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Paul Nyllis
https://pokemoncommunity.forumactif.org/t3874-0280-paul-nyllis-noctali
https://pokemoncommunity.forumactif.org/t3876-paul-nyllis-noctali
Icon : [Cours Été 2018 - Espionnage - Solo] Good vibes only NLyjW
Taille de l'équipe : 32/33
Région d'origine : Rosalia, Johto
Âge : 19
Niveau : 64
Jetons : 5563
Points d'Expériences : 2088
[Cours Été 2018 - Espionnage - Solo] Good vibes only NLyjW
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Rosalia, Johto
19
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5563
2088
pokemon
[Cours Été 2018 - Espionnage - Solo] Good vibes only NLyjW
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Rosalia, Johto
19
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5563
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Paul Nyllis
est un Topdresseur Stratège
La fin des vacances approchait à grand pas. Elle n’était pas sans annoncer la rentrée. Un moment que Paul appréciait beaucoup autrefois, mais qui lui rappelait aujourd’hui de tragiques événements. Comme tout le monde, le garçon savait qu’elle n’aurait pas lieu sur Lansat, suite à la prise de pouvoir de la Team Rouage. Cependant, il n’avait la moindre idée du lieu choisit par la direction pour rebâtir l’académie et il ne pouvait s’empêcher de penser, que s’ils avaient mieux géré la situation, il n’aurait jamais eu besoin de se poser la question.

La Team Rouage avait gagné. C’était un fait encore difficile à accepter pour Paul. S’il n’avait pas voulu jouer les héros, peut-être qu’il aurait pensé à une meilleure manière d’opérer et aurait fait honneur à son parcours de stratège. En lieu et place, il avait foncé dans le tas en compagnie d’autres gens tout autant déterminés que lui, mais incapables de lui dire qu’ils faisaient fausse route.

Paul dû reconnaître, qu’il broyait un peu trop de noir et que ce n’était pas bien. Il devait se changer les idées et s’entraîner plus ardemment n’y changerait rien. Il devait se trouver une autre activité qui lui occuperait l’esprit et le corps.

Par chance, il tomba sur Melty Potts… Littéralement.

- Professeur. Excusez-moi, je ne vous avais pas vu.

Toujours aussi gourde, mais sympathique, Melty rassemblait désespéramment les feuilles qu’elle avait éparpillées par terre en tombant.

- Ce n’est rien Paul. J’étais entrain de lire un cours et je ne faisais pas non plus attention où je marchais.

Le garçon ramassa une dernière pile de ces feuilles de cours et les lui tendit.

- Merci. Déclara gentiment Melty.

- Hum… Ce sont les cours d’été ?

- Oui, tout à fait. Certains élèves les ont rendus en avance, alors j’en profite pour en faire de même sur leur correction.

Une vraie crème. Voilà comment Paul aurait décrit Melty. Toujours chaleureuse, d’une extrême gentillesse, maladroite mais légère. Une crème quoi.

- Est-ce qu’il reste encore des cours disponibles ?

- Bien sûr, un récapitulatif de ces cours vous a été envoyé sur vos iPok la semaine dernière.

- Ah oui, c’est vrai ! Autant pour moi, j’avais oublié. Bonne journée Mademoiselle Potts.

Le professeur lui rendit son sourire et retourna à ses occupations, tandis que Paul retournait à sa maisonnette, une idée bien ancrée dans la tête. Ces cours étaient exactement ce dont il avait besoin ! Ils étaient très intéressants pour le cursus scolaire mais permettaient aussi de voyager un peu et souvent de découvrir de nouvelles choses aux côtés de professionnels. Pour le Noctali, c’était presque comme un stage avec un simple bilan à rendre à la fin.

Il entra dans son logement sans prendre garde d’effrayer l’un de ses colocataires. De toute façon, aucun d’entre eux n’était là à cette période… Ou alors ils ne se croisaient vraiment pas souvent.

Un lit était resté vacant une bonne partie de l’été. C’était celui de Sirius. Là encore, il était vide. Mais uniquement pour quelques jours, en théorie.

Maintenant, chaque fois que son colocataire Noctali s’en allait, Paul avait peur de ne plus le voir revenir. Ce n’était qu’une pointe d’angoisse qu’il avait en voyant son lit abandonné, mais qui lui rappelait elle aussi les derniers jours de Lansat. A cette époque, il avait réellement eu peur de perdre son coéquipier pour toujours. Il ne remercierait jamais assez les autres élèves de l’académie d’être venu à son secours, de l’avoir couvert et stabilisé, le temps que de vrais médecins puissent le prendre en charge.

Brrr… Sombre époque.

Paul se dirigea vers sa couchette. Un monstre rose en occupait déjà la place pour faire des mots croisés. Avec ses doigts potelés, il ne lui était pas aisé d’écrire dans les petites cases du jeu populaire, mais on pouvait y lire de manière approximative les réponses « Aliii », « Gatueur » ou encore « Aligaaaaaaatueur » pour les plus longs mots de la grille. Paul tapota sur la jambe de son ami, le forçant à se décaler pour lui faire une petite place en bout de lit, où il s’assit.

Ses yeux étaient rivés sur son iPok et ses doigts pianotaient rapidement, passant d’un menu à un autre. Il hésita un moment à écrire à Sirius pour savoir comment il allait. Puis pensant qu’il serait juste ridicule, il alla fouiller dans ses mails pour retrouver celui dont Melty lui avait parlé. Après quelques formules de politesse et explications peu utiles, il trouva finalement la liste des cours. Malgré la date avancée, elle était encore bien fournie.

- Je ne vais jamais savoir quoi prendre. Et puis, elles ressemblent toutes à des missions. Il pouffa. Ça va être compliqué.

Aligatueur semblait peu concerné par les déboires de son dresseur. Il leva vite fait la tête de ses mots croisés, pour y replonger aussi sec dès qu’une réponse traversa son esprit. Ouais, clairement il y avait mieux comme partenaire. Après un premier tri, Paul vint quand même lui présenter les possibilités restantes.

- Alors, t’en penses quoi ?

Pas grand-chose, d’après son accablante expression. Sa première réforme fut d’éliminer les cours de TopDresseur, jugées trop pénibles et sportives à son goût. De même, celui de Coach subit le même sort. Ensuite, cela se joua à l’odorat. D’un côté, des recherches épuisantes sur les Pokémon chromatiques, de l’autre une croisière de luxe avait petits fours obligatoirement intégrés… Le choix était vite fait.

- D’accord. Je préviens Léon Nahr que nous participerons au cours d’Espionnage. Je crois avoir compris que le navire allait partir dans les prochains jours, nous allons devoir nous dépêcher un peu pour rallier le quai d’embarquement.

En effet, un vaisseau de cette envergure ne démarrait pas son voyage luxuriant depuis la petite et banale île de Cobaba. Non, le départ aurait lieu à Port Tempères, une ville de Kalos, réputée pour son sublime port mais aussi son monorail.

Une ville moderne à bien des étages.

***

- Waoooouuuuuh ! S’émerveilla Paul. Je n’ai jamais vu un bateau de cette envergure.

Le garçon n’en revenait pas, il avait le « Sunny Merry » juste devant les yeux. Un navire de croisière sans nul autre pareil, qui ne laissait évidemment personne de marbre avec une longueur de 300 mètres, une capacité de plus de 2500 passagers et seulement un équipage de 200 hommes pour gérer tout ce tintouin. C’était impressionnant, vraiment très impressionnant pour les yeux du garçon qui se sentait telle une fourmi en face de ce monstrueux édifice.

- Hey, vous montez ?

Un homme en uniforme de marin, portant le badge de l’équipage, s’approcha de lui et de son Aligatueur. Il était accompagné lui-même par une drôle de petite boule flottante, qu’ils n’avaient jamais vu.

- Oui, monsieur. Tout droit sortie de son sac, il lui tendit une lettre. J’ai été envoyé par le professeur Nahr de la Pokémon Community afin d’assurer la sécurité… Il tapa de la main discrètement sur sa poitrine. De vous savez quoi.

Le regard de l’homme se fit plus furtif, tandis qu’il se mettait à lire la lettre du professeur. Il jeta un regard aux alentours avant de la replier et de la glisser dans la poche arrière de son pantalon.

- Bienvenue à bord bleu-bite ! Je suis le sergent-chef Corizo et voici mon assistant Morpheo ! C’est lui qui assurera votre sécurité à bord du SM, pendant que vous vous assurerez celles… de nous savons quoi. Bon, allez ! Montez et que ça saute ! Vos tenues vous attendent dans la cabine B-280, demandez aux mousses de vous l’indiquer.

***

Debout face au miroir de l’armoire de sa cabine, Paul grimaçait.

- Je suis vraiment obligé de porter… ça ?! Dit-il en fronçant légèrement les sourcils.

Une tape dans le dos d’Aligatueur l’obligea à se tenir droit.

- Rwaligatueur.

- Mais je ne me sens pas du tout à l’aise dans ce costume. Comment veux-tu que je remplisse ma part du travail, si je n’arrête pas de penser à autre chose ?

Paul ne portait pas les costard-cravates dans son cœur. Il avait pourtant déjà porté des costumes pour de grandes occasions, mais elles se comptaient bien évidemment sur les doigts de la main ET il s’y était préparé psychologiquement en amont.

En soit, ça ne le gênait pas de bien s’habiller. Mais il avait horreur des boutons de chemise. Ça le stressait, voir même le dégoûtait. Une drôle de phobie qu’il traînait depuis son enfance et contre laquelle, il ne pouvait pas faire grand-chose. En l’occurrence, les boutons étaient cachés par la cravate, il ne les sentait qu’au niveau de son cou, là où le col le serrait, ce qui n’était pas non plus très agréable. Aligatueur qui portait sa tenue avec beaucoup moins de réticence, essayait de rassurer son ami comme il le pouvait. Jusque-là, ses paroles n’avaient pas vraiment aidé et ils en étaient toujours au même stade. Toutefois, une idée traversa l’esprit du type Eau qui s’absenta quelques minutes et revint avec deux paires de lunettes de soleil.

- Où veux-tu en venir ?

- Ali aliii.

- Ok.

Paul attrapa la paire qu’il lui tendait et la mit. Lui demandant de maintenant se regarder à nouveau dans le miroir, Aligatueur prit un air sérieux, impassible, et l’invita à faire de même.

- Rwali ali gwatueur ?

- T’as raison, ça fait très James Blonde. Il ne nous manquerait que… Il fouilla dans ses affaires et extirpa de son sac une pokéball, avant de prendre la pause devant le miroir. My name is Blonde. James Blonde. Piouuuu piouuuu. Imita-t-il en reproduisant les tirs de pistolet et les gestes du personnage.

On toqua soudainement à la porte, puis quelqu’un entra sans avoir besoin qu’on lui en ait donné la permission. Paul qui était au beau milieu de ses pitreries se figea devant l’individu et le dévisagea. Confus, il se redressa vivement en remarquant la casquette de capitaine sur sa tignasse grisée et cacha ses mains dans son dos en laissant ses joues s’empourprer de honte.

- Bonjour capitaine.

L’homme ne lui rendit pas ses salutations, l’air sévère, et laissa entrer une autre personne dans la cabine. Cette fois-ci, sa tenue ne laissait pas entrevoir son statut. Il portait tout comme lui un costume, mais de grande manufacture, et de sa stature se dégageait une forme de supériorité. Paul hésitait de le qualifier de civil ou simple client de la croisière. L’inconnu lui tendit une main gantée pour le saluer, que Paul lui rendit.

- Enchanté. Je serais votre supérieur direct concernant la tâche qui vous a été confiée. Vous m’appellerez par le pseudonyme de Mister One. A savoir que nous ne nous parlerons jamais de vive voix, à moins d’un regrettable incident. Nos ennemis doivent penser que nous ne sommes que de banals invités… D’ailleurs, je vous recommanderai de ne pas employer de lunettes à la soirée de gala en l’honneur de l’œuvre « Quattro Formaggi » de Francesco Di Bufala, cela pourrait faire tache.

- Vous pensez que des gens vont vouloir attenter à la vie de ce chef d’œuvre ? Questionna le capitaine.

- Cela me paraît plus qu’évidemment. C’est pourquoi j’ai fait venir une large équipe qui je l’espère, saura dissuader les malfrats ou à contrario, déjouer leur plan. Il revint à Paul. Cela va sans dire, que vos identités doivent rester secrètes et il est hors de question que les membres de l’équipe se connaissent tous, dans le doute où un espion se serait glissé parmi nous. C’est pourquoi, vous ne communiquerez avec les autres que par le biais de talkies-wookies. Ce sont des Couafarels qui se promèneront dans l’assemblée et auront pour mission d’assurer le lien entre nos agents. Ils sont entraînés et savent masquer leur piste, ainsi ils se mêleront aussi aux invités et ne feront l’objet d’aucune suspicion.

- Ça me semble être un plan bien réfléchi.

- Évidemment. Vous emploierez le nom de Mister Eight à présent. Un seul mot d’ordre : ouvrez les yeux ! A partir de maintenant, vous devrez redoubler de vigilance.

Ils sortirent de la pièce pour laisser à Paul le temps de finir de se préparer, avant de rejoindre les convives. Le garçon retira ses lunettes de soleil et les jeta sur le lit.

- La soirée dont il parlait aura lieu dans trois jours et comme nous ne faisons aucune escale, il est pratiquement impossible que quelqu’un s’infiltre à bord du navire durant ce laps de temps. Si des gens ont prévu de tenter quoi que ce soit au gala, ils sont forcément déjà présent à bord aujourd’hui.

Aligatueur était d’accord avec les dires de son dresseur et étant donné la taille du navire et le nombre de passagers, se mêler à eux ne devrait pas être compliqué… En revanche, cela le serait bien plus d’obtenir des informations.

Le sifflet du navire retentit. Ils venaient de partir.

***

- A force, on s’habitue. Déclara Paul en chemise sur le pont du bateau, à regarder le vaste océan.

Voilà deux jours qu’ils étaient partis de Port Tempères. Comme le lui avait recommandé son supérieur, Paul s’était rapproché des convives, sans se montrer trop présent non plus et en avait même rencontré quelques-uns avec qui il appréciait discuter.

« Pour l’instant, tout va bien. » Songea le brun.

De temps à autres, un Couafarel venait le voir pour lui demander un rapport de ses investigations. La réponse de Paul était toujours la même. Pourtant, Mister One n’était pas simplement sur ses gardes, il était persuadé que quelque chose allait arriver. Paul ne savait pas ce que son instinct de chef de la sécurité avait flairé, mais lui se sentait complètement aveugle dans cette affaire. L’unique point positif que Paul voyait à cela, c’est qu’il avait tout le temps de rédiger son rapport pour la Pokémon Community. Cela s’accompagnait aussi du point négatif, que ce rapport n’avançait pas beaucoup et était relativement vide d’informations croustillantes.

Il souffla avant de prendre une grande bouffée d’air frais.

La plupart des invités étaient au réfectoire, tout comme Aligatueur, alors que lui avait préféré manger dans sa cabine en avance pour profiter du calme du pont à cette heure de début de soirée et de la magnifique vue qu’il offrait sur le soleil presque couchant sur l’océan.

- C’est beau, n’est-ce pas ?

Paul sursauta.

Cette voix…

Impossible.

Cela ne pouvait être lui.

Effrayé, Paul tourna sur lui-même afin d’identifier l’individu. Il ne lui en fallut pas plus pour écarquiller les yeux en se retenant à la barre du vaisseau pour ne pas tomber à l’eau à cause de son mouvement de recul.

- Mike…

Beaucoup trop choqué, sa voix s’en trouvait presque inaudible.

- Salut frangin.

Paul déglutit et retrouvant de son sang-froid, il reprit la main d’un ton vif.

- Qu’est-ce que tu fais ici ?

L’autre garçon haussa les épaules.

- Allons, je n’ai plus le droit de rendre visite à mon petit frère ?

Nonchalant, il continua de s’approcher.

- Tu m’as beaucoup surpris sur Lansat, je n’en attendais pas autant de toi.

Une sensation de froid parcourut le dos du Noctali. En voyant Mike sur ce navire, il était entrain de se demander si Mister One n’avait pas raison et qui plus est, si ce n’était pas de sa faute.

- Tu m’espionnes ? Ou tu es là pour la « Quattro Formaggi » ?

Mike chassa ces idées d’un geste de la main.

- Voyons, je ne suis pas ici pour une vulgaire toile. Comme je te l’ai dit, je ne suis intéressé que par ta progression.

- Que sais-tu de ce qui s’est passé sur Lansat ? Je ne t’ai pas vu dans les rangs de Palladium lors de l’affrontement final.

- Affrontement final ? Il sembla réfléchir. Mmh… Oui, j’aime bien. Ça sonne bien comme nom. Si je n’étais pas là frangin, c’est simplement parce que je n’ai jamais travaillé pour Palladium. Ce n’était qu’une manière de te pousser à prendre part au conflit et à voir ce que cela pourrait donner.

- C’est tout alors ? Tu ne fais ça que pour t’amuser avec moi ?! S’énerva Paul.

- Pas exactement. Disons que quand je t’ai vu à Sinnoh, je me suis dit qu’il serait intéressant de joindre l’utile à l’agréable. J’ai donc fait d’une pierre deux coups en achevant mon travail et en t’incluant en bonus à l’équation.

Paul avait du mal à saisir le sens des paroles de Mike. S’il ne travaillait par pour Palladium, alors qui l’engageait ? Et pourquoi s’en prenait-il aux Pokémon des trois lacs de la création ? Plus il discutait avec lui, moins les choses lui paraissaient claires. Néanmoins, Paul restait consterné de voir que son frère avait autant changer. Il n’avait plus rien à voir avec le gamin avec qui il avait passé son enfance. En quelques années, il était devenu un inconnu aux sombres desseins.

- Maman ne tolérerait pas tes actes.

- Pas plus qu’elle n’aimerait savoir que tu joues les héros masqués.

Impuissant, Paul finit par baisser les bras.

- Qu’est-ce qui t’est arrivé… ?

- J’ai simplement ouvert les yeux sur ce monde. Mike écarta les bras. Regarde-le. Regarde-le vraiment. Palladium, A2P, la Team Rouage… Ce ne sont que les prémices du mal qui ronge notre monde. Au cours de mon périple de part le monde, j’ai vu nombre d’organisations de ce genre provoquer des catastrophes et même sans elles, les Pokémon ne savent que se battre et détruire. Nous les entraînons pour cela. Marquant une pause, il vint poser une main sur l’épaule de Paul, qui releva un regard emplit de larmes sur lui. Te souviens-tu de notre rêve de rencontrer Ho-Oh ? Ce Pokémon que nous admirions plus que tout étant gamins ? J’ai trouvé la solution face au mal, à Sinnoh. Nous n’avons plus besoin de lutter. Nous n’avons qu’à rebâtir ! Repartir sur une base solide et neuve de toute impureté. Un monde purifié. Comme Ho-Oh lorsqu’il fit renaître de leurs cendres les trois Pokémon innocents morts dans l’incendie de la tour.

Paul n’en croyait pas ses yeux. Mike, regardant le soleil se coucher au loin, était fermement convaincu de ce qu’il disait. Mais comment ? Comment pouvait-il dire qu’il suffisait de supprimer ce monde et d’en bâtir un autre ? Avait-il seulement une idée de ce que cela signifiait ?

- Et que fais-tu des milliards d’innocents, humains comme Pokémon, que tu tueras dans ta folie ?

Mike s’éloigna de dos.

- Ils renaîtront eux aussi de leurs cendres dans mon nouveau monde.

- Tu es timbré… Je n’ai jamais rien entendu d’aussi débile.

- Je pensais que ton implication sur Lansat t’aurait permis d’ouvrir les yeux, mais il semblerait que cela n’est pas été suffisant pour te convaincre de la justesse de mes propos. Tu es mon frère, je te le demande tout de même une dernière fois. Si nous associons nos forces, nous mettrons fin à ce conflit destructeur et ramèneront l’ordre dans le monde.

- Je ne serais jamais ton allié !

Mike souffla. Puis redressa doucement sa tête, résolu.

- Alors tu mourras.

Se retournant, il donna un puissant coup de pied dans l’abdomen de Paul. Surpris, ce dernier n’arriva pas à se rattraper à la rambarde du bateau et passa par-dessus celle-ci, effectuant un plongeon forcé dans l’eau salée. Mike se pencha par-dessus bord, sans apercevoir le moindre signe de Paul dans l’eau.

- Tu étais mon frère, je t’aimais Paul.

Qu’est-ce que ça aurait été si ce n’était pas le cas ?!

***

La nuit a été longue pour Aligatueur. Paul est injoignable, introuvable. Mister One n’est au courant de rien. Seules les cinq autres Pokémon que Paul avait emporté sont au courant et fouillent depuis plusieurs heures le bateau de fond en comble à la recherche du dresseur. Mais personne ne l’a vu. Pas même les convives qu’il a interrogé. C’est comme s’il s’était volatilisé.

Disparu.

Aligatueur s’inquiète énormément. Il imagine tous les scénarios possibles et imaginables, mais aucun d’eux ne se termine correctement. On finit par découvrir Paul attaché dans une pièce du navire, torturé par la bande de criminels qui s’apprêtait à voler l’œuvre d’art ou encore bien pire, ils se sont débarrassés de son corps et l’ont envoyé à la dérive.

- Rwaaa.

Le Pokémon peste contre lui-même. Il ne devrait pas imaginer de telles atrocités ! Paul est sûrement vivant et en bonne santé à bord du navire. Il s’est même peut-être trouvé une nana avec qui il a passé la nuit, ce qui expliquerait sa disparition… Oui, c’est sûrement ça, tente de se convaincre Aligatueur. Seulement il sait pertinemment que cela ne ressemble pas du tout à son meilleur ami. Sauf s’il y a été contraint, auquel cas, il en revient toujours à la même conclusion :

Paul est en danger, mais où ?!

***

Dans cet endroit où l’obscurité régnait, une lueur tentait de percer. Bras tendus, Paul essayait de s’y agripper, tant bien que mal. Rien n’y faisait, elle lui échappait toujours, beaucoup trop lointaine. Vaguement, il se sentait chavirer dès qu’il se croyait à portée. Autour de lui, tout n’était qu’un désert de solitude et d’obscurité. En dehors de cette lumière persistante dans le fond, il n’y avait que lui et cette eau dans laquelle pataugeaient ses pieds. Il ne glissait pas. C’était même une sensation agréable de douceur. Mais il n’était pas assez en confiance pour courir sans avoir peur de tomber. Alors il s’assit et continua d’admirer la lumière. Étrangement, elle se rapprochait.

Lente.

Très lente.

Il se releva et tendit la main pour voir. Cette fois, il n’espérait pas l’attraper, mais juste la toucher du bout des doigts. Aussitôt, le monde autour de lui s’effondra et la lumière enveloppa le tout, jusqu’à son être.

Doucement, ses paupières s’ouvrirent sur ses iris bruns. Il cligna plusieurs fois des yeux avant de s’accommoder à la lumière qui filtrait par un hublot, qu’il ne reconnaissait pas. Il n’avait ni la forme de celui de sa cabine, ni d’un quelconque autre du « Sunny Merry ». Malgré sa torpeur, dû à son réveil, il parvint à balbutier quelques mots.

- Où suis-je ?

Question logique.

Il tenta ensuite de se redresser, mais une main lui instigua de ne pas bouger.

- Ho ! Ho ! Tout doux mon gars. Tu devrais prendre ton temps avant de te lever.

Tout comme cet endroit, cette voix lui était totalement inconnue. Il brava l’interdiction et se redressa pour en savoir plus. L’homme, qu’il aperçut, se mit à froncer les sourcils en bougonnant.

- Non d’un petit loup de mer ! Tu vas m’écouter, oui ?! Tu vas rouvrir tes blessures si tu vas trop vite en besogne. Rallonge-toi !

L’homme ne laissa pas vraiment le choix au garçon et lui empoigna les deux épaules en le poussant à lui obéir.

- Mes blessures ? Qu’est-ce qui s’est passé ?

- Ah bah ça ! J’aimerais bien le savoir. T’as de la chance que je t’ai repêché dans mon filet de Rémoraid, sinon t’y laissais ta peau. C’est mon Leveinard qui a soigné tes blessures, t’es un p’tit chanceux. Par contre, tu vas devoir rester allongé un moment. Le traitement t’as peut-être soigné, mais on est pas un hôpital ici, c’est que du provisoire !

- Vous me ramenez sur la berge ? Mais…

Soudain les souvenirs affluèrent. Il ne pouvait pas rentrer à quai maintenant, parce qu’il avait une mission à accomplir à bord du SM et c’était son frère qui l’en avait détourné. Oui, son frère était à bord et c’est lui qui l’avait jeté par-dessus bord. A tous les coups, il était encore là-bas, il devait absolument y retourner pour se confronter une nouvelle fois à lui et l’arrêter. Il en était persuadé, il ne pouvait rester allongé sur ce lit sans rien faire. Plus brusquement, il se redressa. Ce coup-ci, le changement de posture lui déclencha de violentes douleurs dans le dos.

- Aaaaarg !

- Mais t’es fêlé ou quoi ?! L’homme essaya de l’allonger à nouveau, mais Paul refusa d’une main en serrant les dents.

- Non. Je ne peux pas rester là. Je dois retourner sur le « Sunny Merry ». Ils ont besoin de moi.

- Tu y retourneras quand tu auras vu un vrai médecin. Tu avais plusieurs fractures, tes poumons se remplissaient d’eau et par miracle ta moelle épinière avait l’air encore intacte. Ne vas pas aggraver ton cas en sortant de cette cabine.

- Comment vous pouvez savoir toutes ces choses ?

- J’ai été médecin militaire à une époque et mon Leveinard est particulièrement doué dans son domaine. C’est pourquoi je le répète, t’es chanceux, ne vas pas tout gâcher.

Le garçon laissa échapper un rictus nerveux sur ses lèvres.

- Gâcher ? J’ai l’impression que c’est ce que je fais de mieux. J’ai eu plusieurs grandes opportunités durant ma scolarité que je n’ai pas su saisir ou qui m’ont filé entre les doigts, je ne souhaite pas que cela se reproduise. J’ai l’occasion de pouvoir arrêter mon frère qui a pété une durite et je ne sais pas si elle se représentera avant un moment. Alors il est hors de question que je reste alité pendant plusieurs jours les bras croisés et les pieds en éventail.

L’homme ne répondit pas de suite, il cherchait les bons mots avant de reprendre la conversation.

- Je ne sais pas ce qui t’es arrivé, mais il ne faut pas que tu laisses tes émotions prendre le pas sur ta santé. Je n’ai pas envie de me mêler à ton histoire de famille, ça ne me regarde pas, mais je peux peut-être te proposer un marché.

Entre deux crispations de douleur, le garçon lâcha, intrigué, un :

- Qu’est-ce que vous proposez ?

- Ton bateau, il retourne à quai dans combien de temps ?

- Quatre ou cinq jours je dirais.

- Bon, voilà ma proposition. Tu restes avec moi, sans broncher et sans bouger pendant trois jours. Ma Leveinard et moi, on va essayer de te soigner du mieux qu’on pourra, mais on ne te garanti rien ! Ensuite, je te ramène à bord de ton navire où tu pourras régler tes affaires. Ça te va ?

Paul détourna le regard un instant, pensif. Puis il revint à l’homme, plus déterminé que jamais.

- Ok, ça roule papy !

***

A bord du « Sunny Merry », Aligatueur n’avait eu d’autre choix que de finir par prévenir Mister One de la disparition mystérieuse de Paul, après une journée passée sans la moindre de ses nouvelles. Celui-ci s’était alors empressé de prévenir les autres agent de sécurité, qu’un danger rôdait sur le navire et qu’ils devaient redoubler de prudence, aussi bien pour la « Quattro Formaggi » que pour leur vie et celle des convives. Pour Mister One, si Paul avait disparu, c’était lié à sa fonction de sécurité et donc, ils devaient garder à l’esprit que leurs ennemis pouvaient potentiellement connaître leurs identités. Sauf si Paul s’était particulièrement montré inefficace dans sa couverture. A cela, Aligatueur répondit par des grognements et demanda ce qu’il comptait faire pour retrouver le garçon. Mister One n’était pas un homme à paniquer devant une situation de crise, il garda son calme et déclara sereinement :

- Rien. Nous allons attendre.

Une réponse totalement, absolument, définitivement insatisfaisante selon Aligatueur et ses compagnons. Ils ne pouvaient pas décemment abandonner Paul. Mais d’après Mister One, la valeur monétaire de l’œuvre d’art qu’ils protégeaient et par conséquent la sécurité autour du secret de leurs réelles identités ne pouvaient être compromises par un changement d’habitude dans le but de rechercher un individu mineur dans leur entreprise.

Aligatueur raccroche immédiatement le talkie-wookie en lui demandant d’aller gentiment se faire voir. Bon, Paul n’aurait sûrement pas apprécié ce langage, mais il n’était pas là pour l’entendre. Et si Mister One refusait de les aider à le retrouver, alors ils se débrouilleraient seuls et mèneraient l’enquête par leurs propres moyens, en faisant fi de leur première mission et de leur couverture.

En bon chef des opérations, Aligatueur effectua un discours poignant et motivant à son auditoire, composé de Flambusard, Ouisticram, Feurisson, et Magicarpe. Allez savoir pourquoi, Paul avait jugé utile d’emmener trois Pokémon Feu pour une mission sur l’océan. Cela étant, ils étaient tous remontés à bloc pour retrouver leur dresseur ! Mais avant… Une sieste s’imposait. Les pauvres chéris avaient retourné le bateau toute la nuit précédente et étaient tous exténués. Dormir faisait donc partie intégrante de leur tache, sans quoi, ils ne seraient pas au top de leur forme pour être efficace dans leurs recherches.

C’est en début de soirée, alors que la nuit tombait, qu’ils se mirent réellement au travail. Ils se séparèrent en quatre groupe. Le premier, formé par Aligatueur uniquement, avait pour mission de rester à la chambre et d’assurer un relais entre les différentes équipes, c’était le centre des opérations et c’était donc lui qui mettait au point la stratégie a adopté. Magicarpe était parti seul de son côté. Il avait vu un aquarium à Poissirènes, Loupios et autres espèces aquatiques dans le réfectoire et il espérait que l’un d’entre eux ait entendu ou vu quelque chose d’intéressant. Ouisticram et Feurisson s’étaient rassemblés dans un troisième groupe. Ils n’avaient pas vraiment d’idée précise d’où chercher, alors ils effectuaient le tour des étages du plus haut au plus bas. Enfin, Flambusard se chargeait de la surveillance du pont et des extérieurs, mais aussi de regarder dans les hublots des chambres si un indice pouvait lui sauter aux yeux de la présence de Paul.


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Paul Nyllis
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Icon : [Cours Été 2018 - Espionnage - Solo] Good vibes only NLyjW
Taille de l'équipe : 32/33
Région d'origine : Rosalia, Johto
Âge : 19
Niveau : 64
Jetons : 5563
Points d'Expériences : 2088
[Cours Été 2018 - Espionnage - Solo] Good vibes only NLyjW
32/33
Rosalia, Johto
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Paul Nyllis
est un Topdresseur Stratège
***

Leurs investigations se soldèrent par un échec.

En pleine discussion avec les Pokémon de l’aquarium, Magicarpe s’était retrouvé en situation délicate. Aucun d’entre eux n’avait entendu parler de Paul, mais encore pire, ce qu’il pensait être un simple aquarium décoratif était en réalité un élevage destiné à être servi en formule trois étoiles aux invités et justement, c’était le filet du chef étoilé qui s’amenait dans sa direction.

Après plusieurs esquives, Magicarpe finit par être capturé ainsi que plusieurs autres poissons. Dans leurs esprits résonnait déjà le martèlement du hachoir sur leur délicate peau, ainsi que les marmites en cours de cuisson et les légumes préalablement râpés qui s’y baignaient.

Cette vision d’horreur en effrayait plus d’un, qui se mettaient à gigoter dans tous les sens. Malheureusement, cette technique était nullement efficace. Au mieux, elle ralentissait d’un chouia leur capture.

« Ralentir ? »

« Mais on ne veut pas le ralentir, on veut s’échapper. »

Interpellant tous les autres Pokémon, Magicarpe demanda le silence, mais personne ne l’écoutait. Alors il força la voix et leur cria, qu’il savait comment se débarrasser du filet. Les plus paniqués mirent un temps avant que l’information monte à leur cerveau et qu’ils s’arrêtent de gesticuler une fois l’analyse de celle-ci terminée.

- Magicarpe. Déclara avec prestance Magicarpe.

Tous se regardèrent.

Ce plan n’était-il pas un peu risqué ?

Puis, voyant que leur courte échappatoire allait leur filer entre les doigts s’ils ne faisaient rien, les type Eau se rangèrent tour à tour du côté de Magicarpe, jusqu’à ne former plus qu’un banc de poissons hétéroclites et unis !

Ensemble, ils montrèrent leurs fesses aux humains qui essayaient de les pêcher et faisant rugir leurs moteurs, foncèrent contre le filet en le poussant de toutes leurs forces. Les humains qui ne s’attendaient pas à ce que leur filet s’alourdisse soudainement, laissèrent échapper une bonne partie de mou aux Pokémon, dont la motivation se trouva décuplée par cette avancée.

Contre vents et marées, ils luttaient pour retourner au fin fond de leur aquarium, nageant en donnant tout ce qu’ils avaient dans cette entreprise. Ils ne se laissaient pas démonter par la fatigue et poussaient, poussaient, poussaient… Leurs camarades libres n’étaient pas insensibles à leur détermination et mus par un étrange sentiment de solidarité, ils vinrent choper le filet pour le tirer en arrière.

Les humains ne pouvaient maintenir éternellement leur prise à bout de bras et finirent par lâcher, alors que les Pokémon atteignaient le fond de l’aquarium. Ils furent libérés et se dispersèrent dans le bassin pour éviter une autre tentative des humains. Magicarpe ne souhaitait pas en rester là. Il n’allait pas abandonner ses frères à ce destin tragique, sachant pertinemment que tôt ou tard les humains les attraperaient. Leur seul chance de survie résidait dans la fuite de l’aquarium. Pour cela, Magicarpe avait un autre plan.

De la même manière qu’il était entré dans le bassin, Magicarpe pensait pouvoir faire sortir ses camarades. C’est-à-dire, qu’ils devaient sauter à l’extérieur de l’aquarium et se diriger vers les portes du réfectoire qui étaient à l’autre bout de la pièce. Ensuite, ils pourraient gaiement plonger dans l’océan et recouvrer leur liberté.

Seulement un hic persistait dans cette opération : les autres ne connaissaient pas tous l’attaque Trempette qui leur permettait de bondir sur de petites distances et d’avancer sur un sol sans avoir besoin de se plonger dans de l’eau pour survivre.

Magicarpe ne savait comment palier à ce défaut.

Dès lors qu’ils auraient quitté le bassin, il savait que de nombreux serveurs tenteraient de les arrêter, il devait donc se montrer prudent et réfléchi, afin de trouver une solution avant que le chaos ne prenne possession de la salle.

Poissirène à qui il avait fait don de son plan, lui chuchota l’idée qu’elle avait eu. Le regard de Magicarpe s’éclaira.

« Mais quelle brillante idée ! »
Avait-il envie de hurler.

A la place, il fit passer son message discrètement, un à un, à chaque Pokémon de l’aquarium, de sorte qu’aucun humain ne puisse remarquer de rassemblement suspect.

Au signal, tous les Hypotrempe sortirent la tête de l’eau. De leurs bouches jaillirent des flots d’eau continue dans la salle, par lesquels des Pokémon comme Poissirène, Lovdisc ou Luminéon purent s’enfuir. Avec les nappes des tables, ils formèrent ensuite des trampolines qui permirent aux Pokémon plus lent de bondir jusqu’à la sortie. Magicarpe et les Hypotrempe fermaient la marche, via l’attaque Trempette. Les serveurs tentèrent de se jeter sur eux, mais une pluie diluvienne se mit à ravager la salle, les faisant glisser tel des danseurs étoiles.

A l’air libre, les Pokémon apprécièrent la chaleur du Soleil sur leur frais minois. Les gens les regardèrent avec beaucoup de stupéfaction. Ils ne bougeaient pas, incapable de savoir ce qu’ils devaient faire. Magicarpe salua une dernière fois ses amis avant de partir de son côté, tandis qu’eux allaient du leur, se jetant joyeusement l’un après l’autre dans l’océan.

Flambusard remarqua, depuis le mat avant du navire, cet étonnant spectacle et se demanda si son ami Magicarpe lui en voudrait, s’il se prenait une petite gourmandise au vol, comme un Luminéon ou un Poissirène.

Miam !

Voir toute cette nourriture se faire la malle, ça creusait l’appétit.

Mais avant de songer à manger, il avait une mission à accomplir lui aussi et il mettait beaucoup de sérieux dans sa réussite. Avant de rencontrer Soleil, Paul était tout pour lui. Bien sûr, sa bien-aimée n’avait pas totalement éclipsé le Noctali dans son cœur et l’oiseau de feu avait encore énormément de sympathie pour lui. Il se sentait même redevable envers lui, car ensemble, ils avaient vécu de nombreux événements, qu’il n’aurait jamais vécu s’il était resté avec son ancienne dresseuse. Comme la fois où ils avaient visité un dortoir fantôme ou celle où ils avaient affronté le professeur Platane. Enfin bref, il ne comptait pas se tourner les pouces à rien faire en attendant qu’il réapparaisse de lui-même… S’il réapparaissait.

Depuis son évolution, Flambusard savait faire preuve de sang-froid et ne plus paniquer à tout bout de champ comme il le faisait lorsqu’il était un petit Braisillon. Mais il s’inquiétait quand même. Ses yeux perçants de rapace scrutaient sans relâche les passants à la recherche d’un comportement suspect. Il n’y avait pas qu’eux, il y avait aussi le personnel du navire. L’équipage ne s’était pas très montré coopératif lorsqu’ils leur avaient annoncé la disparition de Paul. Peut-être que cela ne voulait rien dire, mais il ne fallait pas exclure la possibilité que ce soit eux derrière ce coup.

La fouille des cabines par l’extérieur n’avait rien donné. Que ce soit celles de l’équipage ou des passagers, il n’y avait rien trouvé de suspect. Il s’était empressé d’en informer Ouisticram et Feurisson, qui eux aussi de leur côté ne semblaient pas avoir beaucoup avancé. Toutefois, ils étaient tombés sur un stock de bananes, qu’ils s’étaient jurés de vider plus tard. Au mieux, cela servirait à fêter le retour de Paul. Au pire, ça les aiderait à se consoler de sa disparition. Ahlala, Flambusard savait que ça finirait par leur retomber dessus, mais il n’était pas d’humeur à briser aux deux loustiques leur maigre lot de consolation, l’unique rayon de soleil qui brillait encore dans leurs yeux.

« Ah, Soleil… Tu me manques. » Pensa le rapace en regardant la lune qui illuminait le ciel.

C’est alors que la fine ouïe de l’oiseau intercepta un son en provenance du navire, s’apparentant à un nourrisson qu’on égorge.

Nul besoin d’en savoir plus, Flambusard déploya ses longues ailes au-dessus du bateau et s’élança en son cœur à la recherche du bébé blessé. Après avoir plongé dans les coursives, bousculant un serveur au passage, il replia ses ailes et continua à pattes aussi vite qu’il lui en était donné. Mais les cris se faisaient plus faibles, signe que soit l’acte impardonnable avait été commis et l’enfant en fin de vie, soit que le danger était écarté.

Dans le doute… Il pressa le pas.

Quelle ne fût pas son soulagement, quand il découvrit que les cris émanaient de Ouisticram, dont Feurisson croquait la jambe en détalant à toute vitesse, et qui se rattrapait comme il le pouvait à son compagnon.

Wait…

Pourquoi courent-ils ?

La question ne resta pas longtemps en suspens, rapidement remplacée par une autre : pourquoi une tonne de matelot se sont jetés à leur poursuite ? Armés de couteaux de cuisine qui plus est ! L’oiseau de feu en restait coi, dans l’impossibilité de dire quoi que ce soit, ni même de comprendre cet étonnant spectacle.

« A eux tous, ils vont finir par détruire le navire. »

Flambusard souffla. La journée était longue, beaucoup trop longue…

Soudain, il vit revenir Feurisson et Ouisticram dans sa direction. Ils le dépassèrent sans mal, lui criant deux mots au passage : Quattro Formaggi. Immédiatement, Flam comme nous le surnommeront à présent, se plaqua contre le mur pour laisser passer les matelots furibonds et éviter d’attirer leur courroux. Néanmoins, les mots de ses camarades en sursis résonnaient dans sa tête. Quattro Formaggi… Cela avait indéniablement un lien avec la célèbre toile, alors Flam se rendit dans la salle d’exposition de l’œuvre inestimable. Ce qu’il vit alors resta marqué dans ses esprits à jamais…

La toile était complètement dévastée, déchirée en lambeaux qui roulaient sur le sol, là où plusieurs personnes pleuraient à leur Dieu Arceus de les pardonner de n’avoir su empêcher la destruction de cette œuvre incommensurable. Tendant l’oreille, Flam arriva à distinguer quelques mots de leurs lamentations, notamment des prières pour qu’Arceus vienne en personne exterminer, réduire en charpie ou mettre en lambeaux ses deux compagnons…

Bon ok, ils sont un peu idiots, mais de là à en faire de la pâtée pour Ponchiot… Vous pensez réellement qu’Arceus va sortir de sa méditation contemplative pour servir de la pâtée ? Il est pas charcutier le bonhomme, c’est un Dieu !

Bref, Flam s’exaspérait de l’imbécilité des humains. Heureusement que son maître ne s’abaissait pas à ce genre de pitrerie, lui. Groumpf. Et il s’approcha de la toile pour en estimer les dégâts réels. Peut-être qu’avec un peu de scotch, il y avait encore moyen de rattraper une partie des dommages et d’éviter une demi-pendaison aux autres canaillous.

Il souleva du bout des ailes un bout de la toile. A vue d’oeil, elle n’avait rien d’anormal. Mais en retirant ses plumes de la surface, il remarqua que la peinture n’avait pas bien était vernie et qu’elle partait. Non pas comme une peinture ancienne qui s’effriterait à cause de l’érosion du temps. Plutôt comme une peinture fraîche qui n’aurait pas dû être touchée avant d’avoir bien séché et subis plusieurs traitement, justement contre le temps. Cette œuvre…

« … Est une copie ! Ecoutez-moi tous, c’est une copie ! Hey, écoutez-moi ! » Flambusaaard ! Flaaam flambusard busard !

- Qui a laissé entrer ce piaf dans la salle d’exposition ? Faites-le sortir immédiatement.

Mister One accula l’oiseau qui ne cessait de piailler l’innocence de ses collègues et d’un coup de pied dans le derrière, l’envoya rejoindre les siens dans le ciel par le hublot. Il referma ensuite ce dernier, de sorte à ce que le Pokémon ne puisse pas revenir les importunés !

***

Dans sa cabine, Aligatueur tournait en rond. Au sens littéral comme au figuré, il avait beau maintenir son regard sur le plan du bateau, qu’il avait obtenu à force de casser les pieds de Mister One avec les talkies-wookies, il ne voyait pas où son meilleur ami aurait pu se volatiliser. Le Pokémon avait la sensation de se trouver dans une impasse, face à un mur indomptable, alors qu’il tentait de défaire ce casse-tête brique par brique. Impossible. Voilà le mot qui lui venait à l’esprit. Impossible que Paul ait pu disparaître de la sorte, et pourtant c’est arrivé. Aucune idée ne lui venait dans cette pièce étriquée dont il avait déjà fait une centaine de fois le tour. Il claqua la porte en métal qui résonna affreusement dans la section du navire. L’air serait plus frais dehors, il pourrait revoir le problème sans se baigner dans le bouillon de ses réflexions passées qui n’avaient de cesse de le conduire à de nouveaux murs.

Plongé dans ses pensées, il heurta un convive auprès duquel il s’excusa avec un léger temps de retard, son cerveau n’arrivant à se défaire de l’insoluble énigme. Ils étaient sur un bateau… C’était dingue d’être incapable de ne pas comprendre un problème aussi simple. Ce n’était pas censé être compliqué, il n’y a pas trente-six endroits où on peut aller. Il… Il entrouvrit légèrement les yeux. Une nouvelle donnée venait de s’ajouter à l’équation. Mais peut-être n’était-ce qu’une vague illusion. Non. Comment son cerveau aurait-il pu lui envoyer une telle information de son plein gré ? Tenue de sport rouge, col remonté, cheveux noir de jais, l’air supérieur, la démarche assurée,… Aligatueur se retourna vivement.

La personne avait disparu dans l’une des nombreuses coursives. Aligatueur tenta bien de déterminer laquelle mais elle s’était évanouie dans la nature… Pourtant, il en était persuadé, il n’avait pas rêvé. Cette personne était Mike. L’information avait mis son temps pour s’acheminer jusqu’au cerveau, où Aligatueur avait pris quelques secondes pour recoller les morceaux, n’ayant vu qu’une seule fois le frère de Paul. Mais c’était lui, il n’y avait aucun doute. Et aussi bizarre que cela puisse paraître, cela ne l’étonnait qu’à moitié. Paul avait eu une très bonne relation avec son frère dans leur enfance, c’était celui qu’il prenait un peu comme modèle, son unique figure paternelle. Mais les récents événements avaient mis à mal leur relation, Mike s’avérant être un sombre crétin dans tous les sens du terme. Aligatueur n’avait osé s’immiscer dans leur relation, ce n’était pas son rôle et il n’avait pas son mot à dire là-dedans, mais si Mike osait s’en prendre à Paul, alors là oui, ça le regardait !

Ce garçon était louche depuis leur première rencontre, s’il était sur le « Sunny Merry », il devait se trouver à l’origine de la disparition de Paul, d’une manière ou d’une autre. Cependant, Aligatueur se rassurait. Les deux frères avaient une relation tendue, mais de là à ce que Mike tente de supprimer Paul, ça lui semblait improbable. Il devait donc prévenir les autres de retrouver ce gars qui en saurait sûrement plus qu’eux sur la situation et pourrait peut-être les informer, même s’ils devaient employer la force pour y parvenir. Et voilà justement Flambusard qui débarquait.

« Je dois absolument te prévenir de quelque chose. » S’exclama essoufflé Flam.

« Moi aussi et c’est urgent. »

« De même. »

Les deux Pokémon se regardèrent dans le blanc des yeux espérant éviter le jeu de « toi d’abord », « non, vas-y », « mais si, j’insiste »… Rien y faisait, ils n’arrivaient à déterminer un ordre de priorité. Alors ils tendirent bras et plumes et frappèrent le vide trois fois. Au bout du compte, ils donnèrent la forme d’une pierre et d’un ciseau à leurs membres.

« J’ai gagné ! » Piailla joyeusement Flam.

« Ouais, alors vas-y. Dis-moi tout. Le temps presse. »

« Tu as raison ! Voilà… Ouisticram et Feurisson sont en danger de mort si nous ne retrouvons pas la véritable « Quattro Formaggi ». »

« QUOI ? »

« Euh… Je n’ai pas les détails, mais il semblerait qu’ils aient fait quelques singeries dans la salle d’exposition. » S’enquit-il d’ajouter avec gêne.

« Ok, on va devoir gérer ça… De mon côté, je crois avoir aperçu le frère de Paul. »

« Le criminel ? »

« Oui. A moins que tu ne lui connaisses un autre frère ? »

« Sirius, c’est un peu comme son frère, non ? »

« ... » Aligatueur ferma les yeux un instant. « Allez, au boulot. On retrouve ce type ! »

*****

La difficulté quand on est un Pokémon, c’est de se faire comprendre par le reste du monde. Parfois, on rencontre un humain qui nous comprend ou qui devine ce à quoi nous pensons. D’autres fois, c’est plus compliqué et nous avons beau gesticuler dans tous les sens, leur crier ce que nous souhaitons, ils nous sont imperméables.

Aujourd’hui, les choses iraient beaucoup mieux si quelqu’un comprenant notre langue pouvait nous aider. Nous n’aurions pas à nous évader d’un bocal, fuir les lieux d’un crime dont nous ne sommes pas coupables ou encore parler de tout ceci ensemble. La vie serait simplement plus simple.

Alors ne soyez pas aveugle ni sourd vous aussi. Un Pokémon écouté, c’est un Pokémon respecté.

Ce message vous était distribué par la SPP.

*****

Bienvenue, bonjour, bonsoir ! Nous nous retrouvons après une courte page de pubs pour la suite et fin de notre histoire. Alors, dans les épisodes précédents, Paul avait disparu. Dans l’incapacité de le retrouver, les Pokémon de celui-ci s’étaient mis à provoquer toutes sortes de catastrophe sur le célèbre bateau de croisière, le « Sunny Merry ». Cela entraîna plusieurs mouvements de la part des invités qui virent d’un très mauvais œil que des Pokémon mettent le bazar de la sorte sur leur navire de luxe. Néanmoins, quand l’étau semblait se resserrer autour de nos amis, une piste s’offrit à eux : Mike. Aligatueur avait croisé par hasard le frère de Paul. Du moins, c’est ce qu’il pensait et son flair ne l’avait effectivement pas trompé, puisque plusieurs minutes après avoir lancé la traque, ils le débusquèrent entrain de se promener allègrement sur le pont. Cette fois, l’homme n’aurait aucune échappatoire possible. Ce serait les aveux ou le plongeon ! Bon… Peut-être pas à ce point, mais le cœur y était. Même les fuyards, Ouisticram et Feurisson, avaient trouvé le moyen de se dépêtrer de leurs matelots pour venir admirer la confrontation entre Aligatueur et l’humain.

- Tu es venu pour lui, n’est-ce pas ?

- Ali !

- Malheureusement pour toi, tu arrives trop tard.

- Ali ?!

D’un mouvement digne d’un méchant de série B, Mike se retourna, laissant entrevoir son sourire narquois.

- Je l’ai fait tomber. Il mima de ses doigts le corps du garçon chutant à l’eau avant de conclure par un petit : Plouf.

Le Pokémon voulut se raviser, tant les paroles de son opposant étaient lourdes de conséquences. Ainsi donc, Paul serait mort ? Son dresseur et ami ne reviendrait plus ? C’était tout bonnement impossible ! Il ne l’accepterait qu’une fois qu’il aurait son corps inerte devant lui.

- Aliiiiiii !!!

- Tu penses que je mens ? Son corps a été envoyé à la dérive, plus rien ne pourra le… Quoi ?

Une bourrasque de vent souleva les jupes des filles sur le pont, le balayant violemment tandis que dans le ciel planait une ombre menaçante. Celle-ci descendit en piquet, révélant un Roucarnage au plumage resplendissant, qui déposa, non sans l’aide d’un homme, Paul. Son regard était dirigé à l’attention de Mike, où plusieurs sentiments semblaient s’entremêler entre la hargne et la tristesse. Il fit alors volte-face et adressa l’un de ses plus beaux sourires à l’homme qui l’avait accompagné jusqu’ici.

- Merci papy, vous êtes un chic type !

- Nom d’un petit loup-de-mer, combien de fois devrais-je te répéter de ne pas m’appeler ainsi ?!

Son attitude fâcheuse concéda à son tour un sourire et les deux hommes se regardèrent un instant.

- Bonne chance gamin, sois prudent.

- Vous aussi.

Les ailes du Roucarnage se déplièrent aussitôt et l’élégante créature ne tarda pas à décoller et déguerpir de l’endroit. Avec une pointe de peine, Paul regarda l’oiseau s’éloigner un instant avant de revenir à la scène qui se jouait sur le pont du navire. Mike, comme Aligatueur, n’avait pas dit mot ou bougé d’un centimètre, ébahi. Il tenta de se reprendre pour balbutier quelques mots.

- T-toi ? Comment est-ce possible ? Tu devrais reposer au fond de l’océan à l’heure qu’il est !

Paul entrechoqua ses poings.

- Désolé de ne pas nourrir les poissons comme tu l’aurais souhaité, mais je crois bien que nous avions encore quelque chose à régler tous les deux.

- Ah bon ? Je ne vois pas quoi ?

- Un duel Pokémon !

- Ha… Haha ! Tu veux m’affronter ? Dans ton état ? Tu t’es vu, tu tiens à peine debout. Il me suffirait de te souffler dessus pour te faire tomber.

- Tu ne verras donc pas d’inconvénient à m’affronter, puisque je ne peux gagner dans mon état, comme tu le sous-entends.

Le rictus mauvais de Mike renforça Paul dans ses positions. Il se savait gagnant sur cette manche, la seconde serait sûrement plus dure à disputer. Mike serra les dents et fit de toute son aigreur sa force, se mettant soudainement à sourire.

- Très bien, alors disputons ce match en one versus one. Qui choisis-tu ?

Paul ne s’était pas encore posé la question tant elle paraissait évidente. Pourtant, il se tourna gêné vers Aligatueur. Allait-il accepter de le suivre ? Ils n’avaient pas encore eu le temps de fêter leurs retrouvailles, pouvait-il réellement lui demander de se battre pour lui ? La réponse, il la connaissait déjà. Il voulait juste la lire dans le regard de son starter et fidèle partenaire. Ce qu’il y vit, allait au-delà de ses espérances. Les deux compagnons n’échangèrent pas un mot, un simple signe de tête leur suffisant à se comprendre et ils se positionnèrent en adéquation face à leur adversaire, dont le Pokémon restait encore un mystère.

- Aligatueur… Mon ami… Que tu sois avec lui ou non, ça ne change rien. Tu n’es pas de taille à combattre mon… Ses mains cherchèrent une pokéball cachée dans son dos, qu’il fit tournoyer autour de lui avant de la jeter sur l’aire de combat. DRACAUFEU !

- DRAAAAAAAAAA !!! S’écria la monstruosité en sortant de sa pokéball.

Il faisait rugir ses flammes autour de lui, attirant l’attention d’encore plus de personnes qui commençaient à s’agglutiner pour assister à la confrontation. Paul n’y prêtait pas attention, il était entièrement concentré et tourné vers son duel et Aligatueur le lui semblait aussi. Dans le publique, Magicarpe et les autres scandaient leurs noms avant de voir des membres de l’équipage arriver se faire tout petit dans la foule.

- Puisque tu sembles prêt, je ne vais pas faire attendre plus longtemps nos spectateurs ! Dracaufeu, mise en place de l’arène !

- RAAAAAAAAAA !

Aussi assuré et puissant que son dresseur, le Dracaufeu était remonté à bloc. Loin de s’envoler, il se mit à cracher des flammes autour de lui en cercle. Celles-ci décrivirent des spirales de plus en plus grandes qui englobèrent la totalité des participants au combat et mirent en place une barrière tournoyante de flammes entre les spectateurs et eux.

- Avec ça, ils ne nous dérangeront pas avant un moment. Es-tu prêt frérot à perdre une fois pour toutes ?

- Certainement pas !

Paul ne devait pas se laisser déstabiliser par les paroles de Mike, c’était tout ce qu’il recherchait. Même si cette étrange cage semblait juste servir de protection aux spectateurs, il était possible qu’elle fasse partie d’un autre plan de Mike. Paul devait le garder à l’esprit. Mais il savait aussi que pour le moment, il avait l’avantage du type ! Pour avoir écrit une thèse là-dessus, il était parfaitement au courant que cela ne suffisait pas pour remporter un duel, cependant cela aidait. S’il arrivait à maintenir son avantage et à l’utiliser correctement, le match serait vite plié. Son Aligatueur avait l’autre avantage de connaître un éventail d’attaque assez large, lui permettant de surprendre Mike via des CTs, qu’il pourrait ne pas avoir… Oui, c’était ça !

- Aligatueur, que le règne des mers débute !

- Ali !


Les yeux du type Eau virèrent au jaune et de sombres nuages commencèrent à s’amonceler au-dessus de l’arène de feu. L’instant suivant, une pluie fine se mit à mouiller le terrain et ses occupants.

- Pas mal. Je dois le reconnaître, c’est un choix judicieux contre un Dracaufeu normal.

- Normal ?

- Oui, le mien est… Comment dire… Différent. Les yeux de Mike et de son Dracaufeu brillèrent d’un éclat particulier. MEGA-EVOLUTION !

- HEIN ?!

La perle au bout du collier de Mike se mit à étinceler, alors que Dracaufeu s’entourait lui aussi d’une carapace semblable à celle d’une évolution classique. Sauf que cette fois, c’était effectivement différent. Paul avait entendu parler des travaux du professeur Platane au sujet de cette nouvelle transformation que les Pokémon d’un tier supérieur pouvaient prétendre, mais il n’en avait jamais vu de réelle. Cette fois était donc la première et il ne savait comment il devait réagir à ce nouvel obstacle. Lorsque les scintillements s’arrêtèrent, Mike n’avait pas changé, toujours aussi vulgaire, mais son Dracaufeu n’était plus le même du tout. Sa couleur était passée du orange au noir, des flammes bleues s’échappaient de sa bouche et son regard était comme en manque de sang.

- Cette créature n’est pas un Pokémon…

- Et pourtant frérot, c’est bel et bien un Pokémon. Le stade ultime de Dracaufeu: Dracaufeu X !

- Grr… Je ne dois pas le laisser attaquer en premier. Aligatueur, envoie-lui la sauce façon barbecue !

De la bouche du Pokémon s’échappa un geyser d’eau bouillante qui alla directement frapper le Dracaufeu. Sans chercher à l’esquiver, le dragon se prenait l’attaque de plein fouet. Pourtant, ses traits ne trahissaient aucune difficulté à arrêter le tir. Il lui suffit d’activer Lame d’Air pour balayer l’attaque Ébullition. Paul avait du mal à le croire. Sous la pluie son Pokémon était plus rapide et ses capacités aquatiques améliorées, son Dracaufeu devrait être difficilement encaisser le choc.

- Peut-être qu’une attaque plus puissante te fera plier genou. On lance la tornade aquatique !

- Aligwatueur !

De l’eau se mit à l’englober des pieds à la tête et d’un bond, le Pokémon s’élança à l’encontre du type Feu. Malgré la non-réactivité de son adversaire, Aligatueur effectua plusieurs changement de direction avant d’atteindre sa cible. Comme précédemment, Dracaufeu encaissa le choc de tout son corps. Cette fois, il recula de plusieurs centimètres avant de se stabiliser et de devenir aussi impassible qu’un roc à nouveau. Avec un sourire non-dissimulé, Dracaufeu dégagea Aligatueur à coup de Draco-Griffe. Le coup, porté à si proche distance, envoya valser le type Eau de son côté de l’arène, provoquant un cri de celui-ci et de son dresseur.

- Non, Ali !

- Tu vois, mon Pokémon est supérieur au tien en tout point et même si sous cette pluie battante. Tu ne peux rivaliser avec lui maintenant qu’il a perdu son type Vol pour devenir de type Dragon. Dracaufeu, il est temps de leur montrer ton plein potentiel et d’achever ce combat ridicule.

- DRAAA.

S’envolant, Dracaufeu se mit en position dominante sur Aligatueur qui se relevait à peine du précédent impact, les yeux rivés sur son dresseur. Attaquer de dos n’était pas très fairplay, mais est-ce que quelqu’un viendrait le lui reprocher ? Absolument pas, tous les coups étaient permis dans un match Pokémon. L’important étant d’être le dernier encore debout ! Les griffes du Dracaufeu s’agrandirent en de grandes lames vertes transparentes et des flammes bleues se mirent à envelopper son corps comme Aligatueur l’avait précédemment fait à sa manière.

- DRAAAAAAAACAUUUUUUFEUUUUUUUU !

Son cri résonna sur tout le pont et le monstre ailé fondit sur sa proie, prêt à la réduire en charpie. Il tendit le bras droit en arrière pour asséner son premier coup qui s’ensuivrait d’un enchaînement gauche-droite-haut-bas puis qu’il pensait terminer par un coup de Draco-queue qui enverrait bouler Aligatueur dans les cages, mettant fin au combat et le brûlant par la même occasion. Après ce coup, il ne pourrait plus se relever avant un moment.

Le bras armé, il arriva sur Aligatueur qui lui tournait encore le dos. Sa frappe était d’une précision chirurgicale, incapable de manquer sa cible et en effet, celle-ci ne loupa Aligatueur qui se tournait au même instant pour lui choper le bras. Ainsi agrippé, Dracaufeu tenta de se débattre et asséna autant de coup de griffe qu’il put avec son autre bras, usant aussi de ses jambes tant qu’il le pouvait encore, puisque l’instant d’après Aligatueur lui mettait un Mitra-Poing en plein dans le pif pour le jeter à terre. L’attaque était assez puissante et surprenante  pour fonctionner et obliger le Dracaufeu à mettre pieds à terre.

- Tu vois le problème grand frère, c’est que tu parles trop. Sans ça, je n’aurais jamais pu deviner que ton Pokémon était devenu doublement faible au type Sol.

- Quoi ? Ne me dis pas que… Nous sommes sur un bateau, tu n’oserais pas ?!

- Oh que oui, je vais me gêner. Aligatueur, lance Séisme.

Avec fracas, le sol se mit à trembler tout autour d’eux.

- Noooooooon !

Les ondes sismiques se répercutèrent jusqu’au Méga-Dracaufeu qui disparu dans les méandres du sol du pont qui se brisait sous l’attaque du Pokémon. La brèche se propagea à mesure que l’onde sismique avançait et faillit faire tomber Mike avant de briser la coque avant du bateau. Sans Dracaufeu pour les maintenir, les flammes entourant l’aire se dissipèrent, tout comme la pluie qu’Aligatueur rappela. Néanmoins, ils avaient un nouveau problème sur les bras. La coque étant fissurée, le navire n’allait pas tarder à couler. Par chance, sous les ordres du capitaine et de Mister One, arrivés pour la fin du combat, les membres d’équipage libérèrent des Mimigals et autres Migaloss et Tarenbulles qui se chargèrent d’empêcher le navire de se scinder en deux et de finir dans les fonds par la même occasion. Toutefois, l’attaque d’Aligatueur avait causé de lourds dommages au pont où le sol s’était en grande partie effondré.

- Une chance que personne ne se soit trouvé en-dessous, mais vous devrez répondre de vos actes garçon. S’avança Mister One, peu accueillant.

- Oui monsieur l’agent…

De la foule agglutinée autour du trou béant, trois têtes connues sortirent du lot pour interpeller Mister One et Paul.

- Ouisti, ouistiticram !

- Hey ! Mais ce sont les Pokémon qui ont détruit la « Quattro Formaggi » ?!

- Détruite ? Il dit pourtant qu’ils viennent de la retrouver.

- Mais… Comment cela ?

Intrigués, Mister One et Paul rejoignirent les trois Pokémon du garçon qui pointaient du doigt une petite salle dérobée, cachée sous le pont où se trouvait un tableau ressemblant trait pour trait à la grande œuvre exposée exceptionnellement sur ce bateau lors de cette croisière.

- Je n’en crois pas mes yeux.

- Alors… L’autre était une contrefaçon ?

- Il faut la faire expertiser pour être certain de son intégrité, mais s’il s’agit de la vraie alors…

- … qui auraient pu connaître l’existence d’une telle cachette non répertoriée sur les plans…

- … si ce n’est le capitaine de ce navire lui-même.

Leurs regards se tournèrent vers le capitaine, que des hommes de Mister One attrapèrent immédiatement.

- Je crois que nous allons avoir beaucoup de choses à nous dire très cher ex-capitaine Braddock.

Après l’arrestation du capitaine, Mike fut lui aussi mis aux fers par la police de Kalos, dès qu’ils revinrent sur la terre ferme. Un signalement avait déjà été réalisé à son encontre par Cynthia, la Maître de Ligue de Sinnoh, pour la violation et le saccage de plusieurs sanctuaires sacrés et lieux de vie de Pokémon Légendaires de sa région. Le jeune homme leur avait échappé durant plusieurs mois, mais à présent, il n’irait plus nulle part. Quant à Paul, il s’excusa auprès de Mister One pour les dégâts causés sur le « Sunny Merry ». Il eut la chance de ne pas être poursuivi, du fait que grâce à son intervention ils avaient retrouvé la véritable « Quattro Formaggi » qui retourneraient bientôt dans un musée, sous haute surveillance, pour ne plus jamais en sortir.

A la suite de cette aventure, Paul ne put pas retourner sur Cobaba. Il dû passer plusieurs jours à l’hôpital de Port Tempères, histoire de lui octroyer de véritables soins et de maintenir une surveillance sur son état global. Après quoi, il retourna sur Cobaba, une ou deux cicatrices sur le ventre, et profita de ses derniers jours au soleil en compagnie de ses Pokémon. Au loin, au-delà de l’horizon les attendait un lieu inconnu où ils iraient passer cette nouvelle année. A l’hôpital, Paul avait eu le temps d’élaborer un petit dossier à partir des témoignages de ses Pokémon et du sien, concernant son cours, car oui, il était bel et bien allé sur ce navire dans le cadre d’un cours. Mais ses commentaires ne faisaient pas vraiment l’éloge de la sécurité qui régnait à bord et le tout était assez peu compréhensible pour une personne n’ayant pas été présent sur les lieux. Volontairement, il fit l’ellipse des événements survenus avec son frère et déclara que ses blessures étaient la résultante d’une longue traque avec les criminels ayant fait office sur le bateau.

Enfin, tout cela n’avait pas beaucoup d’importance.

L’important était seulement de rester positif.


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Appréciation
ÇA ME DONNE FAIM, OK JE L’AI DIT ! Au moins, niveau refs culinaires, t’as marqué tous les points possibles, déjà. La mission démarre sur des chapeaux de roues, les PNJs sont tous tarés ou se prennent beaucoup trop au sérieux malgré leurs noms (et on aime ça) et voir Paul galérer en costard a quelque chose d’assez jouissif.
La confrontation avec son frère est un peu...directe. Sans le contexte derrière, il est un peu difficile de suivre l’action mais elle ne s’imbrique pas dans la mission au point de la rendre confuse (Ça fait plutôt episode filler /paf). Les blessures sont un chouia graves pour pouvoir être en mesure de bouger trois jours plus tard mais elles justifient d’avoir une investigation de la part des Pokemons qui est plutôt cool. Investigation qui s’achève d’ailleurs par un duel en pleine mer (Seisme sur un bateau...Je suis le seul à commencer à chanter ‘’Near, far, wherever you aaaaaaaare ♪’’ ?), qui friese le bordélique mais qui s’achève par la capture du vrai coupable. On a un peu de mal à suivre le lien entre l’investigation finale et la précédente, cela dit. Néanmoins, c’est bien écrit, c’est rigolo et à part ce côté un peu fourre-tout confus, ça reste agréable à lire.
PS: Au fait, on dit Talkie-walkie (Talkie-wookie, c’est des trucs couverts de fourrures /sbaf).

Gain Tu gagnes 14 exps !



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