de spasmes. Il y avait le sérieux de cet adversaire face au comportement imprévisible et prêtant à sourire d'Algernon. Cela aurait pu être hilarant si la situation s'y prêtait. Mais des choses se mettaient en place. Alors la Givrali baissa la tête, penaude. Il lui fallait trouver les bons mots pour toucher Ana, ce qui ne serait pas une mince affaire vu l'état de l'étudiante actuellement.
— Il m'a... Il m'a... hoqueta-t-elle, tu sais...
Non elle ne sait pas.
Allez crache gamine, tu en meurs d'envie. Tout le monde n'attend plus que ça. Ana, toi, et tous les curieux de passage – coucou vous !
— Je ne veux pas en parler...
Stop de teaser le monde entier. On n'apprend pas à une littéraire à faire usage de la prétérition.
Il y avait des reflets larmoyants dans le rouge de ses yeux. Des écueils naissants le long de ses cils. Ses iris n'étaient plus que nuit de rubis tandis qu'une larme glissa le long de sa joue droite. Pendant qu'elle s'efforçait de porter ce masque de tristesse, elle se devait par la même occasion songer à tout ce qui n'avait pas lieu d'être en cet instant. Entre l'abandon de sa mère suivi de son absence le long de sa vie et d'autres mots plus horribles encore qu'elle se répétait en son fort intérieur, juste pour le paraître et la création d'une larme. Et ses yeux dans lesquels se noyaient des torrents qui ne demandaient qu'à dévaler à leur tour le sillon de sa peau. La larme resta orpheline, brillante à la lumière du jour, salissant son teint d'opale.
— Lucille sait. Elle m'a dit d'en parler à la direction de l'académie car c'est mal ce que Logan a fait. Très mal. Mais moi, je veux pas non plus que Logan ait des problèmes par ma faute, je veux pas non plus avoir des problèmes...
Le narrateur vient de décéder de rire face à de pareilles absurdités. Vraiment.
Ça va, ça rigole bien par ici, hum ?
Et Algernon qui faisait son vol circulaire au-dessus du Sonistrelle d'Ana. Ce n'était pas le moment, petit héros, vraiment pas. Mais n'était-ce pas la rousse la première qui avait indiqué au starter qu'il était libre de jouer le rôle que bon lui semblait ? Lui aussi paraissait se prêter au jeu.
— Il m'a souillée, murmura-t-elle en faisant un pas de plus vers Ana, sa bouche près de son oreille, il m'a caressé les fesses quand on était dans un tunnel pendant la mission, peu de temps après le passage de la vidéo. Il m'a souillée et il a aimé ça !
Une nouvelle larme vint rejoindre la première, de l'autre côté cette fois-ci. Algernon s'éloigna du Pokemon d'Ana pour revenir près de sa dresseuse. Il avait déjà oublié que tout cela n'était que factice, le retardé mental ne réagissait plus qu'à une chose : la peine visible de sa dresseuse. Lui aussi était triste de la voir dans cet état, aussi colla-t-il sa frimousse d'emplumé contre la peau froide de Salomé, séchant ses larmes à sa manière, Picassaut recyclé en guise de mouchoir vivant.
— Et il m'a dit qu'un jour, il recommencerait. Peut-être demain ou le mois prochain comme dans un an. Un jour.
Dans les faits exacts, elle avait rapport éque ce serait une fois la mission terminée à Lucille mais un jour, c'était bien aussi. Un peu de mystère en Logan, pourquoi pas ?
La petite passa sa main sur ses joues déjà sèches grâce à son starter. Lui voletait face à elle, entre elle et Ana, mur de plumes improvisé. Sûrement s'était-il mis en tête de consoler Ana avant de voir que c'était sa dresseuse qui avait le plus besoin de lui en cet instant.
Qu'il était bon d'arrêter de songer à des choses tristes pour ne plus avoir à verser ces maudites larmes devant Ana.
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Des mots aussi vides que ceux d'Ana ne changeraient rien. Parce qu'il n'y avait rien à changer. Tout n'était que mensonges. C'était presque aussi facile de voir qu'il suffisait de jouer la victime pour que ses paroles soient acceptées comme vérité. Elle avait songé qu'il lui faudrait batailler, que la résistance se jouerait, mais rien du tout. Juste Ana qui approuvait sans jamais remettre en question quoi que ce soit. Pire, elle en venait à détruire tout ce qui se trouvait à portée de main. Ou du moins à essayer car l'arbre qui lui servait de punching-ball était toujours intact, se dressant majestueusement entre elle ses poings, ces mêmes poings qui avaient dû davantage souffrir que le tronc du séquoia, fier et immense.
La peine se lisait dans son cri. Une tristesse sans nom. Il n'y avait pas encore d'ouragan au nom de Salomé mais il faudrait y songer tant elle paraissait redoutable. Algernon l'avait rejointe, perché sur son épaule, la tête penchée vers la Mentali et sa fureur. Cette dernière s'était tournée vers la Givrali. Elle avait à nouveau toute son attention. La petite ne s'était pas attendue à une réaction pareille face à la bombe qu'elle venait de lâcher. Il était compliqué pour elle de retomber sur ses pattes. Une part d'elle souhaitait consoler Ana mais si elle s'en tenait à ce rôle sur mesure et inventé, n'était-ce pas elle qui aurait dû recevoir toutes les attentions et soins possibles pour l'aider à surmonter a mieux cette épreuve ?
Il faut croire que l'autre jeune fille n'avait pas lu le script. Parce qu'il n'y en avait pas. Bonjour l'improvisation.
— Dis-moi ce que je dois faire... Par rapport à Logan, lui demanda-t-elle d'une voix timide, dis-le moi et je le ferai si je juge que c'est la meilleure solution pour nous tous...
Elle se gardait le droit de refuser. Elle ignorait encore si elle irait répéter quoi que ce soit à la direction. Elle ignorait encore à qui elle répéterait cette histoire. C'était une traînée de poudre qui ne demandait qu'à s'enflammer. Et Salomé était belle dans son rôle, tour à tour allumette puis étincelle.
Elle avait hâte que tout s'embrase.
— Tu es d'accord avec ce qu'il t'a fait ? Avec ce qu'il m'a fait ? Si c'est le cas, alors je comprendrais que tu souhaites le protéger...
Comme si elle pouvait douter de sa réponse en cet instant. Mais l'amour faisait faire des choses étranges parfois. Alors mieux valait mettre toutes les chances de son côté. Elle se rapprocha de l'étudiante, lui saisissant les mains pour plonger son regard de braise dans celui de la demoiselle. C'était là que tout allait se jouer. Elle le ressentait au plus profond d'elle-même.
— Si non, alors aide-moi... S'il te plaît... Je ne peux pas lutter seule contre lui, je n'ai pas la force pour ça... Il m'a pris une part de moi, dans le tunnel, ce jour-là. Et il t'a trahie toi au moment où il a goûté aux lèvres de Lucille.
Ses yeux brillaient à nouveau. Elle avait une certaine tristesse dans le regard qui la rendait touchante et attachante. Elle se plaçait en victime et comment en douter face à la fragilité qui émanait de sa personne ? À la voir ainsi, la rousse était innocente de tous soupçons, incapable de causer du tort à qui que ce soit. Et c'est cette même faiblesse qu'elle souhaitait user contre Logan. C'était sa seule arme et elle comptait bien l'user jusqu'à ce qu'elle soit émoussée.
C'est à cet instant que tout basculerait. Peut-être son starter le ressentait-il lui aussi car à son tour, il faisait silence et ses spasmes s'étaient tus.
Silence et solennité.
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C'était plus que ce qu'elle avait imaginé.
La Givrali avait juste souhaité ternir complètement la réputation du Voltali mais voilà que la demoiselle lui proposait plus, bien plus. Elle se retint de sourire, se pinçant furtivement la main droite tandis que son corps de fillette était étreint par les bras protecteurs de l'ex de Logan, du moins supposait-elle qu'elle pouvait la considérer ainsi désormais. Elle enfouit son visage contre la nuque de Ana, en jolie victime, avant de quitter la douceur de sa peau légèrement hâlée, apercevant une larme bien vite essuyée sur son visage.
La gitane savait que les Givrali restaient un moyen sûr et rapide pour faire circuler les informations. Elle hocha la tête, comprenant ce que l'autre souhaitait faire... Coucou Erika ! Oui être Givrali était indéniablement un avantage dans sa situation, il lui faudrait s'entretenir au plus tôt avec sa colocataire, n'était-ce pas elle qui souhaitait connaître les derniers ragots et autres bruits de couloirs ? Oh elle allait être servie jusqu'à en être rassasiée.
— Merci à toi Ana, ça fait plaisir de voir que j'ai une alliée après tout ce que j'ai traversé...
Salomé se frotta les yeux, reniflant légèrement. Dommage qu'il n'y ait pas quelques rougeurs pour donner encore plus de crédit à ses quelques pleurs artificiels. Autour d'elle, son Picassaut avait élu domicile sur son crâne, nouveau perchoir improvisé le temps que les étudiantes terminent leurs confidences qui lui échappaient totalement.
D'autres larmes naquirent aux coins des yeux d'Ana. Des perles qui dévalaient son épiderme sans que ni sa main, ni son Sonistrelle ne serve de mouchoir cette fois-ci. Dommage car elle aurait eu grand besoin de quelqu'un pour la torcher au vu du torrent qui s'annonçait. La rousse mit une main fébrile sur l'épaule de la malheureuse. Voilà qu'il y avait plus de victimes que nécessaire pour cette histoire.
— Ne reste pas seule surtout. Moi, j'ai eu Lucille quand il m'a fait ce qu'il m'a fait, déclara-t-elle enfin, toi, tu m'as moi si besoin.
Après tout, maintenant qu'elle avait son numéro d'iPok – merci Haru – autant que cela serve. Elle ne perdait rien à se rapprocher un peu plus de cette mystérieuse Ana, encore moins si cela lui permettait de frapper un peu plus fort le Scientifique. La petite jeta un coup d’œil à son iPok, pur réflexe, pour y lire l'heure. Il était temps de fausser compagnie à cette jolie demoiselle. La scène s'achevait pour elle tandis que l'acte débutait tout juste.
— Je suis désolée, il va falloir que je file... Cours de yoga...
Ah non ça c'est jeudi soir. Pardon, j'ai confondu, hum.
Algernon s'envola depuis son crâne, faisant un dernier vol circulaire tour à tour autour du type Vol de Ana avant de faire la même chose auprès de la dresseuse d'Alola. Le temps des au revoir était venu. La petite passa un index rapide près des dernières larmes d'Ana car personne ne s'était penché sur celles-ci. Elle était bien plus jolie sans ces pleurs.
— N'oublie pas, contacte-moi dès que tu en sens le besoin ! Et merci d'avoir bien voulu m'écouter...
Le type Vol retourna sur son épaule gauche, conformément à ses habitudes, attendant que la gitane aille à son fameux cours.
Elle fit demi-tour, laissant là une Ana face à sa tristesse et sa solitude. Il était des épreuves qu'il fallait traverser en solitaire, la Mentali était confrontée à l'une d'entre elles. La rousse eut un regard pour son starter à nouveau calme. Lui cherchait encore quel rôle jouer dans cette pièce, lui était perdu et livré à lui-même. Voilà qu'elle allait devoir le diriger un peu plus, pour que tout cela ait plus de charme et de cohérence. Elle essuya du revers de sa manche les quelques traces d'humidité, retrouvant son sourire traditionnel. À croire que son rôle s'achevait là, elle avait délaissé auprès d'Ana sa peau de victime, elle n'avait pas hâte de la retrouver, c'était quelque chose de nouveau pour elle.
— L'impro, ce n'est pas pour toi.
Ces quelques mots adressés à son starter, à moins qu'ils ne soient prononcés pour elle-même, résonnaient dans cette étrange matinée où le soleil était doux et chaleureux. Un temps idéal pour une salutation au soleil en extérieur, n'est-ce pas ?HRP :Fin du rp pour Salomé ! Merci beaucoup !
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