La bibliothèque. Le paradis de Noctis. Le jeune brun avait toujours raison, et il y avait une excellente justification à cela : il savait tout. Tout en parcourant les différents rayons de l'endroit, il regardait chaque titre de chaque libre en cherchant à savoir s'il l'avait déjà lu ou non. Une encyclopédie vivante, voilà ce qu'il était. Sa mémoire lui procurait tant de données qu'il traitait et classait par registre, genre ou même utilité. Chaque informations, aussi sotte soit-elle, avait un intérêt et une place dans sa tête. Tout n'était qu'un grand tourbillon de connaissances accumulées au fil du temps. Un sourire si doux s'était peint sur son visage que lui-même ne pouvait se résigner à garder un visage neutre et inexpressif. Déjà lu, déjà enregistré.... La quantité de livres qu'il avait déjà lu était tout bonnement impressionnante. Il s'était fait un véritable devoir, depuis qu'il était capable de réfléchir, de savoir le maximum de choses sur le monde, et ce n'était jamais suffisant. Comme s'il cherchait quelque chose en particulier, qu'il ne parvenait pas à trouver. Bien sûr, il n'avait pas fait que lire. Sa sœur était la reine pour le tirer de ses bouquins et l'entraîner au dehors. Son manque de conversation et d'adaptation en société venait peut être de là : comme il ne faisait que lire, il n'avait pas souvent eu l'occasion de s'intégrer. Quoique cette tendance s'inversait depuis qu'il était ici, si bien qu'il n'avait du passer que quelques semaines dans la bibliothèque. Ça c'était la raison qu'il taisait à ses professeurs quant au fait que les cours l'ennuyaient et qu'il s'en échappait fréquemment. Comme il savait déjà tout, c'était un peu une perte de temps et d'un ennui sans commune mesure. Le brun était naturellement discret en cours. Il se taisait et laissait les autres faire, sauf s'il estimait que la lenteur du cours en devenait agaçante et décidait de le faire avancer. Une chose qu'il ne s'expliquait pas était que malgré ses tendances fort agaçantes à s'ennuyer et s'enfuir, il n'avait encore jamais eu de problèmes administratif avec l'académie. Sans doute parce que ses professeurs se rendaient bien compte de son ennui.
Peu importe les raisons, il n'était plus venu ici depuis trop longtemps, et s'il y venait aujourd'hui, c'était aussi peut être pour s'y réfugier et fuir. Les événements récents le poussait à chercher désespérément une solution de secours à ses problèmes. Et peut être bien que les livres l'y aideraient. Sans trop d'hésitations, il se dirigea vers le rayon consacré à la philosophie et chercha un ouvrage traitant de la folie. Il n'eut pas trop de difficultés à trouver, et, fin prêt, se dirigea vers un endroit où il pouvait s'asseoir. Un table de libre. Enfin presque. Sac en bandoulière posé dessus, c'était que quelqu'un d'autre était là. Il s'assit sans vraiment savoir comment allait réagir son camarade, mais peu importait. Quelques temps après qu'il ait commencé sa lecture, un garçon le rejoint et attrapa son sac pour le placer sur le dossier de sa chaise. Il vit l'adolescent lui faire un signe amical avant de se plonger dans son livre – qu'il avait bien sûr déjà lu – et décida d'en faire de même. Le temps fila sans même qu'il ne s'en rende compte, et quand il arriva à la fin de son ouvrage, s'étira paresseusement. Il se laissa choir sur sa chaise, les idées pas très claires, et observa le plafond, vaste surface remplaçant le ciel. Un peu fatigué par sa trop longue lecture, il jeta un coup d'œil par la fenêtre pour se donner une idée de l'heure. Une grande partie de son après midi était partie en fumée, et il regarda l'autre garçon, toujours plongé dans sa lecture. Un ouvrage portant sur la coordination dans les différents pays. Il arqua un sourcil, intrigué. Un coordinateur ? Il aurait pourtant juré... Se serait-il trompé ? Il détailla avec plus d'attention le garçon. Il jouait nerveusement avec ses pokéballs sans même s'en rendre compte, avait un air indéchiffrable sur le visage et pas passionné. Les éleveurs, les coordinateurs ou les scientifiques en général auraient paru intéressé, par curiosité ou passion. Lui n'affichait pas cet air là, il tenait plus du topdresseur. Alors pourquoi diable se forçait-il à lire un ouvrage sur la coordination ? Parfois il prenait un air plus intéressé, mais au vu de la fréquence, Noctis devinait qu'il s'agissait de passages sur les combats. Probablement pour passer le temps, alors. Il fixa le garçon quelques minutes, l'air interdit, et finit par se décider à lancer une conversation.
« Bonjour. Je ne t'ai jamais vu ici. Tu es arrivé au dernier semestre ? »