Je rentre dans le dortoir des voltas un peu épuisé d ma journée. Faut dire que c’est pas simple de l’entraîner ce Férossinge. On a passé à peine deux minutes sans qu’il essaie de cogner quelque chose. Je me pose un instant dans la salle commune et me pose sur un fauteuil vide pour souffler. C’est rare, mais aujourd’hui la pièce est vide de monde. Seul le mobilier est présent et cette peluche assise juste à côté de moi en me regardant de ses deux yeux sans âme. La voir comme ça me laisse perplexe, on dirait une des ces poupées qui vous regarde pendant que vous dormez la nuit dans les films d’horreur. Alors je regarde ailleurs, mais dans le reflet de la vitre, il y a encore cette peluche qui me regarde, inlassablement.
Un peu agacé par elle je me lève et m’approche d’elle à grand pas avant de m’en saisir à pleine main mais au même moment, je ressens une vive douleur au front et laisse tomber la peluche par terre. J’ai comme l’impression de m’être fait piquer par une grosse aiguille ou plus une lame. Une lame qui continue de m’ouvrir la peau jusqu’au cou. Cependant, il n’y a pas de sang, aucune goutte, rien. Puis j’ai l’impression de me faire tirer par quelque chose mais rien.
Un peu surpris par ça, je me retire vers ma chambre mais la peluche est la toute droite à me regarder dans les yeux. Ce coup-ci c’est ma main qui reçoit une vive douleur et ce que je vois me fait vraiment flipper. Il y a un zip dessus. Et il commence à avancer doucement le long de mon bras ouvrant ma peau en deux jusqu’à l’épaule et ma peau se soulève d’un côté toute seule laissant apparaître tout ce qu’il y a en dessous à l’air libre pendant quelque secondes avant de faire le tour de mon bras et de venir se refermer à l’envers sur moi.
En voyant ça je commence à paniquer et me dirige d’instinct vers l’infirmerie mais la peluche est là assise à me regarder fixement. Le zip vient d’apparaître sur mon autre main et commence son ascension effrayante vers mon épaule. La encore, ma peau se retourne d’elle même. Je n’ai plus d’ongles, je peux voir tout les petits nerfs qu’il y a en temps normal sous ma peau. Mais alors ma tête ?! Elle est devenue comme ça aussi ?
Je cours vers un miroir et devant est assise la peluche en train de me fixer du regard. C’est au tour de ma cuisse droite de recevoir le zip et de se voir retourner sa peau comme on pourrait retourner un vêtement. Je ne vois rien a cause des mes habits, mais je le sens très bien, mes mouvement sont plus pénibles, plus douloureux. Je regarde ma tête dans le miroir et m’aperçois avec horreur que je ne suis plus moi. Je n’ai plus de cheveux, plus de sourcil, plus de poils, plus de lèvre, je n’ai qu’un amas de tissus organique sur moi comme peau.
Je commence à devenir fou, a courir partout pour ne pas voir la peluche mais elle est là assise et me regarde fixement. Je tombe par terre en sentant le zip glisser le long de mon autre jambe. Et pense tout de suite a ce qu’il me reste. Mon buste et mon entre-jambe.
J’essaie de m’enfuir par la porte mais là peluche est assise et me fixe du regard. J’essaie de passer par la fenêtre mais la peluche est assise en train de me fixer du regard. Je tente le tout pour le tout et fonce dans les toilettes et je m’enferme dans une cabine.
Mais là encore la peluche est là assise en train de me fixer.
Je suis tétanisé. Mais dans un dernier élan d’espoir je m’enfuis encore dans la salle commune ou elle m’attend un zip dans la main. En un clin d’oeil, je sens le zip dans mon dos qui commence à descendre jusqu’à mes fesses. Ma peau se retourne lentement et il ne me reste qu’un unique endroit intact.
-Mais bordel tu veux quoi à la fin.
-Juste récupérer ma peluche sinon j’arrive pas à dormir.
Un petit garçon avec des oreilles noirs fit son apparition derrière moi. Il me dépassa et ramassa sa peluche avant de partir de la salle avec sa queue noire. Je ne sens plus la peau qui se retourne et quand je regarde l’endroit intact je constate avec bonheur que je suis encore en chair, fin que j’ai encore ma peau d’origine. Je passe ma main dans les cheveux et bordel j’ai eu peur.
Bon par contre je devrais quand même retourner ma paupière pour la mettre à l’endroit.