Ce que n'importe quel individu remarquerait de prime abord chez Adrasteia serait certainement sa petite taille, en effet, la jeune femme de presque 15 ans dépasse à peine le mètre soixante, cependant, elle se complaît à agir en adulte ou même se vêtir en tant que telle, un deuxième détail peut alors marquer l’œil du fin observateur que vous êtes ; en effet, sa peau semble légèrement grisâtre, aussi bien que ses cheveux, d'un blanc perle éclatant et nacré à la racine, se finissent en un joli mauve aux pointes ; tout cela par souci de design* alors rassurez-vous, la demoiselle n'est pas malade. Plutôt fine, elle est souple et relativement agile, du moins suffisamment pour aimer passer par les fenêtres quand l'envie l'en prend. Cependant, ne vous avisez pas de la caricaturer de gothique ; madame aime le noir sans pour autant en vivre. Si dès alors vous avez fini de vous rincer l’œil, nous pouvons passer au plus croustillant.
Peut-être vous semblera-t-elle froide, peut-être vous semblera-t-elle perdue, mais Adrasteia, bien que communiquant peu, sait où elle va. Tantôt déterminée à atteindre des objectifs qu'elle seule s'est fixée, tantôt restant toute la sainte-journée enroulée dans sa couverture. "Une question de mood" vous dira-t-elle. Peu habituée aux relations sociales sans pour autant les rejeter, hors sa sœur, Aerith, elle aura souvent tendance à réagir en fonction de la personne qu'elle a en face d'elle, néanmoins, si vous parvenez à obtenir son attention, vous pourrez être sûr(e) qu'elle restera docile de curiosité. Car Adrasteia aime savoir des choses, et lire, énormément, passionnée de sciences, de philosophie, de sociologie, de tout type de littérature, conseil au lecteur de ne pas tenter de la décrocher de son ouvrage une fois qu'elle y est plongée, sauf si vous partagez la même collection de BoysLove, un dialogue s'ouvrira peut-être alors. Elle a un faible pour les pokémons de couleur violette, mais une réelle phobie des pokémons oiseaux, se traduisant souvent par une fuite imminente ou des pleurs incontrôlés, voir les deux si vous êtes chanceux, pour le plus grand plaisir des plus illustres trolls. Si Adrasteia reste à l'écart c'est qu'elle a peur de blesser autrui ; de nature peu violente à présent, il lui arrive pourtant de déraper, eh oui, car il lui fallait bien un défaut. Elle a énormément de difficultés à exprimer la douceur qu'elle porte en elle et préférera souvent se murer dans le silence, forcez-là et elle risque simplement de se mettre dans une colère noire, certainement pour plusieurs heures, voir plusieurs jours.

Originaire de Hoenn, Adrasteia n'a que peu de souvenirs de son enfance, en effet, alors qu'elle était encore petite, un réel choc émotionnel aurait rayé de sa mémoire une partie de son passé, ou du moins c'est ce qu'elle use elle-même comme excuse, refusant de se souvenir de quoi que ce soit, elle se plaint parfois d'avoir des visions du passé comme "dans un rêve, une autre dimension" mais peut-être faudrait-il recommencer du début pour nos très chers lecteurs.
Il était une fois, dans une magnifique maisonnée perdue à Hoenn, vivaient une jeune enfant, élevée telle une captive dans sa tour d'ivoire, elle aimait ses parents éperdument, et elle aimait les champs de lavande qu'ornaient la terre par-delà la fenêtre de sa chambre, elle aimait alors déjà lire dès son plus jeune âge et passait le plus clair de son temps à cela. Mais un jour, alors que la mère de l'enfant allait lui offrir une sœur, l'accouchement fut fatal et seul le nourrisson en réchappa ; trop jeune pour comprendre cela, Adrasteia se mit à chérir sa petite sœur comme la prunelle de ses yeux. Les deux sœurs grandirent, et plus elles prenaient en âge, plus leur beauté semblait flagrante, l'aînée, au fil de ses lectures, se prit rapidement d'affection pour les grands philosophes antiques, l'histoire du monde pokémon, tout l'intéressait, et bientôt, l'immense bibliothèque de leur "petit palais" comme elles s'amusaient à l'appeler, ne lui suffirait plus. Le seul regret qu'Adrasteia conservait juste à côté de sa douleur était de n'avoir jamais suffisamment montré son amour à sa mère, cependant, plus elle en souffrait, plus elle oubliait. Elle apprit tout ce qu'elle put à sa sœur, malgré le fait que cette dernière n'ait pas réellement les mêmes passe-temps et centres d’intérêt, elle s'appliquait à comprendre. Aerith, la plus jeune avait pris en assurance, mais continuait de préférer ses poupées aux livres de sa sœur bien qu'elle la suivît partout, cependant, par-delà les clôtures de leur beau jardin d’Éden, Aerith voyait s'étendre mondes et merveilles, elle voulait partir, voir d'autres fleurs que ces immenses champs de lavande et les quelques petits pokémons qui s'y réfugiaient. Leur père, rongé par le chagrin s'était renfermé dans le travail, faisant à peine attention à ses propres filles, il revenait très rarement vers la demeure vide de la présence de son aimée, perdue il y a de cela des années. C'est alors qu'à respectivement 9 et 12 ans, Aerith entraînât sa sœur avec elle en pleine nuit, elles qui n'étaient jamais sorties de leur jardin et vivaient recluses depuis toujours tentèrent la fugue, comme acte désespéré de vivre autre chose, guidées seulement à la lueur de la lune, perçant au travers des nuages qui découpaient le ciel comme mille dentelles.
Aerith mourut.
C'est tout ce qu'il reste ici de la mémoire d'Adrasteia.
Pour quelles raisons me direz-vous? Du calme hein, parce que je suis juste un narrateur interne, moi, j'en sais pas plus que vous. Mais plus endeuillée et détruite que jamais, la jeune enfant fût placée en orphelinat, incapable elle-même de se souvenir de s'il lui restait un quelconque parent, mais malgré elle, l'oubli est une chose fantastique ; persuadée qu'elle a toujours quelque chose à retrouver, sa pseudo-amnésie lui confère suffisamment de force pour se tenir là, aujourd'hui, devant vous ; elle est déterminée à trouver sa propre place, ici ou ailleurs.
Mais pas aujourd'hui, c'est l'heure de la sieste.

(* Note : Ce personnage étant de ma propre création, tout comme ces dessins d'elle, la trame originelle d'Adrasteia a été remaniée pour convenir au forum, elle était à l'origine une démone et non pas une humaine mais a été gardé sa couleur de peau grise et ont été retirées ses cornes pour faire plus naturel, j'ai tenté d'intégrer son histoire à l'univers pokémon en la gardant au plus proche de l'originale pour ne pas dénaturer mon personnage, bien qu'elle ne soit pas faite pour avoir l'air ni d'une héroïne ni d'un personnage de tragédie. Merci de votre lecture ~ )