Aimer.
Quelle définition le dictionnaire nous donne-t-il ? « Éprouver de l'affection, de l'amitié, de la sympathie pour quelqu'un. » ou encore « Éprouver de l'amour, de la passion pour quelqu'un. ». Synonymes ? Affectionner, apprécier. Et dans quelle autre définition retrouve-t-on le mot aimer ? Dans le nom commun qui en découle: l'amour.
Ah, l'amour. « Sentiment vif qui pousse à aimer quelqu'un, à vouloir du bien, à aider en s'identifiant plus ou moins. ». Même le dictionnaire ne semble pas savoir ce que sait réellement. Un doux sentiment que personne n'arrive vraiment à définir. On aime une personne à en mourir, mais on n'en connait pas les raisons. La seule chose que l'on sait réellement, c'est qu'on l'aime de toute notre âme, de toutes nos forces. Comme si notre vie dépendait de la sienne. Dès que l'on aperçoit cet être si parfait, notre cœur s'emballe. Toutes nos pensées se mélangent pour se focaliser sur cette unique et même personne. Pourquoi n'arrive-t-on pas à déceler ses défauts ? Comme si les premières semaines passés à ses côtés n'étaient que bonheur et illusion. Mais nous sommes aveuglés. Nous le savons, mais nous ne faisons rien. Ce sentiment est beaucoup trop doux pour le quitter. Pour quitter cette personne ne serait-ce que l'espace d'un instant. Impossible.☼ ☼ ☼
«
Bonjour ! Bienvenue à Ceri'Smooth, pour des boissons qui déchirent ! Que désireriez-vous prendre ? »
La jeune fille replace une mèche derrière son oreille en souriant à la jeune femme qui venait de la tirer de ses pensées en s'approchant.
«
Tu le fais très bien, aha. » dit-elle en riant.
D'un air faussement hautain, Ana hausse un sourcil.
«
Tu doutais de mon talent ? »
Elle éclate de rire sous l'oeil attentif des autres clients qui commencent à perdre de patience. Il faut dire que la plupart viennent prendre un rafraîchissement pendant leur pause, ils n'ont pas tous leur temps.
«
Alors, tu prends quoi Miriam ? »
La tante d'Ana hésite un instant avant de prendre un jus de baie pressé, tout ce qu'il y a de plus banal. L'Alolienne le prépare à une vitesse affolante. Un verre, une paille et un petit parasol: le tour est joué. Depuis ce matin, la petite place ne désemplit pas. Ana est chargé de confectionner et de vendre les boissons fraîches depuis le camion Ceri'Smooth pour la journée. Apparemment, les gérants seraient tombés malades, c'est pour cela qu'ils ont postés une annonce dans le tableau des missions. Beaucoup d'élève y auraient répondu, Ana ne travaille donc qu'une seule journée. Mais une journée bien chargée. Mission qu'elle fait d'ailleurs seule pour prouver qu'elle peut être responsable, autonome et que travailler en tant que serveuse ne lui pose aucun soucis. C'est un peu dans ses gênes finalement. Elle aide ses parents depuis qu'elle est toute petite et avoir ce contact humain, sourire aux personnes qui l'entourent en essayant de leur transmettre sa bonne humeur.. c'est addictif. Et même si des pensées sombres émergent dans son esprit tel des vagues qui s'échouent sur une plage, elle garde le sourire. Aucune émotion négative n'apparaît sur sa gueule d'ange.
«
Et voilà la monnaie ! » dit-elle en rendant quelques pièces à sa tante. «
A plus tard, tata ! »
La jeune femme s'éloigne pour laisser place à deux hommes aux traits stricts. Ana déglutit en les voyant approcher. Elle se tourne vers Louis qui remettait de l'eau dans le distributeur de glaçons avant de sourire vers les deux clients.
«
Bonjour ! Bienvenue à Ceri'Smooth, que désireriez-vous prendre ? »
D'un air trait hautain, le premier élève la voix pour lui répondre.
«
Un Berry Gamblast s'il vous plaît et un Pineapple Mach Punch. » dit-il avant d'interpeller Ana qui partait déjà les préparer. «
Sans menthe pour le second. »
Ana hoche fermement la tête et se retourne. Elle jette un regard à son Gouroutan qui s'active déjà. Il sort les différents fruits et les prépare sur le petit plan de travail du camion. Ana attrape ceux du premier smoothie: Framboises, Myrtilles, Fraises et quelques feuilles de menthe. Le Gouroutan s'occupe donc du second. Tout deux se dépêchent mais respectent les recettes pour être sûr de bien faire. Satisfaire le client avant tout. C'est primordial.
☼ ☼ ☼
Parfois, il arrive qu'on s'attache trop vite et pour trop longtemps. La possessivité est un vilain défaut et ça, notre Alolienne l'a bien compris. La jalousie peut conduire au fond du gouffre alors même qu'il n'y a aucun problème. On s'en créé nous-mêmes comme si on adorait ça, alors qu'ils nous détruisent. Et cette jalousie qui prend possession de notre esprit vient murmurer à notre oreille de fausses histoires qui nous rendent presque parano, écrasant les premières étincelles. Mais une relation construite sur un cœur brisé est-elle bonne à prendre ?
Les hommes ? Ah, Ana pense tout savoir, mais elle est loin du compte. A ses yeux, ce ne sont que des êtres violents, jaloux et arrogants. Et cette vision négative, on ne la doit qu'à un seul misérable de leur espèce: Logan. En amour, ils sont de véritables plaies. Autant les avoir en tant que simples amis, ils sont bien plus drôles. Mais du coup, les femmes ? Plus intéressantes, surtout lorsqu'elles sont rousses, qu'elles dansent bien et qu'elles sont semblables à des serpents qui vous envoûtent et qui captent votre attention sans jamais vous la rendre. Seulement.. Ana a parfois du mal à s'accepter. Il lui faut du temps pour oublier les préjugés que sa famille et son village lui ont mis dans la tête. Il faut un Roi et une Reine pour bien diriger le monde. Deux Reines, c'est mal vu. Mais Ana a envie de croire que ça peut marcher, ça pourra marcher. Elle donnera tout l'amour qu'elle pourra lui donner.☼ ☼ ☼
Ana pose les deux smoothies sur le rebord du camion.
«
Et voilà pour vous. Ça fera 7,98 s'il vous plait. »
Elle prend le billet que lui tend l'homme avant de se diriger vers la caisse enregistreuse pour lui rendre la monnaie. Mais avant de prendre les deux boissons, il fait un signe à la demoiselle.
«
Inutile, gardez la monnaie. »
Ana lui offre son plus beau sourire et le remercie avant de lui souhaiter une bonne après-midi. Elle tape dans la patte de Louis pour se féliciter. C'est son premier pourboire de la journée ! Mais pas question de souffler, une petite mamie approche et commande un Zénith Candine. Mais la jeune alolienne a à peine le temps de la servir que l'un des hommes qui étaient là un peu plus tôt revient, déterminé, en fronçant les sourcils. La jeune fille déglutit. Il ne faut pas avoir inventé l'eau tiède pour comprendre qu'elle va être dans la merde à ce moment précis.
«
Je vous avais demandé sans menthe pour le Pineapple Mach Punch ! » dit-elle en haussant la voix.
Ana contracte la mâchoire, Louis a dû en mettre sans le faire exprès et elle ne l'a pas vu.
«
Oh, je.. je suis vraiment désolée, je peux vous le refaire, il n'y a pas de soucis. »
L'homme jette le gobelet dans poubelle juste à côté, furieux.
«
Si, il y a un soucis ! Vous ne m'avez pas écouté ! Je suis allergique à la menthe ! J'aurais pu boire, faire une réaction et mourir à cause d'une pauvre petite serveuse comme vous ! Vous devriez avoir honte ! Je devrais porter plainte contre votre commerce ! »
Ana le regarde, incrédule. Est-il vraiment en train de s'emporter pour de la menthe ?
«
Mais monsieur, calmez-vous. Ce n'est qu'une petite erreur d'inattention. » dit la vieille dame en essayant de calmer les choses.
L'homme soupire avant de fixer quelques secondes Ana.
«
Sachez que vous venez de perdre un client. Je vous ferais de la mauvaise pub et je ferais remonter votre erreur à votre patron. »
Il tourne les talons et s'éloigne. Ana passe une main dans ses cheveux, nerveuse. Elle a intérêt d'être irréprochable jusqu'à la fin de la journée. Qu'il en parle au gérant de la camionnette, elle s'en foutait pas mal. Mais si cela remontait aux oreilles de la directrice de l'académie, elle pourrait passer un sale quart d'heure. Pourvu qu'il est juste passé une mauvaise journée et qu'il est simplement contrarié par plusieurs choses qui font qu'il a été désagréable.
«
Pardonnez-moi.. Voilà votre smoothie et une petite brochette de fruits pour oublier ce qu'il vient de se passer. »
La mamie repart, heureuse. Au moins, elle aura su faire bonne impression auprès de cette vieille dame.
☼ ☼ ☼
Et puis, plus on avance dans la relation, plus on découvre la personne. Avec ses qualités, mais surtout ses défauts. Et la jalousie grandit comme un pokémon en pleine évolution. C'est toujours compliqué d'accorder sa confiance à l'autre quand la personne précédente vous a appris qu'il faut faire attention. Mais il faut quelqu'un pour ramasser les morceaux de ce cœur en miette. Une relation pansement. Peut-être que finalement, c'est ce qu'est Salomé. Mais Ana l'aime vraiment, elle hante ses pensées et est son pilier. Et si ça ne marche que dans un sens? Malheureusement, il arrive souvent que la flèche n'atteigne qu'un seul cœur. Et cet espoir que se fait la personne atteinte est détruit pour se transformer en désillusion. N'est-elle pas assez bien ? Pas assez intéressante ? Doute-t-elle, elle aussi ? Se pose-t-elle aussi toutes ces questions ? Seul Solgaleo le sait. Oh, si Ana doute, c'est simplement parce qu'elle a été déçue par le passé. N'est-ce pas triste de se dire qu'une gamine de 14 ans et demi a déjà eu des problèmes de cœur ? Ah, parfois elle aimerait être aussi insouciante que Poppo.
Et finalement, après plusieurs mois, on commence à comprendre qu'on est vraiment amoureux de la personne. Et Ana l'a très bien compris. C'est encore plus difficile de se tenir éloigner d'elle. On a enfin réussi a lui accorder notre confiance, et on pense qu'elle aussi. Chaque câlin est précieux et on ne la lâche plus du regard pour être certain de mémoriser chaque trait de son visage. Ana n'aurait jamais imaginer ressentir quelque chose comme ça un jour.☼ ☼ ☼
Ana nettoie rapidement le plan de travail pour pouvoir travailler dans des conditions agréables. C'est l'une des premières choses que son père lui a appris: garder un plan de travail impeccable. Un jeune couple s'approche de la camionnette, main dans la main, ce qui fait sourire Ana. C'est agréable de voir des personnes heureuses, souriantes et qui semblent épanouies.
«
Bonjour ! Que puis-je vous servir ? »
Les deux tourtereaux se regardent un instant en souriant, l'air complice. Le garçon prend finalement la parole.
«
Un Mojitopikeur et Pina Dodoala, s'il vous plait. »
Ana affiche une mine embêtée.
«
Pour le Mojitopikeur, il va falloir attendre un peu. On vient seulement de remettre des glaçons dans la machine, il faut encore quelques minutes pour qu'ils se fassent. »
Les deux se regardent de nouveau avant d’observer autour d'eux.
«
Pas de soucis, on va s'installer sur la petite table là-bas. » répond la jeune fille en entraînant son petit-ami par la main.
La coordinatrice, soulagée, se retourne et commence à préparer les deux boissons, toujours avec l'aide de son précieux Gouroutan.
☼ ☼ ☼
Malheureusement, il arrive que le dicton est parfois raison: toutes les bonnes choses ont une fin, comme un beau roman trop court. Il arrive que deux personnes se séparent l'une de l'autre pour certaines raisons. Ana a déjà pensé à cette idée. Que ressentirait-elle si elle venait à se séparer de la rousse ? Elle serait sûrement détruite, du moins au début. Son cœur se briserait de nouveau, fatigué comme après un long voyage. Mais peu importe les raisons, elle serait fière du petit bout de chemin qu'elle aurait parcouru avec elle et jamais elle ne renierait leur histoire. Elle tournerait la page, en demandant de ne pas lui en vouloir si elle pense encore à elle.
Et parfois, elle chasse ces mauvaises pensées de son esprit pour croire aux histoires qui finissent bien. Le véritable amour sincère qui dure pour toujours, rêve de pleins d'enfants encore naïfs. Peut-être est-ce possible, l'Alolienne n'en a aucune idée. Elle reviendra le dire dans une cinquantaine d'année. Elle s'inquiète toujours pour le futur. C'est une notion qui fait peur. C'est une multitude de possibilité chamboulée par chaque action choisit au cours de sa vie. Ana ne sait pas de quoi sera fait demain, mais pour l'instant, elle sait qu'elle est amoureuse.☼ ☼ ☼
«
Pardon, pardon, je suis vraiment désolée.. »
Ana attrape un paquet de serviette et essuie la table. Elle est à deux doigts de se mettre à pleurer, mais se retient. Ce n'est pas le moment de se montrer faible. Elle allait servir le couple installé sur la petite table mais a trébuché sur le rebord du trottoir pour venir s'étaler de tout son long sur le sol en renversant les deux boissons par terre, sur la table et sur la jeune fille.
«
Ce n'est rien, ce n'est rien. Ça arrive. » dit le jeune homme.
La coordinatrice donne des serviettes à la demoiselle en continuant de s'excuser. Elle se retourne vers Louis qui lui fait un signe "ok", il a deviné. Il refait les deux boissons en quatrième vitesse et vient les apporter alors que sa dresseuse venait de finir de nettoyer sa catastrophe.
«
Offert par la maison pour me faire pardonner. Vraiment, désolée. »
Elle tourne les talons et retourne dans le camion. Elle s'assoit cinq minutes par terre, la tête dans les mains et soupire.
«
Kwaaaaaaaaaaaaak ? »
Ana roule des yeux. Elle se relève et passe la tête en dehors du camion pour regarder en direction du sol.
«
Qu'est-ce que tu fais la Poppo ? T'es censé rester au logement. »
Le Psykokwak agite ses pattes et court en direction du camion pour entrer rejoindre sa dresseuse.
«
Bon, tu peux rester, mais ne fait pas de bêtises. »
Louis revient et donne un billet à la jeune fille en expliquant que le jeune homme veut vraiment payer et qu'elle n'a pas à culpabiliser. Elle se retourne pour pouvoir le remercier mais le couple est déjà partit.
Arrive la fin de l'après-midi, Ana a du servir encore une dizaine de personnes. Elle retire son tablier aux couleurs de l'enseigne et le dépose sur le côté. Un des gérants doit venir l'aider à fermer le camion. Elle rassemble donc ses affaires en faisant attention de ne rien laisser. Elle vérifie si tout est propre et bien rangé avant de se diriger vers la sortie. Elle regarde une dernière fois dehors avant de continuer son chemin.
Demi-tour. Elle regarde dehors une nouvelle fois.
«
Pourquoi les immeubles se déplacent ? ... »
Elle prend quelques secondes avant de réaliser que ce n'est pas les immeubles mais bel et bien le camion qui bouge. Elle écarquille les yeux et tourne les talons pour foncer vers l'avant du camion. Elle retrouve Poppo assis à la place du chauffeur. Elle lui jette un regard noir accusateur et saute sur le siège en le poussant.
«
Okay. Comment ça marche ce truc !? »
Elle regarde tout ce qu'elle a devant elle. Mais n'ayant pas les clefs, le problème vient forcément du frein. Elle attrape ce qu'elle pense être le frein et tire.. mais rien ne se passe. Elle essaye de toutes ses forces mais rien de répond.
«
Alleeeeeeeeer. Je ne suis pas encore assez connue pour mourir ! »
La jeune fille redresse la tête pour regarder à travers le pare-brise. La rue est légèrement en pente, pour le moment le camion ne risque pas de rouler trop vite. Enfin, sauf si la rue ne possède pas un virage en pente serré. Cobaba est une petite île qui grouille d'élèves et de d'habitants. Si Ana ne trouve pas de solution rapidement, elle va forcément être impliqué dans un accident.
«
A L'AAAAAAAAAAAAAAIDE ! »
Elle regarde autour d'elle, paniquée. Ses mains tremblent, ce qui fait qu'elle a encore moins de force.
«
Poppo, tu connais des attaques de type psy, non ? Tu dois bien pouvoir arrêter ce camion ? »
Le pokémon eau la regarde avec ce même air stupide. La jeune fille comprend qu'elle ne pourra pas compter sur son Psykokwak. La seule chose qu'il pourrait arrêter serait une cacahuète. Elle attrape donc son sac et fouille à l'intérieur.
«
Alléluia, par Solgaleo, c'est notre seule chance. »
Elle sort une pokéball et se lève pour retourner dans l'arrière du camion. Elle active la pokéball à l'extérieur pour laisse sortir son Bruyverne.
«
Sonic ! Attrape le camion comme la dernière fois avec le camion de glace et ramène nous à la place ! Vite ! »
Elle tourne la tête pour regarder où il va.. et la réponse est dans un cul de sac. Il s'en est fallu de peu. Le pokémon chromatique attrape doucement le camion avec ses griffes et prend son envol pour retourner à la place où l'un des gérants accompagnés de Louis les attendent. Au moment où Sonic pose le véhicule, le Gouroutan vient mettre des cales en bois pour s'assurer qu'il ne bougera plus.
«
Wah, désolé m'selle. Votre Gouroutan m'a expliqué.. On devait changer les freins d'puis un moment d'jà mais on avait pas le temps. A l'avenir, on mettra toujours des cales, aha ! » explique-t-il en se grattant la tête. «
A part ça, le camion à l'air nickel et on a eu pas mal de retours positifs de la part des clients sur votre travail. Du moins, d'après ce que j'ai entendu.. »
Ana déglutit. Tout est bien qui finis bien, on dirait. Elle remercie l'homme de lui avoir fait confiance. Elle renvoie Sonic dans sa pokéball avant de faire signe à son Gouroutan et son Psykokwak de rentrer. Elle compte retourner au logement un peu plus tard, avant elle veut se balader un peu sur la plage. Les deux pokémons obtempèrent et s'éloignent. La dresseuse part dans la direction opposé en mettant ses écouteurs des ses oreilles, reliés à son iPok.
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Aimer quelqu'un ne signifie pas que nous devons nous oublier. Si nos pensées se focalisent constamment sur cette personne, nos journées deviennent synonymes de catastrophe. Et Ana l'a bien compris, aujourd'hui. C'est inutile de se torturer l'esprit, autant être heureux quand on est amoureux.(c) Alban