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J’étais en retard. Le seul rendez-vous où je ne devais pas être en retard. Tout ça à cause de mon prof référent. Il m’a interrogé sur mon comportement enver mes Pokémons. Je lui ai répondu qu’il aille voir avec Needle vu que je passe chaque semaine là-bas pour un check de mes Pokémons. Mais ce n’est pas bien important. Le plus important c’est que je la faisait attendre. S’il faut elle en aurait marre de m’attendre et elle partirait avant que je n’arrive.
Il y a quelques heures Pastel m’avait trouvé avec une lettre de Ana pour moi. Et elle me donnait rendez-vous au parc. Alors à la fin des cours, outre mon référent, je fonce vers le point de rendez vous pour discuter avec elle, pour la voir.
Avec la fin de ma SC j’ai récupéré la garde de beaucoup de Pokémon mais il m’en manque encore certains comme Terry ou Phoën et les autres qui n’était pas avec moi lors de la SC. J’arrive au point de rendez vous et je fais un signe discret à mes Pokémons pour qu’ils s’en aillent et me laisse seul. C’est à moi seul de réparer mes erreurs, de lui expliquer tout ce qu’elle veut savoir. Je m’approche d’elle un peu tendu. J’espère qu’elle me pardonnera.
-Sa… Salut Ana ! Tu vas bien ?
Tendu ? Bon ok en fait j’étais mort de trouille. Je ne savais même pas comment je devais faire, ce que je devais lui dire ou ce que je devais lui faire comprendre. Je l’aime plus que tout mais elle m’intimide aussi beaucoup je dois bien l’avouer. Surtout qu’elle à l’air un peu en colère. Comme si elle m’en voulait pour un truc. De plus, son Furaiglon me lance un regard noir alors que je ne l’ai JAMAIS rencontré.
A peine arrivé et déjà attaqué, pas par le Fraiglon non par Ana. Elle me demande sur le ton le plus sec du monde ce qu’il s’est passé avec Lucile. C’est vrai qu’elle à dû s’immaginer pas mal de choses. Je m’assois à côté d’elle et la regarde dans les yeux.
-Je vais tout te dire ne t’en fais pas. Voilà. Après m’être fait expulser je n’avais plus personne. Mes Pokémons m’avaient été pris, j’ai été expulsé. Alors j’ai fait une dépression sur plusieurs jours avant que mes parents me forcent à aller voir Lucile. Je voulais arrêter de souffrir et du coup je me suis dit qu’il fallait que je parvienne à t’oublier comme ça je me sentirais un peu mieux. Alors Lucille m’a écouté et m’a pardonné. Alors j’ai commencé à sortir avec elle. Au début ça allait bien j’avais réussi à sortir de ma dépression et je me suis rendu compte d’une chose. Je n’étais pas heureux avec elle. Je la voyais toujours comme une amie. Et en plus les sentiments que j’avais pour toi sont revenus en force si bien que parfois j’appelais Lucille par ton prénom. Et lors de ma mission chez moi j’ai décidé de mettre fin à notre semblant d’histoire. Je voulais encore croire qu’un jour tu me pardonnerais. Tu es la seule que j’ai vraiment aimée et… Je suis désolé…
Je baissais la tête un peu honteux de cette histoire et j’attendais qu’elle s’énerve contre moi ou bien qu’elle me pardonne. Je le savais maintenant. Je suis véritablement amoureux de cette fille, comme au premier jour.
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Plus je l’écoutais plus je n’avais qu’un envie, retrouver ce type et le frapper. Il n’aurait jamais dû s’en prendre à Ana, même s’il est plus costaud que moi ou plus vieux ou armé personne n’a le droit de faire du mal à Ana. Mais elle me demande de rien faire.
Mon bras se contracte tout seul pour aller mettre une baffe à ce type mais je ne peux pas.
-Tu te rends compte de ce que tu me demande ? Oui, en effet, si je le croise je serais tenté de faire quelque chose…
Je regarde Ana dans les yeux avant de soupirer.
-Merci de m’avoir confié ça… Et d’accord je ne m’approcherais pas de ce type. Mais sil continue à te faire du mal tu me tiens au courant d’accord. Tu sais que je ferais n’importe quoi pour toi. Même si là je t’avoue c’est très compliqué mais j’accepte de prendre sur moi. D’ailleurs on parlait de qui ?
Je la regarde en souriant. Elle m’avait confié un de ses secrets alors forcément je ne pouvais que l’aider. Bon aussi parce que je l’aime on va pas se mentir. Je suis pas très romantique comme garçon ça j’en convient mais la voir les larmes aux yeux me fend le cœur.
Un long silence s’installe entre nous deux perturbé par moment par le bruit de son Furaiglon. Il n’avait pas l’air de me porter dans son estime celui-là. Il devrait savoir que je ne veux pas de mal à Ana. Bien au contraire. Je veux juste la protéger
J’ai très envie de le lui demander mais je ne sait pas comment faire pour tourner la phrase. Alors je me tais et regarde le sol. Allez mon grand tu as une chance et c’est maintenant alors viens pas tout gâcher. Je souffle un grand coup et me tourne vers Ana faisant abstraction du Furaiglon.
-Ana. Je… Enfin… Je sais que j’ai pas toujours était de bonne compagnie et que des fois je t’étouffais et je m’en excuse encore mais j’aimerais énormément que tu me pardonnes pour ce que j’ai fais. Je sais pas trop si c’est le bon moment pour toi mais serais-tu prête à me laisser une seconde chance ?
Je rougis un peu.
-Ça doit te paraître un peu égoïste comme demande mais tu compte beaucoup trop à mes yeux. Je ne te dis pas que j’ai changé mais je te promets de m’améliorer en bien. Te laisser plus respirer, essayer d’être moins jaloux. J’aimerais qu’on se fasse mutuellement confiance comme là. Alors ?
Je stressais à mort. Mon cœur battait à 1000 à l’heure et je savais pas ce qu’elle allait répondre mais c’était la seule avec qui je voulais être et avancer.
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Je l’écoutais sans rien dire. Au début l’avais de l’espoir. Beaucoup d’espoir. Mais plus elle parlait plus j’avais mal. On serait aller trop vite ? Non je crois pas. Mais dans ses paroles il y avait du vrai. Alors j’essaie de prendre sur moi.
-Je… Pas de problèmes. Avec tout ce qui s’est passé je peux comprendre que tu aies des doutes sur tes sentiments. Entre ce que je t’ai dit à Alola, ce que j’ai fait et les accusations sur moi… Je peux clairement comprendre. En plus avec l’autre là dans la nature...
Sans le vouloir des larmes coulèrent une à une mais j’essayais de me contenir au maximum pour ne pas afficher un triste spectacle devant elle. Je m’en souvenais très bien et Ban faisait tout le travail à ma place, pas pour la coordination non. C’est grâce à lui que je suis sortit avec Ana. Grâce à lui que j’étais heureux. Mais c’est à cause de lui qu’aujourd’hui je souffre.
Je sèche mes larmes d’un coup de manche mais elles reviennent à la charge. Revenir comme avant ? Ça voudrait dire la revoir comme une simple amie. Je sais pas si j’en suis capable. Je veux dire, je vais sans doute encore la voir comme Ana mon ex avec qui j’essaie de me remettre et non pas comme Ana une amie coordinatrice et cuistot. Mais prendre de la distance avec elle signifie aussi ne plus la voir. Et ça je n’en ai clairement pas envie. J’ai besoin de la voir. De lui parler. J’ai besoin d’exister à ses yeux. Je suis face à un dilemme cornélien. Soit je souffre mais je continue de la voir, soit j’arrête de souffrir mais je ne la voit plus.
-Je veux bien essayer. Même si je suis triste que ça ce passe comme ça je te jette pas la pierre tu sais. Par contre, je risque de pas trop réussir car je t’aime encore. Mais j’ai besoin de te voir, ça me fait du bien. J’en pouvais plus d’être isolé à cause de Salomé. Ça m’a éloigné des choses essentiels à mes yeux. Et je t’ai perdu. Si tu as besoin de plus de temps avant de me donner ta réponse final j’attendrais. Pour l’instant je compterais sur toi pour m’entraîner un peu en coordination j’ai un peu de retard à rattraper pour être à la hauteur, surtout qu’Andréas m’a dans sa ligne de mire.
Je me force à lui sourire. Je commence à la prendre dans mes bras mais en voyant le Furaiglon furieux contre moi bec sortit je me recule rapidement.
-Je vais pas te mentir. J’espérais vraiment me remettre avec toi aujourd’hui mais bon ce sera pas de suite apparemment…
Je bifurque sur un autre sujet délicat.
-Et… Haru il va bien ? J’aimerais m’excuser auprès de lui après ce que je lui ait fait mais dès qu’il me vois il part à toute jambe sans même que j’ai le temps de m’expliquer. Au moins lui demander pardon. Histoire de repartir en bon terme avec tout le monde. Ce serait cool.
Après les coups que je lui ai mit pas étonnants qu’il ne veuille plus me voir mais j’aimerais sincèrement m’excuser et recommencer de zéro avec lui aussi. Comme avant l’incendie.
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Elle m’explique qu’ils évitent de parler de moi, et c’est totalement normal. J’ai juste envie de m’excuser même si ça ne pardonne pas tout. Je pense que sa copine est partit par ma faute de l’académie donc il doit aussi m’en vouloir pour ça. Il n’est pas franchement courageux mais c’est un type vraiment gentil sur qui je pouvais compter. J’ai honte de ce que je lui est fait mais c’est trop tard. Ana semble gênée mais ce qui doit être dit doit l’être que ça fasse mal ou non. Son absence de réponse me fait plus mal que me dire que je suis indésirable chez d’autres. Enfin bon, c’est pénible tout de même.
Puis, l’ipok d’Ana se mit à vibrer. Son oncle l’avait appelée mais elle ne décrocha même pas. Elle m’avoua qu’elle ne savait pas du tout comment faire avec lui. J’aimerais bien lui dire ma manière de penser mais, bien qu’il est fait pire que moi, il est de la famille d’Ana et pour cette raison, Ana refuse de le dénoncer aux forces de l’ordre. Le problème c’est que ce n’est pas une jeune fille de 14 ans qui va le faire changer. Les lois ont mises en places des choses pour ces individus, je ne connais pas vraiment leurs utilités mais tant que l’oncle d’Ana ne l’emmerde pas trop moi je fait partit du décor comme je l’ai promis à Ana. Mais si jamais… On se calme ça n’arrivera pas.
Ana détourna le sujet sur mes Pokémons. Pour moi c’est assez délicat d’en parler à cause de cette histoire. Je suis allé beaucoup trop loin mais maintenant je ne les frapperais plus jamais. Je souris quand elle me parle de Poichigeon, c’est vrai qu’à chaque fois qu’il revenait de la chambre d’Ana il avait l’air terrorisé. Comme si il avait vu un fantôme.
-Bah tu sais, les profs m’en ont rendu quelques-uns mais les autres sont encore avec d’autres dresseur. Dans ceux que tu connais il y a Willy mais il est au lac là et Poichigeon. Et dans ceux que tu connais moins voire pas du tout j’ai mon Elektek, mon Marill et ma Héricendre. Je suis content de les avoir retrouver mais il m’en reste encore plein à aller chercher mais ils disent que j’ai pas assez changé que je suis capable de les refrapper sans état d’âme. Crois moi ils ont intérêt à me les rendre sinon je les attaquent en justice et…
Ma bande de Pokémon déboule de derrière le banc avant de basculer par dessus dans une cohue générale. Poichigeon atterrit sur les genoux d’Ana et commence à piailler de peur. Je suis un peu gêné mais sans plus. Alors je rigole un peu.
-A part Willy, ils sont tous là.
Je sens que je devrais pas tarder à y aller pour digérer un peu tout ça mais si jamais elle veut encore un peu discuter je veux bien l’écouter car mine de rien, j’ai le moral à zéro. Dans ma petite tête, Ana m’avait mit un râteau alors forcément pour moi toute cette discussion c’est juste pour ne pas parler de nos sentiments je le sens bien. Malgré tout je reste sur place en caressant Marill car Héricendre et partit réclamer chez Ana.
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Je lui répond avec un petit signe de main avant de la regarder partir pour me retrouver face à mes questions. Elle ne m’a pas vraiment aidé à y répondre et maintenant j’ai une question en plus : suis-je capable d’oublier l’amour que je lui porte ? Je commence à pleurer avant qu’une aile lissée vienne me caresser la tête. Pastel tente de me réconforter.
-Merci Pastel, mais je doute que ça serve à quelque chose. Je ne sais pas comment je dois faire avec elle maintenant tu sais. Si j’aurais moins étais jaloux je ne l’aurai jamais perdu. C’est de ma faute si on redevient comme avant. Je suis nul… Pastel, je sais pas si je souffre ou si je suis content. Dis moi, qu’est-ce que je devrais faire ?
La Nirondelle se frotta contre moi en piaillant doucement. Je l’aime encore évidemment, mais j’ai commencé à mettre un pied dans la friend-zone et je veux pas. Redevenir bon camarade en attendant une réponse ? Et si elle ne vient jamais ? Et si elle ne me répond jamais ? Le pire c’est que je reste dans le flou moi. Et ça me fais peur. J’ai peur de garder espoir, de continuer à penser à elle tout le temps, de ne pas réussir à fermer ma blessure. Mais je l’aime trop pour ne pas espérer, pour fermer les yeux sur ce que je ressens. Je ne peux pas dire que je ne comprends pas ce qu’elle traverse mais j’ai l’impression qu’elle n’a pas beaucoup réfléchi à nous. C’est aussi un peu de ma faute mais elle aurait pu me faire confiance avec ces histoires de viol. Elle me connaît bien comme moi je la connais mais pourtant, aujourd’hui, elle était différente. Maintenant qu’elle m’a volé mon cœur elle est la seule personne à pouvoir me le rendre soit neuf soit en miette mais me le rendre. C’est compliqué d’être amoureux.
Après avoir séché mes larmes, je me lève et me dirige vers la ville pour prendre l’air, pour me changer les idées. Mais ça ne fonctionne pas, les couples s’enlaçant sur les bans, se tenant la main et s’embrassant sur la voie public ramènent inexorablement mes pensées vers elle, vers son sourire, vers sa personne. Elle me torture l’esprit et ça me rend fou. Je me demande s’il y a un moyen d’aller mieux, de mieux dormir, de moins espérer mais je sens que la réponse je la connais déjà : le temps. En jour, en semaine, en mois mais un jour j’irais mieux.
Je passe devant un fleuriste et Pastel semble vouloir que j’y rentre. Alors la suivant je rentre dans l’échoppe et voit des tonnes de fleurs dont certaines me sont inconnus. Elle m’attire vers les roses et part chercher deux roses. Une rose et une jaune. Le pire c’est qu’elle me forçait à choisir l’une des deux. Alors, déjà mal à l’aise, je la regarde en lui faisant les gros yeux. Alors elle me tire vers les gros bouquets garnis. Elle est sérieuse là ? Dans ce cas je vais faire mon choix parmi ces deux roses alors et je prendrais celle-là. Pastel m’interroge du regard mais je suis sur de moi, enfin je crois. Finalement, je ressors du magasin avec cette rose et Pastel la prend avant de s’envoler vers sa Dresseuse.