Erio Matsuda était grande soeur d'un petit frère nommé Kokoro.
Elle avait un prénom aux assonances masculine, et inversement pour son petit frère. Ils étaient bien plus que différent tous les deux ! Kokoro avait des cheveux bruns et des yeux de même couleur, Erio elle avait de courts cheveux noirs aux reflets bleu marine, et des yeux bleu vif. La peau de Kokoro était hâlée, celle d'Erio pâle.

Bien avant ses quinze ans, Erio était une grande soeur épanouie et très joyeuse. Elle était casse-cou et entraînait son petit frère dans ses magouilles. Ils pouvaient aller sur la route après Céladopole, Kokoro du haut de ses six ans avait son propre pokémon. Erio ? Elle n'en avait pas. Ses parents ont préféré en offrir un au petit garçon, car il était plus petit. Bien qu'elle savait pertinemment que ses parents favorisaient le petit garçon, ça ne la gênait pas. Du moins, elle ne chercha pas plus loin, et puis son frère était content d'avoir son roucool avec lui !

En plus, Erio aidait Kokoro à dresser son pokémon, d'une manière logique tout du moins ! Erio était une petite fille avec un bon esprit tactique, mais les types normaux ne réfléchissaient pas comme elle le faisait.

- Nee, onee-chan, demande un pokémon toi aussi !
- Non, ne t'en fais pas nii-chan, je ne veux pas les embêter.
- Mais c'est injuste, Erio ! Tu es toujours gentille avec eux, pourquoi ils ne sont pas gentils avec toi ?
- Mais si, ils sont gentils avec moi ! Tu viens, on va faire du vélo, termina-t-elle avant de grimper sur sa selle.

Erio commença à pédaler, bientôt rejointe par son frère, qui roulait moins vite que sa soeur. Cette dernière, un peu tourmentée par les paroles de son petit frère, ne fit pas correctement attention aux obstacles, et lorsqu'elle confronta un gros caillou contre sa roue avant, et qu'elle fut ejectée de son vélo, elle se prit le sol en pleine estomac. La chute fut extrêmement rude, et Erio eut du mal à rentrer avec son frère. Une fois à la maison, Erio soignée par le médecin de la ville, elle eut énormément de points de suture au niveau de sa côte gauche et de sa hanche droite. Plusieurs jours de repos lui ont été imposés, ça elle s'en fichait, ce qui l'avait blessé, c'était les propos de sa mère :

- Bon, tant que Kokoro n'a rien c'est le principal.

Ce fut le déclic, le déclic qui supprima toute once d'amour envers ses parents.
Elle devint distante avec son entourage, silencieuse, comme une tombe, son frère en fut le premier étonné et blessé ; il ne reconnaissait plus son adorable grande soeur.
Quatre ans avaient passé après le changement de comportement d'Erio, et un jour, Kokoro arriva à table, un sac de voyage prêt, plusieurs pokéballs sur sa ceinture, et le regard vif.

- Je m'en vais !
- Ah, so.
- ... Tu pourrais me dire quelque chose d'autre, non ?
- ... Amuse-toi bien... Et fais attention.

Le petit frère eut un petit sourire avant d'embrasser sa grande soeur, âgée de quatorze ans à cette époque, avant de partir de Céladopole... Et de ne jamais revenir.
Erio en fut troublée. Elle ne pensait pas qu'il partirait vraiment... Elle savait que de nombreux adolescents de douze/treize ans partaient de chez-eux pour se créer une aventure... Mais tout de même ! Lorsqu'elle annonça la nouvelle à ses parents, ces derniers la disputèrent pour avoir laissé son frère s'en aller.
Ce fut enfin l'époque de la rébellion, l'époque où elle eut enfin tout le courage pour leur dire le fond de sa pensée :

- Oui, et ? En effet je l'ai laissé partir, néanmoins, vous connaissez très bien votre fils, et vous savez pertinemment que quoi qu'on lui dise, il s'en fout pas mal parce qu'il est borné. Laissez-le vivre son aventure, il reviendra ici davantage plus fier ... Il sera un très bon dresseur pokémon.
- Qu'est-ce que tu en sais ? Tu n'as même pas de pokémon !
- C'est vrai, mais à qui la faute ? Je n'ai jamais dit que je n'en voulais pas.
- Tu en veux un, c'est ça ? Tu jalouses ton petit frère ? Eh bien tu l'auras ton pokémon, tu l'aur-
- Ah, mais pas par vous. J'aurai mon pokémon d'une manière ou d'une autre. Mais certainement pas de votre part. Sur ce.

Elle prit sa veste et prit congé de ses parents, avant de se promener dans Céladopole un moment, histoire de se changer les airs.
Une tension palpable s'était instaurée dans le foyer familial, en une année, où on n'entendait que de brèves nouvelles de Kokoro, qui disait partir à Johto pour battre les dresseurs d'arène. Erio l'enviait, elle voulait elle aussi vivre une aventure sensationnelle. Alors, elle s'efforça de trouver un moyen de partir de chez-elle, en se débrouillant d'elle-même, et elle s'en alla alors à Azuria, chez une de ses tantes qui connaissait la championne d'Arène de la ville, Ondine. Elle lui demanda conseil, et lui parla d'une académie sur une île, et qu'elle pouvait toujours s'y inscrire. Entrer en premier semestre était capital, or le prochain ne commençait qu'en Février. Il lui fallait alors de la patience, et surtout, obtenir l'accord de ses parents.

- A une académie pokémon ? Mais tu n'as pas de pokémon...
- Il n'y en a pas besoin. Mon starter ne commencera que là-bas. J'apprendrais tous les rudiments nécessaires pour être Topdresseur, uniquement grâce à votre accord, et rien d'autre.
- Hmm... Je ne vois pas pourquoi nous dirions non... Tant que l'on sait où tu es et que tu donnes des nouvelles régulièrement.
- On te passera de l'argent de poche tout de même, c'est la moindre des choses.
- Merci. Merci beaucoup.

Et c'est ainsi qu'elle allait enfin commencer son aventure, plus derrière l'ombre de son petit frère, c'est elle qui s'endurcirait, et un jour, défierait Kokoro.