« En plan aussi. »Vous l’entendez ?
Cet hymne sauvage ?
Le chant de la nature ?
Le bruissement des feuilles au vent ?
Le martellement provoqué par les délicats pas des Pokémon ?
Cette ode à la vie, la faune et la végétation environnante ?
« -RAAAAH, ET IL EST OU ENZO ?! BON SANG, JAMAIS LA QUAND ON A BESOIN DE LUI ! Les mecs ce sont tous les mêmes, putain. Sérieux, ça me dégoûte. »Parce que Caroline, non.
Après l’abandon successif de Zozo et son frère (parce qu’il apparaît très clairement que c’est Enzo qui l’a laissée en plan) (et n’essayez pas de prétendre le contraire si vous tenez à la vie), une blonde en furie se retrouve lâchée au travers de la flore de l’île. Qu’est-ce qu’elle est censée faire maintenant, hein ?! Chercher un Pokémon, le capturer et rentrer comme si de rien n’était ? ET COMMENT ELLE FAIT POUR LE CAPTURER ?! Ce n’est pas comme les criminels – ou en tout cas, les gens qu’ont lui ordonne d’arrêter – à qui un coup derrière la nuque suffit pour les mettre à terre. Des menottes ou un cordage en plastique, et hop ! Et vous vous voyez menotter un Pokémon ?! Non, ça ne se fait pas non, et Caroline a beau être une tanche en capture de Pokémon, elle n’est pas stupide au point d’y prétendre !
Ses pieds frappent le sol à une cadence bien représentative de son état d’énervement. Ginji refuse de lui donner un cours de capture sous couvert d’un pseudo-réglement académique ? Très bien ! Caroline n’en a aucunement besoin. Elle va capturer un Pokémon à SA MANIÈRE.
Elle s’immobilise, et serre les poings.
« -OK LES MONSTRES ! MONTREZ VOUS QUE JE VOUS CHOPPE ! »… Surprenamment, aucune réponse. Caro repère bien quelques bruissements de feuilles plus loin, mais elle comprend (et encore heureux) très vite que les rares Pokémon sauvages des environs doivent être en train de détaler. Et elle n’a franchement pas envie de leurs courir après…
« -Hmpf ! »En un grognement digne d’un Dracaufeu, elle s’assoit sur une pierre, les bras croisées et une expression remontée sur le visage.
« -Ok. Alors je vais rester là et attendre qu’un Pokémon qui ne soit pas une tapette daigne s’approcher. »Et elle attend.
Dix secondes.
Trente secondes.
Une minute.
Deux minutes.
Cinq minutes.
Dix minutes.
Trente minutes.
Une heure.
Et ce. En étant. Parfaitement. Immobile.
Même sa tête ultra vénère n’a pas bougé d’un poil.
Frsh.« -OK JE TE TIENS ENFOIRE ! »Et c’est après cette heure complète d’attente qu’un buisson bouge à proximité. Il n’en faut pas plus à Caro pour se lever d’un bond et y foutre sa main, parvenant par chance à saisir le stalker qui s’y trouve. Remontée à bloc, elle le tire hors de sa cachette pour observer de quoi il en retourne.
« -VAS-Y, MONTRE TA SALE GUEULE POUR V…. »Elle s’immobilise, tout en tenant la créature droit devant elle.
« -Oké ! »… C’est quoi ce truc ? Un Okéoké, chère Caro ! Un Pokémon de type Psy de soixante centimètres pour quatorze kilogrammes, ce qui me fait remettre en question le fait que tu parviennes à le porter à bout de bras. Mais bon, tu es Caro, t’es une badass, alors on s’en moque un peu du poids de-
« -J’ai attendu. Soixante minutes. Qu’un truc. Balèze. Se pointe. Et la seule créature. Qui daigne se ramener. C’est une putain de tête à claques complètement ahurie ? »L’Okéokoé, la bouche grande ouverte, cligne des yeux.
« -Oké !-….-...-….-...-…. »Caroline prend alors une profonde inspiration.
« -Oké ?-CREEEEEEEEEEEEEEEEEEVE ! » Elle le jette juste devant elle, et shoote dedans sans aucune autre forme de procès. S’envolant en un joyeux
« Okééééééé ! », le Pokémon sauvage disparaît dans un arbuste, et la blonde expire bruyamment.
« -Pfiouh. Ca fait du bien. ♫ » Il lui aura fallu une heure, trente six milles injures à l’encontre du monde entier et un acte de violence gratuite contre un Pokémon, mais Caroline semble enfin se détendre un peu. Faisant volte-face, elle reprend enfin sa route d’un pas bien plus tranquille, et bien décidée à faire ce que tous les dresseurs doivent accomplir dans leur vie !
Faire de nouveau face à un Okéoké !
« -...-…. »Non, elle ne rêve. Après s’être immobilisée et malgré ses dix-huit clignements d’œil, l’Okéoké qu’elle vient d’éjecter est de retour devant elle. La même face d’ahurie sur son visage. Et la même bouillonnante envie de le tabasser en Caro.
« -Oké ?-JE VAIS T’EN FAIRE BOUFFER DES OKÉ TOI TU VAS VOIR !-SBAF !-Okééééééééééééééééééé…. *cling* »Oh, la belle étoile filante qui disparaît dans le ciel ! C’est avec plus de force que la blonde explosive a cette fois-ci éjecté le Pokémon sauvage. Arceus, quelle créature insupportable ! A côté de sa seule expression, la traîtrise de Ginji et Enzo (car c’est toujours lui le fautif) lui paraît bien anodine. Au moins, à défaut de savoir ce qu’elle veut capturer, Caroline sait maintenant ce qu’elle ne veut PAS rencontrer…
Pouah, et vous imaginez un peu comment ça se passerait si elle retombait dessus une troisième fois ?
Franchement. Ça serait cruel.
« -...-… »Dix minutes de marche plus tard, l’aînée Labelvi se fige à nouveau.
« -Ok- -MAIS TU VAS ME LÂCHER LES BASK’ OUI ?! QUOI, QU’EST-CE QUE TU VEUX ?! M’EMBRASSER ? M’EPOUSER ? A BOUFFER ? BAH TIENS, BOUFFE CA ! »Elle fourre sa main dans son sac, et lui balance le premier truc qui vient. Un objet rond, dur et bicolore. Certainement une baie ! Pas vrai que c’est une baie, hmm ?…
Spoier alert, non. Ce n’est pas une baie.
Et c’est avec horreur que Caroline réalise son erreur.
HRP :
Lancer de Pokéball !