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« Le truc, avec la perfection, c’est que ça n’existe pas. »
« Plaisir partagé ! J’ai également hâte qu’on travaille ensemble sur un nouveau sujet d’étude ! Attends, quoi ?? »
« Moi Apsu, fils du grand Bahamut, Héritier du dragon créateur, Futur souverains des Carchacrok de l'ancien Hisui, avatar de la Sainte baie Nanana, sauveur légendaire d'oeuf draconique, et libérateur des opprimés de la prison de cristal, je ne laisserai personne faire du mal à l’humaine qui m’aidera à monter aux sommets. »
parApsu
« Je ne suis pas toi. Je ne suis pas fainéante au point de ne pas vouloir faire d’effort. Je ne suis pas de mauvaise foi au point de refuser changer. Et je ne pense pas qu’abandonner quelqu’un soit une solution à ses problèmes. »
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année 11, semestre 2
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Salomé Cobal
https://pokemoncommunity.forumactif.org/t6439-449-salome-cobal-givrali
https://pokemoncommunity.forumactif.org/t6472-salome-cobal-givrali
Icon : [Mission] Délassant mais pas mourant Z411
Taille de l'équipe : 8
Région d'origine : Johto
Âge : 17 ans
Niveau : 61
Jetons : 27268
Points d'Expériences : 2058
[Mission] Délassant mais pas mourant Z411
8
Johto
17 ans
61
27268
2058
pokemon
[Mission] Délassant mais pas mourant Z411
8
Johto
17 ans
61
27268
2058
Salomé Cobal
est un Pokeathlète Médecin
Le bureau était en ordre. Tout comme le chignon impeccable de la directrice dont le regard allait du dossier au nom de Salomé Cobal à Salomé Cobal elle-même. Cette dernière se tenait droite, attendant patiemment que l'autre l'invite à s'asseoir. Ce que la directrice se refusait pour le moment. Il y eut finalement un soupir suivi du dossier posé avec calme sur le bois.

— J'aurais préféré envoyer quelqu'un de plus... expérimenté pour cette mission, trancha finalement la voix féminine, mais si une G3 telle que Idalienor Edelwen vous a recommandé, c'est qu'elle doit avoir ses raisons, hum ?
— Le Grade ne fait pas tout...
— En effet, mais je dois dire que je vous connais davantage pour vos histoires avec Logan Atkinson plutôt que pour vos prouesses en tant que Médecin, la coupa la jeune femme, ça vous fera au moins l'occasion d'aller sur le terrain. D'ailleurs, vous savez que vous êtes chez les Pokéathlètes et non pas chez les Coordinateurs, n'est-ce pas ? Au vu du nombre de missions faits chez ces derniers, c'est à se poser la question...

La rousse garda le silence face à cette pique prévisible. Elle n'oubliait pas qu'elle allait enfin réaliser sa première mission spécialisée. Du moins si la directrice se donnait la peine de lui laisser sa chance.

— Je vous préviens, ça ne sera pas une partie de plaisir, céda la demoiselle, de l'humanitaire en plein Désert Délassant... Pour une maladie inconnue en plus, au moins ça vous fera de l'occupation ! Partez au plus tôt surtout, pas question de les faire attendre davantage !
— Bien Madame, merci Madame, au revoir Madame.

La jeune femme lui fit un geste lui intimant de filer et de la laisser seule. La gitane ne se fit pas prier, se dépêchant de regagner le couloir et de refermer la porte derrière elle. Merci Idalienor Edelwen et sa charmante intervention. Mais mieux valait attendre avant de la remercier, elle ne savait pas encore à quoi elle avait à faire. Du terrain, hein ? Un nouveau défi pour la Givrali. Cela lui plaisait.

***

Il faisait chaud.
Trop chaud.
La rousse transpirait à grosses gouttes alors qu'elle était là depuis dix minutes à peine. Le climat tempéré de l'académie lui manquait déjà. À ses pieds, les Feurisson ne se formalisaient pas de cette sécheresse extrême tandis que son Picassaut restait immobile sur son épaule. Il n'y avait qu'Idalienor pour la recommander pour un endroit pareil ; il y a fort à parier que la Givrali aurait préféré partir pour Alola. Du soleil certes mais moins étouffant.

Tout s'activait autour d'elle. Une fourmilière qui n'en finissait pas d’œuvrer pour le bien de la communauté. Et elle était là, perdue au milieu de tous ces êtres. Salomé aurait pu rester ainsi longtemps encore avant qu'une voix ne la fasse sursauter.

— C'est toi la nouvelle, hum, la fille de la Pokemon Community, c'est ça ? Solamé ?
— Salomé, la reprit-elle, oui c'est bien moi et...
— On t'attendait plus tôt, la coupa l'aînée, beaucoup plus tôt ! Enfin, maintenant que tu es là, occupe-toi de ce Mascaïman. Patte foulée.

Sans pouvoir la contester, la gitane se retrouva avec le type Sol entre les bras. L'animal agitait tant bien que mal sa gueule pour lui croquer un doigt ou deux. Elle ne s'était pas attendue à être si tôt propulsée dans le métier. Même pas un bonjour. Même pas un bienvenue. Juste ce Pokemon qui tentait de la dévorer en guise de repas. Sa supérieure avait déjà filé, sans même se présenter, sans rien du tout à vrai dire. La situation devait être plus grave que prévue pour que le branle-bas de combat soit à ce point prononcé.

— Bonjour.

Nouveau sursaut. Le Pokemon lui échappa des mains pour atterrir dans le sable chaud mais doux.
Elle ne l'avait pas attendue arriver. Une fille de son âge se tenait face à elle. Elle ramassa le Mascaïman sans se soucier des risques de morsures. À l'aise avec le Pokemon, elle lui offrit quelques caresses tout en le tenant le long du ventre.

— Il ne faut pas avoir peur... Je sais que Clara peut se montrer un peu autoritaire parfois mais elle n'est pas méchante... C'est juste que la situation nous dépasse un peu tous, tu comprends ?
— Je comprends surtout que je suis arrivée au mauvais moment...
— Pas du tout ! Au fait, moi c'est Chani. Je suis là pour aider, comme toi, sauf que je ne suis pas Médecin, juste une fille du désert, je le connais bien, lui et ses Pokemon, c'est pour ça que je suis là. Ici, ce sont surtout des comme toi, des Médecins sauf...

Son regard se perdit sur une blonde aux cheveux coupés courts et bouclés. Habillée d'un short et d'un débardeur kaki, un capstick était visible à sa ceinture. Au sol traînait un Lineon aux rayures plus sombres que d'ordinaire et à au pelage gris anthracite, les sens en alerte. La rousse porta sa main à la bouche en constatant l'absence de queue du type Normal.

— Qu'est-ce qu'une Ranger peut bien faire ici ?
— Tu sais, l’écosystème, c'est des choses qui les regardent. Vous, vous sauvez des vies, et elle, elle veille à ce que tout soit respecté au profit de la nature.

Salomé la détailla un peu plus. L'étrange tatouage en forme de fleur le long de son avant-bras gauche, le gant de cuir couvrant sa main droite et le poignard dissimulé pendant au cou. Elle n'avait jamais rencontré de Rangers jusqu'à présent.

— Les gens d'ici la trouvent étrange. Moi, je l'aime bien. Elle est plus gentille que Clara.


Salomé s'arracha à la contemplation de la blonde pour regarder un peu plus en détails la jeune brune qui lui faisait face. Ses yeux paraissaient refléter le ciel tant ils étaient clairs et ses cheveux sombres étaient noués en un chignon simple qui laissait son visage juvénile et fin dégagé. De lourds colliers emprisonnés son cou tandis que ses pieds étaient nus, exactement comme ceux de la Ranger.

— Y a moyen que tu me montres un lieu où je pourrai m'occuper de celui-ci ?

La Givrali avait pointé du doigt le Mascaïman toujours entre les bras de la Touareg. Cette dernière hocha la tête tout en l'entraînant aux confins du campement. Partout, les Médecins et leurs traditionnelles blouses blanches couraient à droite et à gauche. Clara les effleura, les renversant presque dans sa précipitation. Mais la brune conduisit finalement la rousse à une tente sommaire aux pans de tissu protégeant des rayons ardents du soleil. Quelques outils chirurgicaux se trouvaient déjà présents, le strict minimum mais cela suffirait pour sa tâche du jour. Deux futons faisaient office de lits, l'un était déjà en désordre tandis que le second était intact.

— C'est ici que tu vas dormir. Avec moi. Et si tu as besoin de matériel plus précis, il suffit de passer voir Clara. Mais si tu as seulement ça à ta disposition, c'est que tu auras seulement besoin de ça. C'est elle qui nous dit quoi faire chaque jour. Alors profite d'être nouvelle, au moins tu ne devrais pas avoir trop de boulot aujourd'hui... Demain, ce sera différent par contre.

La demoiselle installa son sac avant de reprendre des mains le type Sol pour le poser sur une structure éphémère. Les pattes foulées, elle savait gérer. Elle prit une attelle sous le regard curieux de Chani qu'elle fit glisser près d'un bandage pour permettre au Mascaïman de se soulager de son poids. Le petit commençait déjà à gigoter pour fausser compagnie à la Médecin, menaçant de lui croquer une phalange à l'aide de sa gueule imposante. La demoiselle retira sa main prestement pour éviter d'être la suivante à nécessiter des soins.

— Il faut toujours leur fermer la gueule, ça évite les morsures ! Attends, comme ça !
lui montra la fille du désert en entourant les mâchoires à l'aide de ses mains, là il ne peut plus rien me faire.

La brune libéra son entrave, laissant toute liberté d'agir au Mascaïman qui frappait l'air à l'aide de ses crocs. Elle comprenait un peu mieux pourquoi cette demoiselle avait été appelée pour aider l'organisme humanitaire. Ses connaissances des Pokemon du lieu étaient une véritable chance. À côté, Salomé avait tout d'une néophyte. Déjà qu'elle connaissait à peine ses propres Pokemon, ceux de cette contrée lui étaient totalement inconnus. Elle s'occupa de la patte du Mascaïman tandis que Chani maintenait toujours une pression ferme et solide le long de ses mâchoires, installant au mieux l’attelle pour que cette dernière ne gêne pas le blessé dans ses mouvements mais qu'au contraire, elle l'accompagne vers une mobilité maximale. Son œuvre terminée, son assistante d'un jour libéra son entrave pour permettre au crocodile des sables d'errer où bon lui semblait. Il fit quelques pas, d'abord intrigué et gêné par l'objet avant de finalement trouver par lui-même le chemin de la sortie et s'en aller définitivement de la tente précaire.

Pour la suite, je me permets de remplacer le narrateur, non pas parce qu'il fait du mauvais travail – ah ben si en fait – mais si je le laisse faire, il va se perdre en descriptions longues et ennuyeuses du genre comment Chani et Salomé sont devenues BFF – non c'est une blague, ce rôle est réservé à Marie, faut pas déconner – comment Salomé a une fois de plus sauvé la vie d'un charmant Pokemon dont j'ignorais tout jusqu'à finalement tomber dessus sur Poképédia – en vrai elle a sauvé personne, elle a juste nourri quelques types Sol dont je ne connais pas les noms parce que flemme de me perdre sur Poképédia – comment elle s'est installée le soir – elle a pris la couchette de gauche et Chani celle de droite, allez hop – et comment s'est passé sa première nuit ici – ah non spoiler, ça, ça se passe juste après parce que mon incruste se termine maintenant. (Sans moi ce petit paragraphe aurait pris plusieurs pages. T'as vraiment envie de lire un rp aussi long que ceux de Ginji ? Hein ? … Bon, ben non désolée mais il me reste deux jours pour boucler cette mission dans les temps donc une prochaine fois peut-être!)

***

— Pourquoi tu ris? demanda une petite voix timide, il n'y a pas de quoi rire, pourtant.
La course s'arrêta nette, la tête se retourna vers cette voix inconnue. L'un contre l'autre, les deux enfants s'observaient pour mieux se dévisager. C'était une curieuse sensation que de croiser un ange blond non loin des épis de maïs. C'en serait presque comique. Et le rire repartit, l'assaut lancé par ce signal d'interrogation.
— Y a pas besoin de raison pour rire ! Je suis là, tu es là, je ris ! C'est tout !
Il se laissa tomber au sol de manière théâtrale, les fesses les premières pour amortir sa chute préméditée. Le premier garçon continuait de rire tout en scrutant l'autre de son regard sombre. Il l'invitait à faire de même mais rien, l'autre ne desserrait ni les dents, ni les lèvres et continuait de le considérer comme un étranger.
— Tu as un nom ou tu sais que rire ?
— Smir, juste Smir ! Tu devrais rire, toi aussi, ça te ferait du bien !


Ce n'était qu'un rêve.
Salomé observa les trous dans la toile qui lui rappelèrent peu à peu où elle se trouvait. Les fissures et rien d'autre. Les pans du tissu s'inclinaient sous le vent qui charriait leur abri de fortune. La demoiselle tourna une tête curieuse vers sa voisine. Cette dernière avait déjà quitté son lit, sûrement pleine de bonne volonté pour dispenser son savoir à tout le camp. Pendant ce temps, la Médecin, elle, traînassait. Et rêvassait. Elle n'arrivait pas à se sortir de la tête ce qu'elle venait de voir. Elle connaissait Smir, toujours aussi fidèle que dans ses souvenirs, même étant enfant. Le jeune blond, toutefois, lui était totalement inconnu même si elle avait le sentiment de l'avoir vu à l'occasion sans savoir où ni comment. Cela lui reviendrait peut-être à force d'observer les fentes et le vent les balayer ?
La rousse se redressa, sentant le poids des courbatures dans tout son corps. Elle passa un peu d'eau sur son visage alors qu'une voix l'interpella :

— Salomé ? Viens par là, un troupeau de Hippodocus a foncé dans nos installations cette nuit... Tu peux t'en occuper ?
— Mais... Et tous les Pokemon malades ? C'est pour ça que je suis là, non ?
— Tu es là pour faire ce qu'on te dit de faire. Rien d'autre. Allez, dépêche-toi !

Elle avait l'impression d'être simple stagiaire. Tout juste bonne à faire les tâches dont personne ne souhaitait. Et cela se comprenait. Sous le soleil de feu, elle sortit de l'ombre pour s'atteler aux différentes tentes renversées. Les Pokemon alités avaient été évacués en matinée. Et elle se chargeait de remettre tout en ordre. Difficile de briller avec ses capacités de Médecin. À ses côtés, sa Germignon trépignait d'impatience. Elle restait près de sa dresseuse en poussant des cris plaintifs et agitant sa feuille en direction des Médecins qui s'affairaient un peu plus loin. Elle crevait d'envie de les rejoindre pour épauler la rousse et la voir s'épanouir dans son domaine. Au lieu de cela, elle réparait, assemblait, cousait, nettoyait. Tout cela sous l'ombre d'une supérieure qui jetait un coup d’œil à la dérobée vers elle lorsque l'occasion se présentait.

— Maudits Hippodocus ! Et maudit Désert ! pesta la rousse avant de reporter son attention sur son type Feu qui grattait le sable, j'ai fait un drôle de rêve cette nuit, Django. Il y avait Smir, celui qui t'a confié à moi. Tu t'en souviens sûrement pas, t'étais sous forme d’œuf après tout... Mais il était là. Lui et son rire si reconnaissable !

Le Feurisson tourna la tête, comme intéressé par la conversation, délaissant les grains de sable qui ne risquaient pas de s'envoler. Le hérisson enflammé avait mis la patte sur un gisement plus sombre que d'ordinaire ; cela avait la couleur et l'odeur de la cannelle. Un somptueux mélange d'épices qui embaumait les narines de la rousse. Elle s'approcha, passant sa main sur les grains inconnus. Cela ressemblait davantage à de la poudre qu'à du sable. Elle extirpa une fiole de sa blouse pour en prélever un soupçon. La fiole inclinée, elle observait les couleurs miroitantes qui paraissaient briller sous les feux du soleil et les reflets du désert.
Pas la moindre idée de ce que cela pouvait être. Mais c'était follement joli et cela sentait tout aussi bon. Alors elle rangea le tout dans sa poche, comme si de rien n'était.

— Bon, j'arrête de t'embêter avec mes soucis nocturnes et je te laisse profiter de Phoën.

Il y en avait au moins deux qui n'étaient pas mécontents d'avoir atterri ici.
Le Picassaut de la rousse se perdait parmi les cailloux. Il les éclatait, explosait, pourfendait, à grand renfort de coups de becs, juste pour le plaisir de picorer. Ne restait que des miettes de gravats ensuite. Il y en avait au moins un qui était heureux de maîtriser Eclate-Roc. Sa dresseuse l'observait tout en s'attelant à sa tache du jour, en sueur sous un soleil de plomb, tandis que lui était seulement concentré sur ses caillasses. Il s'envola alors, un caillou différent des autres à l'orée du bec qui lui servait de fourchette, de la vie dans la bouche. Un Crabicoque se retrouvait malmené sous la fureur de l'oiseau, et ce sous le regard consterné et impuissant de la gitane.

— Repose-ça là ! Tu vas choper des maladies avec ce truc ! Déjà que le corps médical arrive pas à trouver la cause de l'épidémie, va pas attraper la même chose que les Pokemon d'ici !

Il avait percé l'abri du Pokemon Sol.
Il relâcha l'animal qui s'enfuyait loin de son caillou déserté, en quête d'une nouvelle demeure sous les yeux étonnés d'Algernon qui tentait désormais d'avaler rond le bernard-l'hermite. Salomé attrapa son starter d'une main le temps que le Pokemon sauvage puisse retourner à sa vie ensablée et surtout, survive loin de ce prédateur inconnu.

***

Mais rien n'y faisait, l'autre ne quittait pas son rire de fou. La main du blond le lâcha, aucun changement ne se fit remarquer, exactement comme tout à l'heure, les éclats continuaient de secouer les champs.
Un rire écrasé qui fit plier quelques épis. À moins que cela ne soit la forme qui s'approchait à pas de loups, bondissant par moment, museau en pointe et moustaches frissonnant sous le vent d'octobre. Assise, la forme tendait ses oreilles en pointes dressées sur sa tête, écoutant le moindre soupçon de voix. Enfin, le garçon se retourna et détailla l'animal.
Le Chacripan restait immobile, scrutant le bleu des yeux de l'enfant alors que le rire de l'autre finissait par se tarir, exactement comme une rivière dont le périple touchait à sa fin.
— C'est moi qui l'ai fait venir, mais c'est pour toi qu'il est là.
Mais l'ange blond ne l'écoutait plus. Il s'agenouilla pour se mettre à la hauteur du chat, ou plutôt du chaton. Deux formes recroquevillées sous l'ombrelle de l'or en grains.
— Tu as un nom, Chacripan ?


— Bouge-toi, Salomé ! Y a les bébés Darumarond qu'on a recueillis hier qu'ont eu la diarrhée pendant la nuit, hurla une voix autoritaire et intransigeante, ça te fait sûrement pas rêver, ramasser la merde des autres, mais c'est la base pour tout Médecin, tu vois. On finit toujours par se mettre à terre pour torcher le cul d'autrui... Tiens, ça sera ta leçon du jour, tu devrais noter ça dans un de tes cahiers pour le ressortir à ton académie !

La tirade fut accueillie par un rire bref. La rousse émergeait à peine, pleine encore des images de son rêve. C'était lui encore. Elle n'avait toujours aucun nom à mettre sur sa frimousse blonde mais cela se précisait. Et cela lui rappelait étrangement quelque chose.
Elle s'étira avant de sauter hors du lit et avancer vers les Pokemon dont elle devait s'occuper. Nettoyer, plutôt. Maudite maladie. Maudit désert. Maudit tout. Mais ce furent les étrons qui la trouvèrent avant qu'elle ne les trouve. Et merde. Mais du pied gauche, cela portait bonheur, non ? Ou malheur, elle ne savait plus très bien. Les cochons avaient sali tout le campement, rendant miné le désert et son sable. Elle remarqua vite qu'elle n'était pas la première à n'avoir pas su où regarder pour avancer. C'était dégoûtant. Cela l’écœurait.
Son starter s'approcha d'un déchet, bec en avant. D'un geste, elle le fit s'envoler. Cela n'avait ni la forme, ni la couleur, encore moins la consistance d'un caillou. Elle se munit d'un sac plastique, commençant à nettoyer la zone indiquée par sa supérieure. Elle avait hâte que cette journée se termine.

— Ah et ils ont vomi aussi. Un peu plus loin. T'auras qu'à te laisser guider par l'odeur, tu verras, tu trouveras facilement.

La blonde repartit avec un nouveau rire mauvais, accompagnée d'un Naméouïe dont les antennes s'attardaient un peu trop sur son corps d'adolescente Elle eut un mouvement d'agacement tandis que Chayana, elle, faisait reculer le type Normal à grand renfort de sa feuille de cuivre.

À chaque nouveau battement de paupières, l'image du garçon aux cheveux d'or lui revenait en mémoire. Elle se rappelait l'avoir déjà croisé avant. Elle se rappelait son image sur papier glacé. Impossible de se souvenir précisément. Elle l'avait déjà rencontré et portant, c'était la première fois qu'elle le voyait. Drôle de sensation que celle-là. Elle ne s'interrogeait plus sur Smir, ce garçon était une énigme à lui-seul. Même dans ses rêves, il restait fidèle à son excentricité et son originalité. Mais ce n'était plus une surprise. Elle aimait à se dire que l’œuf de Héricendre lui avait été destiné à elle et rien qu'à elle. Une autre aurait reçu un autre être en guise de présent. Tout comme le blondinet avait obtenu un Chacripan, elle, elle avait croisé le chemin de Django.

— C'est complètement stupide de me faire ramasser ça...

Pourtant elle le faisait.
Jusqu'à ce que le couple embrasé s'en mêle pour décider de creuser à sa place différents trous, enterrant le tout dans le silence de tous. L'un et l'autre s'affairaient, balayant le sable sans se soucier des autorités supérieures. Leur dresseuse les observait, ainsi que tous ceux qui auraient pu raconter quoi que ce soit. Mais il n'y avait personne dans les environs. Normal, tout le monde était au cœur de l'action pendant qu'elle restait à l'écart. Ils auraient tout aussi pu écrire noir sur blanc qu'ils cherchaient un Médecin pour jouer les larbins, cela aurait été du pareil au même.
La rousse se laissa tomber dans le sable fin et sain, observant le soleil qui lui brûlait la peau ainsi que ses prunelles. La poudre brune se balançait à son cou, souvenir de la veille. Ne restait autour d'elle que les bruissements et les grattements des griffes des amants en train de remplir leur besogne. La Germignon s'approcha, lui procurant de  l'ombre malgré elle avec sa feuille géante.

— Demain, ce sera à nous de sauver des vies, je te le promets Chayana. Ils vont voir ce qu'ils vont voir, lui murmura la gitane, ils ne savent pas encore qui a répondu à leur mission...

Le type Plante s'allongea auprès de sa dresseuse. Elles prenaient une pause bien méritée. La rousse savait que dans peu de temps Clara lui tomberait dessus à nouveau pour une nouvelle tâche farfelue. Et toute aussi répugnante et dégoûtante.

***

— Vous êtes des gitans ?
— Quoi d'autre ?
— Et vous mangez du Pachirisu et du Héricendre ?
L'inconnue leva ses paupières face à une question aussi stupide. Elle savait que les rumeurs circulaient vite, que les ragots naissaient d'un rien mais c'était la première fois qu'elle faisait face à une interrogation pareille. Les gens de la ville et leurs préjugés sur les gens du voyage ! Elle opta pour la carte de l'humour pour juger un peu mieux de la réaction du blondinet :
— Bien sûr ! Et du Chacripan sauvage aussi quand on en trouve ! Fais attention au tien, si ça se trouve, on le mangera ce soir au dîner !
— Hors de question de faire du mal à Dune !
— Rien que pour toi, on épargnera Dune alors.
L'humour n'était pas le fort de ce drôle de garçon qui prenait tout au pied de la lettre. L'inconnue passa une main fébrile dans ses cheveux roux avant de ranger son instrument dans un étui et de porter le tout sur son dos.
— Tu as un nom, l'ami de Dune ?
— Sol.
— Enchantée de te rencontrer Sol, moi c'est Mélie, la mangeuse de Héricendre !


La rousse sursauta. Elle aurait aimé que son rêve tende à se prolonger mais un boucan mêlé de cris et de beuglements venait de l'extirper de ses songes. Elle n'avait pas le temps de repenser à ce qu'elle venait de voir. Pas le temps pour Sol. Encore moins pour Mélie. Ne parlons même pas de Dune. Juste le temps d'être présentable pour sortir de la tente, suivie de près par Chayana, toujours prête pour le moindre mouvement, ainsi qu'Algernon, qui voletait tout simplement.
Elle arriva en sueur au point de rassemblement. L’intégralité des personnes présentes paraissait être réunie ici. Les murmures se propageaient de bouche en bouche, jusqu'à finalement parvenir jusqu'aux oreilles de Salomé. Le pire était advenu.

— Calmez-vous, calmez-vous ! Beaucoup d'entre vous le savent déjà mais certains des nôtres ont été frappés par cette étrange maladie... Fièvres, nausées, hallucinations... Ce sont là les premiers symptômes sur les humains.

Salomé parcourut le groupe. Elle reconnaissait ses superviseurs ainsi que d'autres têtes familières. Mais Chani était absente. Libre à elle de conclure comme bon lui semblait. Et elle se doutait que la conclusion n'avait pas que du bon.

— Et pour éviter toute contamination au-delà de la zone à risques, il n'est plus possible de sortir ni de rentrer dans notre campement. Quarantaine oblige.

Un brouhaha se leva alors. La brune tendit ses mains pour tenter de faire régner le calme à nouveau. Mais les Médecins s'élevaient contre cette mesure. Rester cloîtré ici, c'était être condamné à son tour.

— S'il vous plaît, s'il vous plaît ! Pour le moment, tout est sous contrôle. Que chacun regagne son poste !


L'attroupement se dispersa, non sans embarquer avec lui un filet de mots et d'injures contre la situation. La gitane restait désespérément plantée là, attendant un signe ou n'importe quoi pour se bouger à son tour. Elle savait que la situation nécessitait des mesures extrêmes. Mais elle ne savait pas quoi faire, impuissante qu'elle était. Ce fut la Germignon qui la tira de ses rêveries, la poussant vers l'avant à l'aide de sa carrure miniature. Le type Plante ne pouvait être en reste tandis que des dizaines de Médecins s'agitaient autour d'elle. Il fallait qu'elle agisse. Il fallait que Salomé se décide à participer et non plus à attendre qu'un quelconque ordre de Clara ne la pousse à intervenir.
Chayana l'avait menée jusqu'à l'enclos sommaire regroupant différents Pokemon contaminés  à étudier. Tous montraient des signes d'agressivité, s'acharnant contre le grillage, le mordant ou le griffant. La rousse recula sous la surprise avant de s'agenouiller dans le sable pour observer les filets de bave qui pendaient à leurs babines et leurs yeux exorbités dont le regard la faisait pâlir.

— Tu n'as pas entendu ce qui a été dit ? C'est contagieux, par ici. Eux-tous le sont. Si la salive d'un de ceux-là t''atteint, c'est fini pour toi de jouer au bon samaritain.

Salomé leva le cou pour apercevoir une tête blonde accompagnée du Lineon entraperçu le jour de son arrivée. La fameuse Ranger à peine évoquée par Chani. Avec toutes les tâches ingrates filées par Clara, difficile de faire sa connaissance, voire de lui adresser un mot. C'était chose faite désormais :

— Merci du conseil, je ferai attention...

Elle ne savait pas comment l'appeler et la Ranger parut anticiper sa question :

— Appelle-moi comme bon te semble, ça n'a pas d'importance après tout. Tu n'as qu'à me dire ce que tu vois sur ce tatouage et ça sera mon nom pour toi.

Elle lui tendit son poignet gauche aussi pâle que la neige. Seules des lignes noires détonaient sur son épiderme. La rousse n'aurait su dire ce qui se dessinait sous ses yeux. Une fleur peut-être ? Mais une bien curieuse fleur, aussi étrange qu'improbable.

— Je sais pas... Une marguerite ?
— Va pour Marguerite alors, déclara-t-elle avec un étrange sourire, et lui à mes pieds, c'est Herbert.

Ce fut au tour de Salomé de sourire. À cause de son rêve de cette nuit, sûrement.

— Herbert, c'est pas banal, encore moins que Marguerite. Ce serait drôle si Herbert rencontrait Dune.

Putain de rêve.

— Ce serait cocasse, oui.

Toujours ce même sourire aussi étrange.
L'univers est trop paresseux pour créer de simples coïncidences.

La Givrali ne pouvait se permettre de flâner davantage. Chayana la poussait encore davantage, non plus vers les Pokemon contaminés, mais vers le centre de l'action ; la tente la plus proche où Médecins qualifiés se bousculaient pour éradiquer cette épidémie. Il était impossible de contenir un désert entier alors il leur fallait faire au plus vite. Même si les compétences de Salomé en chimie et formules étaient limitées, peut-être pourrait-elle se rendre utile malgré tout.
Elle se leva, chemin coupé par son Feurisson qui venait de déambuler à toute allure avant de s'arrêter contre le museau du Lineon chromatique. Un échange de regard d'un instant à peine, les deux Pokemon sombres parurent communiquer par les yeux seulement. Les rêveries s'estompèrent aussi vite qu'elles venaient de naître, laissant un Lineon en compagnie de sa dresseuse d'origine et Salomé observant le chromatique de feu rejoindre la quiétude du désert et la chaleur de son amant.
Elle se dirigea vers la tente sommaire, prête à filer un coup de main ou deux. Il y avait de l'activité à l’intérieur ; une fournaise pire encore que le désert lui-même. Cela s'agitait tout autour d'elle, faisant à peine attention à sa présence. Mais sa Germignon trépignait d'impatience, avançant vers ces Médecins qui avaient plus une allure de Scientifiques, pleine de bonne volonté qu'elle était. Malheureusement pour la Pokéathlète, son cerveau refusait de se mettre sur pause même en cet instant.
« Lui aussi avait un don mystique, le genre de don qui ne plaisait pas vraiment à Babushka, le genre qui a permis à Sol d'avoir son premier Pokemon... »
Lou.
C'était elle la première à avoir mentionné le nom de son fils adoptif. Il y avait cette photo qui avait su sceller à jamais la jeunesse du blondinet. C'était là qu'elle l'avait vu pour la première fois, sans avoir l'occasion de le rencontrer ensuite. Hormis dans ses rêves qui se centraient uniquement sur lui malgré la présence de l'un ou l'autre de ses amis d'enfance. La demoiselle n'aurait su dire pourquoi son subconscient lui jouait un tour pareil. Surtout en de telles circonstances.
Un bécher dans une main, une fiole dans une autre, la rousse manqua de lâcher le tout face à ce souvenir fugace de cet été. Souvenir ou phrase volée qui surgissait dans son esprit. Elle se força à inspirer puis à expirer calmement tandis que l'homme à sa gauche attendait son intervention. Il eut un regard pour elle, c'était à lui qu'elle s'était adressée alors qu'elle errait là-dessous. Lui qui lui avait dit quoi faire pour aider au mieux.

— Je crois que je vais aller prendre l'air un peu, une minute ou deux.

Elle lui tendit le tout avant de sortir de la tente.
Marguerite et Herbert avaient déjà filé vers un ailleurs.
Et Chayana n'était pas venue.
Elle qui la suivait comme son ombre était restée à l'abri des tentures, se protégeant du soleil et de ses morsures. La rousse passa un doigt curieux vers les Pokemon contaminés et agités, comme pour vérifier si la vie ne les avait pas quittés ; le concert de crocs et de griffes fut sa réponse. Elle retira prestement sa phalange, conformément aux conseils de la Ranger. La voilà qui aimait un peu trop le risque. Un Kraknoix l'observait, le regard éteint ou presque, un filet de bave pendait près de ses pinces. Et c'était un scénario similaire qui se répétait tout autour d'elle.
Elle comprenait un peu mieux pourquoi Clara se contentait de lui confier des tâches bien que dégradantes et ennuyantes mais nécessaires. Elle n'avait pas le niveau pour jouer dans la cour des grands. C'était bien trop sérieux pour elle, ici. Et Idalienor qui avait cru bien faire en la recommandant. La gitane n'aspirait pas à cette vie-là.
Médecin, oui. Mais pas comme ça.
Pas comme ça.
La demoiselle laissa là ces Pokemon contaminés pour y retrouver l’effervescence des scientifiques trop occupés à mettre la main sur la formule finale pour lui prêter réellement attention. Alors elle retournait à son poste, du moins celui qu'elle s'était choisie pour aujourd'hui car les ordres de Clara, cela commençait à bien faire.
C'est alors qu'elle la vit.
Chayana qui pointait les crocs et qui bavait un peu trop. Exactement comme ses compères là-dehors. Exactement comme tous ceux qui avaient eu le malheur d'être en contact avec cette foutue épidémie.

— CHAYANA !

Elle voulut la rejoindre mais une main posée sur son épaule l'en empêcha. Marguerite et son Lineon étaient de retour. Elle s'en serait volontiers passée.

— Lâche-moi ! Lâche-moi, j'te dis !
— Calme-toi, ça ne sert à rien de faire quelque chose de stupide pour te faire infecter à ton tour ! Et puis, il semblerait que l'un d'eux ait fini par mettre au point un vaccin pour contrer l'épidémie, la rassura Maguerite en diminuant la pression sur son épaule, par contre ils n'ont pas encore eu l'occasion de le tester...
— Hors de question de laisser Chayana servir de cobaye !

La rousse attrapa la pokéball de la Germignon pour la faire rentrer dans sa prison sphérique. Le type Plante disparut en un éclair rouge, ne laissant plus que le vide là où elle se tenait un peu plus tôt. C'était peut-être profondément stupide et égoïste d'agir de la sorte mais elle préférait cela plutôt que de constater des effets secondaires sur sa Germignon.
Salomé tourna les talons, pokéball en main, allant se poser quelques mètres plus loin de la tente qui respirait et suintait la médecine et la science. Elle jouait avec la sphère rouge et blanche, la faisant sauter avant de la rattraper. Comment se portait le type Plante là-dedans ? Elle aurait aimé pouvoir la rassurer et lui dire que tout irait pour le mieux. Mais elle ne se sentait pas prête à croiser à nouveau son regard éteint.
Une ombre la frôla. La rousse soupira. Cela commençait à lui peser d'être à ce point surveillée par la Ranger. Son Lineon la précédait, jouant dans le sable à la manière de Django quelques jours plus tôt et sûrement comme en cet instant. Ses prunelles ne quittaient pas la queue coupée qui contrastait avec son pelage obscur.

—  Tu sais Salomé, prendre des risques, ça fait partie de la vie. Ça l'est encore plus pour toi qui es là en tant que Médecin.

Elle avait une seringue en main porteuse d'un étrange liquide vert anis. Cela paraissait inoffensif, aussi doux que de la glace à la vanille et presque aussi sucré que le pêché.

— La queue amputée de Herbert, c'était un risque aussi ?
— Non, ça c'était une erreur, déglutit la jeune blonde, mais si j'avais pris un risque autrefois, j'aurais pu l'éviter. Tu saisis ?

Un temps. Puis deux.
Le contenu s'agitait entre les parois de verre. La Ranger lui tendit la seringue. Salomé l'attrapa pour la contempler et quitter la vision d'horreur du Lineon chromatique et de sa queue invisible.

— Si être Médecin c'est prendre des risques dans ce genre-là, alors je ne veux plus l'être.
— J'y connais rien en médecine mais je suis certaine qu'il n'y a pas qu'une seule manière de l'exercer. Ce que tu as vu pendant cette mission, c'était juste une possibilité, un chemin que tu es libre d'emprunter. Il y en a plein d'autres, tu es juste incapable de les voir pour le moment.

Son champ de vision se heurtait à une porte unique. Et pourtant, si elle reculait, elle en verrait des milliers d'autres. Elle n'avait juste pas encore fait ce pas en arrière salutaire. Alors elle actionna le bouton de la pokéball, laissant apparaître le Pokemon Feuille dans le même état que tout à l'heure. Salomé inspira profondément avant de se mettre à genoux dans le sable et de s'approcher du type plante chromatique pour lui enfoncer l'aiguille dans le corps et de lui injecter l'intégralité du remède.
Chayana se laissa faire, quoique surprise par la piqûre impromptue. Elle paraissait déjà redevenir elle-même, agitant sa feuille cuivrée comme pour saluer la gitane et la Ranger réunies. Avec un peu de chance, la Givrali ne rentrerait pas sur Lansat avec un Pokemon infecté. Son aînée se leva, le Lineon sur ses talons :

— Ah et avant que j'oublie ; on l'avait testé sur des Pokemon sauvages du désert avant que je ne vienne t'apporter cette dose.

Marguerite et ses grands discours.
Maintenant elle se sentait stupide. Complètement idiote d'avoir pu songer un seul instant que la Ranger la laisserait mettre en péril la vie de son Pokemon avec un vaccin inconnu. La blonde venait de la laisser, ayant posé près d'elle seringue et remède pour qu'elle puisse jouer son rôle à son tour et imiter ses confrères.
Elle savait quoi faire désormais.

***

— Dis m'en plus, Sol ! Tu ne peux pas juste me dire de dégager comme ça, sans raison valable ! C'est injuste quand on sait tous les efforts que j'ai faits pour toi !
Le regard neutre du blondinet glissa vers le corps agenouillé de Mélie. Il vint se mettre à sa hauteur et posa son regard glacial sur le sien empli de tristesse, vagues agitées ou tempête en devenir.
— Je ne le répéterai pas. Relève-toi et disparais.
Alors la guitariste se releva. Fébrile et tremblante avec ses larmes trop glissantes pour ses joues rêches. Ses iris se redressèrent pour affronter le chaos qu'elle pensait trouver dans ceux de Sol. Mais un calme naturel l'emportait dans les tréfonds de ses pupilles. La main de la demoiselle se leva et fusa vers la joue impeccable de celui qui était son ami. Geste arrêté par Sol qui serrait les dents. Une lutte paraissait se jouer entre le duo, combat perdu d'avance par la figure féminine trop faible pour lutter. Tout doucement, son bras redescendit le long de son corps, la poigne de Sol accompagna son mouvement avant de relâcher enfin sa prise.
— À mes yeux, tu n'existes plus. Si pour toi je suis une inconnue ou une étrangère, toi, tu n'es plus rien. Je veux oublier ton nom et tout ce qui m'a un jour rattaché à toi.

Les yeux écarquillés, Salomé fixait les plissures du tissu qui se découvraient devant elle. Il n'y avait plus qu'elle là-dessous même si Chani se remettait doucement de cette affreuse épidémie. Sa douce et lente respiration lui manquait. Maintenant, elle était seule avec cet effroyable cauchemar et ce monstre qu'était Sol. Sans une réponse supplémentaire à se mettre sous la dent.
Elle alluma son iPok, le rétro-éclairage lui brûla les prunelles tandis qu'elle déchiffrait tant bien que mal l'heure digitale. Il était plus que temps de se lever et de se préparer pour dire adieu à cette mission. Le bus n'allait pas l'attendre si elle venait à se mettre en retard.
Elle s'arracha au lit de fortune pendant qu'Algernon s'acharnait sur des miettes au sol. Au moins l'un de ses Pokemon était matinal, cela faisait plaisir à voir. Le bec de l'emplumé se perdait entre les grains de sable avant de finalement s'attarder sur plus gros que la moyenne. Salomé ne connaissait que trop bien la suite, le voyant pulvériser la caillasse d'un seul et simple coup avant de rassembler les débris au centre de la tente. Un nouveau rituel qui se préparait là ? La gitane n'était pas d'humeur à s'interroger davantage, manquant de tomber avec Django qui jouait à poursuivre Phoën. Une fois de plus. Sa langue claqua sans que le bruit n'interrompe les jeux enfantins des types Feu. C'était une curieuse ménagerie dont elle avait hérité.
Ses mains écartèrent les pans dérobant l'entrée pour venir rencontrer la chaleur étouffante du matin. Chayana veillait fidèlement à son poste, des cernes sous les yeux, bondissant alors que sa dresseuse faisait un pas dehors. Mais la joie de sa Germignon était minime face à celle de sa dresseuse qui constatait la présence de Chani. Savoir qu'elle allait mieux était une chose, le constater en était une autre.

— Je vois que j'arrive pile à temps pour te dire au revoir, lui confia la Touareg, je m'excuse de ne pas avoir pu t'assister davantage mais difficile de faire quoi que ce soit avec mon état...
— Tu n'as pas à te sentir désolée pour ça, ça peut arriver à n'importe qui.

Elle eut un regard pour le type Plante. Bien que fulgurante, l'épidémie avait su se répandre dans son corps fragile. Tout cela appartenait au passé désormais.

— L'épidémie, tu sais... Elle nous a fait tous voir des choses pas nettes pendant les nuits... Pas que nous les malades, un peu partout sur le campement, c'était ça, des drôles de rêves ou des cauchemars, hein ? Mon peuple prétend que c'était le désert qui communiquait avec nous à sa manière, qu'il nous a laissé rencontrer des moments du passé ou de l'avenir, tu saisis ?

Mieux que personne. Son arrière-grand-mère était une spécialiste du sujet. Mais la demoiselle avait toujours cru naïvement que cette tâche importait aux Xatu et non pas à des fournaises de sables.

— Mais c'est plus compliqué que ça. Parce que c'est jamais aussi simple avec le désert qui s'exprime. Ces rêves, c'est comme des puzzles qu'il faut ré-assembler, d'accord ? Mais pas forcément des pièces qui t'appartiennent parce que le désert est capricieux mais il aime bien réunir ceux qui doivent l'être.

La brune se décala pour laisser passer des Sabelette roulés en boule, laissant apercevoir un trait sinueux et droit se marquer le long du sable.

— Tu sais quel puzzle le désert t'a permis de reconstituer ?

Elle avait rencontré Sol sans jamais pouvoir lui adresser la parole.
Des retrouvailles avec Smir enfant toujours semblable au Smir adulte de cet été.
Et Mélie infernale au cœur brisé par le blondinet.

Un lien avec la famille, hein ?
Depuis le point de vue de Sol.
Oh non. Elle ne pouvait pas se laisser aller à cette formulation stupide. C'était impossible. D'abord sa quête impossible pour retrouver sa mère et maintenant... Sol ? Rien que d'y songer, elle craignait de s'étouffer. Retrouver une inconnue était suffisant. Alors deux ? Non, non, non. Elle refusait ce que ce foutu désert tentait de lui dire. Elle refusait de faire confiance à des rêves qui n'étaient rien d'autre que des rêves. Elle refusait de croire qu'elle pouvait avoir un lien de filiation avec Sol.
Il n'appartenait qu'à elle de considérer tout cela comme des rêves ou des souvenirs qui n'étaient pas les siens. Mais Salomé avait une préférence pour le rationnel en cet instant. Surtout avec la bombe que Chani venait de lâcher bien malgré elle.

— J'ai rêvé de Dune.


***

C'était comme une longue berceuse rythmée par le moteur et les dos d'âne qui faisaient chanter le cœur de Salomé. Ses doigts s'égaraient dans le plumage d'Algernon tandis que Django et Phoën se pelotonnaient sur le siège à côté d'elle. À ses pieds, Chayana était toujours aussi en alerte, passant sa feuille cuivrée le long des jambes de Salomé, regard à gauche puis à droite pour vérifier que tout allait pour le mieux. La rousse approcha sa main du Feurisson qui n'était pas le sien, elle tentait de lui apporter autant d'affection qu'au chromatique mais c'était difficile parfois. À chaque regard tourné vers ce type Feu, elle se rappelait Logan et sa fureur passée. Phoën n'était en rien responsable de tout cela, elle le savait bien. C'était quelque chose indépendamment de sa volonté. Elle ne pouvait pas faire de Phoën l'égal de Django tout comme le Feurisson n'oublierait jamais son dresseur d'origine.
Sa paume fut stoppée net par quelques grognements, quoique distraits, du hérisson aux flammes bleutées. La gitane fronça les sourcils avant de croiser les bras, préférant éviter une morsure après tout ce qu'elle venait de vivre. Mais c'était maintenant ou jamais.

— Je crois qu'il va falloir qu'on se dise au revoir, Phoën.

Elle ignorait encore quand.
Mais le comportement de Django ne pouvait pas durer. Et c'était en parti son compagnon la cause de tout ce changement. Alors elle espérait que cette solution serait la bonne, bien que revoir ce Pokemon sous la garde de Logan la dégoûtait. Plus qu'à espérer que le Collectionneur accepte de s'en occuper un peu avant que tout ceci ne reprenne son ordre originel. Ou qu'il le confie à un autre dresseur, peu importait. Tout plutôt que de voir un peu plus la jalousie et la possessivité de Django croître de jour en jour.

HRP :


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Merci Ida, Max & Mika pour les Moodboards ! :
Sir Trouille
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Taille de l'équipe : 0
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Sir Trouille
est un PNJs
Modération mission Salomé

Salomé en plein Désert après une entrevue aussi....chaleureuse avec la directrice, voila qui démarre bien. Les PNJs sont bien introduits (Y'a une Ranger ! Best mission ever, 25 étoiles !) et si on arrive directement sur le lieu de la mission façon téléportation, ce dernier est assez bien mis en avant pour qu'on s'y intéresse.
J'accorde un max de bons points pour un seul paragraphe : celui qui m'épargne une mission taille Alban/Ginji et donc, qui me permet de dire que t'as compris que moins tu fais travailler les modos, plus ils t'aiment (comment ça, j'ai pas le droit de le dire ?).
La progression par petits à-coups d'une journée crée un rythme que j'aime bien et on alterne entre flash-backs qui nous lient à Salomé et les journées de cette dernière....À tel point que j'aimerais bien l'aider, cette petite. Bon par contre, le fait qu'un petit blond (donc un agent du mal) porte le nom de Sol (lui-même le Mal incarné), j'avoue que ça me fait beaucoup rire.
....Et le dernier tiers est aussi top que dévastateur  pour mon coeur (ouais, j'ai des sentiments, moi aussi !). Je m'étendrais pas trop dessus sinon ce commentaire serait aussi long que le RP lui-même mais pour faire simple, disons que à partir du moment ou Chayana se retrouve contaminé, j'ai commencé à  lire...et que j'ai repris conscience de ce que je faisais qu'à la dernière ligne, en mode ''AH NON, C'EST PAS FINI QUAND MÊME''.
Bref, du très bon travail surtout pour une mission en solo. Même si ça se finit un peu vite à mon goût, tout le reste est top niveau.

■■■■□ - Quatre étoiles, c'est génial ! Vous vous êtes vraiment appliqués et montrés originaux dans l'écriture et dans le déroulement ! La mission étant en solo, les gains sont divisés par 2 et tu reçois donc 80 jetons et 20 expérience supplémentaire !

Utilisation de la CS Eclate-Roc : Tu gagnes une Ecaille Coeur Dorée !



[Mission] Délassant mais pas mourant 7z5c
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