Salomé ne savait pas trop bien ce qui l'a pris d'embarquer Ranya avec elle.
Sûrement une envie subite de Django de se dégourdir les pattes pour faire ce dans quoi il excellait car il fallait avouer que crapahuter dans des grottes n'était pas l'activité préférée de la rousse, loin de là. Mais avec l'absence d'Ana pour tout le mois, il fallait bien s'occuper et quelle meilleure idée que d'en profiter pour apprendre à connaître davantage Ranya ? Même si leur mission d'il y a deux mois leur avait permis de se rapprocher un peu plus, il lui semblait qu'il subsistait des zones d'ombres chez la blonde qui se contentait de rester en retrait face aux activités du couple formé depuis peu. Ce qui était compréhensible certes, mais cela embêtait quelque peu Salomé qui souhaitait éviter toute mésentente avec la danseuse. Alors les voici toutes deux réunies sur une crique qu'elles s’apprêtaient à explorer, son Feurisson en guise d'explorateur et son Picassaut prêt à pourfendre tous les cailloux qui auraient le malheur de tomber sous son bec. Mais l'itinéraire restait encore à décider.
— Tu préfères qu'on s'enfonce vers une grotte quelconque ou qu'on arpente les fonds marins ?
Elles n'étaient pas équipées en conséquence pour de la plongée sous-marine mais avec cette étendue massive d'eau claire, difficile d'y résister. Heureusement pour elles, la rousse possédait désormais un immense Leviator prêt à se rendre utile à tout moment, elle venait justement de libérer ce dernier pour qu'il puisse profiter de la mer et plonger à sa guise. L'enfermer dans une pokéball la tuait mais avec une bête pareille, elle n'avait pas le choix ; difficile pour elle de le traîner dans un aquarium miniature partout où elle se rendait.
La bête aux écailles abysses salua les deux jeunes filles par un immense hurlement. Salomé resta stoïque et droite, habituée qu'elle était aux cris de la bête et s'approcha de ce dernier, main dans celle de Ranya pour lui permettre d'apprivoiser un peu mieux ce monstre des fonds marins.
— N'aie pas peur, il ne te fera rien.
Elle guida la paume de sa colocataire jusqu'au long du cou serpentin de son Pokemon. Ce dernier se cabra d'abord face à ce contact inconnu mais finit par se rasséréner sitôt de nouveaux mots de Salomé lâchés. Installer une relation de confiance était la clef, surtout si Salomé souhaitait que son Leviator se décide à accepter quelqu'un d'autre sur son dos. Mais la question ne se posait pas dans l'immédiat et seuls les embruns balayés par la mer venaient se perdre le long de la crinière de la rousse. Elle baissa son regard sur le type Feu qui s'amusait déjà à creuser le sable, comme désireux d'arpenter ce terrain désert qui s'offrait à eux. La rousse se contenta de s'asseoir à ses côtés le temps que Ranya finisse par se décider, après tout, c'était elle la spécialiste en recherche tandis que Salomé, elle, ne faisait des fouilles que pour le plaisir et celui de son chromatique.
— Je suis désolée de t'avoir imposé mes histoires de couple pendant le premier mois de vacances... J'espère que ce n'est pas trop compliqué à vivre au quotidien.
Oh comme elle avait envie de lui dire.
Que tout ceci n'était qu'un mensonge pour attaquer une fois de plus Logan.
Qu'elle n'éprouvait rien pour Ana.
Et surtout qu'elle se sentait mal que Ranya soit réduite en simple spectatrice de leur idylle faussement naissante.
Mais elle garda le silence, ne pouvant briser ce secret si bien gardé. Et si la danseuse venait à en parler à la Mentali ? Et si un mot de travers lui échappait ? Ce serait sa vengeance qui tomberait à plat, même s'il lui paraissait l'avoir aboutie et achevée, elle préférait attendre avant de dire adieu à Ana. C'est qu'elle prendrait presque goût à la vie de couple et à ses drôles de coutumes.
La gitane quitta le sable encore chaud pour se relever et croiser le regard doux et ambré de la danseuse. Il était plus que temps de se mettre en route, peu importait la destination choisie.
Don't hug me |
De la spéléologie plutôt que de la plongée.
Parfait.
Salomé garda le silence sur la révélation subite de Ranya ; après tout, elles étaient sur une île et il ne serait jamais trop tard pour que la blonde se familiarise davantage avec l'eau. Mais en attendant, elles commencèrent à escalader un chemin où les rochers étaient maîtres et où l'entorse pouvait surgir à tout instant. La rousse se concentra sur sa marcha tandis que son starter n'avait pas ce problème, se contentant de voler au-dessus d'elles. Django, toutefois, glissait parfois avec les cailloux sous ses pattes et grognait contre chacun d'entre eux sous le rire sinistre de Fàfnir qui recevait un nouveau grognement en sa direction. Cela promettait, heureusement que les dresseuses s'entendaient bien entre elles pour éviter que des tensions ne se créent au fil de la fouille.
Le chemin de pierres avalé, une grotte leur tendait les bras. Hé bien, il suffisait de demander pour pouvoir commencer les recherches. Le Feurisson passa en premier et s'ébroua lorsqu'une goutte tomba du plafond. L'eau suintait de toutes parts, du sol comme le long des murs et l'humidité saisit la gitane qui regrettait d'être simplement vêtue d'un short kaki et d'un débardeur mauve. Il faisait frais soudainement mais marcher les réchaufferait.
— Voilà ta grotte... Mais quand je vois son état, c'est pas impossible qu'on se retrouve trempées jusqu'aux os à la sortie...
Et pas impossible aussi qu'elles se retrouvent à nager par nécessité pour pouvoir avancer mais la demoiselle garda le silence sur cette information, préférant éviter de faire paniquer Ranya avant même que la fouille à proprement parlé n'ait commencé.
— Tu crois que tu pourrais demander à l'un de tes Spectres de passer à travers les parois pour nous prévenir ensuite si y a quoi que ce soit de menaçant ?
Jusqu'à présent, la gitane avait toujours eu de la chance dans ses fouilles, ne croisant jamais rien d'hostile. Mais il y avait une première fois à tout et mieux valait être paré à toutes les éventualités. Qu'il s'agisse de Pokemon sauvages ou de pièges quelconques pensés pour faire renoncer d'intrépides explorateurs, ce serait déjà ça d'évité.
Algernon, lui, avait déjà commencé à gratter de simples cailloux qu'il cassait à l'aide de son bec. La rousse garda le silence face à ce spectacle, de toute façon, Ranya avait déjà l'habitude du Picassaut et de ses manies étranges alors inutile de commenter quoi que ce soit. Mais elle se permit de rebondir sur Ana car la surprise de Ranya n'avait pas échappé à Salomé :
— Oui elle est partie sur Alola, voir sa famille. On la reverra pas avant début septembre, je crois.
Parce que Salomé ne connaissait pas tout de la vie d'Ana. Suspect pour un couple ? Après tout, cela faisait à peine un mois qu'elles pouvaient se considérer ainsi. Et elles n'étaient encore que des enfants, chacune avait sa vie et c'était très bien ainsi.
Le duo dépassa des flaques qui éclaboussa leurs chaussures, et plus encore le Feurisson qui n'appréciait pas l'eau en vu de son type de base. Mais il contint ses grognements, en bon éclaireur, et continua d'avancer, agile entre les gravats qui menaçaient de faire tomber l'une des deux filles à tout instant, roulant sous leurs semelles en pièges sournois.
— C'est toi la Scientifique de nous deux... Tu as une idée de ce qu'on pourrait trouver ici ? Sur Lansat, j'ai surtout réussi à mettre la main sur des pierres évolutives qui ont fait plaisir à Algernon pour sa collection de cailloux, et des CT parfois. Rien d'autre. J'espère que ce sera différent ici, c'est que je commence à plus savoir quoi en faire, de toutes ces roches qui prennent la poussière !
Algernon piaffa, comme en souvenir de chacune des fouilles où il avait assisté sa dresseuse. Certaines avaient donné naissance à des pierres qu'il chérissait encore, d'autres que sa dresseuse s'était empressée de vendre au plus offrant en constatant que les pierres évolutives étaient rares et recherchées à l'académie.
Même si l'une était Scientifique et l'autre Médecin, Salomé espérait ne pas avoir besoin d'intervenir pendant cette fouille. Une trousse de soins l'accompagnait dans son sac, plus par prévention que par réelle nécessité, mais ses capacités étaient limitées, tout comme celles de l'apprentie Médecin qui balbutiait encore dans ce domaine. La grotte ne paraissait pas être un coupe-gorge, du moins pour le moment, avec un peu de chance, les demoiselles n'auraient pas même une éraflure à la fin de leur expédition précipitée.
Don't hug me |
La flaque immense paraissait insurmontable et impossible à franchir sans s'y risquer à se mouiller partiellement. Si l'eau n'était pas un souci pour Salomé, cela en restait un pour Ranya. Il n'y avait plus qu'à espérer qu'elles n'allaient pas s'enfoncer davantage sous l'eau. La rousse posa un regard sur son Feurisson qui crachait en direction de l'eau, alors cette dernière le porta et commença à avancer pour signifier à Ranya la marche à suivre. Le pauvre Django s'agitait et son poids ne rendait pas la tâche facile à la gitane.
— Au pire, on fera marche arrière ensuite.
Le chemin sinueux restait plat et aucune descente n'avait été amorcée pour le moment ; ce qui n'était pas plus mal, avoir de l'eau jusqu'aux hanches suffisait à Salomé. Elle leva la tête pour observer son starter voletant au-dessus d'elles, ne se souciant guère de l'eau qui représentait un frein et un obstacle à éviter pour les deux dresseuses. Algernon amorça une descente, se positionnant sur l'épaule de la rousse, comme si elle n'avait pas déjà assez à porter avec le type Feu qui s'ébrouait dans tous les sens.
Mais enfin, le chemin paraissait remonter et l'eau s'éloignait peu à peu. Des hanches puis aux genoux avant de stagner au niveau des mollets. C'est ce moment que choisit Salomé pour reposer le Pokemon enflammé au sol, le voyant faire un bond sitôt son premier contact avec l'eau effectué. Mais la gitane n'eut pas le temps d'en rire, se retournant vers Ranya toujours à ses côtés :
— Je suis rentrée chez moi, oui, deux semaines aussi. Enfin, je sais pas trop si on peut dire ça, « chez moi », je suis fille de gitans et chez moi, c'est un peu n'importe où et différent chaque année. Pour cet été, le camp était à Kalos, pas trop loin de la Route Victoire si jamais ça te parle. C'est par là que j'ai eu mon Leviator justement.
Cela grimpait de plus en plus, suffisamment pour tirer sur les mollets de la rousse. Rien d'insurmontable mais la grotte paraissait jouer de son relief en leurs présences. La demoiselle garda le silence, elle était mal placée pour se plaindre, Pokéathlète qu'elle était. L'Amagara aux côtés de la blonde paraissait heureux en ce milieu qu'il découvrait. Salomé avait du mal à croire que ce Pokemon était issu d'un... caillou. Et dire que si un fossile était en sa possession, elle ne s'en rendrait peut-être même pas compte, le confiant aux bons soins et surtout au bec dur d'Algernon pour qu'il s'en donne à cœur joie dessus.
— Les fossiles, j'y connais pas grand chose... J'y connais rien du tout même, à vrai dire. Je sais même pas à quoi ça ressemble. Ça doit être galère à ranimer, non ? interrogea la rousse en pointant du doigt Saphira, et même si j'en trouvais un, pas sûr que je le ranime justement, j'ai déjà pas mal de Pokemon pour le moment.
Quelques pas de plus puis le vide se présentait à elles. Le chemin s'interrompait brutalement tandis qu'une grande étendue d'eau recouvrait tout en contrebas. Seuls deux misérables mètres de hauteur les séparait de cette piscine improvisée ; voilà qui n'allait certainement pas plaire à Ranya. Il n'aura pas fallu longtemps avant d'être confrontées à une natation subite et improvisée. Avec plongeon en prime.
— Mauvaise nouvelle, marcher va être délicat par ici... Mais bonne nouvelle, tu pourras t'entraîner à la nage, comme ça !
Le trait d'humour ne risquait pas de tirer le moindre sourire à la Scientifique mais la rousse avait au moins essayé. Et malheureusement pour elles, le Leviator de la rousse était resté à l'extérieur de la caverne, profitant de la mer longeant la crique.
Il y avait toujours une autre solution.
La demoiselle se retourna vers la blonde, un grand sourire aux bords des lèvres. Oui, elle avait quelque chose derrière la tête et cela lui rappelait de précieux souvenirs.
— Demande à ton Pokemon de geler toute la surface ! Ça sert à quoi de nager quand on peut... patiner ?
Ou du moins glisser avec un minimum de grâce. Parce que sans patins, elles risquaient de s'étaler de tous leurs corps avant tout. Mais cela éviterait au moins d'avoir à s'immerger complètement dans l'eau, tout en permettant à Ranya d'être toujours aussi à l'aise.
Don't hug me |
Le patinage était compliqué et catastrophique. La rousse battait frénétiquement des bras pour tenter de garder un équilibre précaire pendant que son Feurisson, lui, glissait, museau contre la glace, à chacun de ses mouvements. Django grogna contre cette ennemie qu'il avait déjà dû supporter lors de la précédente fouille de sa dresseuse et voilà que cela recommençait ! Le Pokemon hérissa ses flammes dorsales, énervé, avant qu'un rappel à l'ordre de Salomé ne vienne claquer dans ce décor féérique. Si le type Feu s'en mêlait, il était plus que probable que les cours de natation s'en retrouvent avancés pour Ranya. Et la perspective de finir mouillée dans l'immédiat par simple vengeance de son Pokemon n'enchantait pas la rousse.
Finalement, le Feurisson se calma, au moins jusqu'à ce que tout ce beau monde ait fini de traverser. La plaque de glace s'étendait derrière les filles et sitôt tout le monde eut-il mis pied à terre que le type Feu cracha des vagues enflammées en direction de la patinoire éphémère, laissant l'eau reprendre ses droits comme précédemment.
La Médecin eut un soupir avant de s'exprimer pour parler au nom du chromatique :
— Désolée pour ça... Je suppose qu'il faudra compter à nouveau sur tes deux types Glace pour recréer un passage.
Il n'y avait plus qu'à avancer désormais.
Encore.
Et encore.
Avec l'humidité qui leur collait aux vêtements, même les flammes de Django paraissaient incapable de réchauffer Salomé. Elle laissa échapper un éternuement, comprenant qu'avec de la malchance, elle finirait par attraper un rhume seulement et en aucun cas un de ces fameux fossiles rares et chers à ranimer.
— T'es passée par une de ces machines pour ton Pokemon alors ? Et tu l'avais trouvé où, son fossile ? Avec un peu de chance, y en a p'têt d'autres dans le même coin qui attendent qu'on vienne les déterrer !
L'espoir fait vivre.
Pourquoi ne pas rêver d'un nid à fossiles pendant qu'elle y est ? Et puis, ça l'avancerait à quoi d'en savoir autant sur les fossiles ; elle peinait déjà à gérer son équipe actuelle, n'ayant toujours pas réussi à intégrer sa Feuforêve qui restait en retrait, de même pour sa Plumeline qui avait choisi délibérément de s'isoler.
Non, avoir un Pokemon dans l'immédiat, même ancien, était définitivement une mauvaise idée.
Les boyaux continuaient de se rétrécir mais au moins l'eau les avait-elles quittées désormais. Pourtant, elle leur collait toujours à la peau avec toute cette humidité qui n'en finissait pas d'imprégner leurs vêtements. Et dire que Salomé avait proposé une exploration sous-marine un peu plus tôt. Si déjà elle commençait à grelotter avec quelques centimètres, passer à une immersion totale ne serait pas pour tout de suite.
Puis elle s'arrêta subitement pour observer la blonde avancer seulement suivie de ses Pokemon.
Elle ne quittait pas du regard sa longue chevelure qui s'agitait sous chacun de ses pas.
Mais il y avait autre chose.
Comme un blanc dont la rousse n'arrivait pas à se souvenir ; un puzzle dont les pièces lui manquaient mais qui étaient sûrement en possession de la Scientifique.
— J'ai raté quoi, le soir de notre représentation pour la troupe de rue ? Je veux dire... après qu'on ait commencé à fêter la fin du spectacle ?
Ranya s'en souvenait-elle seulement ? La rousse, elle, ne pouvait pas oublier le mal de crâne qui l'avait accompagnée après son réveil. Ni même les renvois peu élégants qu'elle avait eus. Tout cela à cause de l'alcool, c'était une certitude. La danseuse classique, elle, ne paraissait pas avoir tant souffert de cette soirée arrosée.
Et même si le contexte ne s'y prêtait pas, c'était maintenant ou jamais pour comprendre.
Ou se souvenir.
Don't hug me |
Salomé s'arrêta en entendant la suite des paroles de Ranya. Non pas son discours concernant les fossiles et Palladium, ce n'était pas ça qui avait retenu son attention, loin de là, même si elle ignorait tout de la naissance de deux Pokemon grâce à un seul fossile, c'était la suite qui lui coupa le souffle, la poussant à s'adosser à l'une des parois humides pour attendre. C'était son procès qui commençait doucement et elle ignorait ce que la blonde avait pu raconter suite à sa langue trop bien pendue pendant cette soirée alcoolisée. Elle pensait pouvoir avoir confiance en la Scientifique mais son petit discours concernant les potentiels mensonges de la Médecin la faisait plus que douter.
Elle laissa quelques secondes s'égrener. Il était temps de jouer cartes sur table, à voir ce qui se passerait ensuite.
— Je ne te mens pas, Ranya. Comment je pourrais alors que sans toi, je ne serais sûrement pas là avec toi ? Ni Algernon.
C'était peu pour lui prouver sa bonne foi.
C'était même proche du rien. Elle se doutait que la blonde ne se contenterait pas de quelques paroles, souvenir de leur nuit funeste de rencontre, où le blanc s'était mêlé au rouge, où Logan avait sorti les griffes et où tout aurait pu mal finir. Le starter de la rousse se posa sur son épaule, comme comprenant qu'il était question de lui en cet instant. Django revint vers sa dresseuse, grognant quelque peu face à la blonde et à ses phrases un peu trop menaçantes à son goût. La gitane le calma d'un geste. Il n'avait rien à voir là-dedans, après tout. C'était entre elle et Ranya et personne d'autre.
— Mais t'as raison ; au début c'était juste une nouvelle vengeance pour faire mal à Logan. Et puis, c'était non violent, c'était beau et c'était tendre. Avoir Ana, c'était frapper Logan là où ça faisait mal et le mettre à terre définitivement... Et un peu d'amour n'a jamais blessé à personne, hein ?
Elle caressa quelques plumes de son starter, comprenant qu'elle était en train de tout avouer et qu'il n'y aurait pas de retour en arrière possible. Deux mois d'illusions, deux mois de mensonges prêts à partir en fumée. Tout reposait entre les mains de Ranya, libre à elle d'user de ces informations comme bon lui semblait, cela n'appartenait plus à Salomé.
Elles étaient deux dans le secret désormais.
— Et je crois qu'à elle aussi, l'idée de faire mal à Logan en étant avec moi lui a traversé l'esprit, rigola Salomé, bien sûr j'ai aucune preuve et je sais pas si c'est le cas mais ce baiser qu'elle m'a donné à la vue de tous le jour où tout a dérapé à Lansat, c'était un peu trop précipité pour être vrai...
Elle se rappelait Logan en spectateur qu'elle avait aperçu sitôt le baiser échangé. Elle se souvenait d'Ana, frêle et timide, qui avait su prendre les devants pour l'embrasser alors que c'était Salomé qui avait été dans la séduction jusqu'à présent.
— Mais je me suis attachée à Ana et ça, je ne l'avais pas prévu.
Comme elle a avait fini par s'attacher à Algernon et sa maladie qui le rendait unique. Pour l'heure, Salomé se contentait de se laisser apprivoiser par l'Alolienne, profitant et appréciant sa présence. Mais sans sombrer dans un amour pathétique où les sentiments prenaient le dessus. Toujours en contrôle, une laisse auprès du cœur pour éviter des débordements malheureux. Le mensonge était toujours bien là, diffus et instable, mais continuait d'être le pilier de leur relation.
Et ce à l'insu d'Ana.
— Et puis... Ça a été si simple d'en arriver là. Regarde.
La rousse sortit son iPok et fit défiler la liste jusqu'à finalement laisser la musique l'envelopper et avec elle, Ranya.
Elle n'avait pas de robe aujourd'hui ni rien de quoi que ce soit pour rappeler cette soirée inconnue à la blonde mais ce n'était pas grave, la rousse allait improviser. Comme toujours. Et elle commença à danser, attrapant la main de la Scientifique pour la mêler à sa chorégraphie, faisant quelques pas simples, se rappelant des mouvements créés lors de leur mission commune en juin dernier. C'était là que tout avait commencé. Il était plus que temps que le duo reprenne là où il s'était arrêté.
Et cette fois-ci, Salomé était sobre, sans aucune vapeur d'alcool pour lui faire oublier ces instants. Ni tout ce qui pourrait suivre.
Salomé s'approcha de Ranya, tel un serpent hypnotique, l'enveloppant de ses bras avant de poser son front contre celui de Ranya. Elle avait chaud en cet endroit où l'humidité était reine, les Pokemon relégués en simples spectateurs.
— Mais ce soir-là, il n'y avait personne pour nous voir, fit la rousse en référence à leurs équipes communes, alors il faudra faire comme si. De toute façon, tu as l'habitude d'avoir un public pour t'observer, alors ça ne devrait pas être trop dérangeant...
Elle ne quittait pas la main de Ranya, simple repère parmi cette danse improbable dans cette grotte où la fouille était reléguée au second plan. Ses doigts se mêlaient à ceux de la blonde et elle s'éloigna de quelques pas, lui tournant autour de manière calme et en rythme avec la musique qu'elle s'était choisie pour l'occasion.
À nouveau face à Ranya, ses lèvres à quelques centimètres à peine de celles de Ranya, comme prêtes à rejouer la scène de séduction d'Ana. À moins qu'il ne s'agisse de la soirée où Salomé avait eu le cran d'embrasser Ranya, la rousse n'aurait su se décider alors elle laissa ses mots trancher :
— Et c'est là que je l'ai embrassée car elle avait trop peur pour le faire elle-même. Tu as peur, Ranya ? De moi ? De ce qui pourrait se passer ?
Le souffle de Ranya reposait contre son nez et sa main se faisait plus brûlante encore. Salomé laissa ses doigts libres s'entortiller dans la longue chevelure blonde de Ranya, laissant son regard rubis pénétrer celui de la Scientifique qui gardait toujours le silence, sûrement prise au dépourvu.
— Il ne tient qu'à toi de nous créer de nouveaux souvenirs. De ceux qu'on oubliera pas, ceux-là. Enfin, que je n'oublierai pas.
Promis, elle était sobre. Complètement.
Et c'était sûrement cela, le plus inquiétant.
L'ombre d'Ana se dessinait au loin, spectre paraissant juger la nouvelle tentative de séduction de la rousse. Mais cette dernière l'ignora. Elle était attachée à l'Alolienne. Mais pas amoureuse. C'était là toute la différence.
Don't hug me |
Soirée open kiss, bonjour.
Salomé se contenta de profiter du moment et surtout de Ranya et de ses lèvres. Pour une fois qu'elle n'était pas à l'initiative d'un baiser, c'était agréable aussi, même s'il était vrai que la rousse avait plus qu'allumé la mèche de cet échange soudain et tendre. La blonde s'était contentée de suivre le rythme, répondant à son appel implicite.
Mais le contact se rompit, laissant Salomé avec un peu de Ranya en bouche. La danseuse classique baissa les yeux, visiblement mal à l'aise non pas à cause de ce baiser impromptu mais suite aux paroles qui fendirent le silence. Rompre avec Ana, hein ? Pile quand elle commençait à s'amuser.
La demoiselle se préparait à répondre mais Ranya lui tourna le dos, continuant l'exploration, lui laissant le choix. La gitane serra les poings, tournant la tête vers Algernon qui ne manquait pas une miette du spectacle, lui absent lors du premier baiser échangé avec Ana.
— C'était pas prévu, ça.
Sans déconner.
Ça faisait chier, cette histoire de services. Franchement, elle avait pensé à quoi le jour où elle avait lancé cette compétition stupide ? Sûrement pas à ça. La pauvre n'avait pas su anticiper tout ce qui allait se dérouler aujourd'hui et rattrapa Ranya, lui prenant la main pour la forcer à se retourner :
— Je vais rompre, c'est d'accord. De toute façon, elle était un peu trop prude pour moi et je commençais à m'ennuyer, rigola-t-elle, dommage, je suis sûre qu'à force, j'aurais pu la décoincer. Ça lui aurait été utile pour tous ceux ou celles qui passeront après moi...
Ranya qui la fuyait, Ranya qui lui tenait tête. C'était quelque chose de nouveau dont elle n'avait pas l'habitude depuis ces quelques mois passés en compagnie d'Ana, toujours aussi adorable et approuvant chacun de ses faits et gestes.
— Mais laisse-moi un peu de temps. De toute façon, elle est rentrée sur Alola pour tout le mois d'août, je vais pas la plaquer par texto quand même, si ? Même moi, je trouve ça dégueulasse. Et puis ce serait trop simple... Ce serait pas moi.
Après tout, Ranya n'avait pas précisé de date pour la rupture. D'ici là, la rousse avait bien l'intention d'en profiter encore un peu, de manière à tout obtenir d'Ana, et de la laisser enfin. Peut-être retournerait-elle dans les bras de Logan, chouinant et pestant contre Salomé ? La gitane avait su le blesser une fois, difficile d'aller plus loin maintenant qu'elle devait faire marche arrière. Elle n'allait pas faire sa vie avec Ana, c'était une certitude.
La Pokéathlète reprit son iPok, éteignant la musique qui n'en finissait pas de réveiller la grotte encore paisible. Non vraiment, cela n'avait rien à voir avec le soir où elle avait réussi à séduire Ana.
Après tout, pour Ranya et Salomé, tout s'était joué le soir de leur mission commune, dans une ambiance différente où le son vrillait les tympans et où l'alcool coulait à flot.
— Par contre... Quand Ana saura pour nous deux, tu sais que ça lui fera plus de mal encore que cette rupture à venir ?
Alors quoi ? Vivre cachées ? Ce n'était pas le genre de Salomé, elle était prête à affronter Ana si cette dernière avait une réaction plus vive que d'ordinaire, une réaction similaire à celle de Logan et ses élans de violence. Elle imaginait mal la Coordinatrice se soulever subitement mais difficile de tout anticiper, aujourd'hui en était un bon exemple.
La Médecin s'adossa contre une des parois, ne lâchant pas la main de la blonde qu'elle gardait toujours prisonnière. Elle releva la tête, profitant de l'humidité et de l'air frais environnant tandis qu'un peu de chaleur mordait chacun de ses doigts.
— Mais il est encore trop tôt pour parler de tout ça, hein ? D'abord faire ce qu'il faut avec Ana et puis après... on verra bien, déclara-t-elle finalement en un soupir, rebaissant la tête pour croiser le regard de Ranya, et puis... On a un fossile à trouver, non ? Je serais pas contre un Ptéra, ça serait pas mal pour voler, ça. Et tu m'as bien dit qu'avec un fossile, on pouvait avoir deux Pokemon ? Ca ferait un Ptéra chacune, ce serait parfait !
Elle se mit à rire.
Elle ne savait même pas s'il y avait des fossiles ici, et sur demande, cela paraissait encore plus improbable. Mais Salomé essayait juste de détendre l'atmosphère pour éviter de trop penser à Ana et tout ce qui suivrait.
Pourrait-elle un jour vivre une année calme et tranquille à la Pokemon Community ?
Spoiler : non.
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Ranya ou le parfait opposé d'Ana.
Difficile de savoir si l'Alolienne connaîtrait le fin mot de toute cette histoire. Tout se savait à l'académie, qu'il s'agisse de rumeurs réelles ou erronées, Salomé en savait quelque chose, elle qui avait si facilement répandu le bruit autour de Logan et sa perversion naissante. Alors la rousse ne serait pas aussi catégorique concernant Ana et son ignorance de tout ce qui pouvait concerner Ranya, de près ou de loin. Même si Salomé n'avait pas l'intention d'aller se vanter de cette journée de fouilles, ni même de la soirée autour de leur mission commune, il était bien trop facile que tout ceci parvienne aux oreilles de la Coordinatrice.
Et ce serait juste une blessure de plus qu'elle devrait affronter.
Le froid commençait à gagner Salomé et avec lui l'humidité qui la fit frissonner, laissant Django se coller un peu plus à sa dresseuse pour que cette dernière profite de ses flammes dorsales et de sa chaleur. C'était agaçant de crapahuter dans une grotte où la pneumonie les guettait au moindre pas et où la nuit paraissait permanente. D'autant plus agaçant que les filles étaient bredouilles pour le moment. Pas le moindre fossile en vue, ni même de pierres évolutives ou d'objets pouvant receler un soupçon d'Histoire et de souvenirs. Juste de l'eau, des cailloux et l'obscurité à perte de vue.
Mais la Médecin continua à avancer, quelques mètres à peine derrière Ranya désormais immobile face à un embranchement. Gauche ou droite, tel était le dilemme du moment. Un dilemme laissant quelque peu indifférente Salomé, visiblement pressée à l'idée de débusquer un trésor. Et si cela signifiait suivre le Zarbi de la Scientifique, alors soit. Plus qu'à espérer que les marées aient un tant soit peu de retard pour éviter une mauvaise surprise.
— On continue. De toute façon, on pourra pas être plus trempées que ce qu'on est déjà alors autant qu'on ait pas fait tout ça pour rien. C'est que j'y tiens, à mon Ptera !
Elle allait bientôt réfléchir à son futur nom, à force.
Elle se mit à suivre le Zarbi qui semblait savoir où aller, ou à défaut, donnait l'assurance nécessaire pour y croire. Il n'y avait peut-être même pas de fossiles dans cette grotte, il n'y avait peut-être rien à découvrir mais il y avait eu Ranya. Et c'était déjà beaucoup.
Un coup d’œil vers son chromatique lui apprit que le Feurisson était tout sauf rassuré face à la perspective de rencontrer les marées. Une peur légitime en soit mais Ranya n'aurait rien proposé de suicidaire.
— On va faire vite, promis.
Elle accéléra le pas pour finalement apercevoir le Zarbi s'arrêter face à un cul de sac. Difficile d'aller plus loin et pourtant, c'était bel et bien là que le Pokemon semblait vouloir les emmener. Il avait fini par se stopper, se refusant à continuer tandis qu'un amas de cailloux s'amoncelait au sol, faisant déjà le bonheur d'un Algernon qui avait quitté les airs pour la terre. Même pas le temps de dire quoi que ce soit que le Picassaut jouait déjà avec la caillasse, suivi de près par Django qui s'en mêlait avec son museau allongé, bien plus méthodique que le type Vol, et plus pressé aussi. L'heure n'était plus au jeu.
— On va bien voir si on a toutes les deux des âmes d'Archéologues... Enfin, j'ai pas trop de doutes pour toi mais pour moi, on sait pas, p'têt que ça sera ma nouvelle vocation et que j'aurais tout intérêt à me réorienter au prochain semestre ? rigola-t-elle, des Médecins-Archéologues, ça a déjà dû se faire, non ?
Si Salomé excellait en archéologie autant qu'en médecine, sa carrière risquait d'être plus que compromise. Mais la rousse laissa là son humour pour se concentrer à son tour sur la fouille, se baissant pour aider ses Pokemon déjà au travail. Elle releva la tête pour apercevoir la voûte immense la pièce circulaire composée uniquement de caillasses dans laquelle elles se trouvaient. La demoiselle ignorait tout de l'histoire de cette grotte mais avec un peu de chance, leurs trouvailles les aideraient quelque peu.HRP :Pokemon utilisés : Algernon (Picassaut) 6 en Recherche, +3 avec le Pendentif Starter, utilisation d'un Bubble Gum « Rototaupe » (+5 Recherche en milieu sous-terrain) (14 points de Recherche au total) & Django (Feurisson) 6 en Recherche, +4 avec la Baguette de Sourcier, utilisation d'une Herbe Recherche (+1 en Recherche) sur Django (11 points de Recherche au total).
Don't hug me |
Appréciation Le délicieux drama olalala. Très agréable à lire cette petite fouille. Néanmoins, j'ai l'impression que la fouille est justement reléguée à l'arrière plan ce qui est un peu dommage. On a quand même quelques références et réflexions qui équilibre le tout, donc globalement c'est chouette ! Salomé, tu obtiens une Dent Océan ou Ecailledraco ou Ecaille Océan et la CT Nitrocharge ! Ranya, tu obtiens un Fossile Plaque et une Écaille Arc-En-Ciel +2 en Recherche ! |
La main de la rousse heurta un objet qui lui semblait familier. Circulaire et lisse, Salomé tenait désormais une CT entre les doigts, l'inclinant pour l'observer pour se rendre compte qu'il s'agissait de Nitrocharge. Rien d'exceptionnel en soit mais ses fouilles passées lui avaient prouvé qu'elle ne trouvait jamais une CT seule, non, il y avait toujours eu une pierre évolutive à proximité, trouvée par Algernon et son amour des cailloux, aussi tourna-t-elle la tête dans la direction de l'oiseau occupé à creuser le sol, ne se souciant plus des fouilles de Ranya qui œuvrait dans son coin. Mais ce fut un cri de son Feurisson qui l'alerta. Sous ses griffes se dissimulait une écaille bleutée qui paraissait contenir la mer entière et ses reflets. Il souleva sa patte de manière à laisser Salomé inspecter le trésor, trésor inconnu à la rousse mais qui garda le silence. Cela paraissait précieux malgré tout, même si cela n'avait rien à voir avec les pierres évolutives qu'elle avait déjà trouvées, elle s'était vite rendue compte que les évolutions ne tenaient pas qu'à des cailloux colorées, il suffisait de jeter un coup d’œil au Croc Rasoir qu'elle portait en guise de pendentif en cet instant, le gardant précieusement pour le jour où Faulkner serait prêt.
Et le jour où il reviendrait aussi.
Sa main se serra sur l'écailla, la broyant presque mais la silhouette de Ranya la fit sortir de ses pensées aussi brutalement qu'elle s'y était engouffrée. La demoiselle se retourna pour observer une roche composée d'empreintes entre les mains de Ranya.
— C'est... un fossile ?
Elle n'en savait rien et n'en avait jamais vu. Le caillou semblait former une carapace abandonnée, le tout strié de six trous ; trois de chaque côté. Etait-ce celui d'un Ptera ? Salomé n'oubliait pas qu'un même fossile pouvait ramener deux Pokemon, aussi espérait-elle secrètement que sa chance d'avoir un Ptéra ne se soit pas totalement envolée.
— Toi par contre, tu as l'âme d'une Archéologue.
C'était indéniable. Salomé et Ranya toutes deux au même niveau, dans la même fouille, côte à côte, mais c'était Ranya qui avait su trouver un fossile tandis que Salomé se contentait des éternels mêmes trésors. Les premières pierres évolutives avaient été grisantes mais désormais, la rousse rêvait d'autre chose, quelque chose comme le fossile que la blonde venait de découvrir.
Mais ce ne serait pas pour aujourd'hui, il fallait l'admettre.
Elle soupira, masquant presque le bruit soudain d'un caillou perforé par Algernon qui continuait de chercher à sa manière, utilisant Eclate-Roc à tout va, comme souvent lors des fouilles. Elle se contenta de hausser les épaules, prise d'un frisson soudain tandis que l'humidité continuait de l'envelopper et que la marée gagnait peu à peu du terrain.
Elle n'oubliait pas les mots de Ranya.
— Par contre, si on boit la tasse, fossile ou pas, ça nous servira pas à grand chose. On s'en va.
Elle ignorait si la grotte recelait encore des trésors inavoués et dissimulés aux yeux de tous mais la gitane n'avait pas envie de prendre le moindre risque. Elle avait apprécié cette fouille, même si cette dernière avait pris un tournant inattendu en compagnie de Ranya, dont le visage paraissait se confondre avec celui d'Ana parfois.
Les deux filles laissaient la grotte derrière elles, repartant en chemin inverse, ce même chemin si ardu lors de leur premier passage, et inchangé désormais. Au moins savaient-elles à quoi s'attendre, avec la panique imminente de finir submergées par les flots si elles ne se dépêchaient pas.
Tout le monde était bien là, entre les Pokemon de Salomé et ceux de Ranya, mieux valait n'oublier personne tandis que les chaussures des étudiantes claquaient contre l'eau qui se faufilait par l'entrée de la caverne. Le jour se profilait peu à peu, forçant la rousse à cligner des paupières et à se réhabituer à la lumière naturelle qui lui paraissait bien plus agressive que la pénombre dans laquelle elles s'étaient enfermées depuis plusieurs heures. Elle n'aurait su dire combien de temps exactement, le monde paraissait avoir arrêté sa course tandis qu'elle était en compagnie de Ranya mais le soleil bas ne la trompait pas.
Le corps de Sheitan était visible, le Leviator se rapprochait et stagnait dans la mer, attendant que sa dresseuse daigne le rejoindre.
Ranya à ses côtés, elle était censée faire quoi maintenant ?
Tout ce qui s'était déroulé à l'intérieur lui sembler être un rêve éteint et maintenant inaccessible, l'obscurité avait tout emproté avec elle et la lumière lui faisait plus mal que jamais. Les voilà toutes deux visibles au regard de l'autre.
Elle avait envie de revivre ce qui s'était passé là-dedans.
Envie de sentir à nouveau ses lèvres contre les siennes.
Ses doigts contre les siens.
Mais il n'y avait plus rien ici. Rien qu'une Ranya et son service, ce maudit service qu'elle lui demandait, qu'elle lui ordonnait presque.
— Je rentre pas tout de suite, mais dans tous les cas on se verra ce soir, et puis, on pourra se refaire une fouille avant que je parte pour mon alternance, si tu veux. Et cette fois-ci, c'est moi qui aurai un fossile !
Mais c'était Ranya qu'elle voulait.
Là, tout de suite, maintenant. Encore une fois.
Elle pouvait bien essayer à nouveau. Elle pouvait bien faire un pas de plus vers elle. Elle pouvait bien approcher ses lèvres des siennes. Mais elle savait que ce serait tout bonnement inutile.
Alors elle se détourna, retrouvant Sheitan et ses écailles familières et quotidiennes, comparant l'écaille qu'elle venait de trouver en fouille avec celles du Leviator encore au large, préférant disparaître et réapparaître en plongeant d'un seul bond, s'adonnant à cet exercice à plusieurs reprises, fusant à travers la mer pour se rapprocher peu à peu de la rive et de Salomé qui patientait.HRP :Utilisation de Eclate-Roc.
Fin du rp pour Salomé. Merciii !
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