La salle est noire. Lumière. Un tapis rouge apparaît sous le feu des projecteurs. Des gens de tous les âges défilent alors. Ils sont tous vêtus par tes créations, tu les observes du haut de ta suite installée dans le bâtiment. Il y a beaucoup de gens qui sont venus assister à ce défilé. Ton nom est sur tous les bouches, tu ne peux l'entendre d’où tu es mais tu vois les lèvres des spectateurs le chuchoter à leurs voisins. Tu ne peux t’empêcher de sourire.  
Une personne rentre dans la pièce et te propose une tasse de thé que tu acceptes avec plaisir. Soudain, tu te figes. Des mains, elles sont...d'os et de chair ? Ce n'est pas possible ! Alors, tout se déforme, tout devient noir, effrayant. Tu as le temps de voir tes créations se déchirer en même temps que les mannequins se transforment en monstres difformes.

Tu te réveilles soudain en sursaut. Ce n'était rien d'autre qu'un cauchemar. Tu allumes la lumière et constates avec un pincement au cœur que ce tu as toujours tes mains en argent. Bien que tu te sois habituée, ce n'est jamais agréable de se rappeler qu'on est différent. Tu te lèves, la lueur de la lune dessine l'ombre de ta silhouette fine sur le parquet de la pièce. Tu détaches tes longs cheveux blonds qui virent au rose pâle en fonction de la luminosité, qui ondulent le long de ton dos et tu t'approches de ton miroir. Tu as joli visage, un nez, des sourcils et lèvres fines. Tu fermes les yeux, tu as de longs cils recourbés. Puis, tu les ouvres. Tes yeux sont d'un bleu immenses, intenses, à force de les contempler, on croirait se perdre dans un océan. Tu as de grands yeux, mais il n'y a rien d'autre que le vide à l'intérieur, comme si aucune expression ne pouvait les animer. Pourtant, malgré ton air plutôt froid et renfermé, tu es une gamine assez joyeuse, du moins, tu essayes. C'est juste que ta difficulté à montrer tes sentiments se retranscrit sur ton visage.
Mais tu n'es pas une fille méchante, au contraire. Tu es serviable et généreuse. Toujours là pour ton prochain, tu es prête à tout pour protéger ceux que tu aimes. Pourtant, tu n'es pas une grande sportive, ce serait mentir que de dire le contraire. Tu aimes prendre ton temps, passer des journées à bouquiner tandis que le soleil réchauffe ta peau pâle est un de tes passes-temps favori.
Néanmoins, tu vas régulièrement courir le matin, pour entretenir ton corps. Bien que tu sois encore jeune, tu estimes avoir suffisamment perdu de ton corps, à commencer par tes mains et tes avants-bras et tu ne souhaites pas finir tes jours dans un fauteuil roulant, dépendant de quelqu'un et incapable de seulement manger seule, bien que ton corps menu reflète ton alimentation très pauvre en calories.
Ta pire phobie serait bien de perdre ton indépendance. Tu aimes faire comme bon te semble, et bien que tu sois la première à le faire, tu détestes qu'on te dise de faire attention, qu'on tente de te protéger. Tu le vois très mal car tu as l'impression qu'on te prenne par pitié par rapport à ton handicap. Alors tu veux prouver que tu sais faire des choses, comme coudre par exemple. Te lancer dans la couture et reprendre l'écriture sont les deux moyens que tu as trouvé de plus efficace pour te prouver, à toi autant qu'aux autres que tu n'es pas juste un tas de ferraille, dans les deux sens du terme.
D'ailleurs, bien que tu te sois vite habituée aux remarques à propos de tes mains, tu es assez subtile sur les autres sujets en général. Et malgré les traits transparents que tu abordes, tu peux vite devenir froide et implacable, plus facilement que souriante en tout cas.
Des fois, tu aimerais devenir cette jeune fille débordante de vie avec qui tout le monde veut devenir amis, mais tu bloques, tu te renfermes un peu plus sur toi-même lorsque l'on te dit qu'il faudrait t'ouvrir davantage. Pourtant, tu n'es pas timide, tu ne sais juste pas choisir les bons mots. Tu es assez maladroite sur ce point et les déclarations ne sont pas ton fort. Excepté lorsque tu écris, alors, tout devient plus simple. C’est ton moyen d'expression rien qu'à toi.
Tu es néanmoins persévérante et têtue, et tu n'aimes pas les mensonges. Tu as toujours dit la vérité, bien que maladroitement. Tu blesseras parfois des gens qui pourraient t'être proche en étant trop franche sans vraiment t'en rendre compte et tu n'accordes pas facilement ta confiance à quelqu'un.
Si l'on devait te qualifier en un mot, ce serait : acharnée.
Tu t'acharnes sur ton travail pour que tout soit réalisé parfaitement et dans les moindres détails.
Tu t'acharnes pour retrouver Harry et lui donner ta lettre.
Si tu es arrivée ici, à la pokémon community, ce n'es pas pour faire joujou avec les pokémons, bon si un peu quand même, mais c'est pour Harry, depuis le début.

Tu te retournes et tes yeux bleus se posent sur l'armoire en face de toi. Tu l'ouvres en grand.
Il n'y a pas beaucoup de vêtements pour le moment. Tu es une fille très organisée, voir un peu maniaque sur les bords, ce qui peut se constater lorsque avec la lumière, on se rend compte que tous tes vêtements sont classés par couleurs. Il y a beaucoup de chemisiers et de robes. Tu aimes beaucoup les robes, tu trouves ça très élégants. Si tu n'as pris que le stricte nécessaire, c'est que tu comptes profiter de cette situation pour faire les boutiques. Ton regard prend une lueur malicieuse, ce qui est assez étrange. C'est vrai que tu es plutôt coquette comme fille. Tu jette un regard à ta gauche, là où il y a un espace vide. D'ici peu, tu devrais recevoir ta machine à coudre ainsi que ta machine à écrire. Peut-être pourrais-tu essayer de créer ton premier vrai vêtement ? Ce ne serait pas facile mais justement, tu aimes les difficultés.

Tes yeux bleus semblaient las et fatigués.
Tu savais que sous tout ces pansements, ce n'était pas tes mains. Tu savais que tu les avais perdu pour toujours.
Comment oublier cette douleur qui t'avait soudain traversé, comme si tout ton corps s'enflammait. C'était si atroce, si soudain. Chaque parcelle de ton corps souffrait à l'agonie, ton cerveau semblait être sur le point d'exploser. Y repensez te parcourut ton corps de frissons.
La maladie ne t'avait pas eu, d'ailleurs désormais c'était du passé. Mais elle avait emporté tes mains avec elle. Comme l'hiver prend les feuilles des arbres. Néanmoins, tu n'es pas comme les saisons et tu n'auras jamais de printemps.



Tu contemplas les bandages qui recouvraient tes mains. La maladie avait commencé à te ronger par le bout des doigts, mais les technologies d'aujourd'hui étaient suffisamment avancés pour remplacer ce vide. Alors maintenant, à la place de chair et d'os, tu avais une machine. Mais tu préférais dire que c'était des mains d'argent plutôt qu'une machine. Le mécanisme remontait jusque dans tes bras qui n'était pas non plus ressorti indemne de ta maladie. Les médecins lui avaient donné un nom, mais tu n'avais pas tenté de retenir. Pour toi, c'était une simple connaissance du passé qui t'avait trahi. Et les gens méchants, tu ne leur attribuais pas de noms.
Tu étais restée bien trop longtemps à l’hôpital, du moins à ton goût. D'après les médecins, tu devais d'abord apprendre à te servir de tes nouvelles mains. Tu étais une jeune fille de 13 ans qui débordait encore d'énergie et passé des journées à contempler le soleil se lever à l'est puis se coucher à l'ouest commençaient à devenir une routine un peu trop lassante.



Tu es née dans les montagnes près de la ville d'Algatia, dans la région de Hoenn. Chaque soir, tu sortais par ton velux et tu contemplais le ciel en t'amusant à compter les étoiles. De temps à autre, tu assistais au décollage de fusées car la station spaciale de la ville n'était pas très loin. C'était des moments extraordinaires. Il n'y avait que toi et le ciel vaste ainsi que les étoiles scintillantes.
Tu oubliais tout, tu n'entendais plus tes parents se disputer en bas ni ta petite sœur pleurer dans son berceau. Tu oubliais les disputes quotidiennes avec tes copines et tu en oubliais même le froid mordant de la nuit.
Mais un soir, tu as aperçu une silhouette qui elle aussi contemplait les étoiles. C'était un garçon un petit plus âgé que toi et il était accompagné d'un pokémon, un Zorua aux yeux aussi bleus que les tiens. Et dans la nuit noire, les yeux du garçon et de son pokémon brillaient comme des pierres précieuses.

À partir de cette nuit, vous vous retrouviez chaque soir. Vite, vous avez fait connaissance et vite, vous vous êtes entendu. Il s’appelait Harry et il avait des yeux verts comme l'émeraude.
De simple ami, c'est devenu ton premier amour. Cela pouvait paraître ridicule, vous n'aviez à peine 14 ans. Mais c'était sincère et si les étoiles vous surveillaient, elles auraient pu le témoigner. Toi, tu étais ce genre de gamine réservée qui ne montrait pas facilement ses sentiments, lui c'était le garçon courageux et qui souhaitait toujours te montrer qu'il t'aimait et tenait à toi. Le mieux, c'est qu'il ne demandait jamais rien en retour, et pourtant bien que tout ton cœur lui criait intérieurement, tu n'avais jamais répondu à son dernier " je t'aime " .
Tu avais été prise au dépourvu lorsqu'il t'avait offert cette émeraude de la même couleur de ses yeux et déclaré mot pour mot :
« Tiens c’est pour toi. Garde le précieusement toujours près de ton cœur. C'est pour que tu penses à moi quand on sera loin de l'autre. Je t'aime Agatha North »
Le lendemain, tu partais pour l’hôpital, soudain prise d'une crise. La maladie était apparue d'un seul coup, aucun symptôme n'avait été repéré auparavant. Le jour encore d'après, ils t'avaient retiré tes deux mains.



C'était ta dernière nuit dans cette chambre d’hôpital. Tu tenais entre tes mains d'argent la pierre que t'avait donnée Harry. Il n'était jamais venu te rendre visite, peut-être à cause du fait que tu ne lui aies jamais répondu. Il te manquait tant. Tu portas l'émeraude à tes lèvres et fermas les yeux. Peu à peu, le sommeil t'emporta.
C'est ta mère, accompagné de son fidèle pokémon, un Dracolosse, qui vint te chercher le lendemain. Elle était venue la veille te rendre visite alors les retrouvailles furent assez brèves. Néanmoins la nouvelle qu'elle t'annonça fut pour le moins inattendu et la conversation ne tarda pas à monter d'un ton.
« Papa et moi on s'est séparée depuis quelques mois et je me suis dit qu'il était temps pour moi de trouver une vraie maison. C'est pour ça que j'ai déménagée à Lavandia. C'est une grande ville et je suis sure que tu te feras beaucoup d'amis. D'autant plus que tu pourras aller voir Papa à chaque vacances. »
Tout ton monde s'écroula soudain. Tu ne voulais pas quitter Algatia. Non, plus précisément, tu ne voulais pas quitter Harry, pas comme ça, pas sans lui avoir répondu.
« Et si je refuse ? Je ne veux pas vivre à Lavandia, je suis très bien à Algatia. »
Le visage de ta mère se décomposa :
« Tu...tu préfères rester avec ton père ? »
Sa voix trahissait sa frustration. Tu tentas de la rassurer :
« Ce n'est pas une question de préférence entre toi et papa c'est juste que je préfère rester à Algatia et puis pourquoi tu tiens tant à partir alors que je reviens ?»
Ta voix ne laissait discerner aucune émotion, tu avais toujours été plutôt inexpressive, même dans ce genre de moment.
« J'ai rencontré un autre homme, car oui je fais ma vie, s'empressa-t-elle de rajouter quand elle croisa ton regard soudain glacial, et il vit avec sa fille à Lavandia. Je suis sure que vous vous entendrez bien. »
Tu étais de nature transparente, mais mieux valait de ne pas te voir en colère. Ton expression se durcit et tes yeux bleus intenses transpercèrent ta mère.
« Je ne veux pas vivre avec toi, est-ce clair ? »
Tes mots étaient distincts et tout emplis d'une profonde froideur. Cela ne pouvait être plus clair.
Sans un autre mot, tu montas à l'arrière de la voiture et ta mère ne tarda pas à faire de même, les yeux rougis et humides.



Tu étais retourné à Algatia, de toute façon, tu n'avais pas laissé le choix à ta mère. Vous vous étiez quittées sur cette conversation froide et les remords te hantaient déjà. Néanmoins, tu étais persuadée que c'était le seul moyen de retrouver Harry, alors, tu prenais sur toi.
Le soir venant, tu repris tes routines habituelles que tu avais avant de partir, bien que l'ascension sur le toit fut plus difficile que prévue. Tu pus assister au coucher de soleil sur l'eau tout en t’exerçant à manier tes nouvelles mains. Tu avais oublié à quel point Algatia était une belle ville. Tu pouvais apercevoir des Goélise voler à la surface de l'eau et dans la montagne, tu entendais le chant des Nirondelle accompagné du hurlement d'une meute de Grahyéna.
Le ciel bleu pâle laissa enfin place à la nuit noire parsemée d'étoiles.
Tu tenais entre tes mains d'argent le bijou d'émeraude et le mordillait doucement pour faire passer le temps.
Mais la nuit passa et il ne vient jamais.



Tu avais passé la nuit dehors à réfléchir et à attendre inlassablement mais sans jamais le voir. Peut-être avait-il eu un empêchement, ou la nouvelle de ton retour ne lui était peut-être pas encore arrivée ?
Alors tu lui laissa une seconde chance, puis une troisième et une quatrième. Au bout de cinq jours sans dormir et les yeux rougis à force de pleurer du vide qu'il laissait dans ton cœur, tu décidas de lui écrire. On te disait souvent que tu avais une belle plume, du moins autrefois, lorsque tu pouvais encore tenir un stylo entre tes doigts...
Heureusement, ta mère qui écrivait anciennement des romans, avait conservé sa belle machine à écrire qu'elle utilisait avant et l'avait laissé à Algatia.
La machine à écrire n'était pas toute neuve mais en état pour fonctionner.
Tu posas une feuille blanche et remplit l'encre. Tu tapais les lettres à un bon rythme et très vite tes doigts mécaniques finirent par repérer les touches et les mots se relièrent comme un Mimigal tisse sa toile.

Une fois ta lettre terminée, tu te sentis plus légère, le fardeau qui reposait sur tes épaules semblait avoir enfin disparu. Cela t'avait apaisée d'écrire car jamais tu n'aurais pu faire une telle déclaration à voix haute à quelqu'un, même pas Harry. L'écriture était réellement un bon moyen d'expression pour toi. Tu avais réussi à simplement dire ce que tu ressentais sans trop en rajouter. Tu allais glisser la lettre dans une enveloppe avant de rendre compte que tu avais oublié de signer.
Tu jetas un coup d’œil à la belle machine à écrire puis à la simple plume à côté. Si tu avais encore tes mains, elles trembleraient. Mais l'avantage de la mécanique à la chair et aux os, c'est que bien que les gestes sont moins précis, tu ne trembles pas.
Tu attrapas la lettre et trempas la plume dans l'encre. Tout doucement tu ajoutas ton nom : Agatha.
Certes, il était difficile de comprendre le mot et les proportions n'étaient pas idéales mais ce n'était pas une catastrophe. Tu décidas alors de rajouter cette unique phrase, celle que tu aurais voulue lui dire s'il était là, en face de toi.
« Si j'ai des mains d'argent c'est pour t'écrire des mots en or. »
Tu ne savais pas où était Harry en ce moment, tu ne savais pas encore si tu lui donnerais cette lettre en main propre ou si tu lui enverrais, tu ne savais pas non plus quand tu en aurais l'occasion.



Lorsque tu tournas la tête tu aperçus un objet caché sous un drap. C'était une machine à coudre. Tu te rappelas avoir vu ta mère recoudre de nombreuses fois tes vêtements sur cette machine et créer quelques tenues à tes poupées. Tu pouvais passer des heures à la regarder faire en promettant qu'un jour aussi tu créerais des vêtements pour tes poupées. Pourtant, tu ne te t'étais jamais lancée dans ce travail laborieux. Décidément cette pièce était pleine de souvenirs et de surprises. Tu fouillas dans un carton rempli de tissu et sortis une paire de gants en daim. Mieux valait travailler avec ça. Tu les enfilas à l'aide de tes dents et tu fis actionner la machine.
Un autre avantage avec les mains mécaniques, c'est que tu ne ressens pas la douleur et les aiguilles passèrent à plusieurs reprises à travers les gants sans que tu ne puisse t'en rendre compte.
Tu passas plusieurs heures à étudier les différentes façons de coudre qu'avait noté ta mère dans un carnet, bien que tu ai pu retenir quelques gestes que ta mère faisait souvent. Le lendemain encore et les jours d'après, tu descendis dans la pièce pour coudre. Tu ne pouvais plus t'arrêter. Tu aimais sentir tes doigts t'être utile et bien que tu ne puisses pas ressentir la douceur du velours ou la légèreté de la soie, c'était comme si. C'était comme lorsque tu regardais les étoiles, tu oubliais. Et maintenant, tu avais trouvé comment oublier le jour. Tout ce qui s'était passé depuis ton opération, la dispute avec ta mère, la disparition d'Harry, cette lettre dont tu ne savais que faire, tout était oublié. Tu étais bien trop concentrée sur chaque point que faisait la machine sur les tissus. En fouillant dans les tiroirs, tu remarquas un vieux journal dont une page avait été déchirée. En cherchant un peu mieux, tu finis par la retrouver.
C'était un article qui datait de seulement trois mois. Le sujet n'était autre qu'une école pokémon. Tu soupiras et le rangeas. Les écoles pokémon t'avaient toujours intrigué mais jamais trop attiré. Tu n'étais pas très sociable et bien que l'idée de voyager et de te faire des amis te plaisait, tu avais peur qu'en partant, tu perdes pour de bon Harry. Lorsque tu retournas le prospectus, tu te figeas. Tu clignas des yeux, croyant avoir mal vu. En gros, le titre résonna dans ta tête :
" une nouvelle promotion pour la pokémon community !''
Tu l'aurais reconnu entre mille, c'était lui. Il était là sur la photo, souriait fièrement devant les photographes, encerclé d'une dizaine d'autres élèves de la nouvelle promotion.
Tu sentis une vague d'émotions t'engloutir et tu fondis en larmes. Mais pour une fois, c'étaient des larmes de joie.
Tu avais retrouvé Harry, du moins tu savais où il était ! Tu serras contre ton cœur la perle en émeraude et tu te mis un rire aux éclats, mélangeant sourire et larme pour la première fois depuis que tu étais rentrée. Tu te rappelas ses dernières paroles : « Tiens c’est pour toi. Garde-le précieusement toujours près de ton cœur. C'est pour que tu penses à moi quand on sera loin de l'autre. Je t'aime Agatha North. »
C'était alors pour cela qu'il t'avait offert ce cadeau ? Car il savait qu'il allait bientôt partir. Tu avais tellement de questions sans réponses à lui poser et tant de choses à raconter.
Plus que tout au monde, tu voulais rentrer dans cette fameuse académie pokémon.



C'était le fameux jour. Pour l'occasion, ta mère avait fait le déplacement et vous avez enfin pu vous expliquer et vous réconciliez. Que cela faisait du bien. Tu avais décidé d'emporter avec toi seulement le nécessaire, tu n'étais pas ce genre de fille à t'encombrer pour rien et tu étais plutôt organisée. L'émeraude d'Harry était précieusement rangée dans la poche de ton long manteau et la lettre que lui avait écrite, dans la première poche de ta valise. Tu étais prête.
Tu montas dans le bateau après avoir salué une dernière fois tes parents et ce dernier s'éloigna lentement du port de Nénucrique.
Une longue route t'attendait, direction l'île de Lansat !

Peut-être que pour tes mains il n'y aurait plus de lendemain et qu'elles avaient succombé à l'hiver, mais aujourd'hui, tu pouvais enfin passer le cap et te dire que tu allais sûrement passer les plus merveilleuses saisons de ta vie.