Un anniversaire Ft. les invités au Théâtre des Kimonos de Lansat le Samedi 23 juin 2018 |
Yuna Akabara Erika Uchida & Autres musique |
Un anniversaire Ft. les invités au Théâtre des Kimonos de Lansat le Samedi 23 juin 2018 |
L'altitude la grisait. Bientôt un an que Salomé avait effectué son premier vol à dos de Dracaufeu. Bientôt un an qu'elle n'avait pas pourfendu le ciel et côtoyé les nuages. Et voilà qu'aujourd'hui, elle ressentait à nouveau la caresse du vent contre son visage pendant que la nuit les dissimulait dans son ombre.
Pas de vrilles ou autres loopings pour ce soir.
La balade était plus traditionnelle qu'autre chose, même si la monture ne lésinait pas sur la vitesse, permettant de combler de son mieux le retard prit par le duo un peu plus tôt dans la journée. Trouver un cadeau n'avait pas été une mince affaire, entre une Salomé qui connaissait trop peu Erika pour l'aiguiller, son amie qui ne la connaissait pas du tout et Algernon qui souhaitait lui aussi faire plaisir à leur hôte, rien d'étonnant à ce que tout ce petit monde arrive après le début des festivités.
Le double-type amorça la descente, le théâtre était en vue. Et Salomé avait complètement oublier de briefer la Mentali quant à Erika. Tandis que l’atterrissage s'effectuait en douceur, la rousse essayait de rassembler ses pensées pour éviter qu'Ana ne se retrouve paniquée face à cette mer de monde en contre-bas.
— J'ai rencontré Erika dans un élevage d'Evoli, élevage pour laquelle j'avais été appelée dans le but de soigner un des pensionnaires... Mais c'est un autre sujet, coupa la Médecin, j'ai pas eu l'occasion de la croiser souvent, ça va être la troisième fois ce soir donc inutile de te dire que j'ai été plus qu'étonnée en recevant une invitation par mail pour me convier à cet anniversaire...
La suite, Ana la connaissait. La rousse avait demandé s'il était possible de venir accompagnée et son choix s'était porté instinctivement sur sa nouvelle amie.
Un peu trop instinctivement peut-être. Là où elle craignait d'éveiller des soupçons chez la Coordinatrice, force était de constater que cette dernière avait bien accueilli la nouvelle, même si l'anxiété et le stress avaient pris le pas sur l'euphorie. Plus qu'à espérer que les conditions de la soirée permettraient de mettre Ana un peu plus à l'aise.
— Et c'est toi que j'ai choisie pour m'accompagner, laissa échapper la gitane, mais ça tu le sais déjà vu que tu es à mes côtés ce soir...
Le sol se rapprochait.
Les ailes du Bruyverne s'agitèrent, faisant voler et décoller des nuages de poussières tandis que Sonic poussa un cri féroce comme pour annoncer l'arrivée de sa dresseuse et de son amie. Comme si c'était elles les stars de la fête alors que ce soir, tout le monde n'aurait d'yeux que pour Erika.
Et pourtant...
— Je t'en ai déjà parlé brièvement dans l'après-midi mais Erika est une Geisha, je sais pas bien ce que ça signifie mais je crois qu'elle a un lien avec toute une part culturelle propre à Johto. Tu te souviens de la commémoration coloniale qui s'est déroulée quelques semaines plus tôt ? Elle s'occupait d'encadrer une pièce de théâtre et c'est là que je l'ai vue pour la seconde fois ; elle m'a demandé de l'aide pour soigner l'un des Pokemon acteur de la pièce, bien évidemment, j'ai accepté.
Et cela lui avait plutôt bien réussi.
Parce que oui, pour cette fois-ci, Salomé avait su soigner proprement le Voltali, il est vrai que la blessure n'était pas bien affreuse, un succès en soit si l'on taisait son manque de tact auprès de l'actrice et propriétaire du Voltali qui s'était évanouie face au diagnostic premier, dramatique et exagéré, de la part de la Givrali.
Cette dernière lissa les plis de sa robe patineuse bleue foncée, elle avait relevé ses cheveux pour l'occasion et Algernon s'était même essayé à enfiler un magnifique nœud papillon ajusté à son cou, noir, tandis que son bec semblait déborder d'un présent emballé maladroitement par sa dresseuse. Elle eut un soupir pour son starter, elle qui avait cru que sa passion soudaine pour Hana lui passerait, il n'en était rien.
Et Salomé n'avait plus le cœur à tempérer ses ardeurs. Elle avait fait tout son possible lors de sa première rencontre avec Erika, mais le temps avait su graver en Algernon l'image de Hana.
Le maquillage de la rousse était discret mais suffisamment visible pour la soirée ; un trait d'eye-liner sublimait ses yeux tandis que du mascara noir allongeait ses cils. Rien sur la bouche ni sur ses pommettes mais une légère touche d'ombre à paupières pour illuminer davantage son visage et surtout mettre en avant ses yeux.
Ce soir n'était pas n'importe quel jour.
Il s'agissait de l'anniversaire d'Erika, n'est-ce pas ? Et rien que le jour d'Erika. C'était là le centre de ses priorités.
— Ah et ne demande jamais de l'aide à Erika pour t'aider à mettre la main sur un Farfuret ; elle est vraiment nulle dans ce domaine.
Elle avait désormais fait le tour de la Geisha pendant qu'Ana offrait une dernière accolade à son Bruyverne. Le duo était fin prêt pour son entrée, suivant la musique qui s'élevait depuis les tréfonds du théâtre.***
La foule battait son plein. Le carnet d'adresses de la Geisha paraissait suffisamment étoffé, à croire que la ville entière avait été invitée. Mais c'était à se demander quelles relations la blonde entretenait véritablement avec tous ces gens, si une simple élève comme Salomé qui n'avait eu la chance de croiser Erika que deux fois se retrouvait ici, c'était sûrement le cas de nombre d'invités. La demoiselle chercha du regard d'éventuels étudiants, peut-être ne serait-elle pas la seule adolescente, ici ? En plus d'Ana, bien évidemment. Mais il lui paraissait presque être une intruse au vu de tous ces adultes qui se pressaient, riaient, buvaient et mangeaient à gorges déployées.
Une chevelure blonde se dégagea de toute cette foule, chevelure qui paraissait être la reine de la soirée au vu de tous ceux qui se pressaient autour d'elle. Salomé fit quelques pas en sa direction, toujours accompagnée d'Ana, reconnaissant une Erika plus belle que jamais, toujours vêtue d'un kimono, quoique différent de ceux que la demoiselle avait déjà pu voir sur son aînée.
Et Yuna à ses côtés.
Le dortoir complet des Givrali avait-il été invité à cette soirée ? La rousse n'eut pas le temps de se poser davantage de questions qu'elle glissa brièvement à Ana que la jeune femme face à elles n'était autre que la fameuse Geisha dont elle lui avait parlé un peu plus tôt.
— Joyeux anniversaire Erika, et bonsoir Yuna, fit brièvement Salomé avant de reporter son attention sur Erika, j'ai un petit truc pour toi, c'est pas grand chose mais j'espère que ça te sera utile... Toi qui étais étonnée devant le nombre de CT que possédait mon Farfuret, dis-toi que maintenant tes Pokemon pourront être un peu plus comme lui !
Parce qu'au vu de la forme de son paquet, c'était immanquablement une CT. Elle laissa la Geisha déballer son cadeau avant de reprendre, avisant les autres CT qu'elle possédait déjà, sûrement offertes par Yuna quelques instants plus tôt, plus à espérer qu'il n'y ait pas de doublon.
— Il s'agit de Demi-Tour, j'ai vérifié et ta Prismillon peut l'apprendre !
Pour ses autres Pokemon, aucune idée cependant.
Algernon en profita pour faire son entrée près de Erika, son fameux présent toujours dans le bec. Le pauvre était surexcité à l'idée d'offrir son cadeau mais son regard avait beau s'égarer, il ne croisa jamais celui de la fameuse Hana. La rousse poussa du plat de sa main sur starter près d'Erika pour qu'il lui confie le présent.
— Et ça c'est de la part d'Algernon, ça vient de sa collection personnelle, déclara sa dresseuse avant de chuchoter à l'oreille de la Geisha de manière à ce qu'elle-seule entende, mais c'est pour Hana avant tout, tu pourras le lui donner, s'il te plaît ?
Le Picassaut vira au rouge. Une bonne chose de faîte que d'avoir confié ce cadeau à Erika. Du moins c'était ce que supposait Salomé, elle n'était pas une experte en relations amoureuses, et c'était bien dommage, son truc à elle, c'était plutôt de pousser les couples à la rupture plutôt qu'à se créer.
— Je vous présente Ana, Ana, voici Erika et Yuna.
La rousse ignorait tout de l'amitié naissante entre la bleue et la brune. Et cela lui importait peu. Mais elle avisa le buffet, c'est qu'elle commençait à avoir soif avec ce long vol et toutes ces explications. Elle eut un sourire pour Ana, l'informant de sa brève disparition avant de
se faufiler vers le buffet, d'attraper deux verres vides et de le remplir de ce drôle de jus de fruits qui lui faisait de l’œil. Il n'y avait que ça à boire ; était-ce alcoolisé ou non ? Salomé porta le verre plein à son nez pour tenter de percevoir quelque chose de différent et ses récents événements avec l'alcool la laissaient penser que oui. Elle goûta pour plus de sécurité, même si les baies étaient dominantes, il n'y avait pas que ça, c'était certain.
La demoiselle ne put que sourire face à cette découverte, verres en main pour retourner vers Ana.
Parfait.HRP :Salomé arrive après tout le monde à la fête et est accompagnée d'Ana, voit Erika ainsi que Yuna dans la foule et offre la CT Demi-Tour à Erika. Algernon (son Picassaut) offre un présent à Erika lui aussi mais destiné à Hana, la Prismillon de la Geisha. La rousse abandonne le trio quelques instants histoire d'aller chercher à boire pour Ana et elle-même.
Théâtre des Kimonos de Lansat 23 juin 2018 |
Elle avait pris son temps pour se préparer. Enfin pour le préparer surtout. Non pas le cadeau, lui était déjà trouvé et emballé depuis plusieurs jours. Non elle avait pris son temps pour préparer Améthy son premier Rhino. L’occasion était trop belle.
Elle avait reçu une invitation pour l’anniversaire d’Erika et s’apprêtait à y aller. Mais vu la distance elle voulait en profiter pour monter Amethy pour la première fois. Comme c’était la première fois qu’elle le montait, elle n’allait pas le faire courir. C’était juste pour qu’il s’habitue à avoir un poids sur le dos. Depuis son éclosion, il avait assez grossi pour supporter de longues heures le frêle poids de la Mentali. C’était son tout petit.
Ran ne voulait pas y aller car le petit Zen faisait une énième indigestion à cause de ce qu’il avait ingurgité. Entre acide et produit vaisselle le petit avait juste trop mangé/bu. Rien de bien méchant ceci dit. Loki, lui, sautilla dans tous les sens avant de gambader vers Cloé. Il voulait être de la soirée. Il voulait rencontrer les amis de sa Maman. En fait, il voulait juste courir partout. Clochette, elle, sauta dans les cheveux de sa dresseuse pour s’accrocher à ses rubans. Pour elle, c’était comme un doudou. Puisque Amethy venait, évidement, son coach particulier se leva de sa septième sieste pour venir aussi. Le Galegon aimait vraiment beaucoup le Rhinocorne. Et évidement Kenaî venait également. Le simple fait de penser sa Dresseuse seule lui faisait avoir pleins de remords.
Cloé s’habilla rapidement avec la tenue offert par Erika, aka la robe de leur rencontre, elle accrocha une cravate blanche à Kenaï pour le rendre un peu plus chic. Après tout ce n’est pas tout le temps qu’on fait ses… ses… Cloé ne savait pas vraiment l’âge d’Erika. Pourtant, elles s’étaient rencontré dans des conditions plus que favorable à avoir une relation forte et puissante, malgré le contexte.
Elle emmena ses Pokémons à l’extérieur et sella Amethy avec la nouvelle selle. C’était le dernier modèle et elle avait eu la chance de la recevoir de la part de son idole de toujours. Cette selle valait à ses yeux plus que sa propre vie. Elle n’avait connu que les selles en mousse et les rênes en corde, alors avoir une selle haute-gamme changé du tout au tout le ressentit que la petite aurait pu avoir. Même en économisant un an entier à deux, ses parents seraient incapable de lui acheter ce genre de matériel. Déjà que sa combinaison de course avait coûté un bras, voire leur seul enfant vivant heureuse valait tout l’or du monde. Sur la selle il y avait même une petite dédicace de Seb, le plus grand champion de WRC de tout les temps.
Mais voilà. La première fois c’est toujours compliqué à enfiler. La bête ne voulait pas se laisser faire préférant être monté sans. Pourtant sans cette chose, sa partenaire pourrait risquer des maladies de peau ou d’autre problème sans protection. Après plusieurs minutes à l’enfiler, elle pouvait enfin la monter sans se soucier des maladies et faire place au plaisir. Le ressentit était incroyable. On avait l’impression d’être à même la peau et pourtant, elle était là. Entre elle et son partenaire qui désormais ne faisait plus qu’un…
Pourquoi vous me regardez bizarrement ? Je parlais de la selle moi.
Les premiers pas monté d’Amethy était un peu bancale, de nombreuses fois elle faillit tomber mais les étriers amovibles, la faisait tenir en place. La selle était conçue pour la compétition et pour le loisir. Après plusieurs minutes à tituber comme un Spinda, Cloé avait enfin le contrôle de sa monture. Elle ne voulait pas utiliser les rênes pour diriger sa monture, pas encore. Il devait s’habituer à elle.
Ils avançaient doucement profitant du coucher de soleil. Ils étaient loin de l’anniversaire mais pour Cloé cela n’était pas un problème car elle en profitait un maximum.
Une fois arrivé elle descendit de sa monture accompagné uniquement de Kenaï, Clochette et Loki les gants encore à ses mains. Elle s’avança dans la réception et chercha le visage d’Erika dans cette marée d’adulte. Puis elle la vit en train de discuter avec Salomé et une fille de son dortoir qu’elle avait juste vue et les salutations de base. Pas de quoi vraiment la connaître.
Elle attendait timidement son tour pour parlé à Erika. Et puis quand ce fut son tour elle fit un gros câllin à Erika
-Bon anniversaire Erika ! Je suis désolée j’ai pas grand-chose à t’offrir. Mais voilà quand même.
Elle lui tendit un coquillage nacré qu’elle avait récupéré dans ses affaires sans vraiment savoir comment elle l’avait récupéré mais en septembre elle l’avait récupéré. Il était dans ses affaires quand elle les avaient rangé en septembre à l’Hôpital. Il était assez gros et ses reflets rappelaient les embruns marins sous un coucher de soleil.
La petite avait un peu soif et se saisit du « jus de baie » avant de le boire entièrement jusqu’à la dernière goutte. Quelques adultes et élèves avaient remarqué. Elle regarda le fond de son verre avant de se lécher les lèvres.
-Il est bon comme jus de fruits, c’est quoi ? Du jus de piment avec de l’orange ? Parceque ça picote un peu mais c’est agréable.
Kenaï restait près de sa Dresseuse pour toute intervention. Loki voulait boire du « jus de baie » si bien qu’il tendait ses petites pattes vers le vers vide de Cloé. Elle se saisit d’un autre verre avant de parler avec Erika.
-Je vais te présenter mes nouveaux compagnons. Alors le petit dans mes bras c’est Loki mais j’ai peut-être dû te le montrer et j’ai un Rhinochorne et un Galegon dehors. Tu vas bien toi ?
Yuna Akabara Erika Uchida & Autres musique |
Un anniversaire Ft. les invités au Théâtre des Kimonos de Lansat le Samedi 23 juin 2018 |
Nul doute qu'Algernon aurait préféré remettre lui-même le cadeau destiné à sa prétendante mais en attendant, il se contenta de le léguer à sa dresseuse. Cette dernière échangea quelques mots avec le Picassaut qui ne tenait plus en place et scrutait autour de lui dans l'espoir d'apercevoir la Prismillon qui se faisait désirer à cette soirée.
Il comprenait parfaitement ce que les mots de la Geisha impliquaient. Son vol se fit moins frénétique, s'éloignant pour se percher sur l'épaule de la rousse qui accueillit son retour de quelques grattouilles sous ses ailes.
— Sois patient, c'est pas comme si elle risquait d'aller autre part ce soir.
Mais ça, Salomé n'en savait rien. Et si Hana s'enfuyait avec un amant, laissant son pauvre Algernon brisé ? Non, inutile de laisser la paranoïa prendre le contrôle de son esprit, et inutile aussi d'inquiéter son starter qui se faisait une joie à l'idée de revoir le type Insecte.
Le cadeau déballé, Erika remercia Salomé qui eut un sourire en pensant à son Farfuret aux prises avec sa colocataire pour la soirée. Amener Faulkner aurait pu être drôle mais le Griffacéré n'était pas encore prêt pour les événements mondains ; lui aurait déjà renversé le buffet et saccagé les lustres à peine arrivé.
— Pas la peine de me remercier pour la Commémoration, je n'ai fait que mon travail.
Un travail qu'elle aurait pu améliorer si elle avait su tenir sa langue et éviter d'exagérer ses propos en préservant la dresseuse du Voltali. Mais cela restait Salomé. Cette dernière se tourna vers Yuna et fut quelque peu étonnée de comprendre que la Givrali et la Mentali se connaissaient.
Ah sûr que pour que le monde soit petit, il l'était. La rousse ignorait qu'elle avait des amis communs avec Ana, après tout, elle commençait tout juste à apprendre à la découvrir. Salomé garda le silence, se contentant d'observer le Draco qui se dressait devant elle. Elle ne reconnaissait plus le Minidraco qu'elle avait ramené avec elle après une sortie capture qui aurait pu mal finir et tourna son regard vers Algernon, qui, comme elle l'avait pressenti, ignorait royalement Dovah. Une mise au point allait être nécessaire pour que ces deux-là se tombent à nouveau dans les bras.
— Algernon, c'est Dovah, il a juste changé de... forme.
Le Picassaut tournoya vers le Dragon, tout en étant toujours aussi suspicieux et sur ses gardes. À ce rythme, cela risquait de durer encore longtemps. Yuna s'éloigna, non sans avoir rassuré Ana au préalable, Dovah sur ses talons et Algernon après Dovah. Il était libre de faire ce que bon lui semblait, nul doute que la venue d'Hana lui permettrait de lâcher le Draco.
À peine Salomé eut-elle fini d'échanger avec Erika qu'une tête familière bondit sur la Geisha pour la saluer et lui souhaiter un joyeux anniversaire. Cela paraissait une éternité que la gitane et l'Eleveuse ne s'étaient pas croisées, et ce n'était guère le moment pour s'échanger des banalités.
De toute façon, Salomé avait autre chose en tête, attrapant Ana par le poignet pour la guider à l'écart de toute cette foule. Elles s'éloignaient du centre de la fête, leur verre toujours bien en main, pour se créer une soirée qui n'appartiendrait qu'à elles.
La demoiselle grimpa des escaliers jusqu'à déboucher sur une porte de secours menant à l'extérieur. L'air frais de la nuit vint secouer les robes des demoiselles tandis que la rousse riait face à l'immensité de la lune.
Il fallut quelques secondes à Salomé pour comprendre que toutes deux se trouvaient sur le toit du théâtre. Plat, il lui paraissait être sur une terrasse tandis que des colonnes s'élevaient sur sa gauche et à sa droite. Elle se rapprocha du vide avant de se retourner vers Ana :
— On sera plus tranquilles là-haut. Et tu seras moins intimidée par tous ces inconnus, comme ça.
La demoiselle sortit son iPok pour faire défiler la liste des musiques et en choisir une qui lui paraissait approprié pour le moment. La mélopée s'éleva, voilà qu'elles organisaient une contre-soirée sur le toit.
— On a de quoi boire, on a de quoi danser, manque plus que le buffet et ce sera parfait !
Mais pas de buffet sous sa robe malheureusement. Il leur faudrait se contenter de ce qu'elles avaient déjà ou redescendre pour se goinfrer. Salomé ignorait si l'accès au toit était autorisé mais elle n'avait pas l'intention d'aller s'enquérir des règles de sécurité avant de faire quoi que ce soit.
Cela restait Salomé.
— J'ai une surprise pour toi, Ana. Tu n'as qu'à t'asseoir et... profiter du spectacle !
Pas besoin d'assister à un spectacle de Geisha avec Salomé comme organisatrice. La rousse montra du doigt les rebords en guise de banc de fortune à Ana avant de faire défiler la liste des musiques de son iPok, encore une fois, pour en changer et opter pour une mélodie qui n'avait rien à voir avec la précédente.
Salomé laissa la musique s'enclencher. Elle se débarrassa de ses chaussures qui entravaient ses pieds, d'un jet qui les envoya valser autour d'elle puis détacha ses cheveux, libérant sa crinière de feu.
Le spectacle pouvait commencer.
La rousse se mit à danser pour Ana, mouvements amples et gracieux, c'en était presque hypnotisant. Elle retrouvait le contact avec le sol, cela lui paraissait être une éternité qu'elle ne s'était pas sentie aussi libre.
Mais ce n'était pas pour elle qu'elle dansait ce soir mais pour Ana.
Elle espérait la Mentali sensible aux arts de la scène et pouvoir l'apprivoiser un peu mieux grâce à son idée subite. Ses mains paraissaient vouloir toucher le ciel, elle s'élevait sans ailes et continuait sa chorégraphie qu'elle improvisait tantôt, piochant dans des danses qu'elle avait déjà pu réaliser pour un public autrefois, et, quelqu'un d'attentif aurait même pu reconnaître certains mouvements propres à Illusion, comme un remerciement qu'elle lui adressait.
Ses cheveux coulaient le long de sa nuque et ses pieds martelaient le sol, en rythme, une lueur pétillait dans son regard et un sourire se figea sur son visage. Elle fit quelques pas vers Ana, se rapprochant un peu plus de cette dernière, toujours en dansant, sa main droite frôlant celle de son amie avant de l'attraper finalement pour faire glisser la Mentali jusqu'à elle.
Elle n'était pas prête de la lâcher.
Elle l'encerclait et tournoyait à ses côtés, son visage proche du sien, trop peut-être, pour finalement murmurer :
— Danse avec moi.HRP :Blabla avec Erika.
Algernon suit Dovah, le Draco de Yuna histoire de comprendre où est passé le Minidraco qu'il connaissait.
Salomé et Ana font une contre-soirée sur le toit et Salomé danse pour Ana.
Théâtre des Kimonos de Lansat 23 juin 2018 |
Ana suit le mouvement. Mieux, l'impose. Elle se déhanche au rythme de la musique tandis qu'un nouveau sourire éclaire le visage de la rousse. Elle la voit danser et vivre à nouveau. Salomé l'accompagne, leurs peaux s'effleurent avant de se toucher sous la volonté de la Mentali. La rousse s'éloigne, se faisant distante l'espace d'un instant, les souvenirs des doigts d'Ana sous son cou. Elle avait tressailli à ce contact impromptu. Et elle qui pensait mener la danse, elle s'était bien trompée !
Ana était moins hermétique, plus tactile, tandis que ce moment n'appartenait qu'à elles deux. Elle voit Ana commencer à fatiguer. Non. C'était trop tôt. La rousse ne perd pas les mains qu'elle enserre, les garde prisonnières sous ses paumes et continue de tournoyer sous la mélopée qui ne cesse de s'élever et paraît les encercler.
Il n'y a plus qu'elles, le monde entier n'existe plus.
Et pourtant, au loin, Salomé paraît voit l'ombre de Logan, cette même ombre à laquelle elle sourit de son plus mauvais rictus. Sa vengeance débute tout juste.
Oh si seulement il savait.
— N'abandonne pas. Pas maintenant.
Elle sent le souffle saccadé de Ana. Elle sent que la danse a beau l'habiter, elle n'a pas le même niveau que celui de la gitane, habituée à cette pratique régulière depuis toute petite. Mais elle ne cesse d'être surprise par les prouesses de la Coordinatrice. Les mouvements qu'elle déploie sont une palette étonnante où les nuances sont légion et la beauté fourmille.
Elle paraît sur le point de craquer entre ses doigts.
Salomé ralentit le rythme avant d'enserrer la taille d'Ana et de la pencher vers l'arrière.
Son visage se rapproche dangereusement. Son sourire continue d'illuminer ses pommettes saillantes et opalines, en contraste complet avec le faciès de sa cavalière d'un soir.
Dix centimètres.
Son regard de braise plonge dans celui de ténèbres d'Ana. Les deux se contemplent, ne faisant plus qu'un, balayant la peau de la demoiselle. Elle l'épie et paraît la voir réellement pour la première fois. Ses joues halées ont viré au rouge, léger, mais suffisamment perceptibles pour que la rousse remarque ce détail. Salomé retient son souffle, elle sait l'instant important et Ana paraît le percevoir à son tour. Elle ignore tout des joies de couples de la brune mais rien ne pourra jamais égaler ce que Salomé est sur le point de lui offrir. Logan ne faisait pas le poids en comparaison, vraiment pas.
Cinq centimètres.
Le regard devient hypnotique puis tourbillon. Il n'y a plus que les prunelles d'Ana et celles de Salomé. Les iris de la rousse louchent sur les lèvres de la Mentali, comme en avertissement silencieux à ce qui risque de suivre. Elle s'attend à une dérobade de la part d'Ana mais rien. Elle hésite à ouvrir la bouche pour lui demander si elle peut, elle hésite mais renonce car la magie qui les entoure n'a pas pour objectif à être brisée. Le temps paraît se ralentir encore un peu plus, comme pour laisser une échappatoire à Ana, porte que cette dernière ne saisit pas. Alors Salomé continue de rapprocher dangereusement ses lèvres de celle de la demoiselle, comprenant que rien ni personne ne pourra les empêcher de donner corps à leur pulsion du moment.
Deux centimètres.
La distance lui paraît dérisoire et énorme. Ana semble lui glisser entre les mains et pourtant elle est toujours là. C'est un rêve éveillé qui se réalise, une consécration tant attendue mais sans personne en guise de spectateur, tout cela semble vain à la Médecin. Ce n'est que partie remise, elle le sait.
Ses lèvres glissent finalement sur celles d'Ana.
Et s'y retrouvent happées.
Comme aspirées par l'étudiante qui n'a pas ouvert la bouche de toute la danse, préférant un silence religieux et respectueux pour ce moment. Les lèvres d'Ana ont un goût de miel, c'est agréable et doux, le baiser s'étend et s'éternise. Ça y est, le temps s'est arrêté. Erika peut bien avoir un an de plus, Algernon séduit Hana, peu importe, il n'y a plus qu'Ana et Salomé, seules sur ce toit, seules contre le monde entier et ce baiser qui respire la vie.
Et la vengeance.
Salomé lève finalement la tête, arrachant ses lèvres à celles de la Mentali qui semblait y prendre goût. Le corps de la Mentali frôle le sol et seuls les bras de Salomé l'empêchent de le rencontrer. La Méddecin en profite pour redresser le buste de Ana, la laissant reprendre son équilibre, et surtout ses esprits.
Etait-ce l'effet de l'alcool qui avait permis à ce baiser tant attendu de se concrétiser ?
Un coup d’œil en direction de la coupe à demi pleine de la demoiselle lui apprend que non. Elle ne perd pas son sourire mais il faudrait. L'heure est grave. Son rôle reprend. Et au lieu de cela, elle se contente d'être béate parce que sa vengeance prend forme, enfin, plus que rapidement que prévu.
— J'aimerais te dire que j'ai détesté ce qui s'est passé, j'aimerais mettre ça sur le dos de l'alcool mais ce serait un mensonge, Ana.
Elle attrape les mains d'Ana. Elle les enserre, comme précédemment et baisse la tête, faussement honteuse et dépitée. Mais elle ne peut pas s'empêcher de sourire alors elle croise le regard d'ambre de la Coordinatrice, elle l'observe et ne la quitte plus des yeux. L'instant continue de n'appartenir tant qu'à elles, et ce jusqu'à ce que leur solitude prenne fin sur cette terrasse.
— J'aurais dû te demander avant... Mais je me suis emportée... Et je ne regrette pas, pas un seul pas de danse, pas une seule étreinte... Rien.
Pas un seul baiser.
Pas ce seul baiser.
Elle avait encore le goût d'Ana en bouche. Cela inondait ses muqueuses et empestait sous sa langue.
Il fallait reconnaître que c'était mille fois plus agréable que d''embrasser Logan.
Mille fois plus agréable que d’embrasser un homme.
Cela avait le goût de la liberté.
Et de la vengeance.
— Je ne veux pas que ça s'arrête.
Elle l'avait murmuré à son oreille.
Comme un dernier soupir avant de glisser vers le trépas.
Elle avait lâché ses mains pour enserrer son corps si frêle sous ses bras. Elle menaçait de se briser à tout moment, Ana n'était qu'une brindille prête à plier sous Salomé. Mais c'était déjà trop tard pour elle ; ce baiser en était la preuve.
Théâtre des Kimonos de Lansat 23 juin 2018 |
-D’accord !
Elle posa le jus de fruits sur la table et entraîna Erika à l’extérieur du bâtiment. La nuit avait bien avancé mais elle savait qu’il ne dormait pas. Pas si Irin ne dormait pas. Ce fut d’ailleurs le premier à les accueillir.
-Alors lui c’est Irin, depuis la naissance de Amethy il joue un peu le coach. Ils s’entendent bien et c’est agréable. Et le Rhino violet sellé c’est Amethy. C’est mon Rhino à moi. Je l’ai élevée toute seule. Comme une grande. Il à éclot dans une mine pendant une SC. J’en suis très fière. Il fait un peu moins de 100kg et c’est un beau mâle. En plus ce Rhino il est unique c’est l’oeuf de Sitröen le Rhino de Seb Hastienlaub, mon idol. C’est le plus grand coureur de WRC et il m’a fait cadeau de cet œuf. Et en plus il m’a fait cadeau de la dernière selle de son écurie. Amethy est pas encore habitué mais elle est vraiment bien. En tout cas j’ai vraiment eu de la chance ce jour là et c’est aussi là que j’ai trouvé Irin, mais lui était dans les égouts. D’ailleurs j’ai oublié de le prévenir. Je te laisse trente secondes avec lui.
Cloé s’éloigna et alluma son Ipok. Elle tapota le numéro de Seb et après quelques sonneries, il décrocha.
-Allô ?
-Oui bonsoir, désolée de vous déranger si tard, c’est Cloé Nosya. Vous m’aviez confié l’œuf il y a quelque temps.
-Cl… Ah oui ! Cloé, tu vas bien ? Et l’œuf ?
-Oui, je vais bien mais c’est pour vous dire qu’il à éclot et il va très bien, en plus il est chromatique.
-Chromatique tu dis ? Attends… Sitroën tu aurais pas fricoté avec Raine des fois ?
-Groooooaaar !
-Quel coquin celui là. Bon en tout cas tu sais qui est la mère maintenant
-Mais je croyais qu’elle était morte.
-Ah non ne t’en fait pas, c’est juste qu’avec les prochain championnat l’éducation de leur enfant n’est pas trop possible. Mais je sais qu’avec toi il n’y aura pas de soucis. Sur ce je te laisse les médias veulent encore en savoir plus sur ma vie. Je passerais peut-être sur ton île pour venir voir …
-Je l’ai nommé Amethy.
-C’est un chouette nom. A plus tard championne.
Et il raccrocha.
Cloé était aux anges. Elle baignait dans la béatitude. Son Rhino est le fils des deux plus grands Rhinos de l’histoire du WRC. Et Seb viendra la voir un jour ici avec Sitroën. Elle était aux anges.
-Désolé d’avoir parler si longtemps. Amethy, bientôt ton papa viendra te voir ici avec son dresseur d’accord ? Ce sera trop bien. Erika, tu as l‘air de bien l’aimer ça te dit un tour dessus ? T’en fait pas c’est moi qui le dirige. Et puis on ira à peine au trot maximum promis. T’en fait pas il est assez résistant pour soutenir un Ronflex alors nous deux, tu penses.
Elle sauta avec agilité et douceur sur le Rhino avant d’inviter Erika sur le dos d’Amethy.
-T’inquiètes, il est doux comme un agneau et connaissant ses parents tu devrais apprécier le voyage. Ce sera amusant.
Cloé respirait la vie à cet instant. Elle nageait dans un idylle qu’elle ne voudrait quitter pour rien au monde. Mais c’est ainsi, la vie peut parfois se montrer cruelle
Ana près d'elle.
Et plus rien n'a d'importance aux yeux de la rousse. Elle tient sa vengeance, et la Mentali avec. Elle meurt d'envie de hurler de joie, de le crier au monde entier et surtout, pire que tout, à Logan. Mais patience.
Elle continue de sourire tandis que ses lèvres se rappellent à Ana. Elle avait cru son plan plus compliqué à mettre en place mais non, aucune opposition, si ce n'était la Coordinatrice qui proposait de redescendre. Salomé continua d'arpenter les mains de son amie pendant que cette dernière découvrait son visage du bout de ses doigts.
— Ce n'est pas plutôt toi qui as peur de ce que l'on pourrait faire à deux... ?
Elle éclata de rire à la suite de sa remarque. Mais le mal était déjà fait, difficile d'aller plus loin en cet instant. Pourtant, elle craignait toujours de perdre Ana à tout moment, et cela, elle se le refusait. Ses mains ne quittèrent pas celles d'Ana, la poussant à avancer non loin du rebord. Et du vide.
— On pourrait retourner en bas, c'est vrai. On pourrait quitter les étoiles et dire au revoir à la magie qui nous a lié tout à l'heure... Ou on pourrait rester ici... Juste encore un peu.
Sa voix devenait plaintive, presque suppliante. Non, retrouver les autres ne l'intéressait pas plus que ça. Et comment se comporter à leurs côtés ? Comment se comporterait Ana avec elle sitôt la foule revenue ? Il était encore trop tôt pour se poser ces questions mais nul doute que la demoiselle s'interrogeait déjà à la suite de ce baiser. Tout était plus simple pour Salomé, elle se laissait simplement porter par le courant de la vengeance. Et ce qu'elle voyait de là-haut lui plaisait.
L'iPok continuait de diffuser une musique. Différente cette fois-ci. Adieu sensualité et corps rapprochés, l'heure était à la confidence et la subtilité. Elle bénissait sa playlist qui paraissait s'accorder à merveille avec chacun de ses moments avec Ana.
— Tu n'as pas à avoir peur, Ana. Ni de moi, ni de quoi que ce soit, tant qu'on est ensemble, rien ne pourra nous arriver.
Mais une démonstration valait mieux qu'un long discours. La rousse grimpa sur le rebord tandis qu'Ana était toujours sur le toit, sans risque de chute. Et cela allait continuer ainsi. Salomé se retourna vers Ana, ses prunelles devant elle, le vide derrière elle. Ses mains remontèrent le long des poignets d'Ana pour s'arrêter à ses avant-bras.
— Et puis... Je serais prête à tout pour te sauver si besoin.
Heureusement qu'il n'y avait pas besoin dans l'immédiat. Mais avec une Salomé qui joue les funambules au bord du vide, ce serait plutôt elle qui aurait besoin d'aide. Elle paraissait ne pas avoir conscience de la chute certaine qui l'attendrait au moindre faux pas. Nul doute que cela ferait un heureux mais cela n'arriverait pas.
La peau d'Ana était brûlante. Salomé sentait la vie couler à travers elle, et, peut-être, des prémices de l'amour. Elle n'arrivait pas à quitter cet éternel sourire, ce même sourire depuis ce baiser échangé dont elles seules connaissaient l'existence. Les mains de la Médecin glissèrent le long des bras de la demoiselle, retrouvant ses mains qu'elle serrait un peu plus fort. En équilibre sur ce rebord, elle pouvait basculer à tout moment, bras tendus, retenue seulement par la présence d'Ana.
— Ne me laisse pas tomber, Ana...
Au propre comme au figuré.HRP :Ca continue de se pêcho en s'échangeant des mots doux et Salomé joue les funambules.
Un anniversaire Ft. les invités au Théâtre des Kimonos de Lansat le Samedi 23 juin 2018 |
Théâtre des Kimonos de Lansat 23 juin 2018 |
Un anniversaire Ft. les invités au Théâtre des Kimonos de Lansat le Samedi 23 juin 2018 |
Le contact d'Ana sur sa peau devint caresse.
La rousse improvisait, comme toujours. Et cela lui réussissait bien ce soir, Ana paraissait flattée par cet élan de tendresse, ou d'inconscience. Mais tout n'était que parade et spectacle, juste un peu de mise en scène pour ajouter de la prestance et de la crédibilité à son numéro.
Mais la brune s'était prise au jeu.
Le contact devint une prison à laquelle elle ne pouvait se dérober, telles des menottes qui la poussaient à sauter. Mais la Médecin parvint à se donner une contenance. Elle bluffait. C'était impossible autrement. Le vide l'appelait, et avec elle Ana solidement ancrée à son corps de brindille. Une secousse pour basculer, un élan pour sombrer.
— Ensemble... Ou pas du tout.
Ana siffla.
Quoi ? Qui ?
La rousse espérait secrètement qu'il s'agissait du Bruyverne, sinon ce serait la fin pour elle. Car déjà Ana s'élança, la faisant chuter avec elle. Le sol se rapprochait dangereusement et le duo paraissait ne faire plus qu'un. Il y avait le frottement de la peau d'Ana contre la sienne, ses cheveux qui s'emmêlaient aux siens et leurs vêtements qui se frôlaient. C'était la première fois qu'elles étaient aussi proches et le vide était littéralement derrière elle tandis que le toit s'éloignait de plus en plus.
Et la chute vint.
Salomé ouvrit les yeux, retrouvant ses repères peu à peu. Le toit était au-dessus d'eux et Ana à ses côtés pendant que son dos venait de heurter quelque chose de lisse et froid. Il lui fallut quelques instants pour comprendre qu'il s'agissait là des écailles de Sonic qui les avait parfaitement réceptionnées.
Elles auraient pu se rompre le cou.
Salomé inspira profondément, retrouvant pied avec la réalité même si tout lui tournait et tanguer autour d'elle. Elle entendit la Mentali évoquer Cloé et Erika en contre-bas mais elle n'avait pas la force de regarder dans l'immédiat, se contentant de s'accrocher plus que nécessaire à la fourrure épaisse du Dragon.
Sonic atterrit finalement, ses grandes ailes fouettent l'air pour permettre au duo de se poser au mieux. La Médecin remet pied à terre, terre qu'elle avait quittée quelques minutes plus tôt. Tout s'était déroulé si vite qu'elle avait encore du mal à réaliser.
— On peut retourner en bas, si tu veux.
Un Prismillon et un Trousselin firent leur apparition à leurs côtés. Si le second était étranger à Salomé, ce n'était pas le cas du premier. Il était plus que temps, c'était à se demander si Hana allait finir par montrer sa frimousse à la fête dédiée à sa dresseuse.
— Bonsoir Hana, Algernon a quelque chose en bas, pour toi. Ce n'est pas très poli de l'avoir fait attendre comme ça, tu sais ?
Aucun mot pour le Trousselin qui l'indifférait complètement.
Puis Erika fit son entrée. Mais une Erika plus énervée que jamais, crachant sa colère tel un venin qui n'effleura pas la gitane. Rien ne pourrait la faire redescendre de ce qu'elle venait de vivre. Entre le baiser pour Ana et cette chute qui aurait pu être mortelle, il en fallait plus pour que la rousse reprenne définitivement conscience. Les mots de son aînée lui paraissaient lointains, et glissaient sur elle sans qu'elle ne s'en aperçoive. Elle eut un regard pour Ana, se rapprochant d'elle pour qu'elle ne flanche pas face à cette Geisha qui avait oublié d'apprendre à vivre lors de sa jeunesse.
— Je ne sais pas ce qui est le plus inconscient... Chevaucher un Bruyverne alors que le ciel est désert ou un Rhinocorne en pleine rue alors que les passants peuvent débarquer à tout moment... ?
Comme si la mort de Cloé aurait été une grande perte. Déso pas déso.
— T'auras rien à annoncer à qui que ce soit ; ni aux parents d'Ana, ni à ceux de Cloé, ni aux miens. Tu vois bien qu'on est tous entiers, non ?
Déjà parce qu'annoncer quoi que ce soit aux parents de Salomé serait un poil impossible, vive les histoires de famille compliquées. Mais cela, elle ne le précisa pas.
Enfin pour ce qui est d'être entier, connaissant Cloé, rien n'est moins sûr.
Oups.
— De toute façon, on avait décidé de redescendre avant que tu débarques. Et puis, Algernon m'en voudrait si on partait avant qu'il n'ait pu dire bonsoir à Hana, n'est-ce pas ?
Traduction ; merci de descendre Hana avec tout ce beau monde histoire de faire plaisir à Algernon. Voilà. Je précise au cas où ce n'était pas suffisamment explicite.
La rousse attrapa le bras de la Coordinatrice pour se diriger vers les escaliers. Oui elles auraient pu redescendre à dos de Bruyverne juste pour énerver un peu plus Erika mais cette dernière n'avait pas besoin de ça.
— J'ai faim, Ana. Pas toi ?
Et Salomé tourna les talons, plantant là une Erika toujours aussi colérique en compagnie de ses deux Pokemon. C'est qu'elles avaient autre chose à faire que de se faire souffler dessus par une Geisha incapable de s'amuser.HRP :Blabla Anamé.
Salomé n'en a rien à faire de la gueulante d'Erika.
Elle propose à Ana de retourner en bas parce qu'elle a faim.
Yuna Akabara Erika Uchida & Autres musique |
Erika était descendu en essayant de calmer Cloé. Bien qu’il y est eu plus de peur que de mal, la petite tremblait de son petit corps. Pourtant il n’allait pas bien vite, une petit 40Km/h. Et pourtant, la gigantesque ombre avait faite cabrer Amethy. Les réflexes de Cloé les avaient peut-être sauvés à ce moment là.
Elle resta seule avec Amethy quelques minutes tandis que ce dernier s’avança vers la réception. Cloé s’apaisa rapidement en retrouvant le reste de son équipe. Kenaï la prit dans ses bras alors que les antesses de Ran la chattouila. Même Irin, d’habitude froid avec sa dresseuse, s’en inquiétait un peu.
Cloé descendit à terre et se dirigea d’un pas lent vers le buffet. Elle voulait boire. Boire jusqu’à plus soif. Pourquoi ? Pour se calmer. Alors elle commença. Un verre pour Kenaï. Un verre pour Amethy.
Elle continua encore un petit moment comme ça.
Un Loki pour verre. Verre un Ran pour. Verre pour un Zen.
Cloé sentait de plus en plus les effets de l’alcool sur elle. Elle n’arrivait plus à penser clairement. Elle n’arrivait plus à filtrer ses paroles. Elle était bourrée. Ivre. Torché. Appelez ça comme vous voulez mais trop tard. Le mal était fait.
Elle tourna la tête vers Yuna et Ginji et se dirigea vers eux en sautillant. Une fois proche, elle s’effondra sur Ginji.
-Tu sais que ze t’aime toi ? Quand ze serais grande, je me marierais avec toiiii.
L’articulation de Cloé avait aussi pris un coup de l’aile ainsi que sa dignité. Elle qui n’avait jamais touché à l’alcool. Elle n’avait jamais vu Ginji, ce garçon siiiii Ginjiesque. Et pourtant, elle lui proposa de l’épouser pour le plus grand malaise des gens autours. Elle n’avait pas fait attention à Yuna ni que Kenaï portait un regard noir à Ginji lui annonçant que s’il la touche, c’est sa patte, dans sa tête.
Théâtre des Kimonos de Lansat 23 juin 2018 |
Un anniversaire Ft. les invités au Théâtre des Kimonos de Lansat le Samedi 23 juin 2018 |