Mélancolie sous un manteau de neige
Début des vacances - Après midi - Avec sa guitare.
Il y a des jours comme ca, où même quand on est occupé a tout ce qu'on veut, on se sent furieusement seule. Aujourd'hui est ce type de jour malheureux. Oui, la pauvre Aelita s'ennuie en ce week end. Un mal du pays peut être? Un mal-être? Elle n'en était pas sure et ne voulait pas tirer de conclusions un peu trop hatives.Code by Joy
L'hiver est arrivé, avec son lot de beauté, et d'emmerveillement. L'academie voyait ses premiers flocons arriver, et Aelita vit tomber les premiers de sa vie. Dans l'endroit paradisiaque où elle vivait avant, il faut avouer que ca n'était pas très présent. Elle n'habitait pas dans l'ile avec la montagne enneigée, et elle n'eut que peu de fois la chance d'y aller. Faut l'avouer, quand elle y allait, c'était avec son maitre de stage, et elle se contentait de surveiller les Goupix.
Sa Goupix, d'ailleurs, sautait partout en regardant par la fenêtre. Elle regardait sa maitresse et semblait l'appeler. "Viens, Viens", crut-elle traduire en ecoutant les glapissements de sa boule de poil. Son Ponchiot, en revanche, semble moins enclin a faire des roulades dans la neige. Il restait pelotonné contre sa dresseuse, roulé en boule sur ses genoux. Elle n'est pas étonné. Goupix est un Pokémon habitué au froid. Pour la petite mini-feunard, voir de la neige tomber, c'est comme se dire "Je suis dans mon environnement naturel ! Vite ! On plonge !"
Aelita riait en la voyant ainsi, ca l'attendrissait. Pendant ce temps la, elle s'occupait de sa guitare, des cordes, et tout ce qui servait au bon fonctionnement, comme l'ampli. Elle semblait charger d'ailleurs. Le voyant orange etait tout juste passé vert, ce qui signifiait un cent pour cent de batterie. Elle sourit et se leva. Elle a bien fait de l'amener. Ca lui sert tellement...
Elle se leva et marcha vers la sortie du chalet Sevipard. Habillée dans une tenue d'hiver, elle marcha tranquillement entre les flocons de neige. Sa guitare autour du cou, et tenant son ampli, elle se cacha sous un arbre, a l'abri, avant de poser son amplificateur dans l'herbe. Elle se servait de son manteau comme protection contre l'humidité, le placant sous son porte-son, et s'adossa a l'arbre. Les Sévipards ont un super coin, eux aussi. Elle est presque contente. Elle voudrait bien y rester toute la journée, voire l'hiver. Et le montrer a Salomé tiens. D'ici qu'elle soit chez Lugia ou dans celui prêt des sports d'hiver...
Elle sourit un peu, et ca la décida a jouer sa première mélodie. "Salomé". Celle qu'elle a nommé le jour de leur rencontre, en guise de cadeau. Le froid la fit rater quelques notes au depart. Elle se mordit un peu la levre, et se concentra un peu, avant de jouer, sous son arbre, de meilleure manière. Elle se concentrait et controlait ses membres pour ne pas trop trembler. Difficile, mais on s'y fait. Elle jouait tout doucement, avec le son a pas trop haut volume. Assez haut pour etre entendu, assez bas pour ne pas être entendu de tout le campus. Elle ferme les yeux et continue de jouer.
Ca lui faisait du bien. Goupix s'installa, la tête sur ses genoux, et regardait sa maitresse. Elle semblait se servir de cette mélodie comme berceuse, tandis que Ponchiot se refugiait sous le pull de sa Aelita, comme si la chaleur de son ventre allait etre bon pour lui. Elle riait puis enchaina sur une autre mélodie, chantant un peu avec. Souvenir de Rwby, la musique de Weiss. "This life is mine". Elle a essayé de la reproduire a la guitare et faisait de toutes petites notes pour le premier couplet, avant de laisser libre cours a ses émotions par la suite.
Elle chantait, mais tout doucement, afin d'accompagner. Elle était concentrée sur sa musique et ne prétait pas attention aux bruits de pas qui se rapprochaient. Elle souriait un peu et se sentait dans son élément. La neige qu'elle souhaitait tant voir, sa musique, et ses Pokémons. Il ne lui manque qu'un être. Une amie. Un seul être vous manque et tout vous parait fade. Tout est dépeuplé...
Ses jambes lourdes après l'après-midi passé à patiner, la rousse avait du mal à se traîner jusqu'à son chalet. Ses pieds ressentaient encore les effets des lames, se rappelant la forme des patins, tremblant et vacillant, avant de se ressaisir finalement. La Germignon ouvrait la marche avant de revenir vers sa dresseuse, mi-inquiète, mi-paniquée à l'idée que la rousse puisse faire une mauvaise chute non pas sur la glace mais sur le sol enneigé. Au moins ce serait déjà plus confortable et moins dangereux sans ces lames de malheur prêtes à trancher un doigt au moindre faux pas ! Mais Chayana n'était toujours pas rassurée, talonnant Salomé pendant que le couple de type Feu s'ébattait dans la neige, comme si de rien n'était.
Ingrats.
La gitane se frayait un chemin nouveau à travers les arbustes dégagés par son type Plante. Nul doute qu'il s'agissait là d'un raccourci. Tant pis pour la flore abattue, cela finirait bien par repousser. Et puis, tout meurt en hiver. Heureusement qu'elle était là, elle. S'il fallait compter sur l'un ou l'autre des Feurisson pour veiller au bon confort de leur dresseuse, ils y seraient encore. Django et Phoën étaient hors du champ de vision de la Givrali, partis devant sûrement, s'amusant à laisser leurs empreintes dans la neige avant de s'y rouler, sourires au bord des lèvres.
Puis il y eut une note. Douce et câline. Ce n'était pas là le bruit de la neige qui tombe. Ni celui du bonheur des deux amants hors de vue. C'était différent, un élan de guitare qui charria le cœur de Salomé. Elle s'arrêta, nez en l'air, imitée bientôt par sa Germignon qui calquait ses mouvements sur ceux de la Givrali. Les deux étaient immobiles, scrutant l'air, cherchant l'invisible derrière un manteau blanc. La rousse mit son index sur sa bouche pour intimer le silence à la nouvelle-née.
Mais c'était sans compter sur Algernon et ses spasmes. Le Picassaut et sa fâcheuse manie, devenue légendaire sur Lansat, à voler en diagonales, toujours en se faisant remarquer, venait d'atterrir dans la neige, son corps tel un boulet de canon. L'aérodynamisme lui manquait, tout comme la grâce et l'élégance. Une affaire de plumes, sûrement. Une affaire de naissance, aussi. La gitane leva les yeux au ciel avant de récupérer le volatile miniature entre ses mains et de le poser sur son épaule gauche sans se soucier de ses piaillements incessants. C'était un chant auquel répondait désormais le type Vol. La voix était familière à la rousse, aussi fit-elle quelques enjambées à travers la neige lourde et épaisse pour prendre à revers la chanteuse. Lui filer un arrêt cardiaque aussi, de passage.
— Aelita !
Elle était là, à quelques centimètres du visage de la blonde. La rousse se redressa, observant la guitare et les mains gelées de son hôte sur Alola. Cela remontait à cet été déjà, c'était presque à en oublier que les deux demoiselles étudiaient toutes deux à la Pokemon Community, seuls leurs dortoirs différaient. Force était de constater qu'elle n'avait pas abandonné la musique, la rousse n'aurait su dire si c'était une bonne ou une mauvaise chose au vu de son passif avec cet art. Elle distingua du coin de l’œil les deux Pokemon qui lui étaient déjà connus. A côté, Salomé paraissait se balader avec une horde entière, elle comptait près du double de Pokemon que Aelita, pour un temps passé à l'académie équivalent.
— J'ignorais que tu étais chez les Sévipards toi aussi...
Ce n'était pas comme si elle avait eu le temps de se familiariser avec le chalet entier, en un week-end, difficile de rencontrer grand monde. Même si certaines têtes commençaient à être plus facilement reconnaissables que d'autres.
— Tu connais déjà Algernon, fit la rousse, mais le Feurisson avec les flammes bleutées, c'est Django, l'autre avec des flammes orangées, c'est Phoën. Lui n'est pas à moi, je suis juste chargée de m'en occuper pour quelques temps. Et la Germignon qui tourne autour de toi pour juger si tu représentes oui ou non une menace pour moi, c'est Chayana... C'est bon, elle n'a pas prévu de m'assommer à coups de guitare, Chayana !
On ne plaisante pas avec la sécurité.
Sinon pour les présentations plus simplifiées, le Feurisson beau gosse appartient à Salomé. L'autre qui est moche – ouais je prends des risques et alors ? J'aime vivre dangereusement – appartient à un autre étudiant, aka un élève qui a fait usage de la force sur Salomé. Il est donc tout naturel que la victime s'occupe du Pokemon de son bourreau, oui, oui ! Et bien sûr, tout le monde s'en fout !
Ou comment flinguer une narration. Merci bien. Salomé attrapa son type Plante pour l'éloigner davantage de Aelita. Peine perdue, l'animal était déjà revenu à la charge. Plan vigipirate en action.
— Je crois qu'elle t'aime bien... J'ignorais que tu chantais aussi, tu m'avais caché ce talent à Alola !
S'il n'y avait que cela qu'elle lui avait caché.
La neige continuait de tomber, recouvrant peu à peu la chevelure orangée de la demoiselle par un fin filet blanc et duveteux. Il en allait de même pour Aelita, le blond cédait sa place pour un beau blanc qui risquait de se transformer en eau sitôt la température augmentée. Pour l'heure, ce problème était encore loin.
L'ombre céda sa place aux éclaircies.
Là où se tenait un arbre et son feuillage quelques minutes auparavant ne restait plus qu'une cime fendue, le tronc et ses branches trônant derrière Aelita. La Germignon tournait autour, trop heureuse d'avoir fait du ménage par ici. Comme si cet arbre avait mérité quoi que ce soit pour finir coupé.
Chayana, future paysagiste.HRP :Utilisation de la CS Coupe.