CAROLINE LABELVI

« A poings nommés ! »
« -Pfff…. »

Errant dans les rues de Nuevo aux côtés de son Mélokrik et sa Korillon, Caroline retient difficilement sa profonde expiration ennuyée.

« -On se fait chier, non ? »

Coko hausse les épaules, et Lysian tinte joyeusement. Aujourd’hui, ses boss lui ont laissé quartier libre, Ilea travaille toute la journée à l’académie, son frangin planche toujours sur son arène, et Enzo est de corvée de vaisselle dans un restaurant paumé de la ville pour payer un repas dont il n’a pas les moyens. Rien de bien excitant, quoi.

Elle aurait pu passer la journée à glander dans son appartement, mais elle s’est très vite lassée. En plus il est déjà parfaitement en ordre, ce n’est pas comme si elle pouvait tuer le temps en faisant du ménage… Et dehors, c’est la tristesse absolue. Il fait froid, le ciel est gris, les gens sont pressés et absolument rien ne lui fait envie. Un café ? Tout seul, c’est triste, et elle ne peut même pas flirter puisqu’elle est déjà en couple. Du shopping ? Son armoire est déjà pleine à craquer, et Ilea lui a très justement fait remarquer qu’il leur faudrait investir dans une deuxième, à ce rythme. Et elles n’ont pas forcément les moyens. En fait, même pour toujours plus de vêtement, Caro est quelque peu ric-rac, donc...

Bon, et alors, elle n’a qu’à faire un peu d’exercice ? Pffffffffffff.² La flemme. Par ce temps et l’ambiance morose globale, il lui faudrait une motivation du tonnerre pour se bouger un petit peu… Genre, trouver un terrain d’athlétisme rempli de bels hommes aux corps musclés et suintants.

Ouais, sauf qu’avec ce froid, aucun d’eux ne sera topless.

Pffff...³

Elle en arrive presque à un point où elle chercherait à faire quelque chose de… Constructif. Genre… Apprendre un truc ? Une langue, l’histoire du château de Malnova, quelque chose… Pouah, quelle horreur ! Elle doit rapidement trouver une occupation avant d’en arriver à de telles extrémités. Elle n’est pas désespérée à ce point, quand même ?

« -Krik ?
-Hmm ? »

Elle suit la direction indiquée par son compagnon lorsque celui-ci s’arrête, interpellé par quelque chose… Voire quelqu’un. Sa simple vision suffit à redonner le sourire à Caroline, qui y voit immédiatement une source infinie de distraction.

« -Oh ! N’est-ce pas l’ami strictement masculin de mon frère, que je vois là ? Salut Cael-choupette ! »

Elle fait un grand signe de la main au Phyllali qui arrive en sens inverse dans la rue, et en présence de son Lucario, que Caro ne manque pas non plus de saluer.

« -Accompagné de monsieur je-file-des-tâtanes-au-réveil. Vous allez bien ? ♥
-Mélo. »

Coko enchaîne avec une salutation courtoise de la tête. Lysian, qui n’a jamais eu encore l’occasion de les rencontrer, leur tourne autour d’un air intrigué.

« -Lysi’, je te présente Cael et Lucki. Ce sont des amis à Ginji ! Cael, Lucki, voici Lysian, ma Korillon.
-Rillooooon ! ♪ »

La concernée tinte avec enthousiasme, toujours heureuse de faire de nouvelles rencontres. Éclaircie par cette croisée hasardeuse, Caroline enchaîne immédiatement, un sourire rayonnant sur le visage.

« -Qu’est-ce que vous faîtes de beau par ici ? » du pouce, elle indique la rue dans son dos « Mon appartement n’est pas très loin, si vous voulez faire une pause je peux vous proposer un thé ~ » elle pose ensuite l’index de la même main sur ses lèvres, et tire une moue de Ponchiot battu « Je m’ennuie à mourir aujourd’hui, ça ne vous direz pas de nous tenir compagnie, un peu ? ♦ »

CAROLINE LABELVI

« A poings nommés ! »
Le sourire de Caroline s’étire un peu plus.

Elle est parvenue à harponner sa cible.

« -Bien sûr. Que serait un thé sans gâteau ? ~ »

S’il y a des gâteaux chez elle ? Pff. Aucune idée. Elle est quasi-certaine d’avoir fini les siens il y a deux jours. Et ceux d’Ilea hier. Et la réserve-spéciale-Ginji ce matin même. Mais, eh ! Sur un malentendu, il lui reste certainement un truc à grignoter quelque part. C’est certain. Genre… Du thé ! Ça elle en a !

C’est donc un Cael et un Lucki aux bras bien chargés qui prennent la suite de Caro, Lysian et Coko. Direction, son QG ! Pas le vrai, ofc, mais ça fait marrer Caroline d’appeler son appartement comme tel. Un endroit où l’on retourne après chaque opération, c’est une sorte de QG, non ? Quand bien même les dites opérations consistent simplement à aller faire un jogging, des courses ou kidnapper un étudiant aux cheveux roses dans la rue. Bref, la routine, quoi.

Cela fait vraiment bizarre à Caroline d’avoir son propre domicile, un endroit où elle se sait posée et d’où elle ne bougera pas. Mais bizarre n’implique pas désagréable, loin de là ! C’est vraiment chouette d’avoir son petit coin. Avec l’arrivée de son frère et sa sœur, la blonde n’a même plus de chambre dans la maison de ses parents, et elle n’a fait que dormir dans des hôtels durant le reste de son existence… Et ce n’était pas là-bas qu’elle allait pouvoir un peu exprimer sa personnalité, oh que non.

« -Tadaaaaaaaaaa ! ★ On y est ! »

Elle ouvre en grand la porte de son appartement, et invite ses… Invités à la suivre à l’intérieur. Avançant le long de la cuisine, qu’elle désigne à Cael, elle rejoint tranquillement la table au milieu du salon.

« -T’as qu’à poser tes courses sur le buffet. Si t’as des trucs à mettre au frais, tu n’as qu’à les stocker dans le frigo. ‘Faudra juste pas les oublier en repartant ! »

Elle quitte sa veste en cuire, et la jette sur le dossier d’une chaise. Elle tire ensuite un tiroir sous la table, et sort deux dessous de verre, qu’elle pose au dessus. Une fois qu’ils sont délestés de leurs affaires, Caro désigne une chaise à Cael, et Lucki va de lui-même prendre place sur un tapis non loin. Coko est quant à lui resté en cuisine, commençant à sortir les ustensiles nécessaires à la préparation de thé, pendant que Lysian s’est tranquillement posée au milieu de la table.  

« -Mets toi à l’aise ! T’as des préférences en matière de saveur ?… »

Si Caroline n’est pas une experte en cuisine, le thé, elle sait faire. Pas bien compliqué, en même temps : on met l’eau à bouillir, on prend de quoi infuser, on attend (la partie la plus dure), et c’est prêt ! Il aurait été question de café, elle aurait laissé la main à Coko qui est bien plus doué pour le dosage, mais si Cael est du même bord que son frangin, elle va peut-être éviter la caféine. Comme ça, au cas où.

Une fois la théière prête et chaude, elle la pose sur un plateau avec deux tasses. Elle ouvre ensuite un placard… Puis un second… Puis un troisième… Avant de tirer une moue peu convaincue. Une fois relevée, elle amène la boisson auprès de Cael, et hausse les épaules.

« -Désolée… Mais je crois qu’on n’a plus rien à grignoter…  »

Caroline manque de faire un bond en arrière lorsque son invité s’insurge de la nouvelle. Il se lève en quatrième vitesse et se précipite en direction de la cuisine, bien décidé à fabriquer de lui-même ce qui manque dans cet appartement. Prenant appui contre la table, les bras croisés, son hôte le regarde faire, mi-sceptique, mi-amusée.

« -Tu sais que si tu utilises tous tes ingrédients maintenant, tu vas être obligé de-  »

Elle est interrompue par le mixeur, lancé à pleine vitesse pour la préparation du jeune homme. Caroline gonfle alors les joues, contrariée : elle ne va même pas pouvoir papoter avec lui pendant qu’il cuisine, ce truc fait un boucan pas possible. Les voisins leur ont interdit de s’en servir en dehors de la journée… Il va vraiment falloir qu’elle et Ilea s’en procurent un autre.

Après un soupir, la blonde se sert une tasse de thé, qu’elle boit d’une traite. Si elle l’a invité, c’est dans l’espoir qu’il l’occupe un peu, elle n’a pas spécialement envie de juste le regarder cuisiner pendant trente minutes… Elle coule un regard envers son Lucario, et maudit encore plus son sort. Qu’est-ce qu’elle adorerait livrer un affrontement contre ce Pokémon ! Mais avec son dresseur dans les parages, ce n’est pas vraiment comme si…

Elle plisse les yeux, et observe attentivement à quel point Cael est attablé en cuisine. Il lui tourne complètement le dos, et le son du mixeur couvre intégralement tout autre bruit dans l’appartement…

Un sourire carnassier se dessine sur son visage.

Caroline repose sa tasse vide sur la table, et étire ses bras de tout leur long. Tout en faisant craquer ses doigts, elle s’approche tranquillement du Pokémon assis juste à côté, le pas lent… Et lorsqu’elle arrive à sa hauteur, elle s’immobilise, étire brièvement son cou, puis...

Le frappe.

Ou en tout cas, essaye. Aussitôt que Caroline a lancé son poing droit vers le visage de Lucki qu’il a compris son intention, et stoppé son attaque d’une patte ferme. Son rictus s’affirme un peu plus, et elle intercepte à son tour le coup renvoyé par le Lucario. Ça va, il est perspicace.

S’ensuit l’inévitable. Une série de frappes dirigées vers l’autre, et contrées pour la plupart, sous les applaudissements euphoriques de Lysian. Coko, lui, observe la scène se faire avec de grands yeux, et après avoir constaté l’application de Cael à ignorer la situation, se contente de soupirer. Sa dresseuse a tout intérêt à savoir ce qu’elle fait, parce qu’elle va sinon très vite le regretter.

Non pas qu’elle s’en soucis, cela-dit. Là de suite, elle a d’autres préoccupations : après être parvenue à toucher sa jambe, Lucki s’est dérobé à elle, et la pris à revers. Entravée par un de ses bras, elle se prépare à se dégager…

Ouups. Cael revient. Se redressant brusquement pour sembler plus détendue, Caroline prend appui contre le mur, et feigne le soulagement.

« -Aaaaaaah, oui, comme çaaa… Oh, Cael ! Je ne savais pas que Lucki était ostéopathe…  Hmm ? La vanille ?… Coko, sois un amour et montre lui, s’il te plaît. ♥ »

Non sans lancer un long regard suspicieux à sa dresseuse, le Mélokrik invite le jeune homme à le suivre dans la cuisine. Caroline n’attend même pas que Cael ait le dos tourné pour donner un coup de coude dans l’épaule de Lucki et le repousser. Elle s’abaisse aussitôt, non seulement pour éviter une potentielle contre-attaque, mais aussi et surtout pour lui mettre une balayette ; qui elle-même, à défaut de le toucher, le fera non seulement reculer, en plus de permettre à Caroline d’être à nouveau face à lui. Elle se redresse, garde levée, et une lueur de défi dans les yeux.

« -Ok, tu te débrouilles bien. Mais… Voyons voir si tu tiens la cadence. »



Et elle attaque. Pas via un coup de poing, pas via un coup de pied, mais un coup de genoux, le gauche, qui cherche à rencontrer celui de son opposant. Un coup censé faire perdre son équilibre, mais Lucki est réceptif : il lui suffit de reculer d’un pas pour l’éviter, alors que Caroline enchaîne avec un crochet du droit. Celui-ci n’est pas esquivé, mais stoppé de la paume de la patte, et il fait pression dessus pour forcer la blonde à se courber. Mais elle ne bronche pas d’un cil ; au contraire, elle profite que le Pokémon soit maintenant à portée pour le harceler de frappes du gauche. Il est bien rapidement obligé de la lâcher pour contrer la pluie de coups, qui…



… Cesse brusquement quand Caroline recule d’un léger bond. Puis avance, puis recule, toujours en sautillant. Cette fois-ci, c’est avec ses pieds qu’elle vient attaquer le Lucario, visant tantôt les côtes, feintant tantôt juste, et ce en un rythme bien marqué. Vient évidemment le moment de la contre-attaque, et l’humaine est bien contrainte d’abandonner un peu du terrain qu’elle a gagné pour ne pas recevoir une tatane.



Elle laisse alors retomber toute ardeur dans ses mouvements, et se contente d’éviter, bras baissés. Son expression brusquement sérieuse trahit sa concentration, occupée à anticiper – et éviter – les attaques de Lucki à l’aide de simples mouvements sur le côté. On se penche, on fait un pas à droite, on se baisse, on recule, et on se redresse, le tout en un pas lent et calculé. Caroline inspire et expire calmement, avise le mur vers lequel elle se fait acculer, et plisse les yeux.



Elle cesse toute esquive, et croise ses deux bras devant elle. Et encaisse. Et encaisse. Elle serre un peu les dents, se sentant reculer à chaque coup, mais tient bon ; en tout cas, jusqu’à arriver près du mur, contre lequel elle prend appui pour les propulser en avant, Lucki et elle.

Caroline est du genre chaotique. Ce n’est une surprise pour personne. Une fille survoltée, désinvolte, indécise, et ayant eu besoin de plusieurs années pour se décider à enfin se poser. Il faut dire que c’est tellement banal, de vouloir faire ça. Et qui veut d’une vie banale ? Pas Caroline. Caroline n’aime pas les carcans. Caroline n’aime pas rentrer dans des cases. Caroline n’aime pas suivre la norme.

Caroline n’aime pas suivre tout court. Devoir obéir au doigt à et l’œil à une partition n’est pas du tout son style. Son rythme s’en écarte sans cesse, part dans les aigus, s’aggrave soudainement, et perd en tempo à mesure que la chanson s’avance, pour brusquement s’égayer. Une mélodie qui ne peut juste pas se jouer normalement de bout en bout : Caroline est incapable de se cantonner à un même morceau.

Et c’est cette même incapacité à rester cohérente dans sa musique qui fait d’elle une…


mauvaise Coordinatrice.                                                                     excellente combattante.


Comment apprécier une chanson                                                 Comment affronter un adversaire
qui n’a aucune consistance ?                                                    dont les coups varient sans cesse ?



Une boule d’énergie. Qui ne peut tout simplement pas tenir sur place. C’est ce qu’elle est, et qui a fait ce qu’elle est devenue aujourd’hui.

Une artiste ratée qui s’épanouit dans la lutte.

« -Arrête ça pour voir ! »

Agacée de ne pas atteindre Lucki, elle finit par tendre un bras droit vers le pot de crayon posé sur son rebord de fenêtre, à sa gauche. Elle saisit les stylos un à un, et les lance en direction de son adversaire, le tout en variant la hauteur et la zone ciblée. Lorsque le Lucario a écarté les pauvres outils bureautiques de leur trajectoire, c’est le pot, que Caroline lance sans le moindre ménagement à sa figure, et qu’une fois de plus il contre sans problème.

Par contre, il est dévié droit vers la cuisine, et envoyé en direction du crâne de Cael. Et c’est un réflexe inopiné de Lysian qui immobilise le projectile en suspension dans l’air, juste derrière la chevelure rosoiyante du jeune homme occupé à modeler sa pâte. Caroline écarquille en grand les yeux, et traverse la cuisine en quelques pas pour récupérer le dit pot- juste au moment où l’adolescent se retourne, et la dévisage d’un air interrogateur.

« -….. Ouais, t’aurais pas vu des crayons ? J’en trouve plus. »

Un simple regard en direction du salon lui permet d’en indiquer une étonnante présence éparpillée sur le sol. Caroline agite la main en remerciement, et recule, souriante.

« -Aaaaah j’ai encore tout renversé sans faire gaffe, merci ! Vas-y continue, je t’en prie. ♪ »

Il se retourne, et-

« -Wow ! »

Caroline manque de se prendre en pleine face les crayons renvoyés par Lucki.

« -… C’est légal de savoir viser même les yeux bandés ? »

CAROLINE LABELVI

« A poings nommés ! »
A peine a-t-elle interrogé le Lucario qu’il repart à l’assaut, et envoie son dernier crayon au visage de Caroline. Elle l’esquive sans grande difficulté, mais se retrouve bien en peine pour éviter l’attaque qui suit, ce qui a d’ailleurs pour conséquence une position de combat délicate. Lucki est juste en dessous d’elle et en parfaite posture pour enchaîner, ce qu’il ne tarde évidemment pas à faire. Et la blonde sent à nouveau le pelage du Pokémon la frôler au moment où il se redresse pour en attenter directement à sa mâchoire, et faute de quoi, il continue avec une frappe en direction du sommet de son crâne.

Caroline serre les dents, et décrit un arc de cercle avec sa jambe pour repousser le coup. Agacée de s’être fait enchaîner de la sorte, elle envoie ensuite directement son pied, plutôt que de le reposer au sol, vers l’estomac de son adversaire – ce qui bien heureusement, touche. Elle ne manque ainsi pas le petit son étouffé émis par Lucario… Ni même la prise qu’il a désormais sur son mollet.

« -Oups. »

C’est le mot. Alors que la pensée « Non, il n’oserait quand même pas... » lui traverse naïvement l’esprit, Lucki entreprend un bref tour sur lui-même, et éjecte l’humaine tel un poids aux jeux Pokélympiques. « Ah si, il a osé. » Elle part donc directement en direction du mur, et ne doit son salut qu’à la barre de l’étagère murale à laquelle elle se raccroche inopinément. Sa trajectoire réorientée, elle ne perd pas une seconde et se propulse à contre-sens, pour accueillir de son poing le Lucario qui fonçait déjà sur elle.

Sbam. Le choc envoie littéralement voler Lucki vers le buffet derrière lui, qu’il percute en un fracas bien réel, pendant que Caroline s’étale au sol en une vaine tentative de s’arrêter. Elle redresse la tête pour constater que le type Combat s’est déjà remis debout, et surtout, que les objets entreposés derrière lui n’ont pas aussi bien encaissé le choc.

« -Pardon, Ilea… »

Caroline se redresse ensuite en un seul bond, prête à parer le prochain assaut du Lucario. PILLOW ATTACK ! Elle pare le coussin envoyé droit vers elle sans le moindre mal, mais a bien quelques difficultés supplémentaires à renvoyer… LA CARPETTE DU SALON ?! C’est les yeux écarquillés qu’elle tente d’encaisser le choc, sans pour autant trop savoir comment s’y prendre. Ses mains parviennent à agripper les rebords du tapis, et dans la crainte que Lucki profite de l’ouverture laissée au niveau de ses jambes… Elle bondit droit devant elle.

Le poids rencontré sur sa trajectoire la rassure quant à son intuition. S’étalant sur Lucki comme une malpropre, la carpette entre eux deux, Caroline tente bien de l’immobiliser à l’aide de celle-ci, sans succès. Le Lucario se débat comme un forcené, et au lieu de chercher à se libérer, tente plutôt d’atteindre l’humaine avec ses coups, ce qui l’oblige à revoir sa propre approche. Très bien, on oublie l’immobilisation, place aux tatanes ! Pris dans un pèle-mêle de poings et de tissus, tous deux s’entêtent à essayer de toucher l’autre, mais le tapis amortit la majorité des coups et la blonde comprend rapidement qu’ils ne vont rien faire d’autre que s’épuiser inutilement.

Caroline cherche donc à se redresser, mais l’emprise de la patte du Pokémon sur son tibia l’en empêche. Déséquilibrée, elle cherche à se raccrocher à la première chose qui lui tombe sous la main : le tapis, déjà tiré dans la direction opposée par Lucki.

Craaaaaac.

« Pardon, Ilea » . Caroline n’a même pas encore constaté le fruit de leur lutte que cette pensée lui traverse à nouveau l’esprit. L’espionne tombe sur les fesses, une moitié de carpette dans la main, et dévisage avec de grands yeux l’autre entre les pattes du Lucario. Puis elle se tourne vers Cael, qu’elle remarque tourné vers eux.

Après s’être redressée à la va-vite, Caroline se dépêche de se placer devant son champ de vision, de sorte à lui couper la vue du buffet en bien piteux état, et tente de rediriger son attention. Agitant la moitié de carpette qu’il lui reste en main, elle prend une posture mélodramatique, et sort ensuite son plus beau jeu d’acteur.

« -Drame ! Misère ! Tragédie ! Le tapis favori de ma bien aimée colocataire ! Lorsque Lucki est parti en quête d’un nouveau sol où s’exercer, j’ai bien tenté de l’en dissuader, mais il s’est déchiré lorsque je l’ai saisi, et que lui a tiré ! Dès qu’elle rentrera, Ilea m’en voudra profondément, peut-être même qu’elle me mettra à la porte, et je finirai à la rue, seule, affamée ! Aaaaah, que faire pour me sortir de cette situation délicate ?...  » elle prend ensuite une mine faussement pensive, puis lève un doigt, comme éclairée par une idée « Oh, je sais ! »

Elle fourre le morceau de tapis dans les bras de Cael, et attrape les épaules de ce dernier, pour ensuite le diriger droit vers… La porte. Après l’avoir ouverte et poussé le garçon en dehors de l’appartement, Caroline fourre la main dans sa poche, et en tire son porte-feuille, qu’elle jette en sa direction.

« -Il y a un magasin, Tissus et Couverdure, à deux pas d’ici ! Va là-bas, et ramène moi un tapis similaire ! » elle exécute par la suite un salut militaire beaucoup trop solennel « Je jure de mener à bien la préparation des gâteaux en ton absence. Toi, promets moi d’accomplir ta mission ! Je garde Lucki avec moi, je vais avoir besoin de mains d’œuvres. Bonne chance, soldat ! »

Et avant que Cael ait pu dire quoi que ce soit, Caroline lui ferme la porte au nez.

Aussitôt après, la barre à laquelle elle s’est précédemment accrochée cède, et l’étagère murale s’effondre au sol en un fracas bien audible.

La blonde reste parfaitement immobile, face à la porte, et prend une profonde inspiration. Puis elle joint calmement ses deux poings, et les fait craquer mutuellement, avant de leeeeeeentement se tourner vers Lucki.

« -… Pardon, Ilea. »

CAROLINE LABELVI

« A poings nommés ! »
Et elle repart à l’assaut.

N’ayant pas bougé d’un iota depuis le début de l’affrontement, Coko sirote une gorgée de son café tout en observant la scène. Il n’y a pas à dire, sa dresseuse est taillée pour ce genre de pratique violente et barbare. S’il les désapprouve, jamais néanmoins il s’y opposerait : le sourire de Caroline est rarement aussi franc.

Poings levés, elle entreprend de purement et promptement harceler Lucki de ses coups. Et si le Lucario est plus que réactif et parvient à contrer la majorité des frappes, leur répétitivité permet à la blonde de le prendre au dépourvu en changeant brusquement d’approche et de rythmique. La malice dans son sourire témoigne d’une certaine confiance en sa capacité à le déséquilibrer, et c’est sans doute ce trop plein d’arrogance qui permettra à son opposant de réagir.

En effet, Caroline se fige l’espace d’une seconde lorsqu’elle perçoit un vif changement dans le comportement du Pokémon. Elle n’a à vrai dire pas le temps de pleinement le réaliser que déjà, sa silhouette paraît se décomposer dans l’espace, pour finalement réapparaître à quelques centimètres à peine du sol. Baissé, Lucki n’a plus qu’à tendre la patte pour la faucher, et provoquer sa chute irrémédiable à terre.

« -Hmpf ! »

Ce n’est pas la douleur, mais bien la contraction de ses poumons suite au choc qui lui arrache ce souffle. Néanmoins pas de quoi la paralyser, puisque après que son adversaire se soit redressé, la blonde roule immédiatement sur le côté, laissant le parquet encaisser à sa place la Forte-Paume du Lucario. Le « crac » résonne à ses oreilles comme un sinistre avertissement sur la réaction d’Ilea à l’état de son appartement, mais depuis longtemps déjà, Caroline a décidé de faire fi des conséquences.

D’un bond, elle se redresse, alors que Lucki retire tout juste ses pattes du plancher. Les deux combattants se font face pendant une microseconde, après laquelle ils n’hésitent aucunement à de nouveau se jeter en direction de l’autre.

Mais… Un nouveau challenger fait brusquement son apparition.

Déversant tout son contenu dans sa rotation frénétique, le mixeur, toujours en fonction, s’emballe. Une fois débarrassé du couvercle, c’est toute la cuisine et même une partie du salon qui bénéficie de sa sainte semence. Et dans le lot, Caroline et Lucki peinent à s’en tirer indemne : lorsque l’appareil finit par chuter au sol, nos bagarreurs sont englués dans une visqueuse couche de pâtes, qui paraît alors délimiter une toute nouvelle zone d’affrontement.

Mains contre pattes, c’est un véritable combat de sumo qui s’instaure spontanément entre eux deux. L’emprise des doigts de Caroline est fermement resserrée entre ceux du Lucario, et coudes levés, bras tendus, elle appuie de toutes ses forces dans l’espoir de le faire reculer. Mais évidemment, il ne se laisse aucunement faire, et va même jusqu’à exercer une pression tout autant répulsive pour renverser la situation à son avantage.

Les dents serrés, la blonde défie son opposant du regard au travers de son bandeau.

« -Je dois bien avouer que… Tu as de l’énergie à revendre… »

Et nul doute que leur confrontation se serait éternisée sans l’arrivée inopportune d’un rose dans l’appartement. A peine la poignée de la porte d’entrée tourne que le Lucario relâche tous ses muscles, permettant ainsi à Caroline de… Basculer en avant, parce que c’est un revirement peu anticipé, pour le coup. Heureusement que ses réflexes lui permettent de pivoter à temps pour atterrir confortablement sur la chaise devant elle, et par la même occasion, rattraper la tasse et la cuillère glissée en sa direction.

Jambes croisées, tasse relevée et cuillère tournée, c’est donc en interrompant une anodine dégustation de thé que Cael débarque dans le salon. Caroline se contente d’un regard en coin en direction de Lucki, calmement assis là où ses pattes se sont enfoncées un peu plus tôt, avant de lancer au Ranger un regard larmoyant.

« -Je suis désolée, Cael ! Je n’ai rien pu faire ! »

Elle pose sa fausse boisson sur la table, et se lève pour accueillir le garçon au plus vite. Le redirigeant vers la cuisine pour éviter que son regard ne croise l’étagère effondrée, elle dirige plutôt son attention sur le gâchis alimentaire généré par le mixeur.

« -Je pensais reprendre la préparation des gâteaux après la fin du mélange, mais l’appareil s’est emballé et a causé un tel désastre ! Cette perte a été un tel coup dur, j’ai nécessité une pause pour reprendre mes esprits... » ses yeux se posent sur le tapis en possession du garçon « Ooooh ! Tu en as retrouvé un ! Merci Cael-choupinet, tu es un ange. Je m’occupe de l’installer pendant que tu gères… Tout ça ?.. » dit-elle en indiquant innocemment la pâte.

Elle va ensuite chercher tout le matériel de nettoyage, qu’elle pose dans le salon. Après avoir armé le Phyllali d’une éponge et d’une tonne et demi de produit dégraissant, Caroline s’empare du tapis, et retourne auprès de Lucki. Le Lucario se décale discrètement sur le côté, et la blonde entrepose aussitôt la carpette au moment où le trou est révélé. Sans quitter Cael des yeux, elle se rapproche ensuite subrepticement de l’étagère déchue, qu’elle repousse d’un habile mouvement du pied sous le canapé, et s’immobilise en passant devant la chaîne hi-fi.

« -Tu n’as rien contre un peu de musique, pas vrai ?… »

Elle n’attend même pas la réponse. Elle lance la lecture, et tourne le bouton à son maximum. Rapidement, le son qui en émane couvre le moindre des bruits produits dans l’appartement, et c’est donc en une discrétion relative qu’elle peut tranquillement se saisir d’une chaise…

Et la lever au dessus de Lucki.



La perception inouïe du Pokémon lui permettra de se décaler à temps. La chaise vient violemment percuter le sol, mais n’a pas été balancée assez bas pour s’y fracasser. Sans lâcher le dossier, Caroline lance un sourire narquois au Lucario.

« -En temps normal, ça aurait pu suffire à tuer quelqu’un, ça... »

Non pas qu’elle doute de sa capacité à survivre à un coup aussi simple, cela dit. Elle lâche la chaise, et tire avec fermeté un des balais ramenés à peine plus tôt du seau où ils sont entreposés. Elle  attrape tout de suite après le second, qu’elle lance en direction de Lucki.

Et elle se met en posture de combat, prête à enchaîner l’assaut.

CAROLINE LABELVI

« A poings nommés ! »

En temps normal, Caroline n’est pas une grande fan de combats à mains armés.

Mais en temps normal, Caroline ne passe jamais autant de temps à affronter le même adversaire. Oh que non, elle les envoie au tapis bien avant. Sauf que là… Il semblerait qu’elle ait trouvé chaussure à son pied. Aussi ne voit-elle que d’un bon œil le fait de diversifier ce duel…

Lucki réceptionne son balai, et le cale dans son dos. Une posture ouverte, qui invite son adversaire à foncer droit dessus… Ce qu’il confirme d’un petit mouvement de la patte.

La blonde sourit, narquoise.

Comme si elle avait besoin d’une permission.

Au moment où il a levé le bras, elle s’est déjà élancée. Les deux mains fermement ancrées sur le manche, elle met toute sa puissance dans sa première frappe, qui hélas manque de quelques centimètres. Si elle l’avait souhaité, sans doute aurait-elle pu enchaîner, mais elle-même aurait subi la contre-attaque de son adversaire ; aussi juge-t-elle bon de directement ramener son balai vers elle, et contrer la représailles du Lucario. Ils s’entrechoquent, et s’ensuit un ballet des plus compliqués : il faut anticiper chaque mouvement de son opposant, les contrer, et attaquer les ouvertures, le tout en simultanée. Un exercice peu évident auquel ils ne peuvent se plier à la perfection, puisque chacun des deux combattants finissent par recevoir un coup de l’autre durant l’échange qui s’ensuit.

D’un bond en arrière, Caroline juge bon de marquer un temps mort dans son enchaînement pour reprendre son souffle. Le balai toujours tendu droit devant elle afin de couper court à toute offensive, son attention est détournée l’espace d’une seconde par la retombée d’une mèche sur son œil droit.

Et si elle est tout à fait prête à réagir à un coup d’estoc, elle l’est moins pour un lancer de balai.

Sans réellement avoir le temps d’y réfléchir, elle suit l’impulsion de ses jambes qui l’incitent à sauter. Le temps semble se décomposer alors que Lucki se glisse sous elle pour lui asséner un coup directement dans le ventre, qu’elle encaisse sans broncher.

Pour se réceptionner, elle lâche le balai d’une main et prend appui sur son épaule. Volant au dessus du Lucario, elle n’attend pas d’avoir les pieds posés au sol pour à nouveau saisir son arme des dix doigts, et asséner sa frappe sur le haut de son crâne.

CRAC.

Caroline n’a pas besoin de le voir, l’entendre et le sentir suffisent. Son balai s’est brisé en deux suite au blocage de son adversaire, qui ne manque définitivement pas de réflexe. Mais bon, ça, elle commence à s’y habituer.

Se redressant, la blonde s’apprête déjà à repartir à l’assaut avec ce qu’il lui reste de bois. Elle est pourtant interrompue dans sa démarche par un signe de la patte de Lucki, et bien que tendue, défait sa posture. La combattante sue, et sa respiration est lourde… Le combat ne va pas pouvoir s’éterniser encore longtemps, elle le craint.

Face à elle, le Lucario apporte sa main à hauteur de son visage, et y défait le nœud qui retient son bandeau. Celui-ci chute lentement au sol, et révèle l’unique œil valide de la créature.

« -… »

Un fin rictus s’étire sur les lèvres de Caroline. Trépignante, elle redresse sa garde, et pour la première fois du combat, peut enfin lui répondre droit dans les yeux.

« -Le contraire m’aurait déçu. »

Elle s’élance.

« -YAAA ! »

Ce qu’il lui reste de balai file en direction du visage du Pokémon, alors qu’elle s’abaisse pour l’atteindre à la côte. Agile, Lucki repousse le bout du bois de la paume, et pare Caroline de la jambe, mais cette dernière en profite pour atteindre la seconde et tenter de le faire chuter. Et si elle parvient effectivement à le déséquilibrer, il lui suffit d’une retournée acrobatique pour lui envoyer son pied droit vers son propre visage. Elle parvient certes à le bloquer via son bras, mais ne voit pas venir le coup de poing en direction de son estomac.

« -Hmpf ! »

Le souffle coupé, elle encaisse le choc, et saisit plutôt l’opportunité d’agripper son poignet pour le tirer vers l’arrière. Basculant sur le dos, elle projette Lucki en le frappant au ventre avec ses pieds, et s’il tente de se redresser en vol, la rencontre inopportune avec une table sur sa trajectoire l’en empêche. Première à s’être retrouvée au sol, Caroline se redresse, pour constater que son opposant a préféré rouler sur le côté pour se réceptionner lui aussi à terre, et éviter toute potentielle attaque par la-même occasion. A peine a-t-il posé ses pattes au sol qu’il lance d’ailleurs une assiette droit vers la blonde, qu’elle repousse du poing, et tandis que la musique couvre le son de la porcelaine brisée, les deux combattants sont à nouveau au corps à corps pour un nouvel échange de coups.

« -HA !»

Jusqu’à présent, Caroline a toujours donné chacune de ses frappes dans un parfait mutisme, mais l’ardeur du combat enflamme ses poumons et cordes vocales. En rythme avec les percussions dans le fond, elle enchaîne une vive série de poings que Lucki bloque de ses deux bras, et qu’il interrompt d’un croc-en-jambe. A lui de reprendre l’ascendant et de profiter du léger abaissement de l’adulte pour lui sabrer l’épaule du plat de la main, qu’elle ignore cependant pour le frapper directement à la joue. Si la violence du coup pousse Coko et Lysian à retenir leur respiration, elle ne dissuade en rien Lucki d’asséner à leur dresseuse un uppercut dans l’estomac, cette fois-ci plus fort que les autres. En apnée, Caroline se mord la lèvre, et utilise sa proximité pour viser son œil valide du coude. Il l’arrête net, et tente de renouveler sa frappe de l’autre patte, mais c’est à elle de bloquer son coup en immobilisant l’entièreté de son bras via le sien. Retenus l’un et l’autre par les deux côtés, c’est tout naturellement qu’ils tentent de se frapper via leurs pieds : malencontreusement, le choix de la gauche pour l’un et de la droite pour l’autre conduit à un nouveau blocage des deux parties.

C’est ainsi que Caroline et Lucki se retrouvent en équilibre sur une jambe, le coude droit de l’une retenu par la patte gauche de l’autre, le bras droit de l’un étreint par le bras de gauche de son opposante, et deux pieds accolés face à face, occupés à jouer à qui-des-deux-repoussera-l’autre.

Le tout dans un salon dévasté.

« -… »

Lorsque la musique prend fin, ils avortent leur attaque, et tandis que le Lucario pose un genou au sol, Caro elle, en dépose deux.

« -Pouaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah. C’était tendax. »

Les cheveux en vrac, la peau en sueur, la respiration saccadée et les joues rougies par l’effort, elle reprend son souffle la tête levée vers le plafond. Pas moyen pour elle de prendre le dessus durant tout l’affrontement. Elle a encore énormément de chemin à faire pour surpasser la puissance d’un Pokémon Combat.

Au prix d’un lourd effort, elle se redresse, sous les applaudissements réservés de Coko, et plus euphoriques de Lysian. Elle prend appui sur la table pour reposer ses jambes, et adresse un sourire à Lucki.

« -C’était fun. Tu me rappelles beaucoup mon… »

Elle est interrompue par la réapparition de Cael, qui a en vérité toujours été là, mais qui s’est simplement retourné pour constater que… Euh, c’est vaguement le bordel. Et en plus de ça, son hôte et son starter sont anormalement surmenés. D’un mouvement nonchalant de la main, Caroline l’invite à ne pas y prêter trop attention, et va rejoindre l’étudiant.

« -Ouais, tkt. J’ai voulu réquisitionner Lucki pour une chasse aux cafards, mais… Hh, elles sont tenaces, ces bêtes là... »

Elle patpat le garçon, et lui sourit.

« -Désolé pour tout ce bordel, Cael-chou. La prochaine fois, je t’amènerai directement des gâteaux achetés en supérette, ça sera plus simple…  »

Après s’être retournée, et avoir avisé l’état de son appartement, elle soupire.

« -Maintenant, si tu veux bien… J’ai encore un peu de rangement à faire... »

Délicate façon de le congédier après avoir abusivement affronté son Pokémon. Désinvolte, elle reconduit à l’extérieur de l’appartement le Phyllali et son starter, sans adresser plus d’attention à ce dernier.

Tout ceci resterait entre eux deux.

« -A plus ! Et… On remet ça quand tu veux. ♪ »

Clac.

La porte refermée s’ensuit d’un long silence, dans un appartement ayant été bien trop bruyant au cours de l’après-midi. Caroline passe une main lasse dans ses cheveux, et lentement, dégaine son téléphone. La récréation est finie, maintenant, il va falloir assumer tout ça.

« -… Ouais, allô Princesse ? Hum… C’est délicat de te demander ça, mais… Il y a Zozo qui passe à l’appart ce soir, et… Je me disais qu’il faudrait peut-être mieux que tu…. Ouais ? Ça va aller, t’es sûre ?… Coooool, tu gères. ~ A demain, du coup ! »

Elle abaisse son téléphone dans un soupir soulagé.

Assumer, hein ?... Au moins, elle a jusqu'à demain pour remettre leur appart en état.