Accroupie parmi les plantes, la rousse tentait de réaliser au mieux sa tâcher du jour ; s'occuper de la serre. Il faisait chaud et humide à l'intérieur et passer une partie de son temps contre le sol l'ennuyait quelque peu. C'était épuisant et physique, à se demander comment Carole pouvait faire ça tous les jours. Certes, ce n'était qu'une part minime de son travail d'herboriste mais c'était là le point de départ de tout ; sans plantes, difficile de créer les concoctions et médicaments nécessaires pour les patients.
La demoiselle se laissa tomber près d'une flaque, jambes allongées et dos contre une des vitres brûlantes du soleil d'été. Elle essuya une goutte de sueur et reporta son regard vers les hauteurs, en quête d'Algernon. Mais rien. Son starter avait dû prendre l'air, lui, sage décision. Elle baissa le regard, tentant de croiser la feuille cuivrée de sa Germignon qui manquait elle aussi à l'appel. Etonnant de la part du type Plante.
— Chayana ? Evite de jouer à cache-cache ici, s'il te plaît, c'est vraiment pas le moment.
Si seulement elle avait pu embarquer son Farfuret à ses côtés pour avoir de la glace pillée à foison sur demande. Mais le pauvre était porté disparu depuis le soir du barbecue sur Cobaba et aurait été mal avec cette fournaise qui étouffait déjà la Médecin, qui, malgré toute sa bonne volonté, s'épuisait trop vite à son goût.
Elle laissa sa main errer vers un plant, observant ses différentes feuilles conformément aux consignes de sa tutrice. La récolte commençait tout juste et il lui fallait sélectionner les heureuses élues avec le plus grand soin pour que les plantes puissent faire effet par la suite grâce aux doigts de fée de l'herboriste. Des feuilles jaunies traînaient déjà au sol, signe que la cueillette était imminente. La rousse commença à couper méthodiquement les feuilles et têtes qui l’intéressaient, ne gardant que l'essentiel pour Carole et amassant le tout dans un sac en toile. Il lui fallait se pencher parfois le long d'un pistil pour ne pas se tromper et l'erreur était à portée au vu de cette immense serre et de cette centaine de pieds qui n'attendait plus qu'une manucure de la part de Salomé.
— Sérieusement... Je vais en avoir pour la journée...
Il y eut un bruit qui détourna son attention l'espace de quelques secondes. Puis une voix qui la fit sursauter, brisant le silence dans lequel elle s'enroulait depuis le début de l'après-midi :
— Tu ne devrais vraiment pas devenir Médecin.
La silhouette se faufila près d'elle, s'offrant au regard de la concernée. La rousse ne lâchait toujours pas son sac en toile, croisant le regard rubis de celle qui lui faisait face ainsi que cette chevelure flamboyante bien plus longue que la sienne. La vingtaine peut-être, ou la trentaine, la Givrali n'aurait su le dire. Mais elle savait que la vision devant elle dépassait l'entendement alors elle observait ce reflet d'elle-même qui l'intriguait au plus haut point. Plus âgée, plus grande, plus tout. Et plus sûre d'elle-même avec ce sourire en coin qui lui tordait le faciès, plus imposante tandis qu'elle faisait un pas vers l'adolescente encore étonnée.
La question lui brûlait les lèvres. La même question qu'elle avait l'intention de poser à la fin de son alternance le soir du concert de sa mère. La même question qu'elle entendait en permanence car son physique était plus que trompeur.
— Mé... Mélie ?
Il n'y eut qu'un rire pour l'accueillir.
Elle n'imaginait pas sa mère rire ainsi car ces éclats en cet instant lui étaient étrangement familiers. Tout dans sa gestuelle, ses mimiques et les traits de son visage laissaient penser à l'impossible.
— Bien tenté, rétorqua la jeune femme, mais non. C'est marrant que tu ne me reconnaisses pas et en même temps c'est logique... Attends, je vais te donner un indice !
— Arrête de l'embêter ! s'exclama une nouvelle voix, tu vois pas que tu lui fais peur ?
La rousse se retourna sur cette voix enfantine pour finalement tomber nez à nez face à une enfant qui ne devait pas même avoir dix ans. De lourdes mèches rousses lui dissimulaient le front et ses traits étaient lisses et encore innocents. Ses pupilles de braise ne clignaient pas face à une Salomé plus étonnée que jamais.
— Non... C'est pas possible... C'est Célébi qui s'en est mêlé, c'est ça ? Ou une farce de Carole. C'est pas drôle, vraiment pas.
Il y avait Salomé enfant et Salomé adulte.
L'adolescente, elle, ne savait plus laquelle des deux regarder.
Mais elle délaissa l'enfant, n'ayant que faire de ce passé qu'elle avait déjà vécu. C'était l'avenir qui l'intéressait. Et qui l'inquiétait.
La petite tendit un bras et un Xatu s'élança à travers les feuillages pour se poser à ses côtés. Le volatile battit des ailes, se faisant plus grand, et se calma aussitôt.
— C'est celui de Granny, compléta l'enfant,[/color] je m'en occupe pour la journée.
— Elle est morte, trancha l'adulte, oups... Spoiler. Mais tu t'en doutais un peu, non ? Elle va pas vivre éternellement, tu le sais bien... On le sait bien.
Le Xatu reprit son envol sur ces mots, ne laissant que son ombre planer au-dessus du trio avant de s'éteindre complètement par-delà l'horizon. Salomé enfant tendait une main fragile pour accompagner son vol mais son geste était inutile et fut accueilli par un soupir de la part de l'adulte. La Givrali, elle, jouait nerveusement avec ses doigts et tentait de faire le vide dans sa tête, se calmant et intériorisant le doute qui la menaçait.
Granny.
Son arrière-grand-mère.
Morte.
Et il n'y avait rien d'étonnant à cela, il suffisait de poser le regard sur le visage de l'adulte pour constater que les années avaient filé pour elle. Tout comme pour Granny.
L'adolescente prit appui contre la vitre de la serre. Elle étouffait de plus en plus ici. Elle se hissa sur la pointe des pieds, constatant que la ventilation continuait d’œuvrer pour permettre aux plantes de se développer mais ce n'était pas suffisant pour l'empêcher de suffoquer.
— Ça va, c'est pas comme si elle était toute jeune non plus. Chayana est morte avant elle, au cas où t'aurais oublié.
— Chayana... Elle est où ? commença à s'inquiéter Salomé, si la gamine avait le Xatu, tu devrais l'avoir elle et Algernon. Et tout le monde !
— Chayana est avec toi ?
— Non. C'est de sa Germignon dont elle parle, pas d'un de nos morts. Quoique...
L'adulte eut un rire mauvais et en sortit une pokéball qu'elle lança d'un mouvement adroit dans les airs avant de la rattraper au vol, la montrant sous le nez de Salomé quelque peu rassurée face à cet objet. Et en même temps perturbée à l'idée de savoir que le type Plante était enfermé là-dedans, chose que se refusait la Médecin, sauf en des cas extrêmes.
— Ouvre-la.
— T'as vraiment envie de prendre de l'avance sur ton avenir, ma parole... Granny aurait pu te tirer les cartes gratuitement, si y avait que ça pour te faire plaisir.
Salomé fit un pas en avant et lui arracha la sphère des mains, appuyant dans la foulée sur le bouton. L'objet s'ouvrit et avec elle un filet de fumée claire qui n'avait rien à voir avec la forme du Pokemon. Elle resta là, béate à contempler ce nuage qui n'était pas Chayana et ce jusqu'à ce qu'il disparaisse complètement. Elle reporta son regard de braise sur l'adulte visiblement satisfaite de son tour de passe-passe et paraissant se délecter des questions muettes de son alter ego plus jeune.
— Triste tragédie...
— Non ! Elle est là, avec moi, dans la serre ! CHAYANA !
— Pour le moment, oui... Mais je te l'ai dit ; tu ne dois vraiment pas devenir Médecin.
— La médecine, c'est pas drôle en plus. Moi je veux juste continuer d'assister Granny pour la voyance ! Ça, ça me plairait !
La Givrali lâcha la pokéball vide, la laissant se vider d'un peu plus de fumée. Cette dernière roula derrière un pot pendant que la demoiselle s'agenouilla de manière à être à la hauteur de l'enfant.
— C'est moi que tu dois écouter, Salomé, cela faisait bizarre de s'appeler soi-même par son propre prénom avec quelques années de différence seulement, et certainement pas celle-là qui ne nous connaît absolument pas, tu deviendras Médecin et tu seras même douée.
— Je te rappelle qu'on est la même personne au cas où t'aurais toujours pas compris... Mais vas-y, raconte ce que tu veux à la gamine... C'est pas comme si ça allait changer grand chose, après tout !
L'adulte se rapprocha, nouvelle pokéball en main et nouveau sourire au bord des lèvres.
— Celle-ci aussi, tu veux l'ouvrir ? Au point où tu en es, après tout...
La rousse tendit la main pour se saisir de l'objet mais son geste s'arrêta pendant que ses iris tombaient sur le collier qu'arborait l'adulte. Deux plumes s'enchevêtraient, l'une blanche et l'autre noire.
Elle ne l'avait pas remarqué tout à l'heure.
— Algernon.
Elle se leva d'un bond et arracha les plumes qui pendaient en guise de pendentif, les gardant dans le creux de sa main avant de tomber au sol, s'éraflant les genoux contre la pierre du sol. Mais son attention restait focalisé sur les deux plumes jumelles liées à jamais.
— Pourquoi tu portes ça ? C'est juste...
— Un souvenir.
Ses doigts se perdirent sur les plumes incroyablement douces au toucher. Réunir des plumes isolées ne lui avait jamais traversé l'esprit, la présence de son starter lui suffisait. Mais Algernon n'était pas auprès de l'adulte. Rien si ce n'est ces souvenirs menacés sous la caresse du vent ou plutôt de la ventilation.
— Il n'y a pas que Granny qui a vieilli. Enfin... Tu saisis l'idée.
Non.
Elle ne saisissait pas.
Ou refusait de comprendre.
Il n'y avait plus que ces maudites plumes pour se rappeler à Algernon.
La demoiselle serra le poing, les emprisonnant de toutes ses forces pour éviter qu'elles ne s'envolent. Elle voulait les garder auprès d'elle, rien que pour un instant, rien que pour l'éternité, et rester là sans plus penser au lendemain ni à cette journée interminable.
Juste Algernon et ses cailloux.
— Raconte-moi.
L'adulte haussa les épaules et s'adossa contre le verre de la serre à son tour. Elle ne paraissait pas souffrir de la fournaise environnante ni du manque d'air flagrant pour l'étudiante.
— Il était trop jeune pour mourir de vieillesse alors dis-moi vraiment ce qui s'est passé.
Elle ignorait si elle était prête à l'entendre.
Ni même si elle devait croire cette figure qui appartenait au futur prisonnière de son délire.
Mais s'il existait une chance, même minime, pour empêcher un tel sort à Algernon, alors elle avait bien l'intention de l'attraper.
— J'avais juré... On avait juré de le protéger.
Elle se rappelait l'année passée sur Lansat.
Elle se souvenait des premiers mois où elle avait finalement décidé de protéger le pauvre retardé mental, elle seule contre tous, bien décidée à cracher sur tous ceux qui oseraient lâcher ne serait-ce qu'un rire déplacé sur son starter.
Puis cela l'avait dépassée le soir où Logan avait évacué sa rage tour à tour sur elle et Algernon.
Alors elle avait redoublé de vigilance et de hargne, et encore plus depuis cette satanée manifestation où elle avait perdu de vue son starter en hiver dernier. Les choses avaient dérapé. Encore une fois.
Elle avait failli et dix ans plus tard, elle continuait sur cette lancée.
Mais les conséquences n'étaient pas les mêmes.
Il n'y avait plus que des plumes pour faire parler Algernon.
— Tu peux le dire que c'est de ta faute. Tu peux le dire que t'as merdé. Ça m'est arrivé tellement de fois que ça, je peux le comprendre...
Les gouttes de sueur perlaient de toutes parts contre la peau de l'étudiante. Elle essuya son front, geste vain car l'humidité ne la quittait pas. Et les températures paraissaient grimper encore, plus encore que pour un mois d'août ordinaire sur Rivamar. Chaque mot commençait à claquer contre sa gorge sèche, chaque syllabe lui arrachait la langue. La demoiselle se tint à la paroi de verre face à elle pour ne pas perdre l'équilibre tandis que sa vue se retrouvait noyée dans un océan de fumée.
— Je vais devenir Médecin. Et dans dix ans, Algernon sera encore là. Et même dans vingt. Ou dans trente. Compris ?
Elle toussa pour ponctuer sa phrase. La toux n'en finissait pas et la fumée l'encerclait et l'acculait. Elle recula d'un pas pour mieux se cogner contre la vitre.
Il n'y avait plus que du noir jusqu'à l'horizon.
Et un subtil mélange d'épices pour embaumer ses narines.
***
Chayana assise auprès de Salomé, lui donnant des coups de tête par moment et balayant l'air de sa feuille cuivrée. Elle ne bougeait pas, fidèle chien de garde, veillant sur sa dresseuse qui avait inhalé un peu trop de cette fumée qui englobait peu à peu la serre dans laquelle elles œuvraient. Algernon s'approcha à son tour, piaffant plus fort que jamais pour prévenir du danger imminent. Et des flammes qui se tapissaient dans un coin. Le type Plante se fit plus pressant auprès de la gitane, secouant son corps inerte et recouvert d'un doux linceul de fumée. Sa feuille s'agitait toujours, tentant de faire refluer ce masque qui la faisait tousser et cracher à la moindre inspiration, lui lacérant les entrailles.
Elle finit par faire signe au Picassaut de s'éloigner pour sortir de cette fournaise naissante et aller chercher de l'aide. Faulkner, Django, Carole, n'importe qui.
Elle, elle restait là, s'acharnant toujours contre sa dresseuse qui paraissait préférer le pays des rêves à cette réalité funeste en devenir. Elle la secoua davantage, la giflant presque avec sa feuille, faisant claquer l'air mais sans le moindre résultat.
Elle attrapa ses vêtements, la mordant au niveau de la bretelle de son débardeur pour la tirer ensuite mais en vain. Elle n'avait pas fait trois pas qu'elle était déjà épuisée et la distance à parcourir paraissait immense depuis leur position. Pourquoi diable avait-il fallu que Salomé sombre au plus profond de cette maudite serre ?
La Germignon recommença sa manœuvre, avançant de quelques mètres à peine pour s'échouer à nouveau, face contre sol. Elle releva la tête, tentant d'apercevoir l'ombre du Picassaut qui se faisait plus que jamais désirer. Et si Algernon avait tout compris de travers ? Mais le message était limpide avec cette fumée toxique et les plants qui se consumaient un à un, laissant les flammes grandir et émerger par derrière cette jungle artificielle.
Elle retenta. Encore. Et encore.
Jusqu'à ce que cela devienne plus facile de tirer la gitane hors de cette fournaise.
Jusqu'à ce qu'une lumière vive crut bon de l'envelopper et de la noyer. Le type Plante ne s'en souciait guère, continuant son manège loin des flammes et plus près de la sortie.
Jusqu'à ce que son regard se pose sur sa patte autrefois crème désormais gris perle. Son cou s'était allongé, tout comme sa taille qui paraissait avoir triplé. Sa feuille passa devant ses yeux, elle au moins restait cuivrée mais bien plus large qu'autrefois.
Chayana laissa là ces changements corporaux pour glisser sa tête sous sa dresseuse, réussissant tant bien que mal à amener son corps d'adolescente contre le sien, de diplodocus. Elle se mit aussitôt à détaler, droit vers la sortie pour regagner l'air frais et abandonner la fournaise qui lui collait à la peau, la faisant tousser par intervalles. Sa vitesse avait à peine changé et cela la fit grogner brièvement mais ce n'était pas bien grave.
Le soleil vint caresser sa peau nouvelle tandis qu'elle déposait au sol le corps de Salomé qui s'agitait dans son délire. Quelques mots inaudibles parvenaient à s'échapper de sa bouche mais rien de concret.
— Qu'est-ce qui vous est arrivé ?!? Et ma serre ! Qu'est-ce qui s'est passé ?!?
C'était une Carole tremblante qui faisait son entrée, envoyant son Marill s'occuper de l'incendie. Une toux vint accueillir ses propos, Salomé revenait à elle, se massant la tempe et clignant des paupières face à cette lumière aveuglante naturelle.
Elle tourna la tête pour tomber nez à nez face à celle du Macronium.
Et sursauta.
Elle ne s'était pas préparée à cela et se contenta de la détailler en silence pendant quelques instants avant de finalement bondir sur ses pieds, son hallucination se rappelant à elle.
— Et Algernon ? Il va bien ?
Sa voix était secouée par la panique ainsi que par une quinte de toux. Elle avait inhalé trop de fumée, que cela soit celle de l'incendie maintenant maîtrisée ou due à la combustion des plantes médicinales qui lui avaient fait tourné la tête et voir des choses qui n'existaient pas.
Le Picassaut s'approcha de son épaule, se lovant contre son cou. La rousse laissa ses doigts se perdre dans son plumage, ayant toujours en tête les paroles maudites de son aînée.
— Tu peux remercier ta Germignon... Enfin ta Macronium... Oh que c'est compliqué, ces évolutions ! La Sainte Mystherbe était bien plus simple à cerner, crois-moi ! soupira Carole avant de se retourner vers sa serre, mais ça n'explique pas comment cet incendie a pu se déclarer...
Salomé haussa les épaules tout en fusillant du regard son Feurisson qui tentait de se faire oublier. Elle n'avait aucune certitude quant à son pressentiment mais connaissant le caractère impulsif de Django, cela n'aurait rien étonnant. Ou plutôt un accident dû à ses flammes dorsales. Oui, il y avait sûrement du vrai là-dedans. Elle laissa là le chromatique pour se tourner vers Chayana et lui sauter au cou. Comme il était étrange de ne plus avoir besoin de se baisser pour enlacer le type Plante. Elle se perdit dans son cou, humant un doux arôme d'épices qui paraissait être un subtil mélange de cannelle et de badiane.
— Je crois que ce sera à toi de me porter désormais...
Les rôles étaient inversés.
Adieu la forme frêle et miniature du Gemrignon et bonjour le fier et imposant Macronium.
Django ne quittait pas du regard le type Plante, comprenant que son règne d'intimidation serait plus que compromis désormais. Mais il avait toujours l'avantage du type et ne se gêna pas pour le rappeler, crachant de terribles flammes vers le ciel. Flammes que Chayana ignora tandis qu'elle poussait un peu plus sa dresseuse du bout de sa feuille, s'asseyant pour lui permettre de monter sur son dos.
— Ah non ! Ce sera pour plus tard la balade ! C'est que j'ai des plantes carbonisées à nettoyer et toutes les prières à la Sainte Mystherbe ne pourraient rien y changer ! Tu viens avec moi m'aider à réparer ce carnage ! gronda quelque peu Carole avant de s'adoucir finalement, oh et la prochaine fois que tu veux planer avec l'une de mes herbes... Demande-moi. Ce sera plus simple. Et moins dangereux.
Salomé ouvrit la bouche mais se ravisa, offrant une dernière caresse au Macronium avant de suivre Carole vers la serre à demi-étouffée par l'eau et aux plants décimés ici et là. Il faisait toujours aussi chaud et toutes les vitre avaient été ouvertes de manière à laisser la fumée se dissiper, la ventilation tournait à plein régime et la rousse contemplait le désastre qui s'était déroulé pendant qu'elle était en plein délire.
— Ne m'en veux pas mais pour tes derniers jours, hors de question que tu remettes un pied seule dans ma serre. Je ne peux pas me permettre deux catastrophes en une semaine !
— Ça me va, de toute façon, j'aimais pas trop ça, cultiver les plantes et m'en occuper.
— C'est pourtant la base pour un herboriste ! Enfin, t'es peut-être plus faîte pour gérer la boutique que pour courber l'échine parmi les plantations !
La rousse garda la silence, laissant son regard dériver sur Algernon.
Et ces maudites plumes noires et blanches.HRP :Evolution de ma Germignon en Macronium.