renoncer à toutes les tentatives
It happens every night I watch my world ignite But there’s no waking from this nightmare
Il lui semble être sur un nuage de douceur. Entouré par du moelleux, du chaud et … une odeur de lavande ? C’est frais, c’est délicat, c’est tout doux. Sirius ne songe même pas à ouvrir les yeux et plonge simplement dans un sommeil profond et réparateur.
Cette nuit là, il n’est pas réveillé par les cauchemars et la douleur fantôme des flammes contre son flanc. Cette nuit là, il n’est pas réveillé par le feu qui le dévore de l’intérieur. Il dort, d’un sommeil profond, presque aveugle. Un sommeil complet et reposant. Un sommeil dont il a terriblement besoin.
Les cauchemars ne le réveillent pas cette nuit là mais au matin, c’est la combinaison du soleil matinal et de la voix d’un ange qui le tire lentement des bras de Morphée. Il ouvre alors les yeux à tâtons, un peu perdu. Où est-il ? Il se souvient juste de la poussière, du sang et de la colère, monstrueuse colère où il ne se reconnaît plus.
Une main glisse sur son crâne. Quelques petits cheveux commencent déjà à repousser mais elle est si loin sa flamboyante chevelure. La main glisse sur sa joue et la voix l’invite à ouvrir les yeux, à se réveiller. Alors, puisqu’elle a l’air si gentille, si douce, Sirius ouvre les yeux pour tomber dans un lac. Deux grands yeux bleus apaisés, un divin sourire, de jolies boucles rousses et le nez couvert de tâches de rousseur. L’ange resplendit l’été, le soleil, la joie.
Il reste un moment sans rien dire, à juste la regarder. Elle détourne le regard, visiblement gênée de l’examen que lui impose Sirius. Elle finit par prendre la parole. Sa voix est comme un rêve, douce, timide, effacée.
- Un voyageur t’a vu allongé et en mauvais état au bord du chemin, alors il t’a amené à moi. Je suis Rosie, l’apothicaire de la région. J’ai pu soigner superficiellement tes plaies hier, mais est-ce que tu acceptes que je fasse un examen plus approfondi ?
Le garçon hoche la tête. Il n’arrive pas à prononcer un mot, où plutôt, il sait que si il prononce un mot, il se mettre à pleurer toutes les larmes de son cœur. Il se dégage de Rosie la même énergie protectrice que chez Ilea. Que chez une grande sœur, une maman. Et comme à chaque fois qu’il trouve refuge dans de tels bras, ça le laisse aussi sensible, aussi vulnérable qu’un bébé à peine né.
Rosie lui sourit doucement et se lève, sans doute pour récupérer le matériel dont elle a besoin. Sirius peut alors voir que bien que petite, la jeune femme possède de jolies courbes et bien plus de rondeurs que la majorité des demoiselles de son age. Il sourit en la voyant venir vers lui. Elle lui rappelle un peu ce personnage dans une série de livre populaire.
Il se laisse faire gentiment alors que Rosie s’attaque à ses plaies. Il ne dit rien quand elle retire son t-shirt pour appliquer un onguent spécial, fait par elle même. Elle est patiente et lui explique, chaque étape des soins avec douceur.
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Sirius reprend des couleurs au contact de Rosie et de son Noarfang. Elle lui explique avec plaisir que l’oiseau de nuit est son compagnon. Elle ne possède pas de pokeball, elle lui explique que le pokemon l’aime bien et qu’il passe régulièrement lui rendre visite. Elle a l’air ravi de la compagnie qu’il lui offre et Sirius comprend bien vite que la jeune femme n’a pas souvent de la visite. La majorité de ses onguents et autres potions sont envoyés au travers du Noarfang et les requêtes sont déposées dans une boîte au lettre que Rosie vérifie une fois par semaine.
Elle est isolée de tout.
C’est un régal. Il n’y a aucun regard pour le juger, aucun regard qui s’apitoie sur son sort. On ne demande pas d’où vienne les brûlures, on ne demande rien, rien, rien. Il est tranquille. Il est seul. C’est reposant. Apaisant.
Pendant deux jours. Après, il commence à tourner en rond, à se demander ce qu’il se passe. Il ronge son frein, veut des réponses, il veut calmer la colère en son sein et c’est pas ici qu’il y arrivera. Rosie le comprend avec un sourire un peu triste.
Avant son départ, l’apothicaire lui donne onguents et potions pour traiter ses brûlures, pour atténuer les cicatrices. Elle lui indique la direction à prendre pour Irisia et se désole de ne pas pouvoir l’accompagner. Sirius se sent mal pendant un moment, alors qu’elle le prend dans ses bras pour un dernier au revoir. Il se sent comme un héro grec disant au revoir à Calypso, la nymphe qui soigne les héros et qui ne les voit jamais revenir, promesses volées.
Alors il note quelque part dans sa cervelle de ne pas être un héro. De rester un type vaguement ordinaire, comme ça, il se rappellera de revenir voir sa Calypso.
Rosie.